Qu'est-ce ? Poèmes zen de Ko Un

Qu'est-ce ? Poèmes zen de Ko Un

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie , Littérature => Asiatique

Critiqué par Septularisen, le 14 mai 2015 (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans)
La note : 8 étoiles
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Et après l’avoir abattu Je vais y planter des pavots

Les vagues

Regarde Est-ce que toutes les vagues se lèvent
Parce qu’une seule vague s’est levée
Non
Simplement elles se lèvent toutes en même temps

Dès le début c’était déjà tout faux

Paru à Séoul en 1991, « Qu’est-ce ? Poèmes zen » est le premier livre de l’écrivain Sud-Coréen Ko UN (*1933) à être traduit en français en 2000. Il se compose de 84 courts poèmes (en référence aux 84.000 enseignements du Bouddha), qui, s’ils ressemblent à des haïkus japonais, n’ont toutefois aucune codification rythmique, pas de forme fixe, ni aucune ponctuation.
C’est une poésie universelle, ample et fulgurante, imprégnée d’images et de récits de la tradition zen, rappelons que Ko UN a été moine bouddhiste.

Le vieux Bouddha

Hé Quoi Le vieux Bouddha ?
Le vieux Bouddha n’est pas le Bouddha
Le Bouddha est un poisson qu’on vient de pêcher
et qui frétille encore

Elle est parcourue par un souffle épique, et intègre (à la manière de la poésie d’un Victor HUGO), des petits détails du monde qui l’entoure et de la vie quotidienne. L’auteur utilise la poésie (toujours dans un esprit zen…) comme un moyen de révéler par la parole, la réalité du monde dans sa profondeur, sa simplicité, sa beauté, son évidence. Ko UN essaye d’éveiller la conscience du lecteur, à la clairvoyance de la réalité quotidienne, il essaie de nous faire découvrir le sens profond de l’expérience futile. Ainsi p. ex. un événement anodin révèle la profondeur de l’existence.

Le moustique

Piqué par un moustique
Merci
Je suis bien vivant
Gratte gratte

Ce sont des images, comme des cartes postales, des instantanés, venues de la poésie classique, un dialogue entre la Chine ancienne et la Corée contemporaine, on y retrouve p. ex. notamment l’évocation de la nature.

Les prêles dans l’île de Cheju

Début novembre un champ de prêles à Cheju
Un champ blanc de prêles
Là on plante un épouvantail

Il regarde la mer La mer le regarde

C’est une poésie dense et imagée difficile à «appréhender », à s’approprier pour notre raisonnement cartésien occidental, il faut ici oublier de raisonner avec sa tête (l’entendement rationnel), et « écouter » avec son cœur, de même il ne faut pas trop interpréter… Ces petits poèmes fulgurants guideront alors le lecteur vers son propre éveil…

Mais comme toujours avec un livre de poésie, tout ce que je pourrais écrire ici est un peu inutile, et ne rend certainement pas assez bien la beauté des vers de Ko UN, aussi laissons parler le poète…

Pour rien

Le chemin qu’on a pris seul
On dit qu’on l’a pris
Puisqu’on nous a dit de le prendre
Le cours d’eau qui coule pour rien dans la vallée
On dit qu’il coule
Puisqu’on lui a dit de couler
La pauvre sagesse de ce monde

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