Les Mille et Une Nuits de Colette Fouquoire, Marie-Hélène Philippe

Les Mille et Une Nuits de Colette Fouquoire, Marie-Hélène Philippe

Catégorie(s) : Littérature => Arabe , Littérature => Moyen Orient

Critiqué par Froidmont, le 18 mai 2023 (Laon, Inscrit le 28 octobre 2022, 32 ans)
La note : 6 étoiles
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Un récit dans un récit dans un récit dans un récit ...

Le conte du pêcheur
Il faut mettre au pas les génies, leur montrer qui commande ici. Si d’aventure il crie vengeance, promet à toute humaine engeance une mort lente et douloureuse pour punir les mains orgueilleuses qui le scellèrent dans un pot, il suffit de piéger ce sot pour l’amener, esprit docile, à accepter pareil exil. Il est pour exaucer nos souhaits, bien peu coûte sa liberté !

Le troisième Calender
Le destin est si capricieux et son cours des plus insidieux. On peut mettre tout notre esprit, multiplier les tromperies pour éviter l’avis funeste, en vérité nous allons, preste, vers ce qu’il nous a annoncé. Les hommes ne sont que ses jouets.

Sindbad le marin
5 mai
Mes marins m’ont abandonné pendant que je me reposais. Je me suis cru un temps perdu : un œuf de Roc fut mon salut ; salut d’abord et puis péril, mais péril vaincu sur une île apporte toujours la richesse. Et que vaut la vie sans détresse ?

L’histoire du bossu
Le sultan de Casgar – La croyez-vous, joyau des sables, la vérité de cette fable ?
La sultane de Casgar – Le bon mot n’est pas « incroyable », elle est hautement improbable. Qu’un mort passe de main en main toute une nuit jusqu’au matin, que chacun s’accuse du crime : les chances sont déjà infimes qu’un similaire enchaînement se produise aussi fluidement ! Mais entendre ce dénouement ! Vraiment, vous vous moquez, sultan !
Le sultan de Casgar – Lapis-lazuli-honte-aux-cieux, mon aimée, mon tout, mon moyeu, rien de ce que je dis n’est faux. Ce monde a certes des défauts, mais il nous offre l’incroyable. La joie donnée par cette fable vaut bien qu’on traverse la nuit et prolonge un peu plus sa vie.

Histoire des amours de Camaralzaman
Il rejetait l’amour ; elle éloignait le jour où il lui faudrait prendre, disons même se vendre, à un noble inconnu. Tout là-haut, dans les nues, deux génies attentifs unirent les rétifs l’espace d’une nuit. Alors la maladie prit l’amant éploré de n’avoir son aimée dans son lit, dans ses bras ; alors son père et roi entendant son enfant parler de son amant qui partagea son lit l’accusa de folie.
Est-il sur cette terre une main familière qui aidera l’amant à retrouver avant que le temps ne flétrisse, n’abîme et n’obscurcisse, celle que le divin destinait à ses mains ?

Aladdin et la lampe merveilleuse
Aladdin, prince faux, tu as tué mon frère ! Sa magie t’apporta plus de joie de que fers et quand vint le moment de tout rendre à ce maître, la lampe et tous ses gains, tu le tuas en traître ! Je viens pour achever ce qu’il a commencé, je viens récupérer ce que tu as volé, je viens pour renverser ton trône de fumée, je viens pour réclamer, je viens pour me venger, je viens pour déverser le sang de l’assassin. Sors donc de tes chimères, roi du faux, Aladdin ! Sors de ce palais d’ombre et viens par devant moi que j’appose à ton cou la marque de mes doigts !

Ali Baba et les quarante voleurs
Je, Ali Baba, ayant le sens droit, proche de la mort, je lègue mon or à mes deux épouses. Outre tout ce flouze, près d’une oasis, je lègue à mon fils un caveau scellé. Seul son premier né en connaît la clé : l’histoire contée par mes propres soins dans les nuits de juin cache ce secret. Fais-la toi conter !


J’ai toujours adoré la lecture des contes : l’ambiance qui y est, comment ils se racontent, l’univers merveilleux, l’impossible écarté, voir l’imagination s’y démultiplier. Mais j’ai fort peu goûté ces sept échantillons. Hatier n’y est pour rien ! C’est leur narration qui, en un petit conte, en cache parfois trois. C’est pour Shéhérazade, et je comprends cela, un moyen d’étirer le cours de son récit, prolongeant donc ainsi la trame de sa vie. Je veux bien pardonner quand, dans un roman fleuve, le récit enchâssé génère une peau neuve qui permet au lecteur de respirer un peu. Le faire tout le temps est bien trop généreux ! A trop utiliser un semblable artifice, on dilue l’action, fracture l’édifice construit pierre après pierre, et qui peu à peu perd sa superbe unité et sa forme première. Lire un conte en passant est ma foi fort plaisant ; lire tout le recueil est quelque peu lassant.

Encore l’éditeur a-t-il eu la bonté de resserrer l’action, d’y mettre une unité en résumant, coupant les éléments en trop, tout ce qui nous détourne des faits du héros, qui ne valent pas plus que ne vaudrait un batz. Certes lire ce livre, c’est ne voir qu’un ersatz des Mille et Une Nuits, mais ce n’est pas un mal. Rappelons après tout que la chose est normale quand l’ouvrage est conçu pour de jeunes enfants. Alors je tenterai, quand j’en aurai le temps, d’en lire tout le cours, au moins pour essayer : c’est vivre en idiot que juger en pressé. Peut-être est-ce le choix de ces sept contes-là qui donne l’impression de l’abus que voilà.

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