Saint Jean-Baptiste 16/11/2010 @ 19:29:56
"Arrétez de massacrer l'anglais".
Cela me fait sourire, mais je trouve cela bien triste que cette langue (tout comme le français d'ailleurs) soit soumis aux impératifs de rentabilité et réduite aux nécessités matérielles:
au prix d'un nivellement par le bas,
Continue à sourire, Nymphette, l’anglais utilitaire n’a rien de triste, au contraire.
« Les impératifs de rentabilité et les nécessités matérielles » sont le lot du genre humain.
C’est archi pratique d’avoir un langage de communication compréhensible par tous ou presque tous.
Ce serait la fin de la malédiction de la tour de Babel, tu te rends compte ?

Et puis attention, quand tu parles de nivellement par le bas…
Tu sais que sur le site, « élitiste » ce n’est pas loin d’être une insulte !

;-))

Saule

avatar 16/11/2010 @ 20:07:45
Nymphette, on a inventé un terme pour cet anglais utilitaire : le globbish. C'est le langage parlé dans les affaires, quand un informaticien indien doit discuté avec un collègue roumain par exemple. Dans cet anglais utilitaire, pour dire mon neveux ("nephew") on dit "le fils de mon frère".

C'est un appauvrissement de l'anglais, qui est triste en effet. A la limite, deux étrangers se comprennent mieux entre eux en globbish que avec un anglophone de naissance !!

Saule

avatar 16/11/2010 @ 20:08:48
damn ! discuter, of course ! Shame on me :-)

Débézed

avatar 17/11/2010 @ 01:47:49
Ce brave François, il avait déjà compris l'éphémérité de la toile !
Je ne crois pas qu'on ait jamais su son prénom.


Honte à moi, j'ai confondu les oeuvres de Villon avec celles de Rutebeuf ! Damnation ! Merci Feint !

Mais comme François est d'actu et que Villon l'est presque, je suis tombé dans le piège !

Laventuriere 20/11/2010 @ 17:24:35
L’idée de réformer la langue écrite me plairait plutôt.
Il y a l’exemple de plusieurs langues voisines qui sont pourtant restées des langues de haute culture.
Mais surtout, je trouve intéressant que les francophones parlent entre eux de leur langue. Et si possible que la presse ouvre la discussion. Je verrais assez bien une rubrique « langue » au journal télévisé du soir ; ce serait sans doute aussi intéressant que les fesses de Carla. Et on discuterait sans fin du « i » de « oignon » (qui s’orthographiait « ognon » avant…). Et on consulterait des linguistes mais aussi des maraîchers (pour les oignons, ça s’impose) et des élèves de primaire. La langue serait l’affaire de tous (ce qu’elle est dans les faits). On pourrait au passage fustiger ceux qui l’abâtardissent en la trempant sans cesse dans l’anglais (voir Provis qui, sur un autre fil, cite un excellent texte de Bourdieu). On pourrait organiser une grande consultation populaire pour voir s’il est temps de régler son compte à la ridicule règle du participe passé avec « avoir ». Et on tordrait le cou à bien d’autres sottises au passage.
Cela dit, nous avons aussi un rapport émotif à la langue. Elle est tout le passé d’une communauté mais aussi le passé de chaque individu qui se revoit sur les bancs de l’école, tout fier de mettre son « s » à la deuxième personne du singulier. Ben oui, c’est parce que la langue est bien autre chose qu’un outil de communication, que nous devrions en parler et décider ensemble.
Au final, après des années de palabres, on aurait une langue simplifiée mais pas appauvrie. On aurait pris l’habitude de pratiquer le métalangage et surtout, on aurait une langue écrite moins « marqueuse » de classes sociales.
Ce sera plus facile pour la révolution qui suivra.
J’rigole…

Voilà exactement le genre de mentalité que je déteste. Oui, bon oignon est un choix discutable, le problème est plutôt que dès que l'on commence à jouer là-dedans on n'arrête plus... effet boule de neige quelqu'un? Je ne sais pas si vous avez remarqué aussi, mais le choix de "régler" certaines exceptions de la langue et pas d'autres n'est pas plus utile pour simplifier que de ne pas y toucher du tout!

Je n'aime pas du tout que des pédants d'Académiciens me disent comment parler et orthographier... qu'ils commencent par donner l'exemple en arrêtant d'accepter plein de mots anglais qui ont DÉJÀ un ou plusieurs équivalents français... Les challenge, drugstore, travel boat, shopping et autres n'ont pas leur place... Et puis aprèes ces vieux phallocrates viennent nous faire la leçon sur la pureté de la langue parce que nous féminisons les titres de professions!

J'ai vraiment l'impression qu'on essaie de rendre la langue "cool", dans le vent, mais on ne fait que la rendre vulgaire, comme une vielle dame digne que l'on transforme en pute. Nous en sommes présentement à simplifier l'orthographe mais après se sera le tour du vocabulaire; dans cette logique de la facilité débilisante, à quoi sert d'avoir plus d'un mot pour signifier quelque chose? Trop difficile. Pas bon. Coupons. Nous serons tous également stupides... plus de classes sociales!

