Crevons la bulle !
Cette année, je les ai feuilletés de loin, du bout des doigts. Je parle des prix littéraires. Pour bien les détacher, sans doute, du tout-venant, ils étaient regroupés sur une même gondole. Plus encore que les années précédentes, le bilan de mon examen est désespérant. Le Goncourt comporte 155 pages : manque de souffle ou manque d’idées ? Huit phrases composent les huit premières lignes... Etait-ce bien l’esprit des frangins Goncourt que de récompenser un si maigre recueil, et dans lequel la phrase nominale, leur exécration à tous deux, règne en maître ? Le Fémina est de la même épaisseur exactement. Six phrases composent les huit premières lignes. Dans l’un de ces Prix, trouvez lequel ! on tombe, dès l’entame, sur une faute de syntaxe classique du type : le chien de la comtesse qui a une belle gueule. Absolument navrant. Le prix du roman de l’Académie française devrait être la référence. Il fait à peine mieux, cinq phrases composent les sept premières lignes. J’en lis les toutes premières pages, je les trouve soporifiques, dénuées de tout romanesque, d’une écriture hachée, sans effets, sans surprise, extrêmement falote si on la compare à celle d’un autre diplomate, auteur de l’excellente Négociation de Saint-Germain.
Ces phrases nominales ne m’enlèvent pas comme ferait un coup d’archet de symphonie, elles ne me mobilisent pas comme font les trois coups du théâtre, elles ne me déplacent pas comme faisait le tournoiement de globe terrestre de mon enfance... Elles me laissent sur place, et de marbre. J’aurais pu les écrire. Tu, vous, ils, nous aurions pu les écrire.
Le Clézio. Ah ! le Procès verbal, si on se souvient de cette fraîche délectation, de ce coup de menthol dans l’empoussièrement des rayonnages de l’époque ! Surprise et déception… Lui aussi donne désormais dans l’épure : sept phrases occupent les cinq premières lignes. Même chez ce nobélisable nobélisé, la cafetière est restée sur la table…
Que vient donc sanctionner cette promotion 2008 ? Que nous sommes plongés, engoncés jusqu’au cou dans l’ère de l’écriture minimaliste, le texto, le SMS. Ecriture et roman virtuels, voilà désormais notre lot, pour nous autres qui constituons la soldatesque, la valetaille du lectorat. Car pour l’être cultivé, l’esprit supérieur, le bibliophile des temps modernes, voici tout de même, à la carte, l’éternel réchauffé, le super-pavé abscons, l’hippopotamus ex-libris. C’est le Médicis qui s’y colle pour nous le servir ! Pour ceux qui savent Lire-n’est-ce-pas, qui connaissent le poids des mots, qui ont les moyens matériels et culturels de Lire-n’est-ce-pas, voici la côte de 750 pages, à la typographie de surcroît si minuscule qu’elle vous irrite la pupille autant que ferait une aspersion d’escarbilles. Un pavé indigeste, même pour un lion qu’aurait bouffé du tigre ! Où sont donc les bons romans d’antan à taille humaine ? Celui-ci est une sorte de surenchère aux Bienveillantes, ou malveillantes, je ne sais plus très bien pour la bonne raison qu’elles m’ont étouffé. Un Médicis distingué qui ouvre sur cette entame forte, on est entre gens de-haute-littérature-n’est-ce-pas : « L’homme a la bite en pointe ! »
De tous ces fatras, l’émotion, l’émotion vraie j’entends, celle qui remuait Céline, a entièrement disparu. De tous, le cri, le cri authentique j’entends, celui qui nouait les tripes d’Artaud, est étouffé. Et la belle romance du vrai romancier, telle celle du beau Green, disparue ! Envolée !
Dessillons nos yeux, si agressés soient-ils ! Comprenons que les orchestrateurs de cette confiscation, qu’ils soient éditeurs ou fabricants d’images, n’œuvrent pas à l’aveuglette. Ce n’est pas quelque part (comme disent les pys) sans raison, qu’on nous édite ces insipides fressures, même pas émétiques, en les renommant vite fait Education libertine, tu parles d’une entourloupe. Ce n’est pas sans raison qu’on monte au pinacle un afghan qui massacre le français comme je ferais de même avec l’afghan. C’est que tous sont au service d’une manigance majeure, une exigence unitarienne, qui d’ailleurs sans doute les dépasse : le règne souverain du politique et de l’économique. Plus on abêtit les masses, mieux on les fouette. Plus on déstructure la culture, et plus on a les mains libres pour sortir son flingue. Et mieux on ouvrira les parachutes dorés, et mieux on fomentera des scandales de tous poils, des coups tordus à la Tapie. On peut tout écrire à la Une, les gens savent plus ni lire ni penser par eux-mêmes ! Aujourd’hui c’est la Star Ac qui régente nos genres.
A quand l’effondrement de la bourse des prix littéraires ? A quand la crevaison de la bulle éditoriale ?
Mais voici pour la faim qui nous reste sur l'estomac, mon happy end : le respect du lecteur, la quête de l’émotion vraie, l’écriture soutenue et exigeante, le travail d’originalité du fond et de la forme, cela existe encore. Si ! Evidemment, ça se tapit dans l’ombre, comme toute pépite. En dehors de la FNAC, et en suivant l'avis, ici même, d'un adhérent qui le signalait à notre attention, je suis tombé sur une gemme rare, qui implose d’images éclatantes. Un auteur d’un talent indiscutable. Je ne dis pas son nom, on pourrait croire que je suis son pote et que j'en rajoute une couche, c’est ça aussi l’effet pervers de la Star Ac, si tu aimes c'est que tu couches, et si t’aimes pas tu flingues. Son personnage, je vous le donne en mille comme disait la Sévigné : un corbeau qui va visiter l’Afrique. Vous êtes allés voir, vous aussi ? Vous avez lu ? Je vais vous dire ce qui m'a décidé : il bénéficie d'un petit éloge dans le dernier numéro de Le Français dans le monde, la revue des professeurs de lettres à l’étranger (autrement dit, les vrais pros et les vrais besogneux de la chose écrite. Croyez-moi c'est bien lus pertinent que les critiques de Lire ou de l'Express, aussi asujetties les unes que les autres !) Abonnez-vous vite, faut mériter ce genre de découverte ! Et dénichez-moi cet oiseau du bonheur ! Quelle plume ! Quel vernis ! Ah ça ! on ne risque pas de lui tendre un perchoir !
Allez, bonnes lectures à tous. Gavalda, Lévy, Vargas, c’est vraiment pas drôle, je sais, mais c’est toujours mieux que nos relevés de banque, pas vrai ?
Bruno Ederen
Cette année, je les ai feuilletés de loin, du bout des doigts. Je parle des prix littéraires. Pour bien les détacher, sans doute, du tout-venant, ils étaient regroupés sur une même gondole. Plus encore que les années précédentes, le bilan de mon examen est désespérant. Le Goncourt comporte 155 pages : manque de souffle ou manque d’idées ? Huit phrases composent les huit premières lignes... Etait-ce bien l’esprit des frangins Goncourt que de récompenser un si maigre recueil, et dans lequel la phrase nominale, leur exécration à tous deux, règne en maître ? Le Fémina est de la même épaisseur exactement. Six phrases composent les huit premières lignes. Dans l’un de ces Prix, trouvez lequel ! on tombe, dès l’entame, sur une faute de syntaxe classique du type : le chien de la comtesse qui a une belle gueule. Absolument navrant. Le prix du roman de l’Académie française devrait être la référence. Il fait à peine mieux, cinq phrases composent les sept premières lignes. J’en lis les toutes premières pages, je les trouve soporifiques, dénuées de tout romanesque, d’une écriture hachée, sans effets, sans surprise, extrêmement falote si on la compare à celle d’un autre diplomate, auteur de l’excellente Négociation de Saint-Germain.
