D'abord le souffle de Anne-Marielle Wilwerth
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie

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Anne-Marielle Wilwerth le prévoyante
A travers l’écriture d'Anne-Marie Wilwerth les marbres sont enlevés au profit de ampoules de vie. Pas n'importes lesquelles. Celles qui donne la lumière à l'être même si à mesure qu'il la cherche les zones d'indicibles se déplacent.
Mais à sa manière la poétesse belge saisit le réel et le temps par les cheveux mais toujours avec douceur et parfois détachement tant le diable du silence s'y faufile habilement. Ce livre ouvre à la réflexion face à une division bipolaire du monde entre ce qui se dit et ce qui ne peut s'écrire. L'auteure ne glisse rien sous le tapis, sait la confrontation qu'il existe entre ces deux postulations,
Elle évite néanmoins le scepticisme qui embrume trop souvent la poésie. Sans être sûre de son coup elle cultive néanmoins la bienveillance envers tous ceux qui malgré l'obscur ne cesse de chercher une lumière quelle sait éclairage ou feu, tout est bon pour denter de désert et ce qui se rétracte et reste caché au sein de l'inconscient. Et ce au sein d'un livre qui cultive l'ellipse plus adéquat que le lyrisme à une telle tentative.
Jean-Paul Gavard-Perret
Les éditions
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D'abord le souffle
de Wilwerth, Anne-Marielle
le Taillis pré
ISBN : 9782874502064 ; 16,00 € ; 31/03/2023 ; 104 p. ; Broché
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Le souffle sacré du présent

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans) - 2 juillet 2023
Anne-Marielle ne dissimule pas qu’elle connait une certaine angoisse devant le temps qui coule, qu’elle cherche à faire durer le présent pour retarder cette fuite du temps, la nostalgie de la vie qui s’épuise, la sensation du terme qui approche, « Le grand livre d’aujourd’hui / ne sera plus demain que pages vides / … ». Elle cherche dans l’instant la sensation d’être encore pour oublier l’éphémérité du présent qui annonce la fuite du temps et la fin qui approche, « si l’éphémère / ne faisait pas que passer / ne serions-nous pas ancrés / dans une sorte d’éternité » ?
Ses poèmes veulent montrer au lecteur-vagabond égaré le chemin de demain sans épuiser trop vite le temps qu’il reste à vivre aujourd’hui. « On marche dans l’herbe des mots / sans trop savoir où l’on va / mais avec seule certitude / qu’il faut allonger le pas ». « Les fumées de brume / qui déverrouillent / Les portes fugaces / nous indiquant un chemin ».
Ses poèmes l’amènent aussi à évoquer l’existence, l’existence qu’il resta à vivre : « Parfois nous sommes pauvres / de ce qui frôle et jamais ne touche / Comment être sûrs alors / d’exister vraiment ». Et, que reste-il à la fin au bout de l’existence : « Quand nous aurons tout perdu / Qui s’inquiétera vraiment / sinon l’inquiétude elle-même / ou le poème » ? Alors vivons le présent goulûment, dévorons-le à belles dents, « Jamais / le présent ne se laisse distraire / par les coups incessants / frappés aux portes d’hier ». Et demain sera chargé de moins d’inquiétude…
Anne-Marielle nous a dit cette inquiétude de voir le temps porté par le souffle du vent s’envoler loin de nos vies mais elle veut nous faire partager le réconfort qu’elle trouve dans la jouissance de l’instant même le plus mince, le plus éphémère, le plus fugace : « Un instant bref / pour contenir le monde / et ce que nous lui avons promis / aux heures les plus fécondes ». Alors nous laisserons porté sur le souffle du vent vers ses instants éphémères avant de nous envoler pour un ailleurs et d’exister à tout jamais dans l’écrit, dans les poèmes…
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