La machine à tuer de Colette Berthès, Bernard Fillaire

La machine à tuer de Colette Berthès, Bernard Fillaire

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

Critiqué par Le rat des champs, le 9 novembre 2008 (Inscrit le 12 juillet 2005, 73 ans)
La note : 10 étoiles
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Un meurtre d'Etat parmi d'autres

Le premier mars 2000 à 18 heures 26, heure locale, Odell Barnes a été assassiné par l'Etat du Texas dans la prison d'Huntsville, malgré une mobilisation internationale, bien que des preuves indiscutables de son innocence eussent été apportées par son comité de soutien. Il est mort, nous dit l'auteur d'être né noir et pauvre dans l'Etat du Texas, où 73% de la population est favorable à la peine de mort, alors que 57% des citoyens sont convaincus que de nombreux innocents sont exécutés. Il est mort parce que George Bush qui n'était alors pas encore le plus calamiteux président de toute l'histoire américaine mais gouverneur de l'Etat, refusait systématiquement tous les recours en grâce qui lui étaient adressés, bien qu'il se présentait comme "conservateur compatissant". Colette Berthès a dépensé une énergie incroyable pour démontrer depuis son village français l'innocence de celui qui devenait au fil du temps son ami le plus cher. Malgré une expertise scientifique de haut niveau démontrant que les soi-disant preuves de sa culpabilité avaient été fabriquées par la police locale, malgré la découverte du véritable assassin assortie de nombreux témoignages, la "justice" texane a continué avec obstination jusqu'à l'exécution capitale. En 1999, selon Amnesty International, 1813 personnes ont été exécutées dans le monde, dont 85% sur le seul territoire américain, dans le pays qui se prétend la plus grande démocratie du monde. En 1988, Michael Dukakis, qui avait pourtant 19 points d'avance sur son rival George Bush Senior a perdu les élections parce qu'un journaliste a révélé qu'il était membre d'une association militant contre la peine de mort. Il n'est donc pas étonnant qu'au cours de sa campagne électorale, Barack Obama ait soigneusement évité le sujet.

Il est absolument impossible de lire ce livre sans être ému, indigné, et rempli de colère devant cette stupidité criminelle d'Etat. La vie et la mort d'Odell sont une authentique tragédie de notre époque. Les extraits de ses lettres que nous confie l'auteure nous laissent deviner un homme pudique, attachant, sensible, plein d'humour et d'esprit. Il est mort comme 142 autres condamnés sous le gouvernorat de Bush parce que sa vie ne représentait aucun poids face aux ambitions politiques de ce dernier.

Odell voulait être le grain de sable qui enrayera un jour la machine à tuer texane, la plus effroyable du monde, qui surpasse les pires dictatures de la planète. Que le Ciel l'entende.

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  La machine continue à tuer, agissons !!!!! 58 Le rat des champs 24 novembre 2008 @ 15:06

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