Ces phrases nominales ne m’enlèvent pas comme ferait un coup d’archet de symphonie, elles ne me mobilisent pas comme font les trois coups du théâtre, elles ne me déplacent pas comme faisait le tournoiement de globe terrestre de mon enfance... Elles me laissent sur place, et de marbre. J’aurais pu les écrire. Tu, vous, ils, nous aurions pu les écrire.
Le Clézio. Ah ! le Procès verbal, si on se souvient de cette fraîche délectation, de ce coup de menthol dans l’empoussièrement des rayonnages de l’époque ! Surprise et déception… Lui aussi donne désormais dans l’épure : sept phrases occupent les cinq premières lignes. Même chez ce nobélisable nobélisé, la cafetière est restée sur la table…
Que vient donc sanctionner cette promotion 2008 ? Que nous sommes plongés, engoncés jusqu’au cou dans l’ère de l’écriture minimaliste, le texto, le SMS. Ecriture et roman virtuels, voilà désormais notre lot, pour nous autres qui constituons la soldatesque, la valetaille du lectorat. Car pour l’être cultivé, l’esprit supérieur, le bibliophile des temps modernes, voici tout de même, à la carte, l’éternel réchauffé, le super-pavé abscons, l’hippopotamus ex-libris. C’est le Médicis qui s’y colle pour nous le servir ! Pour ceux qui savent Lire-n’est-ce-pas, qui connaissent le poids des mots, qui ont les moyens matériels et culturels de Lire-n’est-ce-pas, voici la côte de 750 pages, à la typographie de surcroît si minuscule qu’elle vous irrite la pupille autant que ferait une aspersion d’escarbilles. Un pavé indigeste, même pour un lion qu’aurait bouffé du tigre ! Où sont donc les bons romans d’antan à taille humaine ? Celui-ci est une sorte de surenchère aux Bienveillantes, ou malveillantes, je ne sais plus très bien pour la bonne raison qu’elles m’ont étouffé. Un Médicis distingué qui ouvre sur cette entame forte, on est entre gens de-haute-littérature-n’est-ce-pas : « L’homme a la bite en pointe ! »
De tous ces fatras, l’émotion, l’émotion vraie j’entends, celle qui remuait Céline, a entièrement disparu. De tous, le cri, le cri authentique j’entends, celui qui nouait les tripes d’Artaud, est étouffé. Et la belle romance du vrai romancier, telle celle du beau Green, disparue ! Envolée !
Dessillons nos yeux, si agressés soient-ils ! Comprenons que les orchestrateurs de cette confiscation, qu’ils soient éditeurs ou fabricants d’images, n’œuvrent pas à l’aveuglette. Ce n’est pas quelque part (comme disent les pys) sans raison, qu’on nous édite ces insipides fressures, même pas émétiques, en les renommant vite fait Education libertine, tu parles d’une entourloupe. Ce n’est pas sans raison qu’on monte au pinacle un afghan qui massacre le français comme je ferais de même avec l’afghan. C’est que tous sont au service d’une manigance majeure, une exigence unitarienne, qui d’ailleurs sans doute les dépasse : le règne souverain du politique et de l’économique. Plus on abêtit les masses, mieux on les fouette. Plus on déstructure la culture, et plus on a les mains libres pour sortir son flingue. Et mieux on ouvrira les parachutes dorés, et mieux on fomentera des scandales de tous poils, des coups tordus à la Tapie. On peut tout écrire à la Une, les gens savent plus ni lire ni penser par eux-mêmes ! Aujourd’hui c’est la Star Ac qui régente nos genres.
A quand l’effondrement de la bourse des prix littéraires ? A quand la crevaison de la bulle éditoriale ?
Mais voici pour la faim qui nous reste sur l'estomac, mon happy end : le respect du lecteur, la quête de l’émotion vraie, l’écriture soutenue et exigeante, le travail d’originalité du fond et de la forme, cela existe encore. Si ! Evidemment, ça se tapit dans l’ombre, comme toute pépite. En dehors de la FNAC, et en suivant l'avis, ici même, d'un adhérent qui le signalait à notre attention, je suis tombé sur une gemme rare, qui implose d’images éclatantes. Un auteur d’un talent indiscutable. Je ne dis pas son nom, on pourrait croire que je suis son pote et que j'en rajoute une couche, c’est ça aussi l’effet pervers de la Star Ac, si tu aimes c'est que tu couches, et si t’aimes pas tu flingues. Son personnage, je vous le donne en mille comme disait la Sévigné : un corbeau qui va visiter l’Afrique. Vous êtes allés voir, vous aussi ? Vous avez lu ? Je vais vous dire ce qui m'a décidé : il bénéficie d'un petit éloge dans le dernier numéro de Le Français dans le monde, la revue des professeurs de lettres à l’étranger (autrement dit, les vrais pros et les vrais besogneux de la chose écrite. Croyez-moi c'est bien lus pertinent que les critiques de Lire ou de l'Express, aussi asujetties les unes que les autres !) Abonnez-vous vite, faut mériter ce genre de découverte ! Et dénichez-moi cet oiseau du bonheur ! Quelle plume ! Quel vernis ! Ah ça ! on ne risque pas de lui tendre un perchoir !
Allez, bonnes lectures à tous. Gavalda, Lévy, Vargas, c’est vraiment pas drôle, je sais, mais c’est toujours mieux que nos relevés de banque, pas vrai ?
Bruno Ederen
"L'étranger", sept phrases composent les six premières lignes. Quel gros naze, ce Camus! (gros naze camus, elle est bonne, non?)
Et Céline alors ! Trois phrases par ligne, et encore, avec des points de suspension entre chaque. Juger une oeuvre sur la longueur de ses phrases et sur ses cinq premières lignes, c'est pas un peu... réducteur ?
Oui, ça ne veut pas dire grand-chose. On peut ne pas aimer le style lapidaire à phrases courtes, ne pas apprécier au fond les oeuvres concernés, comme chez Camus ou Céline, ou ces auteurs fraichement primés, mais le lien direct est peut-être léger, et une analyse un peu plus approfondi est peut-être à faire. Je n'ai pas ces livres.
Sur le style, c'est une affaire de goût, qui ne détermine d'ailleurs pas tout : j'aime Camus à peu près autant que Proust.
Sur le style, c'est une affaire de goût, qui ne détermine d'ailleurs pas tout : j'aime Camus à peu près autant que Proust.
En tous cas, merci Bruno de t'être inscrit pour dire tout ça!
Dans tout ça, j'entends (je lis) ces débats-là:
- l'élitisme d'une certaine littérature (thème dont on n'arrive jamais à se dépatouiller sur CL, sous le regard attendri de Bourdieu)
- l'évolution et la "légitimité" des "grands prix traditionnels" à l'heure actuelle
- existe-t-il un moyen objectif de donner une valeur à un livre? La taille des phrases est-elle un de ces moyens "objectifs? Y a-t-il forcément un lien entre taille de phrase et qualité d'écriture?
- l'évolution de l'écriture, du parler, des mentalités, des réseaux d'édition et de distribution
Difficile de répondre à tout ça, d'autant plus que c'est écrit de façon vraiment passionnée...
