Le chat de Georges Simenon

Le chat de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Féline, le 19 février 2003 (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 45 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 199ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 7 870  (depuis Novembre 2007)

La descente aux enfers d'un couple

Simenon est maître dans l'art du roman psychologique. Il raconte ici la déchéance d'un couple de personnes âgées suite au décès du chat.
Emile et Marguerite, veufs tous les deux, se sont unis en secondes noces, plus pour meubler leur solitude que par amour ou même par attirance. mais dès le début de leur mariage, les désaccords se succèdent et les différences se marquent: Emile est un ouvrier rustre, qui aime boire un verre au café et fumer des cigares nauséabonds; Marguerite, fille du fondateur de la biscuiterie Doise, est une femme honorable et distinguée. Mais le principal problème réside dans la présence du chat d'Emile, que Marguerite craint par dessous tout.
Lors d'un séjour forcé d'Emile au lit pour une grippe, le chat décède dans des circonstances pour les plus mystérieuses. Immédiatement, le vieil homme soupçonne sa femme d'être à l'origine du "meurtre". Il se venge alors sur son perroquet. Commence alors une véritable guerre entre les deux époux qui décident de ne plus s'adresser la parole mais de communiquer par messages. Celui qui reviendra le plus souvent de la part d'Emile est : "le Chat" pour rappeler à sa femme sa culpabilité. Ils vivent désormais en parfait étrangers, chacun faisant ses courses, son ménage et ses repas (soigneusement mis sous clé pour éviter tout empoisonnement). Leur mariage constitue une véritable prison qu'il ne peuvent rompre, en bons chrétiens qu'ils sont.
Simenon excelle pour décrire le mécanisme mental qui pousse ces deux êtres à une haine sans retour et qui pourtant, on le découvre au fil du roman, ne sauraient vivre l'un sans l'autre, emprisonnés dans cette mécanique devenue vitale : "Ni l'un ni l'autre n'avait le droit de désarmer. C'était devenu leur vie. Il leur était aussi naturel, aussi nécessaire, de s'envoyer des billets venimeux, qu'à d'autres échanger des politesses ou des baisers".

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Comme chien et chat.

9 étoiles

Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 4 décembre 2012

Encore une perle signée Simenon.
Un couple marié qui vit à couteaux tirés, s'envoyant à la face des petits mots griffonnés sur des bouts de papiers.
Plus de communication, plus de regards, l'indifférence et la haine régissent les journées de ces deux vieux.
Les courses au marché, le ménage, les repas et les sorties au grand air.
Toute cette vie qui passe comme on regarde à la fenêtre d'une maison, caché derrière le rideau, attendant un événement qui stimulera la journée, l'agrémentera.
Tout ça pour le chat que Marguerite a assassiné, lâchement un jour où Emile est resté cloué au lit par la maladie.
Il se vengera en plumant le croupion du perroquet qui lui aussi mourra et finira empaillé, immobile au milieu des mariés.
Il y a les descriptions des quartiers de Paris, la vie des petites gens, le plâtrier tout blanchi qui vient boire son cabernet, Nelly la patronne du bar, ancienne putain, qui rend vit des histoires de fesses derrière la cuisine, sans haine, sans arrière pensée, gratuitement, elle prend du bon temps.
Il y a Paris détruit qui se modernise, les guinguettes, les autobus et le parc Montsouris.
Un roman qui n'a pas l'air attirant mais qui est rempli d'une atmosphère incroyablement mélancolique, encore un grand livre de Simenon qui ne cesse de me surprendre et de me ravir.

Entre perroquet et chat

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 24 novembre 2011


C’est sans doute parce qu’ils ne peuvent pas vivre seuls qu’ Emile et Marguerite, tous deux retraités, se sont mariés mais ces deux-là ne sont pas faits pour être ensemble. Un jour, elle empoisonne le chat d’Emile et lui déplume le perroquet de son épouse. Désormais c’est la guerre : ils feront chambre a part, ils prépareront leurs repas séparément (de peur de se retrouver empoisonné sans doute) et, cerise sur le gâteau, ils ne s’adresseront plus la parole si ce n’est que par des petits mots incendiaires griffonnés sur des bouts de papier qu’ils se lancent à la dérobée. Emile tentera bien de prendre une chambre chez Nelly, une ancienne femme de petite vertu, maintenant patronne d’un bistrot, et qui le gratifie de temps de brefs petites « gâteries « , comme ça , bien fait vite fait, dans un coin de la cuisine. Mais l’attrait est trop fort : qui de Marguerite et d’Emile s’effondrera le premier ?
Encore un roman très dur de Simenon, un parmi les plus connus de son œuvre magistrale.
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Pierre Granier-Deferre en a réalisé un film avec Jean Gabin et Simone Signoret :
http://www.youtube.com/watch?v=mqbc5wp6iJw


Extraits :

- Elle connaissait mieux les hommes que lui et savait par expérience que, quand ils parlent de leur dignité, c’est que les choses vont mal.
- Et d’abord sache que je n’ai jamais pu dormir avec un homme … C’est une question de peau, l’odeur … Faire l’amour à la sauvette, d’accord … Mais suer côte à côte, se heurter à un bras ou à une jambe quand on ne s’y attend pas, non ! … J’ai essayé, au début, avec Théo … Et bien ! après quelques jours, je l’ai prié d’aller acheter un lit … Il dormait dans la chambre de derrière … Pourtant nous nous aimions bien.

Amour-haine

10 étoiles

Critique de Mieke Maaike (Bruxelles, Inscrite le 26 juillet 2005, 51 ans) - 10 juillet 2006

Ici, pas d’enquête policière, pas de commissaire Maigret, pas d’énigme à résoudre. Juste l’histoire d’un vieil homme et d’une vieille femme qui se haïssent autant qu’ils tiennent l’un à l’autre.

Dans ce roman, Simenon excelle dans la description de la psychologie d’Emile, dont l’amour pour son chat est extrêmement touchant, alternant les interactions entre les personnages et les doutes, les craintes et les souvenirs du vieillard ; le tout sur fond sonore d’un quartier populaire de Paris en pleine mutation.

Un incontournable de Simenon.

Simenon se livre

9 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 49 ans) - 7 juillet 2004

Un des meilleurs, pour moi, de Simenon et un de ceux dans lequel il se livre le plus. A sa façon. Car cette Marguerite n'est autre que sa mère, ce personnage acariâtre qu'il décrit lui ressemble comme deux gouttes d'eau et Simenon a expliqué plus d'une fois qu'il avait voulu par là essayer de tirer un trait sur certaines choses. Un roman qu'il ne faut pas dissocier, si on veut en savoir plus sur le sujet, de Lettre à ma Mère, dans laquelle Simenon se lâche, raconte sa souffrance, explore le parcours de deux êtres qui s'aiment et se déchirent, qui ne se comprennent pas (Simenon a beaucoup souffert du mépris de sa mère). Un texte bouleversant.

Miaou !

9 étoiles

Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 61 ans) - 21 février 2003

Un beau roman, un grand film (Gabin - Signoret au mieux de leur forme), ...et puis c'est tellement vrai.

Le chat de Féline a été adapté

8 étoiles

Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 48 ans) - 21 février 2003

Juste un petit mot pour signaler l'adaptation ciné de ce livre avec Jean Gabin et Simone Signoret. Le réalisateur, Pierre Granier-Deferre a juste modifié un peu l'intrigue (pas de perroquet par exemple) mais à part ça, l'ambiance semble assez proche du livre de Simenon.

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