Dans quel livre peut-on trouver la plus longue phrase écrite en langue française (800 mots) ? Pouvez-vous l'écrire ?
Je pense à deux candidats:
"Belle-du-seigneur" d'Albert Cohen, dont un chapitre ne comporte qu'une seule phrase s'étalant sur près de 40 pages.
Ou bien, "La danse du fumiste" de Paul Emond. Là c'est tout le roman qui ne comporte qu'une seule phrase (heureusement, ce roman est moins long que "Belle-du-Seigneur" ;-).)
Mais qu'entends-tu par "Pouvez-vous l'écrire?"
"Belle-du-seigneur" d'Albert Cohen, dont un chapitre ne comporte qu'une seule phrase s'étalant sur près de 40 pages.
Ou bien, "La danse du fumiste" de Paul Emond. Là c'est tout le roman qui ne comporte qu'une seule phrase (heureusement, ce roman est moins long que "Belle-du-Seigneur" ;-).)
Mais qu'entends-tu par "Pouvez-vous l'écrire?"
Je voulais simplement dire que si quelqu'un possède ce livre, il aurait été intéressant de reproduire cette phrase ici afin que l'on puisse la lire. Mais je commence à douter de mon information après avoir lu qu'une phrase couvre à elle seule quarante pages... ;-)
Moi, je verrais bien cette phrase chez Proust ou peut être Butor !
ou Pérec ?
Je pensais aussi à Proust ou Cohen ou peut-être Aragon (la semaine sainte) et donc je sèche.
Mais j'adore ce genre de jeu.
Merci de nous en proposer d'autres.
Mais au fait c'est quoi la réponse?
Mais j'adore ce genre de jeu.
Merci de nous en proposer d'autres.
Mais au fait c'est quoi la réponse?
Je me permettrais de reprendre des commentaires de Bolcho sans sa critique éclair de "Bienvenue au club" de Jonathan Coe :
"On y trouve aussi la plus longue phrase que je connaisse (50 pages précisément). Elle est orgasmique à plus d’un titre."
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/3570
Alors, peut-être que c'est ça ?
"On y trouve aussi la plus longue phrase que je connaisse (50 pages précisément). Elle est orgasmique à plus d’un titre."
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/3570
Alors, peut-être que c'est ça ?
A présent, je me demande si je ne m'égare pas en proposant un auteur anglais ?
Marie-Claire Blais est une spécialiste du genre, semble-t-il, et sans prétention, dans des récits forts qui n'ont rien de concours littéraires.
On doit pouvoir trouver chez elle des phrases de largement plus de 800 mots...
A approfondir.
On doit pouvoir trouver chez elle des phrases de largement plus de 800 mots...
A approfondir.
Comme personne n'a encore trouvé je vous donne un petit indice:
"Lumière ! lumière ! tout vient de la lumière et tout y retourne."
;-)
"Lumière ! lumière ! tout vient de la lumière et tout y retourne."
;-)
Hugo, les misérables, le fameux discours d'Enjolras. Donc une phrase qui devrait en toute logique se trouver dans toute bibliothèque publique digne de ce nom, vu que Hugo, y a pas plus répandu!
Oui, bravo Sahkti ! En effet, il semblerait que dans "Les Misérables", on puisse trouver une phrase longue de 800 mots. Je ne sais pas à quel chapitre mais si quelqu'un la trouve, j'aimerais beaucoup savoir dans quelle partie du roman elle se cache...
;-)
;-)
Je donne un lien où on peut lire la totalité du texte des Misérables en ligne:
http://livresse.com/Livres-enligne/lesmiserables/…
Bien que je possède le livre (donc pas besoin de bibliothèque publique pour cette fois...), il peut être amusant de le lire en ligne.
;-)
http://livresse.com/Livres-enligne/lesmiserables/…
Bien que je possède le livre (donc pas besoin de bibliothèque publique pour cette fois...), il peut être amusant de le lire en ligne.
;-)
Puisque tu l'as, avais-tu remarqué en le lisant (si tu t'en souviens) qu'il comportait une telle phrase de 800 mots? Pour ma part, non! :)
Eh bien non, je n'ai jamais remarqué une telle phrase en lisant le livre. Je vais essayer de trouver où elle peut bien se trouver par simple curiosité.
