L'Atlantide de Pierre Benoit

L'Atlantide de Pierre Benoit

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Voyages et aventures

Critiqué par Antinea, le 7 janvier 2006 (anefera@laposte.net, Inscrite le 27 août 2005, 45 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 11 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 418ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 13 337  (depuis Novembre 2007)

L'Atlantide engloutie par les sables

Un camp militaire français aux portes du Sahara. Le Capitaine André de Saint-Avit prépare une nouvelle expédition pour aller explorer les montagnes du Hoggar. Tout le monde l’évite car pèse sur lui le plus terrible des soupçons : a-t-il tué son collègue et ami, le capitaine Morhange, lors de la première expédition dans le désert, six ans plus tôt ? Saint-Avit était revenu seul de la mission Morhange/Saint-Avit qui avait pour but avoué d’effectuer un relevé topographique et géologique plus précis des montagnes mais aussi de s’assurer que la route commerciale n’était pas menacée.
Le lieutenant Ferrières, un ancien camarade de promotion, va recueillir les confidences du Capitaine, écouter le récit merveilleux qui plante le paradis perdu de l’Atlantide au cœur du désert, oasis fantastique sur laquelle règne une femme aussi belle qu’impitoyable.
Six ans plus tôt, l’expédition Morhange/Saint-Avit s’enfonce dans le Hoggar. Les deux hommes deviennent amis. Au cours d’une pluie torrentielle, ils sauvent de la noyade un targui un peu mystérieux qui leur parle d’un paradis oublié, l’Atlantide, et de mystérieuses inscriptions rupestres faisant référence à Antinéa, descendante du Roi Neptune. Intrigués, Morhange et Saint-Avit se rendent dans la grotte mais tombent dans un piège : ils sont drogués et enlevés. Leur réveil se fait dans un palais exotique surplombant une vallée abondante de végétation et de cascades. Peu à peu, les deux hommes comprennent qu’ils sont prisonniers de la Reine. Ils ne sont pas les seuls.
Séparés, ils font la connaissance de la mystérieuse Antinéa et en tombent amoureux. Mais elle leur annonce leur terrible destinée et Morhange va résister.
C’est un livre magnifique, qui nous entraîne dans une histoire originale, un voyage unique. C’est un récit presque fantastique ou l’amour conduit à la mort, une sentence souhaitée par les victimes.
Pierre Benoît décrit avec richesse les lieux, les ambiances, ces nuits froides passées dans les montagnes à écouter les bruits angoissants des pierres qui se brisent aux changements de température. Il met en scène des personnages attachants comme la petite esclave Tanit-Zerga qui aidera Saint-Avit dans sa fuite. Enfin, il nous fait comprendre pourquoi le capitaine, rescapé de la première expédition n’attend qu’une chose : revenir au Hoggar et affronter son destin.

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L’art de raconter une histoire.

10 étoiles

Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 23 février 2021

Si vous êtes sur les bancs de l’école et que le prof de français vous demande : « qu’est-ce qu’un classique ? » vous pourrez répondre : « Pierre Benoît » et s’il insiste : « explique et développe clairement ! », vous pourrez dire : « c’est le Maître absolu des conteurs d’histoires ». Vous aurez dix sur dix avec mention : très bien !

On ne peut mieux évoquer l’art de raconter une histoire qu’en citant Pierre Benoît.
Son Atlantide est un régal. Je viens d’en faire une seconde lecture après… oh ! plus de septante ans ! J’avais à peu près tout oublié, sauf le personnage d’Antinea qu’on ne peut évoquer, comme dit Saule, sans penser à « notre » Antinea de CL.
Et j’avoue, comme lui, d’avoir rêvé d’être un jour victime d’Antinea (celle du livre).

L’histoire est rocambolesque mais elle est tellement prenante qu’on a envie de tourner les pages à toute vitesse ; seulement voilà ! c’est tellement bien écrit que j’ai dégusté ce livre comme on le ferait d’un bon plat arrosé d’un bon vin, à petites doses, en savourant. Un vrai plaisir ! Et comme le plaisir de la lecture est un des rares plaisirs innocents, usons-en sans modération, lisons et relisons, encore et encore, du Pierre Benoît !

L'Atlantide

8 étoiles

Critique de Fabert (, Inscrit le 10 octobre 2015, 70 ans) - 8 avril 2016

Un roman d'aventures venu d'un monde disparu.
Lire de nos jours, ce récit de Pierre Benoit, c'est revenir dans le début des années 1900 et une société coloniale disparue. Deux officiers français partis dans le Hoggar vont rencontrer Antinéa, reine à la beauté mythique, qui envoûte ses proies et les fait mourir d'amour. Des personnages chevaleresques, des touaregs et targuis mystérieux, le désert et ses mirages et puis une écriture limpide, une narration à rebondissements. Oui, c'est un grand roman qui m'a emporté.

