Tintin (Les aventures de), tome 21 : Les bijoux de la Castafiore de Hergé

Tintin (Les aventures de), tome 21 : Les bijoux de la Castafiore de Hergé

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers

Critiqué par Shelton, le 1 janvier 2007 (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 67 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 919ème position).
Discussion(s) : 2 (Voir »)
Visites : 9 405  (depuis Novembre 2007)

Mon préféré... sans aucun doute !

Sur la couverture, Tintin nous invite à le suivre en silence… Pourquoi ? Parce que la Castafiore chante devant les caméras de la télévision ? Parce que notre présence pourrait énerver le chat et Milou gentiment couchés sous le piano de maître Wagner ? Parce que nous sommes sur le point de pénétrer dans l’album le plus important, le plus abouti, le plus réussi de Hergé ? Voyons tout cela de près…
C’est toujours facile de commencer un texte sur les Bijoux par ce que disait l’auteur Hergé : «En commençant cet album, mon ambition était de simplifier encore, de m’essayer à raconter, cette fois, une histoire où il ne se passerait rien.»
Mais cela présente l’inconvénient d’entendre des oiseaux de mauvaise augure/foi dire que puisqu’il n’y a rien dans cet album, on va s’en économiser la lecture ! Et, alors, c’est le drame ! Car ne pas lire un des meilleurs albums d’Hergé, c’est se priver d’un bonheur incroyable, c’est vivre à l’ombre quand le soleil est là à deux pas… Mais je vais essayer de vous expliquer tout cela avec simplicité, modération, efficacité car je voudrais bien que tous ceux qui ne l’on pas encore lu puissent le faire rapidement. Il y a quelques années, j’ai fait étudier cet album à des classes de sixième. Pour cela j’ai commencé par tenter de convaincre des enseignants de français que l’on pouvait étudier, analyser, travailler sur un épisode des aventures de Tintin. J’avais proposé Les bijoux car c’est celui que j’aimais, je connaissais le plus. Une des enseignantes, une des plus réticentes à la lecture de la bande dessinée, fut la première à venir me voir pour m’avouer qu’elle avait été surprise de tout ce qu’elle avait trouvé, la force du récit, le poids des personnages, la qualité des textes, la maîtrise de l’intrigue… Bref, la plus récalcitrante se retrouvait la plus séduite par Les bijoux de la Castafiore ! Et c’est ce qui vous menace dès que vous ouvrirez ce livre…
Lorsque Hergé parlait de la simplification de son récit, il voulait dire que, pour une fois, Tintin ne ferait pas ses valises et resterait au château de Moulinsart, la fameuse propriété du capitaine Haddock. Mais, pourtant, les valises seront bien présentes, tout au long de l’histoire, puisque Haddock va tenter de faire faire les siennes pour éviter la Castafiore qui s’invite chez lui, puis Nestor devra porter celles de la diva et de sa suite, sans oublier le départ du rossignol milanais, les bagages de Tournesol quand il partira la rejoindre… car si Tintin ne bouge pas du château, il en passe du monde dans cet album où tout un chacun semble pris de bougeotte… D’ailleurs, puisque nous sommes dans les bagages et les voyages, voici qu’Hergé met en scène des gens du voyage. Mieux ! Il fait comprendre au capitaine Haddock la difficulté de vivre ainsi dans une société qui ne laisse aucune place à la différence : « Eh bien ! Mille sabords ! Vous allez vous installer autre part, c’est moi qui vous le dis ! … Il y a une belle pâture près du château, au bord d’une petite rivière : vous pouvez y venir quand vous voulez…»
Le capitaine Haddock se met, ainsi, à dos, son valet Nestor [«Inviter des Romanichels chez soi !!…»], les Dupond(t) [«Comment, c’est vrai ?… Vous ne pouviez pas le dire plus tôt ?… Les voilà, les coupables !… Des preuves, Nous les trouverons !… Ces gens sont tous des voleurs !…»], mais, heureusement, Tintin garde la tête froide [«Vous avez bien fait de les inviter…Mais ce n’est pas parce que ce sont des Bohémiens que vous avez le droit de les soupçonner. »]. D’ailleurs, soupçonner de quoi ? Oui, j’ai oublié de vous dire que cet album fonctionne autour des fameux bijoux de la Castafiore, on s’en doute un peu avec le titre, mais c’est mieux en le disant… La chanteuse d’opéra est arrivée au château de Moulinsart avec sa caissette de bijoux dont la fameuse émeraude offerte par le Maharadjah de Gopal… Mais comme Bianca Castafiore est un peu excessive, bien désordonnée et sans mémoire, elle passe son temps à chercher ses bijoux, quand elle ne chante pas l’air des bijoux, ce qui est plus normal pour une diva de sa classe…
