Une ardente solitude de Sandro Penna

Une ardente solitude de Sandro Penna

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie , Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Septularisen, le 8 avril 2016 (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans)
La note : 6 étoiles
Visites : 2 864 

Et mon cœur ne battait que pour moi

Maintenant ta voix disparaîtra.
Et demain tombera aussi ta fleur.
Et plus rien ne viendra. Peut-être la vie
s’éteint-elle dans un feu d’astres en amour.

"Une ardente solitude" regroupe une centaine de poèmes de l’auteur italien, admirablement traduits par M. Bernard SIMEONE, et couvrant toute sa carrière. Caractérisés comme toujours par de très courts poèmes lyriques, lucides, mais très mélancoliques et qui vous « touchent » au plus profond du cœur.

Bien ancré dans la réalité de son temps, Sandro PENNA (1906-1977), nous parle tour à tour du développement des industries, des temps modernes, du « miracle économique », de la société de consommation…

Il y a bien sûr aussi comme toujours ses références aux grandes villes, et à ses symboles usuels évidents, les trams (Voir le poème à la fin de cette critique), les cinémas, les trains, la mer (Les pins solitaires le long de la mer // désolée ne savent rien de mon amour…), les stades, les routes (L’amour de soi-même n’est-il pas un rêve // vécu les yeux ouverts de par les rues ? », les gens humbles, les ouvriers…

Reste le thème qu’il faut aborder sans faux-semblants, celui de son amour pour les jeunes hommes, et que l’auteur aborde toujours sans fausse pudibonderie et d’une manière très sensuelle, dans une société qui pourtant n’était pas aussi tolérante que celle d’aujourd’hui.

Oh ne te donne pas des airs
de supériorité.
Digne de celle-ci je n'ai vu qu'un regard. C'était
à une fête un enfant plein d'ennui.

Idéal pour la découverte de l’œuvre de l’auteur, ce court recueil fera sans aucun doute le bonheur de tous ceux qui voudrons découvrir la vie et l’œuvre de celui que Pier Paolo PASOLINI (1922-1975), considérait comme son maître à penser.

Femme dans le tram

Tu veux embrasser ton enfant qui ne veut pas:
il aime regarder la vie, dehors.
Alors, tu es déçue, mais tu souris:
ce n'est pas l'angoisse de la jalousie
même si déjà il ressemble à l'autre homme
qui pour "regarder la vie, dehors"
t'a laissée ainsi...

Et dans sa langue originale :

Donna in tram

Vuoi baciare il tuo bimbo che non vuole:
ama guardare la vita, di fuori.
Tu sei delusa allora, ma sorridi:
non è l'angoscia della gelosia
anche se già somiglia egli all'altro uomo
che per "guardare la vita, di fuori"
ti ha lasciata cosi'.

Considéré comme l’un des plus grands poètes italien du XXe S. Sandro PENNA a été proposé pour le Prix Nobel de Littérature à de nombreuses reprises.

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Les éditions

  • Une Ardente solitude [Texte imprimé], choix de poèmes Sandro Penna trad. de l'italien et présentés par Bernard Simeone
    de Penna, Sandro Simeone, Bernard (Traducteur)
    la Différence / Orphée (Paris)
    ISBN : 9782729103644 ; 8,00 € ; 01/01/1989 ; 150 p. ; Broché
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