Coeurs arides du Hoggar

9 étoiles

Critique de Martin1 (Chavagnes-en-Paillers (Vendée), Inscrit le 2 mars 2011, - ans) - 8 juin 2014

Protégé par les dunes qui s'hérissent en plein jour, balayé par le vent sablonneux rapporté par la mer, en plein cœur du désert, se dresse le royaume du Hoggar.

Le Hoggar est tout à la fois terre d'arabes, d'égyptiens, de grecs et de Touaregs. Il est le symbole de l'union des cultures qui épousèrent le Sud de la Méditerranée. Souveraine sur tous ces paysages exotiques, la reine Antinéa a juré de se venger du sexe fort ; usant de la plus affûtée des armes féminines, la séduction, elle dressera dans son royaume le terrible hypogée de tous ces hommes qu'elle condamna à mourir d'amour.
Le lieutenant de Saint-Avit, et son ami et supérieur le capitaine Morhange, au hasard d'une excursion dont ils avaient dévié l'itinéraire initial, tomberont entre ses mains.

SPOILER *********

J'ai beaucoup aimé les images laissées, les personnages, les péripéties, et la fin est assez magistrale - finalement, Saint-Avit est prisonnier jusqu'à la fin de ses jours du souvenir de sa bien-aimée...
En fait, c'est curieux, mais tout le roman n'est qu'une mise à l'épreuve de la virilité de l'homme : Morhange est fort, il a résisté. Même après avoir tué Morhange, Saint-Avit est un faible et il le sait. A tel point qu'il a besoin de se rassurer, de retrouver sa masculinité en s'exilant avec une jeune fille dépourvue d'instinct dominant - Tanit-Zerga, dont le charme avait été éclipsé par celui de la reine. Je pense que c'est cet aveu de faiblesse qui l'a fait fuir du Hoggar, bien plus que sa culpabilité - d'ailleurs il dit lui-même qu'il éprouve peu de regrets.
Au fond, ce conte est une boucle : Saint-Avit est éternellement sous l'emprise d'Antinéa, Antinéa a été vaincue par Morhange, Morhange a été tué par Saint-Avit. Les trois protagonistes se mangent les uns les autres. C'est pourquoi on ne peut pas dire qu'Antinéa a totalement gagné la partie.
Si le récit est très bien écrit, je reste sceptique malgré tout quant à la personnalité d'Antinéa, qui est encore un peu trop stéréotypée, femme belle, cruelle et fatale avec son guépard dressé sur ses genoux... A côté, Tanit-Zerga est plus humaine et c'est ce qui la rend beaucoup plus attachante.

Un excellent divertissement, "pas féministe pour deux sous", qui laisse de bons souvenirs.

la magie n'a pas opéré

4 étoiles

Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 50 ans) - 1 juin 2012

Cela fait 20 ans que je me trimballais ce roman sans l’avoir lu, il a donc fallu attendre cette année anniversaire de P. Benoit et deux émissions consécutives en mai de « la marche de l’histoire » consacrées l’une aux Touaregs et l’autre à l’Atlantide chacun faisant allusion à ce roman, pour ne plus me dérober !

"Disposez-vous d'une nuit entière? Si oui, ouvrez ce livre sans pareil. Lisez-en les premières lignes... vous ne le fermerez qu'au petit jour, après avoir vécu des heures de fièvre intense"

C’est l’argumentaire de l'éditeur marqué au dos de mon édition de 1957. Pour ma part il m'a fallu bien plus d'une nuit de courage pour arriver au bout. Mais que cela fut dur!
Mon ressenti est à l'opposé de JEyre. J'ai apprécié le début du roman à la Jules Verne. Aventure annotée de références d'ouvrages venant des premiers explorateurs blancs du continent africain.
Et puis le roman bascule. Je n'ai pas vu de romantisme mais de la guimauve, de la fleur bleue à 2 sous. Je peux comprendre que le roman ait trouvé son succès en 1920 auprès des héritiers des familles de notables coincés dans une vie trop prévisible. Alors une belle femme nue offerte aux beaux officiers désoeuvrés au milieu de l'exotisme africain, cela pouvait émouvoir, mais de nos jours??
P. Benoit ne nous dit rien des moyens utilisés par Antinéa pour garder en son pouvoir les hommes. Il ne fait que décrire le gâtisme précoce de ces officiers. Un peu léger pour une romance.

Livre plus intéressant pour l'étude que l'on peut en faire sur la présence coloniale en Afrique.

Une centaine de pages et la récompense arrive

7 étoiles

Critique de JEyre (Paris, Inscrite le 17 juillet 2010, 43 ans) - 6 avril 2012

Il m'aura fallu une petite centaine de pages pour enfin tomber sous l'envoûtement d'Antinea et de l'Atlantide, une fois ce récit commencé (le récit-cadre ne m'a pas particulièrement séduite) j'ai pris beaucoup de plaisir jusqu'à la fin.

La passion !