Par rapport au titre de ton fuseau "Crevons la bulle des prix littéraires", je dirais qu'on le fait tous un peu ici, sur le site, dans le sens où échanger nos avis (en critiques, critiques-éclairs, discussions sur le forum) sur les livres - primés ou non primés - nous permet d'avoir un autre éclairage.
De façon plus personnelle, je n'aime pas l'idée du prix littéraire "imposé" comme étant le meilleur, je préfère considérer les différents prix comme des pistes de suggestions, avec chacun des orientations différentes (jury plus ou moins "pro" ou "public", influence des maisons d'éditions dans des prix de revues du même groupe: par exemple Elle et le groupe Lagardère, etc.)
A prendre avec des pincettes et beaucoup de recul toutes ces histoires de prix littéraires. A part bien sûr le légendaire Prix Critiques Libres, un exemple du genre :)))
Dans tout ça, j'entends (je lis) ces débats-là:
- l'élitisme d'une certaine littérature (thème dont on n'arrive jamais à se dépatouiller sur CL, sous le regard attendri de Bourdieu)
- l'évolution et la "légitimité" des "grands prix traditionnels" à l'heure actuelle
- existe-t-il un moyen objectif de donner une valeur à un livre? La taille des phrases est-elle un de ces moyens "objectifs? Y a-t-il forcément un lien entre taille de phrase et qualité d'écriture?
- l'évolution de l'écriture, du parler, des mentalités, des réseaux d'édition et de distribution
Difficile de répondre à tout ça, d'autant plus que c'est écrit de façon vraiment passionnée...
Par rapport au titre de ton fuseau "Crevons la bulle des prix littéraires", je dirais qu'on le fait tous un peu ici, sur le site, dans le sens où échanger nos avis (en critiques, critiques-éclairs, discussions sur le forum) sur les livres - primés ou non primés - nous permet d'avoir un autre éclairage.
De façon plus personnelle, je n'aime pas l'idée du prix littéraire "imposé" comme étant le meilleur, je préfère considérer les différents prix comme des pistes de suggestions, avec chacun des orientations différentes (jury plus ou moins "pro" ou "public", influence des maisons d'éditions dans des prix de revues du même groupe: par exemple Elle et le groupe Lagardère, etc.)
A prendre avec des pincettes et beaucoup de recul toutes ces histoires de prix littéraires. A part bien sûr le légendaire Prix Critiques Libres, un exemple du genre :)))
Estimer un livre au calibrage de ses phrases ? Ca vous paraît logique ? Pas franchement...
Ceci dit, même si je suis loin d'être d'accord avec l'ensemble du post de Bruno ed, je trouve aussi dommage qu'on ne fasse plus de grands romans. Ca ne me dérange absolument pas de voir des petits romans (en termes de pages) primés, mais j'ai l'impression que plus personne n'ose le grand roman, celui d'au moins 500 pages, voire plus de 1000, et qu'encore moins de personnes ne veulent en lire (cela va de paire). Et c'est vrai que je trouve ça dommage. Autant il peut y avoir de très bon petit bouquins, autant c'est quand même un plaisir de se plonger dans un pavé, de voir son marque page y pénétrer petit à petit, de passer du temps avec des personnages... Toutes ces choses qui semblent se faire de moins en moins.
A ce propos, je lisais il y a peu dans "2666", superbe roman de plus de 1000 pages, une réflection sur la tendances des gens, même cultivés, à préférer la courte oeuvre parfaite des grands maîtres à leurs longs romans, justement, imparfaits. A préférer de belles joutes d'entrainement à un combat plein de sueur, de sang et de puanteur (ou quelque chose comme ça, je retrouverai la citation exacte, elle m'a marqué).
A ce propos, je lisais il y a peu dans "2666", superbe roman de plus de 1000 pages, une réflection sur la tendances des gens, même cultivés, à préférer la courte oeuvre parfaite des grands maîtres à leurs longs romans, justement, imparfaits. A préférer de belles joutes d'entrainement à un combat plein de sueur, de sang et de puanteur (ou quelque chose comme ça, je retrouverai la citation exacte, elle m'a marqué).
"Par-delà ces justifications oiseuses, j'écris court pour garder intacte l'émotion, le tremblement, d'un bout à l'autre. La longueur de corde impartie au fildefériste est brève." ("Le roi vient quand il veut", Pierre Michon, p.36)
"C'est de la fabrique émotionnelle: je veux écrire dans ce tremblement, comme un fildefériste sur sa corde. Et j'aimerais que le lecteur tremble comme moi sur cette petite longueur de corde." (p.58)
"C'est de la fabrique émotionnelle: je veux écrire dans ce tremblement, comme un fildefériste sur sa corde. Et j'aimerais que le lecteur tremble comme moi sur cette petite longueur de corde." (p.58)
En tous cas, merci Bruno de t'être inscrit pour dire tout ça!
Dans tout ça, j'entends (je lis) ces débats-là:
- l'élitisme d'une certaine littérature (thème dont on n'arrive jamais à se dépatouiller sur CL, sous le regard attendri de Bourdieu)
- l'évolution et la "légitimité" des "grands prix traditionnels" à l'heure actuelle
- existe-t-il un moyen objectif de donner une valeur à un livre? La taille des phrases est-elle un de ces moyens "objectifs? Y a-t-il forcément un lien entre taille de phrase et qualité d'écriture?
- l'évolution de l'écriture, du parler, des mentalités, des réseaux d'édition et de distribution
Difficile de répondre à tout ça, d'autant plus que c'est écrit de façon vraiment passionnée...
Par rapport au titre de ton fuseau "Crevons la bulle des prix littéraires", je dirais qu'on le fait tous un peu ici, sur le site, dans le sens où échanger nos avis (en critiques, critiques-éclairs, discussions sur le forum) sur les livres - primés ou non primés - nous permet d'avoir un autre éclairage.
De façon plus personnelle, je n'aime pas l'idée du prix littéraire "imposé" comme étant le meilleur, je préfère considérer les différents prix comme des pistes de suggestions, avec chacun des orientations différentes (jury plus ou moins "pro" ou "public", influence des maisons d'éditions dans des prix de revues du même groupe: par exemple Elle et le groupe Lagardère, etc.)
A prendre avec des pincettes et beaucoup de recul toutes ces histoires de prix littéraires. A part bien sûr le légendaire Prix Critiques Libres, un exemple du genre :)))
Encore une fois, je ne peux que m'incliner devant la pertinence de tes propos!
Ah ! enfin une bonne diatribe sur notre site favori ! Depuis le temps ! Ça nous manquait... !
Je voudrais que tu nous dises, Bruno ed, quelle est cette gemme rare et qui est l'adhérent qui nous l'a signalée. (voyons ! nous sommes entre nous...) ;-))
Je suis tout à fait d'accord pour les phrases courtes. Quand ça devient un système, c'est assommant. Mais c'est la mode qui veut ça. C'est comme au cinéma : avant il fallait dix minutes pour que deux mains se rapprochent et se prennent... Maintenant, on passe directement aux faits. Je crois que les jeunes aiment ça ; ils disent que c'est moins hypocrite...
En écriture, je trouve que ça convient pour des comptes-rendus de réunions, que du reste personne ne lit.
Mais dans la littérature, il faut une alternance selon ce qu'on veut exprimer.
J'ai bien rigolé avec le chien de la Comtesse qui a une belle gueule. C'est pas très aimable pour la Comtesse car c'est bien d'elle qu'il s'agit, n'est-ce pas, sinon ce serait : le chien de la Comtesse a une belle gueule...