Quand une personne, mondialement connue comme la Castafiore, vient s’installer, temporairement, dans un petit village de Belgique, les journalistes rappliquent à grande vitesse. Hergé en profite pour nous raconter une histoire de paparazzi. Les journalistes n’ont jamais eu le beau rôle dans les aventures de Tintin, puisque le seul bon, l’inégalable, le grand, c’est le reporter Tintin, lui-même. Les deux professionnels de Paris-Flash, Jean-Loup de la Batellerie et Walter Rizotto, sont tout simplement nuls et ridicules. Ils vont transmettre de fausses nouvelles, sans aucune précaution éthique, après avoir croisé Tournesol qui ne comprend rien aux questions, surdité expliquant tout… Quant aux deux lascars du Tempo di Roma, ils n’arriveront à voler les photographies qu’en profitant de la pagaille installée par l’équipe de la télévision (encore les médias à l’œuvre !). Mais il faut dire que ces journalistes italiens avaient osé dire que la Castafiore pesait plus de cent kilos… Crime de lèse-majesté : ils ne sont que goujats, malotrus, rustres, mufles…
Mais, tout cela étant dit, que reste-t-il de l’histoire ? Il ne reste qu’une tranche de vie au château, un lieu paisible où un événement est venu perturber le quotidien de Haddock, Tintin, Tournesol… Mais quel est cet événement ? L’arrivée, des Bohémiens, le passage de la Castafiore et sa suite, Irma et Wagner ? Le vol hypothétique des bijoux ? L’intrusion intempestive des Dupont(d) ?
En fait, la vie quotidienne de bourgeois propriétaire que mène le capitaine Haddock est perturbée par un événement majeur [du moins sous l’angle du confort réel], à savoir, la destruction partielle d’une marche de l’escalier… Un bout de marbre se brise et la tranquillité disparaît… « J’y ai introduit le détail vécu du marbrier Boullu qui doit venir réparer la marche d’escalier », mais qui met trop de temps à venir. Cette passivité, fainéantise, négligence professionnelle, aura de très lourdes conséquences. Presque tous les personnages vont choir dans la descente marbrée : Tournesol (page 5), Nestor (pages 6, 11, 12), Haddock (page 7, avec entorse à la cheville gauche qu’il faudra plâtrer, puis page 62 alors que tout semble rentrer dans l’ordre), Irma (page 35), Wagner (page 43), Tintin (même lui n’y échappe pas, page 44)… Mais, les esprits observateurs pourraient faire deux remarques. La première, assez technique, est que l’on ne voit jamais, à deux exceptions près, les chutes elles-mêmes. On ne voit que celle de Nestor où il arrive, avec des efforts étonnants, à retrouver son équilibre in extremis… pour mieux choir la page suivante… et la dernière du capitaine Haddock qui marche sur la marche qui vient juste d’être réparée… « C’est malheureux !… Moi qui revenait justement vous dire d’attendre un jour ou deux avant de poser le pied sur cette marche… ». Décidément, ce marbrier arrive toujours en retard…
Cet épisode de la marche joue un double rôle. Il permet de confirmer que tout va de travers. Dès que le marbre est brisé, tout le monde marche sur la tête… Mais, c’est aussi un très bel exemple de comique de répétition, méthode qui a fait ses preuves depuis très longtemps (« Que diable allait-il faire sur cette galère ! »).
L’angle technique que j’évoquais plus haut est aussi remarquable. En effet, en ne voulant pas montrer toutes les chutes, Hergé fait appel à l’ellipse, et il est maître dans cet aspect de la narration graphique… Irma descend en courrant l’escalier. La case suivante, Haddock, dans son salon, entend un Boum caractéristique et s’exclame : « C’est ça !… Toujours la marche ! ». Puis, troisième vignette et dernière de cette séquence, Irma se frotte les fesses (en tout bien tout honneur, nous sommes dans les aventures de Tintin) et semble se remettre difficilement.
