Americans don't walk de Samantha Barendson

Americans don't walk de Samantha Barendson

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie , Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 13 août 2021 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 7 étoiles
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"So far away to Frisco..."

Dans ce recueil Samantha Barendson propose un long poème en vers très courts, quelques mots seulement, une sorte d’Odyssée racontant une épopée routière au travers les Etats-Unis d’Amérique à bord d’un 4x4. Elle raconte le rêve formulé par son compagnon pour ses cinquante ans : rallier San Francisco depuis La Nouvelle-Orléans comme l’indique sa dédicace : « Pour Jean-Christophe Géminard qui a conduit plus de 3 000 miles de la Nouvelle-Orléans à San Francisco ». Cette épopée commence à l’aéroport de La Nouvelle-Orléans où les bagages arrivent en retard après avoir été ouverts et fouillés, j’ai connu cette même mésaventure lors d’un voyage à La Nouvelle-Orléans.

« Cadenas ouverts / à la pince coupante / ils ont fouillé / farfouillé / confisqué »

Avec ses vers comme des images, ses poèmes comme des vidéos miniatures ou des gifs, Samantha fait vivre l’Amérique qu’elle découvre, celle des touristes mais aussi celle, plus confidentielle, des road movies littéraires, celle de la ruée vers l’Ouest, celle où sont nés les grands mythes fondateur du Far West. Ils ont quitté La Nouvelle-Orléans et son quartier français, la Louisiane et ses cajuns…

« Arcadie / Arcadien / Acadien / Cadien / Cajun »

Ils ont laissé les Cajuns sous la bonne garde d’Evangeline, leur icône mythologique, ils sont partis vers l’Ouest en rejoignant la tout aussi mythique route 66 où l’esprit de Jack Kerouac flotte encore dans ce pays de cowboys, de sheriffs, de bandits et de héros :

« Calamity Jane … / Buffalo Bill … / Sitting Bull … / Bonanza… »

Traversant le Texas pour franchir les Rocheuses et leurs magnifiques sites naturels, jouer à Las Vegas, avant de rejoindre l’autre Amérique, celle de l’autre côte, celle du cinéma, des nouvelles technologies, du farniente, du soleil et des incendies gigantesques. Non sans avoir eu une pensée pour les grands sacrifiés du rêve américains : les premiers occupants de ce sol, les Amérindiens. Eux, ils connaissent le confinement sur leur réserve depuis 1637, pour la premiers.

« A Paris, Texas / il y a une tour Eiffel / avec un chapeau / de cow-boy »

Enfin arriver à San Francisco où

« Les fantômes de la Beat Generation sont là / entre les livres et les photos aux murs / un parfum de Ferlinghetti »

Un grand road trip de plus de trois mille miles pour découvrir l’Amérique où tout est trop grand, trop gros (surtout), hors dimension, l’Amérique qui nous a fait rêver pendant les Sixties mais aussi l’Amérique qui nous déçoit trop souvent maintenant. Samantha a su avec ses mots images faire naître ou renaître, pour ceux qui la connaissent déjà, cette Amérique qui vit trop si vite que « Les Américains ne marchent pas », partout on leur apporte de quoi surconsommer ou on les transporte sur les lieux de consommation

Et tout ça toujours sous la bénédiction de Dieu comme le rappelle la Bible toujours bien rangées dans la table de chevet de tous les hôtels …

« Holy Bible / dans le tiroir / de la table de nuit ».

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