Sinon, je reste partisan des prix littéraires : ça devrait mettre en avant un auteur et un livre. Mais c'est à prendre avec beaucoup de recule.
Je crois que pour le moment c'est la littérature française qui connaît une période creuse.
Je crois aussi que c'est là qu'il faut trouver ce succès des livres afghans et arabes en général. Ces livres racontent souvent des choses intéressantes mais n'ont aucun souci de faire de la littérature, me semble-t-il.
Je voudrais que tu nous dises, Bruno ed, quelle est cette gemme rare et qui est l'adhérent qui nous l'a signalée. (voyons ! nous sommes entre nous...) ;-))
Je suis tout à fait d'accord pour les phrases courtes. Quand ça devient un système, c'est assommant. Mais c'est la mode qui veut ça. C'est comme au cinéma : avant il fallait dix minutes pour que deux mains se rapprochent et se prennent... Maintenant, on passe directement aux faits. Je crois que les jeunes aiment ça ; ils disent que c'est moins hypocrite...
En écriture, je trouve que ça convient pour des comptes-rendus de réunions, que du reste personne ne lit.
Mais dans la littérature, il faut une alternance selon ce qu'on veut exprimer.
J'ai bien rigolé avec le chien de la Comtesse qui a une belle gueule. C'est pas très aimable pour la Comtesse car c'est bien d'elle qu'il s'agit, n'est-ce pas, sinon ce serait : le chien de la Comtesse a une belle gueule...
Sinon, je reste partisan des prix littéraires : ça devrait mettre en avant un auteur et un livre. Mais c'est à prendre avec beaucoup de recule.
Je crois que pour le moment c'est la littérature française qui connaît une période creuse.
Je crois aussi que c'est là qu'il faut trouver ce succès des livres afghans et arabes en général. Ces livres racontent souvent des choses intéressantes mais n'ont aucun souci de faire de la littérature, me semble-t-il.
S'il vous plait, relisez mon texte et essayez de ne pas être réducteur ! Etant, sans fatuité aucune, spécialiste de Camus et auteur d'une psychocritique sur l'Etranger, je vous dirai 3 choses : 1° Aujourd'hui, maman est morte. Ce n'est pas une phrase nominale. 2° C'est une allitération magnifique qui résume en deux mots "maman/morte" toute la thématique du roman : merveille de la vie foetale où nous sommes condamnés à vivre, et désastre de la vie réelle où nous sommes condamnés à mort. Nous sommes donc étrangers à la vie réelle et la naissance signe la mort de la mère foetale... qui donne naissance à une sainte Marie (ou à une putain, comme on sait).
3° Enfin, veuillez admettre que c'est un autre roulement de tambour que 'L'homme a la bite en pointe.'
Et enfin, mais vous le dites de vous-même, c'est Camus !
En somme, vous commettez l'erreur commune, au demeurant assez irrespectueuse mais ceci est votre problème, pas le mien, de vous arrêter au premier carrefour qui vous permet de vous braquer et de contester (et en fait, de vous défiler ! c'est tellement plus facile...) plutôt que de prendre le soin de me répondre au fond.
Vous illustrez d'ailleurs on ne peut mieux certains de mes propos (s'ils sont des a-priori, je fais mon mea culpa) sur l'intolérance de ce que j'appelle la Star Ac : tu es d'accord ou tu flingues ...
Pourquoi ne prenez-vous pas le temps de nous rédiger cinquante lignes sur ce thème passionnant : le prix littéraire d'aujourd'hui est-il, comme dirait Stendhal, le miroir qui décrit la route ? C'est à dire le reflet du vrai visage de notre société. Ou bien, comme le dit un de mes contradicteurs (et ce point de vue là, je sais le recevoir) : faut-il se réjouir de la perte d'élitisme de la littérature moderne?
Personnellement, mon point de vue est clair : Je n'en veux pas aux éditeurs d'avoir favorisé l'éclosion de genres qui leur ont permis d'ouvrir la lecture à un très large public, je leur en veux d'avoir peu à peu perdu leur vocation première, la défense et illustration de la langue française (même, bien entendu, dans sa modernité) et leur vocation seconde : la quête, la découverte et la promotion de vrais talents. Ces talents existent, comme vous j'imagine, j'en ai rencontrés ! Les seuls talents d'aujourd'hui, c'est le fonds de commerce : les d'Ormesson & cie. C'est de l'élitisme à l'envers, cest de la muséographie !
C'est là-dessus, c'est à dire sur le fond, que votre avis m'intéresse et je vous promets de prendre tout le temps d'apprécier votre argumentation ; je suis sûr que vous saurez ne pas la limiter à des jeux de mots éculés. Bien cordialement.
3° Enfin, veuillez admettre que c'est un autre roulement de tambour que 'L'homme a la bite en pointe.'
Et enfin, mais vous le dites de vous-même, c'est Camus !
En somme, vous commettez l'erreur commune, au demeurant assez irrespectueuse mais ceci est votre problème, pas le mien, de vous arrêter au premier carrefour qui vous permet de vous braquer et de contester (et en fait, de vous défiler ! c'est tellement plus facile...) plutôt que de prendre le soin de me répondre au fond.
Vous illustrez d'ailleurs on ne peut mieux certains de mes propos (s'ils sont des a-priori, je fais mon mea culpa) sur l'intolérance de ce que j'appelle la Star Ac : tu es d'accord ou tu flingues ...
Pourquoi ne prenez-vous pas le temps de nous rédiger cinquante lignes sur ce thème passionnant : le prix littéraire d'aujourd'hui est-il, comme dirait Stendhal, le miroir qui décrit la route ? C'est à dire le reflet du vrai visage de notre société. Ou bien, comme le dit un de mes contradicteurs (et ce point de vue là, je sais le recevoir) : faut-il se réjouir de la perte d'élitisme de la littérature moderne?
Personnellement, mon point de vue est clair : Je n'en veux pas aux éditeurs d'avoir favorisé l'éclosion de genres qui leur ont permis d'ouvrir la lecture à un très large public, je leur en veux d'avoir peu à peu perdu leur vocation première, la défense et illustration de la langue française (même, bien entendu, dans sa modernité) et leur vocation seconde : la quête, la découverte et la promotion de vrais talents. Ces talents existent, comme vous j'imagine, j'en ai rencontrés ! Les seuls talents d'aujourd'hui, c'est le fonds de commerce : les d'Ormesson & cie. C'est de l'élitisme à l'envers, cest de la muséographie !
C'est là-dessus, c'est à dire sur le fond, que votre avis m'intéresse et je vous promets de prendre tout le temps d'apprécier votre argumentation ; je suis sûr que vous saurez ne pas la limiter à des jeux de mots éculés. Bien cordialement.
Crevons la bulle !
Cette année, je les ai feuilletés de loin, du bout des doigts. Je parle des prix littéraires. Pour bien les détacher, sans doute, du tout-venant, ils étaient regroupés sur une même gondole. Plus encore que les années précédentes, le bilan de mon examen est désespérant. Le Goncourt comporte 155 pages : manque de souffle ou manque d’idées ? Huit phrases composent les huit premières lignes... Etait-ce bien l’esprit des frangins Goncourt que de récompenser un si maigre recueil, et dans lequel la phrase nominale, leur exécration à tous deux, règne en maître ? Le Fémina est de la même épaisseur exactement. Six phrases composent les huit premières lignes. Dans l’un de ces Prix, trouvez lequel ! on tombe, dès l’entame, sur une faute de syntaxe classique du type : le chien de la comtesse qui a une belle gueule. Absolument navrant. Le prix du roman de l’Académie française devrait être la référence. Il fait à peine mieux, cinq phrases composent les sept premières lignes. J’en lis les toutes premières pages, je les trouve soporifiques, dénuées de tout romanesque, d’une écriture hachée, sans effets, sans surprise, extrêmement falote si on la compare à celle d’un autre diplomate, auteur de l’excellente Négociation de Saint-Germain.