La seule qui ne tombe pas est, assez paradoxalement, Bianca Castafiore. Pourquoi ? Je ne suis pas certain de vous proposer la meilleure solution… Cet album raconte, même si c’est construit sur un quiproquo et une mauvaise interprétation de journalistes, une annonce de mariage, un amour fantasmagorique entre la Castafiore et Haddock… Or, ce dernier ne supporte pas Bianca [ « La Castafiore ici !!! Cataclysme ! Catastrophe ! Calamité ! »], et, pourtant, c’est lui qui va l’empêcher de s’écrouler : « Attention ! La marche ! »… Oui, malgré tout ce qu’il pense, c’est lui le vieux marin solitaire, haïssant l’opéra, ne supportant pas la diva, qui sauve celle que l’on donne comme sa fiancée…
C’est aussi le moment de jeter un œil plus perspicace sur cette Bianca Castafiore. C’est un personnage spécial dans l’œuvre de Hergé car elle un peu seule pour représenter le monde féminin. Elle est une sorte de vierge éternelle qui n’a aucun avenir conjugal ni sexuel. Pas de liaison, pas de prétendant, pas de vie familiale, et cette histoire de mariage avec Haddock fera long feu… C’était une rumeur de journaliste ! Les femmes et Hergé ? Voilà un mystère qui nécessiterait de longues études et qui dépasse largement le cadre de cet album. En effet, on peut toujours dire que les aventures de Tintin entrant dans le cadre de la loi de 1949 sur les lectures de jeunesse ne permettaient de mettre en scène des histoires de sexe, d’amour, d’adultes… Mais, je le reconnais, c’est « botter en touche » avec un sujet important… Alors, nous reviendrons sur ce thème de Hergé et les femmes dans une prochaine chronique.
Dans la pseudo relation entre Haddock et Castafiore, il est aussi important de remarquer les noms dont la chanteuse d’opéra décore le pauvre marin : Bartock, Kappock, Koddack, Mastock, Kosack, Hammock, Kolback… Pourquoi une telle pitrerie ? Pour montrer que pour la Castafiore, un homme n’est qu’une denrée secondaire, la preuve elle n’arrive pas à retenir son nom ? Ou, peut-être plus crédible, pour accentuer les origines inconnues du capitaine ? N’oublions pas que dans Le secret de la Licorne et Le trésor de Rackham le rouge, nous apprenons que Haddock est un descendant d’un bâtard du roi soleil… Et cela nous met en évidence la question de l’identité chez Hergé, lui-même fruit d’un secret de famille… Oui, parfois, la bande dessinée peut être plus grave que ce que l’on croit : une aventure ouvre sur l’autobiographie, sur le fort intérieur de l’auteur…
Question langage, les Dupond(t) se déchaînent aussi avec lapsus, contrepèteries incomplètes, erreurs de vocabulaire… Je dirais même plus calembours à trois sous… Ils sont en très grande forme, au sommet de leur bêtise, et l’affaire de la disparition des bijoux va permettre une mise en couleurs de cette stupidité incarnée, doublement incarnée ! Quand ils arrivent, ils pulvérisent leurs deux chevaux sur le camion de la télévision, ils suspectent tout le monde, de Tintin à la pauvre Irma, mangent des coussins envoyés par la Castafiore, se prennent les pieds dans les fils, ont des idées préconçues sur les gens du voyage [comme tous les policiers du monde, diront certains…], se font agresser, verbalement seulement, par la Castafiore, embrassent des arbres pour éviter des branches qui tombent, égarent une émeraude dans de la belle herbe verte… Bref, les anciens agents X33 et X33 bis (cf. Les cigares du Pharaon, première version) sont toujours aussi bêtes et il ne faut pas compter sur eux pour retrouver les bijoux disparus…
Cet album est une galerie de portraits où l’on retrouve aussi le fameux Séraphin Lampion, l’assureur volubile ami de cette « vielle branche de Haddock », qui vient « serrer la pince à ce vieux pirate », qui félicite « le vieux flibustier » dès l’annonce des fiançailles avec Bianca Castafiore… et qui trouve, enfin, une personne pour lui claquer la porte au nez et le faire taire… Merci la Castafiore, personne n’avait réussi avant toi ! Cet album est bien le tien…
Je suis certain d’avoir lu, ici, le meilleur album de Hergé, celui qui m’accompagne depuis 1963, date de sa parution, car, le relisant tous les ans, au moins une fois, je peux affirmer qu’il est un compagnon parfait des bons et mauvais jours… Ce serait, probablement, l’album de bédé que je prendrais avec moi pour partir sur une île déserte, mais je ne suis pas pressé car j’aime bien ma bibliothèque avec ses milliers d’albums qui me font rêver entre mes lectures des Bijoux…

