Les intellectuels jugent les médias : Tome1 de Daniel Bougnoux, André Comte-Sponville, Régis Debray, Marcel Gauchet, Yves Michaud

Les intellectuels jugent les médias : Tome1 de Daniel Bougnoux, André Comte-Sponville, Régis Debray, Marcel Gauchet, Yves Michaud

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Essais , Sciences humaines et exactes => Philosophie

Critiqué par Shelton, le 29 octobre 2011 (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans)
La note : 7 étoiles
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Il faut se poser les bonnes questions sur les médias !!!

J’ai commencé à vous parler de cet ouvrage par le tome 2, démarche atypique pour un lecteur rationnel, mais cohérente pour moi qui appréciais tout particulièrement les auteurs et penseurs de la deuxième série tandis que je reste un peu sur ma faim avec ceux du tome 1. Mais restons honnête, Daniel Bougnoux, André Comte-Sponville, Régis Debray, Marcel Gauchet et Yves Michaud ne sont pas en cause mais seulement moins pertinents sur les questions médias.

Néanmoins, Marcel Gauchet et Régis Debray ne sont pas des petits inconnus superficiels et leurs remarques ne sont pas toutes hors sujet. On y apprend que Régis Debray a bien du mal à regarder la télévision : « C’est beaucoup trop lent et le décervelage par le fait divers, vraiment excessif ». Son quotidien préféré semble être La Croix, bien qu’il soit athée. Il recherche des médias indépendants, il peut lire un quotidien ou un site sans suivre mot à mot des gourous ou directeurs de conscience et il ne croit pas du tout à la puissance totale des médias ou l’existence d’un Big Brother qui manipulerait la planète…

Quant à Marcel Gauchet que je connaissais beaucoup moins, il regarde les médias de façon différente. Rappelons pour ceux qui ne le connaîtraient pas beaucoup qu’il est co-fondateur avec Pierre Nora de la revue Débat dont il est le rédacteur en chef. Il défend l’idée d’un journalisme supérieur, un élément capital de la démocratie et il constate, lui, une évolution positive des journaux télévisés qu’il trouve plus libres qu’avant. Il mesure le désamour entre public et médias, mais ne donne pas beaucoup de pistes pour faire évoluer les choses, c’est du moins ce que je comprends de cet entretien.

Enfin, le dernier entretien de l’ouvrage, est une ouverture au monde médiatique d’aujourd’hui avec un Yves Michaud qui constate que « désormais, tout le monde est journaliste de quelque chose ». Il nous fait toucher du doigt certaines dérives médiatiques, non pas des journalistes, mais bien de la société. Il parle des réponses violentes que l’on trouve sur les blog – il tient un blog régulièrement pour Libération –, la façon dont très rapidement certains débats d’idées se retrouvent sur la scène judiciaire, sur la liberté qui est en train de fondre comme neige au soleil… « «ni la démocratie dans son fonctionnement politique, ni les médias comme instruments de cette démocratie ne sont dans un état satisfaisant. J’essaie de tenir ensemble les deux bouts de la chaîne... J’essaie quant à moi de les critiquer dans une optique permettant de concevoir la fonction qu’ils pourraient remplir dans une démocratie digne de ce nom ».

C’est pour permettre à chacun d’ouvrir une réflexion constructive sur cette thématique des médias et de leurs rapports à notre société, à notre démocratie, à nos vies, que je vous conseille la lecture de ces interviews qui ont le mérite indiscutable de provoquer le débat… et de la confrontation naîtra, qui sait, une amélioration du système !

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