Ces phrases nominales ne m’enlèvent pas comme ferait un coup d’archet de symphonie, elles ne me mobilisent pas comme font les trois coups du théâtre, elles ne me déplacent pas comme faisait le tournoiement de globe terrestre de mon enfance... Elles me laissent sur place, et de marbre. J’aurais pu les écrire. Tu, vous, ils, nous aurions pu les écrire.
Le Clézio. Ah ! le Procès verbal, si on se souvient de cette fraîche délectation, de ce coup de menthol dans l’empoussièrement des rayonnages de l’époque ! Surprise et déception… Lui aussi donne désormais dans l’épure : sept phrases occupent les cinq premières lignes. Même chez ce nobélisable nobélisé, la cafetière est restée sur la table…
Que vient donc sanctionner cette promotion 2008 ? Que nous sommes plongés, engoncés jusqu’au cou dans l’ère de l’écriture minimaliste, le texto, le SMS. Ecriture et roman virtuels, voilà désormais notre lot, pour nous autres qui constituons la soldatesque, la valetaille du lectorat. Car pour l’être cultivé, l’esprit supérieur, le bibliophile des temps modernes, voici tout de même, à la carte, l’éternel réchauffé, le super-pavé abscons, l’hippopotamus ex-libris. C’est le Médicis qui s’y colle pour nous le servir ! Pour ceux qui savent Lire-n’est-ce-pas, qui connaissent le poids des mots, qui ont les moyens matériels et culturels de Lire-n’est-ce-pas, voici la côte de 750 pages, à la typographie de surcroît si minuscule qu’elle vous irrite la pupille autant que ferait une aspersion d’escarbilles. Un pavé indigeste, même pour un lion qu’aurait bouffé du tigre ! Où sont donc les bons romans d’antan à taille humaine ? Celui-ci est une sorte de surenchère aux Bienveillantes, ou malveillantes, je ne sais plus très bien pour la bonne raison qu’elles m’ont étouffé. Un Médicis distingué qui ouvre sur cette entame forte, on est entre gens de-haute-littérature-n’est-ce-pas : « L’homme a la bite en pointe ! »
De tous ces fatras, l’émotion, l’émotion vraie j’entends, celle qui remuait Céline, a entièrement disparu. De tous, le cri, le cri authentique j’entends, celui qui nouait les tripes d’Artaud, est étouffé. Et la belle romance du vrai romancier, telle celle du beau Green, disparue ! Envolée !
Dessillons nos yeux, si agressés soient-ils ! Comprenons que les orchestrateurs de cette confiscation, qu’ils soient éditeurs ou fabricants d’images, n’œuvrent pas à l’aveuglette. Ce n’est pas quelque part (comme disent les pys) sans raison, qu’on nous édite ces insipides fressures, même pas émétiques, en les renommant vite fait Education libertine, tu parles d’une entourloupe. Ce n’est pas sans raison qu’on monte au pinacle un afghan qui massacre le français comme je ferais de même avec l’afghan. C’est que tous sont au service d’une manigance majeure, une exigence unitarienne, qui d’ailleurs sans doute les dépasse : le règne souverain du politique et de l’économique. Plus on abêtit les masses, mieux on les fouette. Plus on déstructure la culture, et plus on a les mains libres pour sortir son flingue. Et mieux on ouvrira les parachutes dorés, et mieux on fomentera des scandales de tous poils, des coups tordus à la Tapie. On peut tout écrire à la Une, les gens savent plus ni lire ni penser par eux-mêmes ! Aujourd’hui c’est la Star Ac qui régente nos genres.
A quand l’effondrement de la bourse des prix littéraires ? A quand la crevaison de la bulle éditoriale ?
Mais voici pour la faim qui nous reste sur l'estomac, mon happy end : le respect du lecteur, la quête de l’émotion vraie, l’écriture soutenue et exigeante, le travail d’originalité du fond et de la forme, cela existe encore. Si ! Evidemment, ça se tapit dans l’ombre, comme toute pépite. En dehors de la FNAC, et en suivant l'avis, ici même, d'un adhérent qui le signalait à notre attention, je suis tombé sur une gemme rare, qui implose d’images éclatantes. Un auteur d’un talent indiscutable. Je ne dis pas son nom, on pourrait croire que je suis son pote et que j'en rajoute une couche, c’est ça aussi l’effet pervers de la Star Ac, si tu aimes c'est que tu couches, et si t’aimes pas tu flingues. Son personnage, je vous le donne en mille comme disait la Sévigné : un corbeau qui va visiter l’Afrique. Vous êtes allés voir, vous aussi ? Vous avez lu ? Je vais vous dire ce qui m'a décidé : il bénéficie d'un petit éloge dans le dernier numéro de Le Français dans le monde, la revue des professeurs de lettres à l’étranger (autrement dit, les vrais pros et les vrais besogneux de la chose écrite. Croyez-moi c'est bien lus pertinent que les critiques de Lire ou de l'Express, aussi asujetties les unes que les autres !) Abonnez-vous vite, faut mériter ce genre de découverte ! Et dénichez-moi cet oiseau du bonheur ! Quelle plume ! Quel vernis ! Ah ça ! on ne risque pas de lui tendre un perchoir !
Allez, bonnes lectures à tous. Gavalda, Lévy, Vargas, c’est vraiment pas drôle, je sais, mais c’est toujours mieux que nos relevés de banque, pas vrai ?
Bruno Ederen
Tout le monde sait que les prix ne sont pas vraiment le meilleur moyen d’apprécier des œuvres .Je comprends des fois qu’un jury peine à devoir départager les candidats . Ce ne sont que des traditions bienfaisantes pour encourager les auteurs à donner le meilleur d’eux même et il ne faut pas leur en demander des miracles .Des critères objectives aux critères subjectives qui sont des fois difficiles à expliquer .Juger des œuvres littéraires n’est pas une chose aisée .Mais comme il faudrait choisir une seule œuvre , alors une seule œuvre est choisie même si ce n’est toujours pas la meilleure
Je reprends ce qu’a dit Mallolo , pour ne pas répéter ses idées :
« - l'élitisme d'une certaine littérature (thème dont on n'arrive jamais à se dépatouiller sur CL, sous le regard attendri de Bourdieu)
- l'évolution et la "légitimité" des "grands prix traditionnels" à l'heure actuelle
- existe-t-il un moyen objectif de donner une valeur à un livre? La taille des phrases est-elle un de ces moyens "objectifs? Y a-t-il forcément un lien entre taille de phrase et qualité d'écriture?
- l'évolution de l'écriture, du parler, des mentalités, des réseaux d'édition et de distribution... »
J’approuve les idées que Bruno essaie d’expliquer à propos des romans qui commencent à s’éloigner de plus en plus des exigences littéraires habituelles. Je comprends qu’ un grand lecteur soit difficile à satisfaire . il ne faut pas chercher toujours «l’effet , la surprise » ....Quand on devient de plus en plus exigent ,on risque d’être déçu et de passer à côté de la vraie beauté des choses .La beauté est dans les choses simples et pures de la vie. Qui n’est pas épris quand il entend un oiseau chanter ou une feuille d’arbre frémir , ne saura apprécier la beauté ...On lit un livre , il nous accroche , il est beau. Un prix à mon avis , sert surtout , pour le public à faire connaitre tel ou tel personne qui aurait un talent.