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Les éditions

  • Les bijoux de la Castafiore [Texte imprimé] Hergé
    de Hergé, (Scénariste)
    Casterman / Les aventures de Tintin
    ISBN : 9782203001206 ; 11,50 € ; 31/12/1990 ; 61 p. ; Album
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Un rien magnifique

10 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 41 ans) - 9 novembre 2023

J'ai découvert Tintin vers mes 8 ou 9 ans, avec "...Les Picaros", lequel n'a absolument jamais fait partie de mes préférés, c'est même, pour être honnête, celui que j'aime le moins et en fait le seul que je n'aime pas (le style graphique ne me plaît pas, le scénario est moyen, l'humour tombe souvent à plat, on sent la fin, et d'ailleurs, c'est le dernier achevé).

"Les Bijoux de la Castafiore", lui, n'a pas été un des suivants, mais il ne fut cependant pas loin derrière, je choisissais les albums selon mes préférences visuelles (telle couverture me plaisait, etc) et celle de cet album, avec Tintin brisant le quatrième mur en demandant au lecteur de faire silence, je la trouvais curieuse et jolie ; elle l'est, d'ailleurs. Elle est devenue une des plus représentatives de la série, c'est celle qui illustre le dictionnaire Tintin de Patrice Leconte, lequel a annoncé vouloir en faire un film (des "Bijoux", pas de son dictionnaire, hein)...

Mais je me souviens, enfant, et j'ai 40 ans passés, de ma profonde déception vis-à-vis de cet album, le 21ème, mais à l'époque le 20ème officiel, "...Les Soviets" était encore pirate ou presque. Un album dans lequel il ne se passe rien, pour l'enfant que j'étais, nourri à "Astérix", "Lucky Luke" et "Spirou", c'était de la m*rde étalée sur 62 pages. J'avais, il y a 15 ans, publié ici une critique qui était bien méchante, deux étoiles et trois fois plus courte que ce que vous venez déjà de lire de celle-ci, et je n'avais pas encore vraiment pris conscience d'un truc concernant cet album : il s'insinue en vous, il devient essentiel, on a envie, besoin même, d'y revenir, pour lire et relire ces aventures du rien, cet album dans lequel le grand moment de suspense (qui a volé les bijoux ?) est tué quelques cases plus loin par la Castafiore ayant oublié que ses bijoux étaient cachés sous le coussin du divan, oups. Et quand ils sont vraiment volés, c'est par une pie... Alors, oui, il y aà un homme curieux parmi les journalistes, alors oui, il y a des romanichels non loin du château, alors oui, le pianiste a un comportement chelou, mais en fait, t'inquiète, cet album est le paradis des fausses pistes.

