Mort d'un commis voyageur de Arthur Miller

Mort d'un commis voyageur de Arthur Miller
( Death of a salesman)

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre , Littérature => Anglophone

Critiqué par Septularisen, le 6 décembre 2009 (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (39 935ème position).
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DEATH OF A SALESMAN

«Mort d'un commis voyageur», (Death of a Salesman) d’Arthur Miller est d’abord l’histoire tragique d’un homme dans l’Amérique des années 1940 : Willy Loman.
La soixantaine, marié à une femme au foyer et père de deux enfants adultes, c’est un voyageur de commerce qui a fait les beaux jours de son entreprise.
Mais après trente-six ans au service de la même société, il n’est «plus dans le coup», soumis aux exigences de la société de consommation, fatigué, essoufflé, perdu et rongé de culpabilité, Willy est incapable d'affronter l'échec. il se voit rétrogradé en bas de l’échelle, victime de troubles liés au stress et à l’épuisement.

Willy est un tyran domestique, il a imposé toutes ses priorités à Linda, l’épouse tendre et patiente, puis à ses deux fils Biff et Happy. Père autoritaire, il a une relation très difficile avec son fils Biff, relation d’autant plus conflictuelle qu’elle est viciée par la culpabilité et les espoirs déçus… Cette relation s'avère être le pilier de l’histoire, notamment à travers les scènes d'affrontements entre les deux hommes et où passe tout le souffle tragique de la pièce…
Willy brasse autant d’air qu’il le peut, pour se maintient à la surface. Cramponné à son idée de lui-même et du monde, il se surmène sans compter, mais en vain… Il se débat contre l’irrémédiable en se raccrochant à ses rêves, Il a de fréquentes hallucinations mettant en scène son passé, oscillation constante entre un passé heureux et un présent tragique. Il incarne le parfait prototype de l'homme ordinaire plongé dans un monde qui lui échappe, et en quête d’une grandeur et d’une célébrité illusoire…

Si Arthur MILLER (1915-2005) est connu du grand public pour avoir été le mari de Marylin MONROE, il est surtout l'immense auteur de pièces de théâtre qui ont révolutionné la scène américaine et mondiale et l'écrivain nominé à de nombreuses reprises pour le prix Nobel de Littérature.
Sa pièce «Mort d'un commis voyageur», (jouée pour la première fois le 10 février 1949 au théâtre Morosco de New York), est devenue un classique du théâtre moderne, et est, encore aujourd’hui, plus de soixante ans après sa création, une des plus jouées au monde…

Écrite avec un véritable talent, d’une écriture belle et directe, la pièce a un peu vieilli… Certains passages «perdent» un peu le lecteur, et certaines longueur auraient pu être évitées, mais dans l’ensemble, il s’agit d’une lecture agréable et facile, le drame qui se joue devant nous a l’air toujours actuel, il est vrai que l’auteur n’a jamais caché qu’il s’était inspiré des représentants qui travaillaient dans la fabrique de manteaux de son père. Le drame qu’il décrit, il en a été le témoin..
De la grande littérature à ne pas rater donc...

Notons enfin que, «Mort d'un commis voyageur» a reçu en 1949 le prix Pulitzer, trois Tony Awards et le New York Drama Critics' Circle Award de la meilleure pièce de théâtre. «Mort d'un commis voyageur», a été adapté plusieurs fois pour le cinéma, notamment par le réalisateur Alllemand Volker SCHLÖNDORFF en 1989 avec Dustin HOFFMAN dans le rôle principal.

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Les éditions

  • Mort d'un commis voyageur [Texte imprimé], pièce en deux actes Arthur Miller adaptation française de Raymond Gérôme
    de Miller, Arthur
    R. Laffont / Bibliothèque Pavillons
    ISBN : 9782221114490 ; 3,49 € ; 11/11/2009 ; 238 p. ; Broché
  • Mort d'un commis voyageur
    de Miller, Arthur Gérôme, Raymond (Traducteur)
    R. Laffont / Pavillons Poche
    ISBN : 9782221193358 ; 8,50 € ; 07/04/2016 ; 256 p. ; Poche
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Le mensonge ne peut rendre heureux

9 étoiles

Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 50 ans) - 19 mars 2010

J’ai lu et non vu cette pièce de théâtre (qui ne doit pas être facile à monter avec ses flashback, en dépit des nombreuses indications scéniques).
Lecture prenante, dans cette atmosphère familiale légèrement oppressante. Cette famille malgré tout unie en dépit de ses dissensions, ses petites trahisons, ses mensonges ; cette famille qui veut avoir l’air d’aller de l’avant et de réussir comme on se doit de réussir conformément au grand rêve américain. Mais où est la limite entre le rêve et le mensonge, entre l’espoir et la naïveté ?

Car c’est tout le drame de ce père (Willy, commis voyageur en fin de carrière, épuisé par ces années sur les routes, qui n’arrive plus guère à gagner ainsi sa vie) et de ses fils : des ambitions et des espoirs déçus, compensés par des mensonges pour entretenir l’espoir, croire et faire croire que la réalité est plus belle qu’elle n’est, en se berçant avec les réussites réelles ou supposées du passé. Tout cela pour s’encourager, s’entraider, au minimum ne pas décevoir.
Mais, même pour tenter de rendre heureux son entourage, un mensonge reste un mensonge, une trahison reste une trahison avec leurs forces destructrices impitoyables lorsqu’ils se révèlent.

C’est la gorge nouée que j’ai refermé le volume.

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