Alabama 1963 de Ludovic Manchette, Christian Niemec
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Policiers et thrillers

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polar noir et blanc
Une plongée dans le quotidien de Birmingham, Alabama, en cette année 1963 où, malgré le vote récent des lois fédérales ayant mis fin à la ségrégation, celle-ci demeure bel et bien ancrée dans les mentalités. Dans cet état du Sud, blancs et noirs ne se côtoient pas, et il est même très mal vu de se fréquenter, de quel côté que l’on soit. Pourtant, il est de tradition que les femmes noires soient embauchées comme domestiques dans les belles villas des blancs, à condition bien sûr qu’elles entrent et ressortent par la porte de service. Cette belle harmonie va être rompue lorsqu’Adela Cobb, noire, et Bud Larkin, blanc, vont se rencontrer à la faveur d’une mauvaise plaisanterie d’un des anciens collègues policiers de ce dernier. Bud, raciste et alcoolique invétéré, vit seul dans un local jamais rangé ni nettoyé, où il exerce tant bien que mal la profession de détective privé depuis qu’il a été exclu des rangs de la police à la suite d’une bavure assez grave. Adela lui rend visite après la publication d’une annonce pour une place de femme de ménage. Le premier moment de surprise passé, ces deux-là vont finir par s’entendre tant bien que mal et le viol et l’assassinat de plusieurs fillettes noires, qui n’intéresse guère la police locale, va être l’occasion de les voir coopérer et se mettre en chasse pour découvrir le ou les assassins. Un polar original, qui en dit long sur la façon dont les mentalités ont beaucoup de mal à évoluer, avec un final inattendu. Une réussite…
Les éditions
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Alabama 1963 [Texte imprimé]
de Niemec, Christian Manchette, Ludovic
le Cherche midi
ISBN : 9782749165912 ; 18,00 € ; 20/08/2020 ; 377 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (3)
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le Sud du temps de la ségrégation

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 66 ans) - 9 juin 2023
C’est le meurtre de fillettes noires qui va mettre ces deux-là en contact, un contact à la base hautement improbable. Adela va jouer le rôle de « facilitatrice » dans les tentatives de contact de Bud Larkin auprès de la population noire (a priori contact impossible dans le contexte de ces années 60) et Bud Larkin va jouer le rôle de l’enquêteur, qui se soucie de ces meurtres et cherche à les résoudre, à la place de la police locale qui s’en soucie comme de sa première chemise.
Un peu dichotomique tout ça mais éclairant et agréable à lire d’un bon rythme. C’est vrai qu’on y retrouve largement l’atmosphère de La couleur des sentiments, de Kathryn Stockett, en plus dramatique mais, de la même manière que les chiens ne font pas des chats, le Sud des USA reste le Sud des USA et le racisme n’y était (est ?) pas un vain mot.
Elle monta dans le bus pour régler le trajet au chauffeur, avant de redescendre, pour remonter par la porte du fond, réservée aux Noirs. Comme Sid, elle aurait aimé s’assoir, surtout par cette chaleur, mais malheureusement toutes les places étaient prises. Enfin, pas toutes. Ce n’était pas les sièges libres qui manquaient à l’avant, Mais ceux-là étaient réservés aux Blancs, et les Noirs ne pouvaient s’y asseoir que lorsqu’il n’y avait aucun Blanc. Or il y en avait un ce soir, qui avait dû se perdre… Même si officiellement la loi avait changé sept ans plus tôt, les mœurs avaient la vie dure à Birmingham. La seule chose qui avait changé depuis la déségrégation des bus, c’est que la population blanche les avait désertés au profit des voitures particulières.
Un grain de sel dans la poivrière

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 64 ans) - 6 février 2023
La poivrière, c’est le quartier noir de Birmingham où habitent Adèle Cobb, ses trois enfants, et son beau-frère. C’est aussi le quartier où des petites filles sont enlevées et tuées.
La police ne s’intéresse pas vraiment à ces disparitions d’enfants noirs, même si elles se multiplient.
Les parents d’une fillette disparue se décident à aller voir Burt. Celui-ci , toujours aussi ivre, vit dans un appartement infect en compagnie de son chien et de son chat.
C’est sur une farce de ses anciens collègues qu’Adèle et Burt vont se rencontrer.
Mais qu’un blanc et une noire travaillent ensemble est très mal vu en Alabama en 1963. En particulier par le Ku Klux Klan.
Un roman passionnant tout au long du livre. L’enquête bien sûr mais aussi l’évolution des rapports entre les personnes, l’admirable Adèle qui accepte les règles sociales, tout en arrivant à se faire respecter, ainsi que Burt, « bougon alcoolique et raciste » prêt à enfreindre la ségrégation en vigueur pour ces enquêtes ignorées par la police et à montrer l’admiration qu’il éprouve pour sa "secrétaire".
Sans oublier l’humour pour aider à compenser les meurtres odieux.
Seul bémol pour moi, la façon de résoudre le mystère de ces disparitions et de retrouver le coupable.
Très bon livre
Vraiment excellent.

Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 50 ans) - 20 novembre 2021
Dynamique, sans aucune fausse note, des personnages hyper attachants et une histoire passionnante qui se dégomme en une journée devant un bon feu de cheminée... Que demander de plus ?
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