Quand à la longueur des romans , les gens n’ont plus de temps ou de patience pour les lire , cela se comprend .Toujours est –il que le genre de roman court qui ressemble à des nouvelles longues a plein d’avantages .D’abord le réalisme , quand l’écrivain essaie juste de zoomer sur quelques chose de précis , des événement par exemple qui se déroulent sur une période limitée .Il y’en a qui sont bons et dont l’effet d’intense brièveté marque le lecteur .Désormais ,c ’est l’écriture qui se démocratise , qui s’approche des gens et des réalités de la vie . Avant la littérature ainsi que beaucoup d’arts avaient été destinée à l’élite .C’est l’écriture moderne qui se libère des embûches des exigences stylistiques d’Antan et ce n’est pas toujours aussi autant désenchantant. Je voudrai dire aussi que le style d’écriture qui ressemble au style oratoire commence à gagner du terrain , car plus accessible au publique ; et qu’on le veuille ou non , toutes les langues sont d’abord parlées avant qu’elles ne soient écrites .De toutes façon , il y’en a de tous les goûts et il en aura toujours .
Je me suis longtemps arrêtée sur votre phrase sur « l’ Afghan » qui a eu le Goncourt 2008 » » Ce n’est pas sans raison qu’on monte au pinacle un afghan qui massacre le français comme je ferais de même avec l’afghan. »... Vous avez le droit de ne pas aimer le livre de cet « Afghan » et d’ailleurs cette consécration a laissé des réactions assez mitigées , mais qui sont compréhensives .C’est triste que certains se soient autant irrités que ce prix ait été consacré à quelqu’un d’origine étrangère . N’est ce pas que la France qui fait du rayonnement de sa culture dans le monde une grande priorité et qui fait beaucoup d’efforts pour promouvoir sa culture dans les pays francophones ?Maintenant que des gens d’ailleurs empruntent sa culture et sa langue , on n’en demeure pas fiers ?Et si on les encourage en leur donnant toute leur chance à concourir au plus haut niveau de la sphère de la littérature et de la culture , après on s’indigne ?...Pourquoi ne pas dire que cela prouve que le jury a été impartial quand il a décerné son prix à un étranger ?C’est ce qui semblerait évident et plausible ?ou alors doit-on se triturer l’esprit pour trouver une raison malsaine cachée quelque part ?Et même si c’est une discrimination positive , positivons avec « yes we can , yes we did » , soyons optimistes et félicitons le jury pour son impartialité et Atiq RAHIMI l « l’Afghan » pour sa distinction en France , pays de l’exigence par excellence !
Beaucoup ont essayé de réduire Atiq RAHIMI à son identité Afghane . Je n’ai pas lu son livre qui lui a valu ce prix , mais je compte le faire bientôt comme beaucoup de personnes . Je sais c’est que c’est un Afghan qui vit et travaille en France et ce depuis longtemps .Peut être que lui ne se contient pas juste dans ses origines et qu’il les a dépassé pour se libérer des limites géographiques de son origine et s’envoler vers les cieux de la littérature Française et de l’universalité . Son origine est une de ses identités tout autant que sa culture Française qui l’a incité à écrire en Français . Désormais , le monde évolue qu’on le veuille ou non vers une universalité sans précédent . Les pensées humaines font le tour du monde, elles roulent de langue en langue et de pays en pays ...Et c’est magnifique que des personnes d’origine non Française fassent autant d’efforts pour aller vers cette belle langue qu’est le Français et de l’adopter comme outil de réflexion et d’écriture . Peut être que c’est ce qui a touché le jury du prix Goncourt , qui rappelons le en Mai dernier a accueilli parmi ses membres Tahar BENJELLOUN , un écrivain d’origine Marocaine , pour faire un clin d’œil à la culture de la francophonie qui apporte un nouveau regard et qui enrichit de sa diversité qui est le nouveau visage de la culture Française...
Une langue c’est aussi une âme et une patrie . Une patrie et une société sont aussi une langue . c’est la langue qui sert de lien et de ciment entre les gens . Elle imprègne notre âme de sa couleur et greffe nos cerveaux de son patrimoine culturel et crée des liens aussi forts que les liens de sang entre nous et ceux qui la parlent . Cet homme , Atiq RAHIMI , rien que son parcours dans la vie nous dit long sur qui il est , sur ses appartenances et ses transformations culturelles . On devine qu’il a une identité francophone , qu’elle soit singulière ou plurielle et personne ne peut le lui enlever . Je dirai comme Claude Ganiére : « Un homme qui parle trois langues est trilingue .Un homme qui parle deux langues est bilingue .Un homme qui ne parle qu’une langue ( Anglais) est Anglais » .Et cet homme est visiblement , au moins bilingue , ne serait ce que parce qu’il a osé écrire en Français ! Et ceux qui s’entêtent à prétendre que seulement ceux qui sont originaires de la France puissent prétendre à écrire en Français ont tort . Aucune langue ne se réduit à un monopole chauvin ni national , et quelque soit la langue , ce n’est finalement qu’une seule formule humaine . La langue Française appartient désormais au patrimoine humain qu’on le veuille ou pas . Atiq RAHIMI , le jour même de sa consécration , a rappelé élégamment de la tribune Goncourt son engagement à soutenir la cause des réfugiés Afghans, ce qui ne fait que l’agrandir ...Peut être il a été privilégié par l’actualité du sujet qui traite de ce qui se passe en Afghanistan et ou de la cause féminine si sensible ...et j’en passe ...Y’en a qui ont apprécié le style d’écriture et qui l’ont jugé excellent aussi ...Il reste aussi une part de suggestivité quand on doit évaluer une œuvre qui demeure indicible et intraduisible , comme cette sensation que telle écriture est « magique » , qu’elle « accroche » ...On s’éprend , on s’émeut ...C’est un effet sur l’âme qui demeure non mesurable , mais palpable et qui diffère d’une personne à une autre ... . C’est pourquoi la littérature demeura un art difficile à mesurer et à doser .Visiblement , Atiq RAHIMI plait et il a gagné le Goncourt . Il a juste gagné ...Non , sans rancune .
Je reprends ce qu’a dit Mallolo , pour ne pas répéter ses idées :
« - l'élitisme d'une certaine littérature (thème dont on n'arrive jamais à se dépatouiller sur CL, sous le regard attendri de Bourdieu)
- l'évolution et la "légitimité" des "grands prix traditionnels" à l'heure actuelle
- existe-t-il un moyen objectif de donner une valeur à un livre? La taille des phrases est-elle un de ces moyens "objectifs? Y a-t-il forcément un lien entre taille de phrase et qualité d'écriture?
- l'évolution de l'écriture, du parler, des mentalités, des réseaux d'édition et de distribution... »
J’approuve les idées que Bruno essaie d’expliquer à propos des romans qui commencent à s’éloigner de plus en plus des exigences littéraires habituelles. Je comprends qu’ un grand lecteur soit difficile à satisfaire . il ne faut pas chercher toujours «l’effet , la surprise » ....Quand on devient de plus en plus exigent ,on risque d’être déçu et de passer à côté de la vraie beauté des choses .La beauté est dans les choses simples et pures de la vie. Qui n’est pas épris quand il entend un oiseau chanter ou une feuille d’arbre frémir , ne saura apprécier la beauté ...On lit un livre , il nous accroche , il est beau. Un prix à mon avis , sert surtout , pour le public à faire connaitre tel ou tel personne qui aurait un talent.