Pour tous ceux qui croient dur comme fer que simplifier la langue est une panacée... avez-vous déjà vu cette mentalité ailleurs? Est-ce qu'on change les règles algébriques, les formules chimiques, les noms des capitales etc pour faire plaisir aux élèves paresseux?

Notre langue est réputée pour sa belle complexité. Bien s'exprimer et l'écrire est d'autant plus satisfaisant... la simplifier c'est aussi se condamner à simplifier sa pensée.


!!!!!!!.............Malgré ton jeune âge,l"expérience" des autres,de leur langage et de leur orthographe que tu peux connaître par l'intermédiaire de ton cursus universitaire-en cours,si j'ai bien lu??-tu ne sembles pas avoir conscience que cette évolution,quoique nous en pensions,est inévitable,incontournable,à mon humble avis et à mon grand regret..,les niveaux scolaires actuels étant en décalage total avec les difficultés de la langue française....
Il faut-hélas!:-(( -apprendre à composer..s'y habituer..tenter de ne plus en faire des crises d'urticaire!

Neovir

avatar 20/11/2010 @ 20:24:18
Nymphette, on a inventé un terme pour cet anglais utilitaire : le globbish. C'est le langage parlé dans les affaires, quand un informaticien indien doit discuté avec un collègue roumain par exemple. Dans cet anglais utilitaire, pour dire mon neveux ("nephew") on dit "le fils de mon frère".

C'est un appauvrissement de l'anglais, qui est triste en effet. A la limite, deux étrangers se comprennent mieux entre eux en globbish que avec un anglophone de naissance !!


Certes, c'est un appauvrissement de l'anglais, mais je dois reconnaître que c'est extrêmement utile. A l'hôpital, c'est un outil indispensable pour communiquer avec des patients étrangers qui, comme 90% des anglophones non-natifs, se débrouillent avec une connaissance élémentaire de cette langue (lorsqu'ils la connaissent). Vous pouvez me croire, c'est très rassurant pour eux de pouvoir comprendre ce qu'on dit autours de leur lit, même de façon sommaire.
Le globish est un outil de communication et non de culture, c'est vrai. Mais si le cœur nous en dit, cet outil n'empêche absolument pas d'approfondir la connaissance de l'anglais.

En ce qui concerne l'Esperanto, on se fait pas mal de fausses idées.
Il n'est pas vrai que c'est une langue plus facile d'accès pour les locuteurs de langues romanes, puisque les racines du vocabulaire de cette langue sont très variées (slaves, germaniques, latines, grecques, etc.). Son inventeur Ludwik Lejzer Zamenhof était d'ailleurs polonais (et médecin...).
Pour connaître et parler cette langue, je peux dire que c'est un plaisir certain que de pouvoir discuter avec des espérantistes du monde entier en utilisant une langue commune facile à apprendre et à comprendre, puisque sa grammaire est d'une grande régularité. En 6 mois, on arrive parfaitement à se débrouiller et à tenir une conversation. Le plus dur étant d'apprendre le vocabulaire.
En ce qui me concerne, alors que j'étais très fâché avec les langues étrangères, l'étude de cette langue a été comme un déclic. Si bien qu'aujourd'hui je m'amuse a étudier d'autres langues que l'anglais.


Par plaisir, voici quelques phrases de l'un de mes auteurs favoris à propos de l'espéranto, Umberto Eco (une sommité dans le domaine de la linguistique) :

".. je dois dire que dès que, pour des raisons scientifiques j'ai commencé à m'occuper un peu de l'espéranto, j'ai changé d'avis et adopté une attitude plus souple."
(revue Esperanto, janvier 93)


"Personne ne veut d'une langue internationale dominante, même si, par commodité, on utilise l'anglais. Les évènements récents ont montré que l'Europe ne se dirige pas vers l'unification des langues, mais vers leur multiplication: on parlera lituanien, slovène, ukrainien, catalan, basque. On pourra donc envisager l'adoption d'une langue véhiculaire à utiliser au Parlement européen, dans les aéroports, dans les congrès, et il me plairait que ce soit l'espéranto: il empêcherait les nations de s'entredéchirer, chacune voulant imposer sa propre langue."
(La Stampa, 6 juin 1993, p20)

"On ne fera jamais l'Europe si on ne tient pas compte du problème de la compréhension mutuelle. Quand des gens de trois ou quatre pays du continent se rencontrent, il faut qu'ils puissent communiquer entre eux. Là-dessus on est tous très en retard. On enseigne les langues sans se soucier de leur importance dans le monde d'aujourd'hui"
(Le Figaro 19 aout 1993)


"J'ai étudié la grammaire de l'espéranto - ça ne veut pas dire que j'ai appris à le parler - et j'ai constaté que c'est une langue construite avec intelligence, et qui a une histoire très belle."
(dans l'Evènement du Jeudi)

"Du point de vue linguistique, elle suit vraiment des critères d'économie et d'efficacité qui sont admirables"
( Sur Paris Première, 27 02 96 avec Paul Amar)

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