La corde au cou de Émile Gaboriau

La corde au cou de Émile Gaboriau

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Antinea, le 5 décembre 2019 (anefera@laposte.net, Inscrite le 27 août 2005, 45 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 657ème position).
Visites : 2 506 

Lavage de linge sale en pays de Saintonge

On a mis le feu au château du Valpinson et tiré deux coups de fusil sur le maître les lieux, le Comte de Claudieuse. Sa femme et ses filles ont échappé à l'incendie, mais deux villageois, venus porter secours, périssent dans les flammes. La rancoeur contre le responsable de ce malheur est forte parmi les habitants de Sauveterre. Bientôt le vicomte de Boiscoran, jeune voisin du Valpinson, est arrêté. Tout l'accuse mais il clame son innocence tout en refusant de s'expliquer sur sa présence ce soir-là au Valpinson. Un petit groupe prend fait et cause pour Boiscoran, il se compose du médecin local, de Mademoiselle de Chandoré, sa fiancée, de la mère de l'accusé et d'un avocat de Paris. L'enquête à décharge commence et va révéler bien des secrets inavouables dans la société du dix-neuvième siècle et sur fond de lutte entre partisans de la monarchie à l'ancienne et républicains.

C'est un très bon roman d'enquête, sur fond de mécanisme juridique. On se croirait, si ce n'était les costumes, dans l'une de ces séries d'il y a vingt ans où l'enquête avançait à grand pas grâce aux questions des avocats.
C'est aussi un très bon roman d'ambiance, la lutte larvée entre les partisans d'une démocratie et ceux n'ayant pas fait le deuil de l'ancien régime étant prégnante. Rappelons que non loin de Sauveterre (Jonzac, en vérité), il y eut vers cette époque l'abominable lynchage d'un aristocrate (voir l'affaire de Hautefaye).

Formidablement bien écrit, le roman se lit vite et on se laisse porter par ses rebondissements cohérents. En dire plus serait dévoiler l'histoire.

Un bémol cependant, de mon point de vue. La place de la femme. Le roman n'est pas misogyne, mais il est d'un autre temps. Certains aspects de l'intrigue auraient pu se passer différemment, il me semble, si la condition féminine avait été différente.

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Excellent

8 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 6 juin 2022

Il est difficile de faire un résumé de cet excellent polar sauce 19ème siècle sans en dévoiler la trame, aussi j'ai préféré vous présenter les principaux acteurs.
Pour faire bref ... Une nuit de juin 1871, le maire de Sauveterre en Saintonge est averti que le château de Valpinson est en feu et que son propriétaire, le comte de Claudieuse, a été grièvement blessé.

les personnages principaux

le comte de Claudieuse, Maître de Valpinson. La cinquantaine, homme autoritaire capable des pires colères.

La comtesse de Claudieuse. Dame d'une grande beauté. Elle fut épousée très jeune par le comte. Mère de deux fillettes. Très vite le roman laissera transparaître qu'elle entretenait une liaison avec Jacques de Boiscoran

Jacques de Boiscoran. Enfant unique qui fut gâté par ses parents, se veut être un homme d'honneur et pourtant sa secrète liaison est une trahison à son état. Il tombe sous le charme d'une jeune demoiselle de bonne famille, la maison de Chandoret.

Manuel Folgat. Avocat parisien, intéressé par les accusions portées envers Jacques, il est persuadé de son innocence.

Denise de Chandoret. Jolie et follement amoureuse de Jacques elle n'abandonnera pas ce dernier quand les vents mauvais le mèneront en prison. Elle garde la tête froide et espère que son amour sauvera l'homme de sa vie.

Cocoleu. Un molosse un peu idiot que la comtesse de Claudieuse a pris sous son aile pour des travaux dans la propriété. Il voue pour elle une reconnaissance sans limite.


Qu'en penser. Très agréable surprise, après le crime d'Orcival qui m'avait laissé sur une forte impression je voulais confirmer mon opinion sur l'auteur qui m'était totalement inconnu jusqu'alors. Je ne suis pas fan des polars mais je reconnais bien aisément avoir passé de bons moments, Il est toujours intéressant de lire des textes d'autres époques ou d'autres cultures, cela évite de trop regarder son nombril.
Très agréable lecture, belle construction, style parfait. A recommander

Du pur Gaboriau

8 étoiles

Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 58 ans) - 15 mai 2020

Une nuit de juin 1871, le comte de Claudieuse a été grièvement blessée... Un jeune paysan un peu simplet a cru reconnaître en l'agresseur du comte, Jacques de Boiscoran, un propriétaire voisin qui se retrouve bientôt en prison. Et plus que ce témoignage, tout accuse Jacques de Boiscoran.
Après l’envoûtante recherche de la vérité, le drame se dénoue rapidement, libérant du même coup le lecteur des sortilèges d'un récit des plus noirs.
Du pur Gaboriau, un régal !

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