Quand à la longueur des romans , les gens n’ont plus de temps ou de patience pour les lire , cela se comprend .Toujours est –il que le genre de roman court qui ressemble à des nouvelles longues a plein d’avantages .D’abord le réalisme , quand l’écrivain essaie juste de zoomer sur quelques chose de précis , des événement par exemple qui se déroulent sur une période limitée .Il y’en a qui sont bons et dont l’effet d’intense brièveté marque le lecteur .Désormais ,c ’est l’écriture qui se démocratise , qui s’approche des gens et des réalités de la vie . Avant la littérature ainsi que beaucoup d’arts avaient été destinée à l’élite .C’est l’écriture moderne qui se libère des embûches des exigences stylistiques d’Antan et ce n’est pas toujours aussi autant désenchantant. Je voudrai dire aussi que le style d’écriture qui ressemble au style oratoire commence à gagner du terrain , car plus accessible au publique ; et qu’on le veuille ou non , toutes les langues sont d’abord parlées avant qu’elles ne soient écrites .De toutes façon , il y’en a de tous les goûts et il en aura toujours .
Je me suis longtemps arrêtée sur votre phrase sur « l’ Afghan » qui a eu le Goncourt 2008 » » Ce n’est pas sans raison qu’on monte au pinacle un afghan qui massacre le français comme je ferais de même avec l’afghan. »... Vous avez le droit de ne pas aimer le livre de cet « Afghan » et d’ailleurs cette consécration a laissé des réactions assez mitigées , mais qui sont compréhensives .C’est triste que certains se soient autant irrités que ce prix ait été consacré à quelqu’un d’origine étrangère . N’est ce pas que la France qui fait du rayonnement de sa culture dans le monde une grande priorité et qui fait beaucoup d’efforts pour promouvoir sa culture dans les pays francophones ?Maintenant que des gens d’ailleurs empruntent sa culture et sa langue , on n’en demeure pas fiers ?Et si on les encourage en leur donnant toute leur chance à concourir au plus haut niveau de la sphère de la littérature et de la culture , après on s’indigne ?...Pourquoi ne pas dire que cela prouve que le jury a été impartial quand il a décerné son prix à un étranger ?C’est ce qui semblerait évident et plausible ?ou alors doit-on se triturer l’esprit pour trouver une raison malsaine cachée quelque part ?Et même si c’est une discrimination positive , positivons avec « yes we can , yes we did » , soyons optimistes et félicitons le jury pour son impartialité et Atiq RAHIMI l « l’Afghan » pour sa distinction en France , pays de l’exigence par excellence !
Beaucoup ont essayé de réduire Atiq RAHIMI à son identité Afghane . Je n’ai pas lu son livre qui lui a valu ce prix , mais je compte le faire bientôt comme beaucoup de personnes . Je sais c’est que c’est un Afghan qui vit et travaille en France et ce depuis longtemps .Peut être que lui ne se contient pas juste dans ses origines et qu’il les a dépassé pour se libérer des limites géographiques de son origine et s’envoler vers les cieux de la littérature Française et de l’universalité . Son origine est une de ses identités tout autant que sa culture Française qui l’a incité à écrire en Français . Désormais , le monde évolue qu’on le veuille ou non vers une universalité sans précédent . Les pensées humaines font le tour du monde, elles roulent de langue en langue et de pays en pays ...Et c’est magnifique que des personnes d’origine non Française fassent autant d’efforts pour aller vers cette belle langue qu’est le Français et de l’adopter comme outil de réflexion et d’écriture . Peut être que c’est ce qui a touché le jury du prix Goncourt , qui rappelons le en Mai dernier a accueilli parmi ses membres Tahar BENJELLOUN , un écrivain d’origine Marocaine , pour faire un clin d’œil à la culture de la francophonie qui apporte un nouveau regard et qui enrichit de sa diversité qui est le nouveau visage de la culture Française...
Une langue c’est aussi une âme et une patrie . Une patrie et une société sont aussi une langue . c’est la langue qui sert de lien et de ciment entre les gens . Elle imprègne notre âme de sa couleur et greffe nos cerveaux de son patrimoine culturel et crée des liens aussi forts que les liens de sang entre nous et ceux qui la parlent . Cet homme , Atiq RAHIMI , rien que son parcours dans la vie nous dit long sur qui il est , sur ses appartenances et ses transformations culturelles . On devine qu’il a une identité francophone , qu’elle soit singulière ou plurielle et personne ne peut le lui enlever . Je dirai comme Claude Ganiére : « Un homme qui parle trois langues est trilingue .Un homme qui parle deux langues est bilingue .Un homme qui ne parle qu’une langue ( Anglais) est Anglais » .Et cet homme est visiblement , au moins bilingue , ne serait ce que parce qu’il a osé écrire en Français ! Et ceux qui s’entêtent à prétendre que seulement ceux qui sont originaires de la France puissent prétendre à écrire en Français ont tort . Aucune langue ne se réduit à un monopole chauvin ni national , et quelque soit la langue , ce n’est finalement qu’une seule formule humaine . La langue Française appartient désormais au patrimoine humain qu’on le veuille ou pas . Atiq RAHIMI , le jour même de sa consécration , a rappelé élégamment de la tribune Goncourt son engagement à soutenir la cause des réfugiés Afghans, ce qui ne fait que l’agrandir ...Peut être il a été privilégié par l’actualité du sujet qui traite de ce qui se passe en Afghanistan et ou de la cause féminine si sensible ...et j’en passe ...Y’en a qui ont apprécié le style d’écriture et qui l’ont jugé excellent aussi ...Il reste aussi une part de suggestivité quand on doit évaluer une œuvre qui demeure indicible et intraduisible , comme cette sensation que telle écriture est « magique » , qu’elle « accroche » ...On s’éprend , on s’émeut ...C’est un effet sur l’âme qui demeure non mesurable , mais palpable et qui diffère d’une personne à une autre ... . C’est pourquoi la littérature demeura un art difficile à mesurer et à doser .Visiblement , Atiq RAHIMI plait et il a gagné le Goncourt . Il a juste gagné ...Non , sans rancune .
je leur en veux d'avoir peu à peu perdu leur vocation première, la défense et illustration de la langue française (même, bien entendu, dans sa modernité) et leur vocation seconde : la quête, la découverte et la promotion de vrais talents.
Quitte à passer pour un jeune péquenot à coté d'un auteur de "psychocritique", je trouve ce discours passéiste, snob et à moitié faux.
Déja, je ne vois pas en quoi les éditeurs ne sont pas les défenseurs et les illustrateurs de la langue française. Mais alors pas DU TOUT. Et quand bien même ils publierait des ouvrages à la syntaxe et à la langue curieuses, ce serait une évolution, quelquechose de nouveau, qu'il faudrait (faudrAIT, conditionnel, je n'ai pas d'exemple en tete, c'est une supposition) voir ça comme une évolution et non comme une dépréciation.
Ensuite, il y a, à mon sens, TROP de nouveaux talents qui sortent, noyés dans la masse éditoriale. C'est mentir que de dire qu'il n'y a pas de vrais talents. Mentir ou s'avouer passéiste. Ou les deux.
Enfin voila ça m'exaspère.
