Mieux vaut en pleurire de Timotéo Sergoï

Mieux vaut en pleurire de Timotéo Sergoï

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Théâtre et Poésie => Poésie

Critiqué par Débézed, le 23 juin 2021 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 8 étoiles
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Un avenir déconstruit en perpsective

Comme je l’ai écrit lors de la lecture d’un précédent recueil édité par Cactus inébranlable éditions : « je ne connaissais même pas le nom de cet auteur quand j’ai reçu, à quelques jours d’intervalle, deux recueils de sa plume chez deux éditeurs différents ». Cette chronique est donc celle de ma deuxième lecture de cet auteur particulier : inventif, créatif, imaginatif aussi doué pour les collages que pour la découverte d’expressions, d’images, d’aphorismes, de jeux de mots, de calembours ou l’usage de formules de styles : zeugmas, oxymores, allitérations, …

Avant d’ouvrir ce recueil, j’ai été captivé par le titre que j’ai trouvé très, très, chouette : une allusion à un expression très commune ponctuée par un néologisme verbal finement imaginé, pleurer et rire associer dans le même mot : tout un programme qui décrit bien, ce que j’ai découvert ensuite dans le livre. Découvert après avoir contemplée une série de dessins en blanc sur fond noir, de la main de l’auteur, placée en introduction à ce recueil comme pour rappeler qu’il est aussi un excellent collagiste.

Après ces quelques dessins, ce recueil comporte des poèmes de formes très variées, aux contenus très divers évoquant des courants littéraires différents : burlesques, surréalistes, oulipiens, poétiques, romantiques, réalistes… allusions, clins d’œil, hommages, … revisités à la mode SergoÏ. Pour l’exemple, je citerais une liste d’adverbes se terminant en « …ment », des poèmes écrits avec des mots déformés, des jeux sur l’assonance des mots : « Je suis un sardinier / Je sardine, je sardine / Mes petits légumes dorés /… », un texte énonçant les dix jours qui pourraient changer le monde : « Décalalble : Dix monde encore à changer / Novatible : En reste neuf à rénover / Octurne : Huit, et ce n’est pas la nuit, / …, » ….

Parfois, j’ai eu l’impression que Timotéo jetait ses mots en vrac sur la feuille comme pour décrire le monde que nous sommes en train de construire pour héberger un avenir impossible, bouleversé, complexe, pluriel, incertain, abscons, pourri, gâté, … Une poésie surréaliste, déstructurée, innovante, créative … pour dénoncer les méfaits de l’homme : « Un soir un poète viendra / causer avec la lune / il lui dira des mots de sel / des mots de sucre /des verbes au futur / conjugués au pluriel / de tous les grands prénoms du monde / Et quand le jour se lèvera / l’océan sera vide ».

Je vais répéter ce que j’ai déjà écrit : « Timotéo est un artiste protéiforme aux talents multiples et aux préoccupations plurielles. Cet ouvrage bouillonne d’idées, de pensées, de réflexions, d’images, de traits d’esprit, d’inventions langagières, de trouvailles géniales, de drôleries, … Dans ce recueil c’est la vie qui bouillonne, la société qui respire, transpire, expire, c’est l’humanité qui déraille et les humains qui se raillent entre eux mais le fil rouge qui se faufile au travers de ces imitations de collages, c’est la poésie ».

« La poésie est invisible, elle siffle dans l’air, / Elle souffle partout. / (« Où est donc la sortie ? / Où sera donc le bout ? »).

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