Et nous, bonnes poires de lecteurs tintinesques, on suit l'album, on le relit, avec passion, avec entrain, malgré ça, tout en sachant que cette fois encore, pour la 5287ème lecture, c'est toujours Marie-Christine la pie voleuse qui sera la coupable (ne cherchez pas le prénom de la pie dans l'album, hein, faites-moi confiance quand je vous dis que je l'ai inventé pour cette critique).

Hergé, comme Shelton le dit si bien dans sa brillante critique principale (je vais le dire haut et fort, c'est essentiellement grâce à lui, grâce à sa critique, que j'ai compris la raison d'être de cet album et à quel point il est important), voulait faire un album dans lequel il ne se passe rien, et comme cet album suit une des aventures les plus intenses de son héros ("Tintin au Tibet", très personnel, très profond, sublime et éprouvant album sans méchants), c'est un peu comme une respiration, un temps de repos, d'ailleurs l'album se passe az'barak, chez Haddock, à Moulinsart.

L'aventure est figée, surtout que le capitoche est coincé dans un fauteuil suite à une entorse consécutive à une chute dans ce qui s'avèrera être le méchant des "Bijoux...", la marche brisée de l'escalier d'honneur du hall du château. Ou alors, le méchant, c'est ce maçon qui, comme tout maçon qui se respecte, repousse sans cesse son rendez-vous pour diverses raisons qui, souvent, ne tiennent pas (il est grillé au moins une fois dans l'album). Ou alors c'est ce perroquet qui, couplé avec les vocalises de la Castafiole, transforme les nuits du Capitaine en cauchemar psittacoïde. Ou alors c'est cette guêpe dans la rose, qui se tape un bout du nez de Haddock. Ah, des méchants, dans cet album, en fait, il y en à beaucoup, pardon...

Je ne saurais suffisamment conseiller de persévérer, les enfants, si vous n'aimez pas cet album dans lequel il ne se passe rien, parce qu'en fait, il s'y passe plein de choses, et si "Tintin" est une série qui s'apprécie aussi bien jeune que vieux (de 7 à 77 ans, voyez), je pense que cet album est celui qui est censé plaire plus aux adultes, qui prennent leur temps, qu'aux enfants pour lesquels il faut que ça pète, que ça aille vite, sans temps morts. Il y à quelques années, j'aurais répondu "le diptyque de "La Licorne" ou bien celui de "Rascar Capac" " quand on m'aurait demandé lequel est mon préféré de "Tintin", et maintenant, je pense que j'hésiterais entre le diptyque "Licorne" et ces "Bijoux", et qu'un jour, c'est ce 21ème tome que je citerai. Alors qu'avec un pote d'enfance aussi fan que moi de la série, on n'hésitait pas à clamer que cet album était le ratage de la série. Je me demande ce qu'il pense de cet album, désormais...

Une oeuvre atypique

9 étoiles

Critique de Renaud (Liège, Inscrit le 5 décembre 2005, 57 ans) - 20 juillet 2011

Qu'ajouter à la critique remarquable de Shelton qui nous livre ici une profonde et pénétrante analyse de cette oeuvre ?

Modestement, je dirais que, dans les Bijoux, Hergé s'aventure hors des terrains battus, loin de son style habituel : oeuvre impressionniste faite de sensations et d'ambiances, cette "non-histoire" nous entraîne au coeur d'une certaine version de la "Comédie humaine". Quelle belle galerie de portraits, en effet, portraits caricaturaux, certes, mais ô combien pertinents de quelques spécimens de l'espèce humaine.

Une oeuvre qui peut, certes, déconcerter certains, c'est un album des plus atypique, mais à (re)découvrir.

Les Bijoux de la Castafiore

6 étoiles

Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 44 ans) - 18 juin 2011

J'ai trouvé cette aventure de Tintin pas mal ennuyante. Elle n'est pas dans les standard de la série. Il n'y a pas vraiment d'aventure. Toute l'histoire se passe à Moulinsart. Il y a des gags avec Haddock qui sont intéressants mais en général, c'était une histoire terne avec peu de saveur.