Merci pour cette réponse pleine de tolérance. Je veux entendre que notre monde s'accélère. Je l'admets aussi, je ne vis tout de même pas en ermite dans quelque monastère montagnard. Mais quels genres de ressentis veulent espérer provoquer les créations "expéditives" dont on nous rebat les oreilles , et que l'on distingue ? Le sms, en becquerels de charge émotive, vaut-il la lettre d'amour que la destinataire reliait toute sa vie, ou plutôt, qu'elle se récitait de mémoire ? Quel coeur et quelle âme nouvelle nous fabriquent les tenants de la phrase nominale ? Le non-approfondissement des êtres, des psychologies, des situations ? L'homme pourra-t-il vivre heureux, et aimer tout simplement, dans le virtuel que partout on lui installe ? Savez-vous comment j'explique la profusion des phrases nominales ? C'est parce que nous n'avons plus de métiers à transmettre. Le métier, c'est le verbe. La phrase nominale, c'est le creux. C'est : moi je ressens, moi je dis, moi j'affirme. Je ne cherche ni à dialoguer ni à transmettre. C'est d'ailleurs la phrase de l'intolérance, et, à l'extrême, la phrase de l'insulte. Et quand il n'y a plus rien à transmettre, à quoi bon écrire, à quoi bon lire, à quoi bon l'émotion ? L'émotion a besoin de verbes, pas d'adjectifs. C'est là-dessus que je cherche à étayer mon point de vue. Merci à tous. PS. Merci à toi en particulier. Je jure qu'on ne m'y reprendra plus. Il y a ici quelques gardiens des pierres, dirait Kafka.
Et puis leur vocation première, c'est de faire du fric. Ca a toujours été comme ça, les maisons sont des entreprises capitalistes. Croire qu'avant les maisons étaient différentes, c'est vraiment le meilleur exemple de passéisme.
Bruno, cela va peut-être vous surprendre, mais je suis plutôt d'accord avec vous. L'argument du nombre de phrases par ligne me semblait en revanche un peu léger, pour ne pas dire simpliste et je l'ai donc pointé. Pire, avec l'évidente mauvaise foi qui me caractérise, j'ai feint de considérer que c'était là votre seul argument et je vous ai donc attendu au premier carrefour pour vous descendre. Je profite donc de votre résurrection pour vous dire que pour moi aussi, les prix littéraires tapent souvent à côté, ne récompensent pas (toujours) les bons auteurs et surtout ne prennent aucun risque. Quant à votre aversion pour les phrases nominales, je la partage lorsque cette manière d'écrire participe d'un effet de mode (ça fait branché!), ce qui, hélas, est trop souvent le cas, je vous le concède. Je souris d'ailleurs doucement, parfois je suis même secoué d'une crise inextinguible de franche hilarité (c'est plus rare, en principe je sais me retenir) lorsque j'entends parler d'"épure" à propos d'une œuvre stylistiquement indigente. Je l'avoue, c'est votre façon quelque peu manichéenne de présenter les choses qui m'a légèrement irrité. Votre point de vue est toutefois éminemment intéressant et je serais ravi de poursuivre la discussion avec vous.
C’est triste que certains se soient autant irrités que ce prix ait été consacré à quelqu’un d’origine étrangère .
Permettez-moi de ne pas laisser passer cette allusion à peine voilée à ce qui pourrait être, dans mon propos, un sentiment raciste. Ma réflexion ne cible pas cela, et mon texte, lu de bonne foi, se défend de lui-même. Je crois d'ailleurs que du Bellay, dans sa Défense et illustration, admet sans réserve l'inter-action des langues et des culutures, comme un fouettement des sangs contre la consanguinité des espèces. J'ai une passion infinie pour Gary, juif de l'Est comme on sait, et un respect sans borne pour tous les écrivains qui viennent s'exprimer dans notre langue. Ayant vécu toute mon enfance au Brésil, j'ai la passion que vous imaginez pour la littérature sud-américaine que j'ai le bonheur d'apprécier dans le texte. C'est le texte que je consteste et, POUR L'AVOIR LU, le très pauvre niveau de langue et de métaphores qui se trouve, à travers lui, récompensé. J'adore les Goncourt ... et Madame Gervaisis en particulier, et on ne saura hélas jamais ...
Enfin je rassure Soldatdeplomb, afin qu'il reste bien droit dans ses bottes, je suis absolument impatient, très précisément, que nos jurys littéraires se mettent enfin à distinguer ceux qui s'emploient à cet art difficile : mettre de la modernité dans le cadre des valeurs éternelles. et nous livrer une modernité qui soit la véritable héritière de ses maîtres ! Mais peut-être partez-vous aussi en guerre, avec vos semelles légères, contre toute maîtrise ... C'est votre droit. Il est moins sûr que ce soit la bonne bataille. Repos !
Permettez-moi de ne pas laisser passer cette allusion à peine voilée à ce qui pourrait être, dans mon propos, un sentiment raciste. Ma réflexion ne cible pas cela, et mon texte, lu de bonne foi, se défend de lui-même. Je crois d'ailleurs que du Bellay, dans sa Défense et illustration, admet sans réserve l'inter-action des langues et des culutures, comme un fouettement des sangs contre la consanguinité des espèces. J'ai une passion infinie pour Gary, juif de l'Est comme on sait, et un respect sans borne pour tous les écrivains qui viennent s'exprimer dans notre langue. Ayant vécu toute mon enfance au Brésil, j'ai la passion que vous imaginez pour la littérature sud-américaine que j'ai le bonheur d'apprécier dans le texte. C'est le texte que je consteste et, POUR L'AVOIR LU, le très pauvre niveau de langue et de métaphores qui se trouve, à travers lui, récompensé. J'adore les Goncourt ... et Madame Gervaisis en particulier, et on ne saura hélas jamais ...
Enfin je rassure Soldatdeplomb, afin qu'il reste bien droit dans ses bottes, je suis absolument impatient, très précisément, que nos jurys littéraires se mettent enfin à distinguer ceux qui s'emploient à cet art difficile : mettre de la modernité dans le cadre des valeurs éternelles. et nous livrer une modernité qui soit la véritable héritière de ses maîtres ! Mais peut-être partez-vous aussi en guerre, avec vos semelles légères, contre toute maîtrise ... C'est votre droit. Il est moins sûr que ce soit la bonne bataille. Repos !
"L'étranger" de Camus reste pour moi un excellent souvenir de lecture et je ne me souviens pas d'avoir trouvé le style léger.
Pour ma part, un prix littéraire n'a jamais influencé mes choix de lecture. Je laisse ça à ceux qui veulent discourir sur les derniers trucs à la mode, moi j'aime bien fouiner dans les vieilles bibliothèques...
Mais quand même, j'espère que les prix sont attribués de façon juste (travail, originalité, style, message...).
Pour ma part, un prix littéraire n'a jamais influencé mes choix de lecture. Je laisse ça à ceux qui veulent discourir sur les derniers trucs à la mode, moi j'aime bien fouiner dans les vieilles bibliothèques...
Mais quand même, j'espère que les prix sont attribués de façon juste (travail, originalité, style, message...).
J'ouvre une parenthèse sur la phrase nominale... C'est quoi, exactement? Et si quelqu'un pouvait trouver un exemple d'"abus" de phrases nominales dans un extrait de texte, j'aimerais bien me rendre compte.
Et puis leur vocation première, c'est de faire du fric. Ca a toujours été comme ça, les maisons sont des entreprises capitalistes. Croire qu'avant les maisons étaient différentes, c'est vraiment le meilleur exemple de passéisme.
Non.
Ce n'est pas leur vocation PREMIERE. Ni même leur vocation. (Après, que certains oublient leur voaction première, hélas, c'est autre chose...)
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