9 étoiles

Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 67 ans) - 27 décembre 2011

Quel plaisir que cet ouvrage qui nous entraine si loin, dans un monde ou l'on perd tout repère.
Un monde d'hommes où une femme symbolise l'inaccessible qu'ils veulent, quoi qu'il leur en coûte, atteindre!
Dans une description de paysages somptueux, d'une culture raffinée, des hommes sont confrontés à l'amour lié inéluctablement à la mort....
Ces hommes existent pourtant dans leur réalité colonialiste, intellectuelle, personnelle; ils sont capables d'échanges fascinants sur la destinée, la recherche effrénée de soi et des autres, la soif de culture et pourtant, aucun n'échappe véritablement à la séduction du mythique "éternel féminin".

Malgré la cruauté intrinsèque du destin imposé à elle ou qu'impose Antinéa, on est fasciné !

J'ai relu plusieurs fois ce livre, toujours avec autant de bonheur.
Pour moi, c'est le meilleur Pierre Benoit

Trop court !!

8 étoiles

Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 58 ans) - 14 août 2011

Lors d’une expédition en 1897, deux officiers français, le lieutenant de Saint-Avit et le capitaine Morhange, se retrouvent captifs d’un royaume inconnu au cœur du Sahara algérien, dirigé par la mystérieuse reine Antinéa, qui serait la descendante de Neptune.
Le roman oscille entre la légende et la réalité.
Benoit est un conteur de talent, et son récit très maîtrisé est soutenu par une belle écriture classique et souple.
Son imagination vive le dispute à sa vaste érudition.
Un roman à mettre entre toutes les mains.
Seul reproche : le roman est trop court ! Deux cents pages et quelques plus tard, on en redemande.

Roman d'évasion

9 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 58 ans) - 25 juin 2011

Pierre Benoît, académicien et prix Goncourt, nous donne avec l'Atlantide un récit mené de main de maître, mêlant aventure, exotisme, amour fou et mort avec des descriptions somptueuses du désert, du royaume mythique de l'Atlantide et de la passion humaine.

Cet auteur possède un art narratif hors du commun, et le lecteur se sent transporté dans un autre univers. C'est le genre de livre qui se lit très vite, on veut savoir la suite, on se réjouit de rejoindre le livre chaque fois qu'un impératif a eu le malheur de nous en éloigner. C'est du roman d'évasion à l'état pur, et une pépite dans le genre.

Le personnage d'Antinéa (on ne peut s'empêcher de mettre dessus le visage de "notre" Antinéa) est troublant, l'exaltation qui saisit ses amants pris au piège, et qui se soumettent librement jusqu'à la mort, par amour pour la reine, est tellement bien décrite qu'on se prend à rêver être à leur place.

Oasis de plaisirs et de mystères.

6 étoiles

Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 25 juin 2011

Antinéa la Walkyrie des sables, la déesse des oueds affole les coeurs de ses amants morts d'amour, qu'elle collectionne dans des arches creusées dans la pierre.
Mante érotique, femme fatale, déesse mythique, Antinéa ravit par son aventureuse histoire.
Des hommes, militaires de surcroît, se laissent tenter et abuser par le mystère derrière le voile.
Une bonne lecture qui à mon avis devrait ravir les adolescents d'aujourd'hui. Le récit n'a pas pris une ride, Pierre Benoit nous offre un Club des Cinq académique, stylé et jouissif.
Une belle découverte due à CL.

Descriptions enchanteresses

9 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 13 mai 2011

« Un jardin s’étendait là. Les palmiers berçaient mollement leurs grandes palmes. À leurs pieds, tout le fouillis des petits arbres qu’ils protègent dans les oasis, amandiers, citronniers, orangers, d‘autres, beaucoup d’autres, dont je ne discernais pas encore, d’une telle hauteur, les essences… »

Le capitaine de Saint-Avit raconte à un officier les événements qui se sont produits lors d’une expédition avec son compagnon de voyage, le capitaine Morhange. Ils se sont retrouvés au milieu du désert du Sahara prisonniers d’une reine aussi belle que cruelle, Antinéa, petite-fille de Neptune, dernière descendante des Atlantes...

Atlantis, un mythe inspirant ! Pierre Benoît mélange ici le mythe à la légende de Tin Hinan, une reine berbère du quatrième siècle dotée d’une grande beauté, d’ailleurs il n’a que légèrement modifier son nom (Tin Hinan/Antinéa). C’est très réussi, magnifique, une version très intéressante du mythe ! Imprévisible aussi, j’ai dévoré les dernières pages ! La première partie était un peu longue (on arrive en Atlantide qu’à la moitié du livre !), j’avais des doutes, je me disais que Elle-qui-doit-être-obéie était mieux dosé (un livre du même genre de Henry Rider Haggard, excellent), mais L'Atlantide est du tout bon aussi : l’histoire, les descriptions, les personnages (tous, sans exception)... Un petit bijou ! J’ai même eu un plaisir de relire la lettre du début, qui prend tout son sens. Si ça aurait été de moi j’aurais relu L’Atlantide tout de suite, mais je préfère laisser reposer. Ça me donne aussi le goût de lire Critias de Platon et d’autres oeuvres de Pierre Benoît. À suivre...

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  La fiche de Pierre Benoît 12 Saule 14 mai 2011 @ 22:30

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