Un peu de repos...

6 étoiles

Critique de Incertitudes (, Inscrit le 4 décembre 2008, 39 ans) - 31 juillet 2010

Les bijoux de la Castafiore est peut-être l'album le moins intéressant des aventures de Tintin.

Lui qui est habitué à nous faire voyager aux 4 coins du globe, pêle-mêle, en Amérique du Sud, aux États-Unis, en Afrique et en Australie, il décide de rester au château de Moulinsart avec le capitaine Haddock consacrant son temps à faire des promenades en forêt.

On y stigmatise déjà les gens du voyage, accusés d'être tous des voleurs sauf par Tintin bien sûr. Hergé critique les paparazzis qui retranscrivent n'importe quoi.

Tout tourne autour des bijoux de la Castafiore et plus particulièrement envers son émeraude et l'on en viendra à soupçonner tout le monde. Les romanichels, Wagner le pianiste, Nestor qui a autrefois travaillé pour les antiquaires Loiseau.

Les touches comiques sont assurés par les Dupond/Dupont et le professeur Tournesol toujours à l'ouest.

Cet album a tout de même son charme. Je le trouve reposant.

Calamité !

8 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 8 décembre 2009

Le capitaine Haddock invite des bohémiens à s’installer près de son château et notre rossignol milanais Bianca Castafiore s’invite à Moulinsart. Ce qui ne fera pas l’affaire du vieux loup des mers. Des personnes rôdent aussi autour de la maison...

La Castafiore est un de mes personnages préférés et cette aventure lui est dédiée, ça a été délicieux à lire. C’est plus une aventure drôle que d’intrigues. C’est un épisode à part, pas désagréable à lire.

Un peu mou comme album

7 étoiles

Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 34 ans) - 29 mai 2008

Mou ou inhabituel? that is my question ! Je ne sais pas trop quoi penser de cet opus, mais je trouve qu'il ne se passe finalement pas grand chose dans cet album, cantonné au château de moulinsart. Cet album a plutôt l'air d'un hommage et d'une galerie de portraits que d'un réel album d'aventure. Car aventures il n'y en a guère .

Rien à ajouter

7 étoiles

Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 30 janvier 2007

Rien de plus à ajouter à cette longue critique si ce n'est que moi aussi j'ai adoré cette bande dessinée qui est à mon sens l'une des meilleures de la collection Tintin.
On y retrouve tous les personnages qui font de cette BD un succès : Haddock, Tryphon, les Dupond(t), et ce bon vieux Séraphin Lampion... sans oublier la Catasfiore.
Bref, tout comme Shelton, chaque année, je trouve toujours un moment pour m'y replonger.

Assez drôle

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 2 janvier 2007

La Castafiore est l'un de mes personnages préférés de Tintin, du fait de son excentricité, qu'elle confirme dans le désordre de ses affaires et l'incapacité de se souvenir d'un nom de famille. Et Shelton vient de nous montrer le paradoxe : dans cet album, elle est à peu près la seule à ne pas "déraper", outre, néanmoins la faute originelle de la perte de cette fameuse bague.
La morale est assez jolie : les oiseaux de mauvaise augure ne sont pas forcément ceux qu'on croit, en l'espèce plus que les Romanichels.
Je ne pense pas qu'il faille chercher d'ambition sexuelle dans aucun des personnages, ni chez la Castafiore ni chez aucun autre. Ceci serait en effet normal, mais ils ne semblent pas non plus avoir de quelconque visée sentimentale. Aussi, justement, la quasi-absence de personnage féminin les en empêche, d'où les débats que l'on sait. Cela relève d'une discussion plus générale sur cette sérié B.D., mais cet album centré sur la Castafiore qui permet d'y songer plus particulièrement.
Cet album m'a plu en raison du nombre de gags qu'il contient et des divers degrés de lecture possibles, comme Shelton vient de nous le prouver.

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