Clair-obscur de Kathryn Immonen (Scénario), Stuart Immonen (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Adultes , Enfants => 12-15 ans , Arts, loisir, vie pratique => Arts (peinture, sculpture, etc...)

Critiqué par JulesRomans, le 13 avril 2014 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 65 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 000ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
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Plus obscure que claire cette traduction !

J’ai compris le thème, mais avec beaucoup de non-linéarités dans le récit, sans jamais aucune indication de temps et même par une interprétation d’indices dans l’image j'ai peiné à mettre du sens dans cette histoire.

Il faut dire que lorsqu’on voit le mot "curator" traduit par le mot "curateur" dans un album qui a trait à la conservation des œuvres d’art, on se dit qu’il doit y avoir d’autres belles perles de traduction. Quand en plus, on parle ici de "petite curatrice", on va vers le surréalisme.

Rappelons que "conservateur" est l’équivalent de "curator" pour les musées. Il est donc fort possible que nos difficultés à mettre du sens proviennent d’une adaptation en français qui ne soit pas à la hauteur.

Dans la première vignette de la page 14 le dialogue, censé nous préparer à comprendre qu’une conservatrice donne son identité à une vraisemblable juive étrangère, auraient gagné à être plus explicites les dialogues tant au niveau du vocabulaire, de la syntaxe que du sens particulier que certaines associations de mots prennent. La conservatrice parle en premier et sa protégée lui répond:

- « J’ai mes papiers. J’ai ma carte. Ça suffit. En principe, ça suffit. Et puis, ce n’est pas parce que toi, tu ne parles pas la langue que nous autres, on ne peut pas passer pour des fermières.

- Mais, en tant qu’ouvrière, tu pourrais aller plus loin ».

D’ailleurs le "Moving picture" qui fait allusion au déplacement de tableaux est loin du sens de "Clair-obscur". Se pose la question dans cet album des conditions dans lesquelles les conservateurs français cachèrent ou empêchèrent le transfert d’œuvres d’art des musées français vers l’Allemagne pendant l’Occupation. D’ailleurs on cite certains lieux de préservation comme Chambord, Montauban, Chauvigny (près de Poitiers) et pour la Joconde dans l’Aveyron l’abbaye du Loc Dieu (et non le château du Lac Dieu, encore un exemple de mauvaise traduction). Ceci nous vaut la reproduction de certains tableaux, gravures et statues grecques en pleine page.

Le graphisme, tout en noir et blanc, porte bien le caractère énigmatique des relations interpersonnelles et du désir de cacher des œuvres dans des lieux obscurs. Les visages des personnages réels (pas ceux des tableaux) sont épurés et rendent facilement interprétable les sentiments qui les animent.

Rosa Antonia Valland, née le 1er novembre 1898 à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs et morte le 18 septembre 1980 à Ris-Orangis, est une historienne d'art résistante qui participa à la fois à la protection des tableaux mais aussi à leur recherche après-guerre en Allemagne. Un livre lui a été consacré sous la plume de Corinne Bouchoux et une BD aux Éditions Dupuis en 2009.

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Les œuvres d'art durant la seconde guerre mondiale

5 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 8 novembre 2015

Ce roman graphique plonge le lecteur dans la seconde guerre mondiale. Ila Gardner s'occupe des œuvres d'art, souhaite les mettre à l'abri pour ne pas qu'elles soient endommagées, voire détruites par des bombardements. Elle se retrouve souvent en contact avec Rolf Hauptmann, officier du Reich.

Le sujet est intéressant et la question de l'art durant la seconde guerre mondiale l'est énormément, mais l'on a tendance à s'ennuyer dans cette bande dessinée. Le récit n'est pas linéaire, mais cela n'est pas véritablement un problème. En revanche, l'on a parfois l'impression que cette oeuvre permet davantage de parler de ce sujet que de construire un récit foisonnant et captivant.

Les dessins sont sobres, assez naïfs parfois en ce qui concerne les portraits, alors que les reproductions des tableaux sont d'un grand réalisme, tout comme les vignettes où les lieux sont dessinés. Malheureusement les personnages ne bénéficient pas de cette précision. On en vient à en confondre certains parfois.

Il y a du bon dans ce roman graphique, mais je ne suis pas parvenu à m'intéresser véritablement à cette oeuvre alors que le sujet était prometteur.

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  Un musée suisse accepte de recevoir un trésor nazi 29 JulesRomans 2 décembre 2014 @ 15:43

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