La suite ne sera que silence de Christian Bindner
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Policiers et thrillers
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Les dernières heures d'un présumé
Si Victor Hugo a écrit "Le dernier jour d'un condamné" roman où le narrateur raconte sa vie et ses pensées après avoir entendu le verdict et sa condamnation à mort, ce roman lui raconte les dernières heures d'un présumé innocent pendant que le juré délibère.
Résumé : Baptiste Chauvalet dessinateur judiciaire se retrouve à son tour dans le Box des accusés après qu'il ait "assassiné" , c'est tout l'enjeu du procès : y a-t-il eu ou non préméditation ou est-ce, comme le dit l'accusé, un "coup de sang", celui qui a enlevé, violé et séquestré son fils de 7 ans. Ce drame et l'acte de Baptiste a détruit sa famille, c'est 20:00, les jurés délibèrent et lui attend son sort...
Si je fais le parallèle avec le roman de Victor Hugo c'est d'une part le sujet est assez proche, à la différence que chez Hugo, on ne sait pas pourquoi le narrateur est condamné même si on se doute que pour être condamné à mort il a fait quelque chose de grave, sauf qu'un des romans se passe avant l'annonce du verdict et l'autre commence après, d'autre part le narrateur dans les deux cas ne regrette pas son crime même si celui-ci a détruit leur vie.
Avis : ce roman est difficile à lâcher car l'auteur entretien le suspense avec ce verdict attendu par le héros-narrateur car si la culpabilité ne fait aucun doute puisqu'il assume son acte, c'est de savoir si la préméditation sera retenue ou non par les jurés, la peine de prison en dépendra. En faisant de son héros un dessinateur judiciaire, l'auteur insère dans son intrigue certains faits-divers auxquels il a assisté, on assiste une analyse de la justice dans toute sa complexité vue a la fois à travers les yeux d'un accusé et les yeux du dessinateur qu'il était avant. On assiste aussi aux conséquences d'un Drame sur toute une famille, un retard pour aller chercher son enfant à l'école, celui-ci qui se croit assez grand pour rentrer tout seul et profite d'une inattention de sa maîtresse pour quitter l'école. Roman policier car en plus de peindre le milieu judiciaire avec toute sa complexité, c'est une enquête du narrateur pour retrouver son fils après l'enlèvement et ensuite retrouver son tortionnaire. Un très bon roman qui jamais ne fait oublier que derrière un monstre se cache un homme et que même un "citoyen lambda" n'est pas à l'abri de commettre un acte grave.
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Les éditions
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La suite ne sera que silence [Texte imprimé], roman Christian Bindner
de Bindner, Christian
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253184102 ; 6,10 € ; 13/05/2015 ; 216 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (2)
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Dramatique et poignant
Critique de Lolo6666 (, Inscrit le 20 août 2009, 50 ans) - 14 août 2020
La partie fictive s'attache au procès de ce père vengeur, narrateur des crimes sus-cités, se livrant à une introspection de son acte dans l'attente de son verdict.
La richesse du roman se situe à deux niveaux. D'une part, les interrogations que l'auteur fait naitre à partir des détails des procès. Sans sur ajout de conjectures au jugement déjà prononcé, ce n'est pas l'objet du récit. Il observe et relate les faits, les échanges d'audience et interpelle le lecteur sur le sens à donner à l'expression "rendre la justice". C'est ici un livre qui sonde la profondeur de nos âmes.
D'autre part, ce court roman développe un jeu de patience à l'intérêt croissant pour la sentence de ce père aimant.
Mais ce n'est réellement qu'après avoir lu la dernière page que l'on comprend l'impact que la progression du récit a opéré sur notre identification.
Une introspection intéressante
Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 51 ans) - 10 décembre 2015
L'auteur mène habilement son récit entre l'attente insupportable du verdict, le procès en lui-même et les événements tragiques aboutissant à l'emprisonnement de ce père désemparé.
Bien évidemment ce livre interroge sur la légitimité de la vengeance ainsi que toutes ses conséquences aussi bien pour le prévenu que pour son entourage, pour qui la vie après un drame pareil est de toute manière bouleversée à tout jamais.
Mais il questionne aussi sur ce que chacun serait prêt à faire et/ou à perdre face à des situations aussi épouvantables. Combien de fois entendons-nous lors de discussions difficiles sur de tels sujets, que beaucoup n'auraient plus rien à perdre si l'on s'en prenait à leurs proches et en particulier à leurs enfants. La plupart, si ce n'est la quasi-totalité d'ailleurs, affirme avec bravache que rien ne les retiendrait et qu'ils franchiraient sans remord le pas afin de se venger, voire plus. Or qui peut prétendre connaître ses limites face à de telles circonstances, et affirmer avec une absolue assurance que vengeance aura lieu quoi qu'il arrive?
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