;-)
;-)
J'ai trouvé cette phrase qui comporte 320 mots si je me fis au compteur de Word, dans la troisième partie intitulée "Marius", livre premier, chapitre 11:
Il est superbe; il a un prodigieux 14 juillet qui délivre le globe; il fait faire le serment du Jeu de Paume à toutes les nations; sa nuit du 4 août dissout en trois heures mille ans de féodalité; il fait de sa logique le muscle de la volonté unanime; il se multiplie sous toutes les formes du sublime; il emplit de sa lueur Washington, Kosciusko, Bolivar, Botzaris, Riego, Bem, Manin, Lopez, John Brown, Garibaldi; il est partout où l'avenir s'allume, à Boston en 1779, à l'île de Léon en 1820, à Pesth en 1848, à Palerme en 1860; il chuchote le puissant mot d'ordre: Liberté, à l'oreille des abolitionnistes américains groupés au bac de Harper's Ferry, et à l'oreille des patriotes d'Ancône assemblés dans l'ombre aux Archi, devant l'auberge Gozzi, au bord de la mer; il crée Canaris; il crée Quiroga; il crée Pisa-cane; il rayonne le grand sur la terre; c'est en allant où son souffle les pousse que Byron meurt à Missolonghi et que Mazet meurt à Barcelone; il est tribune sous les pieds de Mirabeau et cratère sous les pieds de Robespierre; ses livres, son théâtre, son art, sa science, sa littérature, sa philosophie, sont les manuels du genre humain; il a Pascal, Régnier, Corneille, Descartes, Jean-Jacques, Voltaire pour toutes les minutes, Molière pour tous les siè-cles; il fait parler sa langue à la bouche universelle, et cette langue devient le Verbe; il construit dans tous les es-prits l'idée de progrès; les dogmes libérateurs qu'il forge sont pour les générations des épées de chevet, et c'est avec l'âme de ses penseurs et de ses poètes que sont faits depuis 1789 tous les héros de tous les peuples; cela ne l'empêche pas de gaminer; et ce génie énorme qu'on appelle Paris, tout en transfigurant le monde par sa lu-mière, charbonne le nez de Bouginier au mur du temple de Thésée et écrit Crédeville voleur sur les pyramides.
;-)
Il est superbe; il a un prodigieux 14 juillet qui délivre le globe; il fait faire le serment du Jeu de Paume à toutes les nations; sa nuit du 4 août dissout en trois heures mille ans de féodalité; il fait de sa logique le muscle de la volonté unanime; il se multiplie sous toutes les formes du sublime; il emplit de sa lueur Washington, Kosciusko, Bolivar, Botzaris, Riego, Bem, Manin, Lopez, John Brown, Garibaldi; il est partout où l'avenir s'allume, à Boston en 1779, à l'île de Léon en 1820, à Pesth en 1848, à Palerme en 1860; il chuchote le puissant mot d'ordre: Liberté, à l'oreille des abolitionnistes américains groupés au bac de Harper's Ferry, et à l'oreille des patriotes d'Ancône assemblés dans l'ombre aux Archi, devant l'auberge Gozzi, au bord de la mer; il crée Canaris; il crée Quiroga; il crée Pisa-cane; il rayonne le grand sur la terre; c'est en allant où son souffle les pousse que Byron meurt à Missolonghi et que Mazet meurt à Barcelone; il est tribune sous les pieds de Mirabeau et cratère sous les pieds de Robespierre; ses livres, son théâtre, son art, sa science, sa littérature, sa philosophie, sont les manuels du genre humain; il a Pascal, Régnier, Corneille, Descartes, Jean-Jacques, Voltaire pour toutes les minutes, Molière pour tous les siè-cles; il fait parler sa langue à la bouche universelle, et cette langue devient le Verbe; il construit dans tous les es-prits l'idée de progrès; les dogmes libérateurs qu'il forge sont pour les générations des épées de chevet, et c'est avec l'âme de ses penseurs et de ses poètes que sont faits depuis 1789 tous les héros de tous les peuples; cela ne l'empêche pas de gaminer; et ce génie énorme qu'on appelle Paris, tout en transfigurant le monde par sa lu-mière, charbonne le nez de Bouginier au mur du temple de Thésée et écrit Crédeville voleur sur les pyramides.
;-)
J'ai également trouvé une phrase de 720 mots dans la quatrième partie, livre premier, chapitre trois. Je mets le lien si vous voulez la lire:
http://livresse.com/Livres-enligne/lesmiserables/…
http://livresse.com/Livres-enligne/lesmiserables/…
"La danse du fumiste" est peut-être plus court que "Belle du seigneur" mais il fait quand même 170 pages. Donc si le texte est effectivement composé d'une seule phrase, ça fait une phrase de 170 pages.
Déjà que 40 ou 50 pages font bien plus de 800 mots.
Je crois que nous tenons là une performance bien plus incroyable que ce qu'on peut trouver dans "les misérables".
Sinon, je me rappelle de très, très longues phrases dans "un animal doué de raison" de Robert Merle. Mais le procédé n'était pas très littéraire puisqu'il s'agissait d'une succession d'apositions entre virgules qui donnait un rythme essoufflé aux passages narratifs.
J'ai le bouquin chez moi, je peux à l'occasion chercher sur combien de pages s'étend la phrase la plus longue de ce roman.
Déjà que 40 ou 50 pages font bien plus de 800 mots.
Je crois que nous tenons là une performance bien plus incroyable que ce qu'on peut trouver dans "les misérables".
Sinon, je me rappelle de très, très longues phrases dans "un animal doué de raison" de Robert Merle. Mais le procédé n'était pas très littéraire puisqu'il s'agissait d'une succession d'apositions entre virgules qui donnait un rythme essoufflé aux passages narratifs.
J'ai le bouquin chez moi, je peux à l'occasion chercher sur combien de pages s'étend la phrase la plus longue de ce roman.
Je pense que les points-virgules faussent totalement la performance... Ce sont des respirations qui valent pratiquement des points.
Mais ne chipotons pas...
;-)
Mais ne chipotons pas...
;-)
"La danse du fumiste" est peut-être plus court que "Belle du seigneur" mais il fait quand même 170 pages. Donc si le texte est effectivement composé d'une seule phrase, ça fait une phrase de 170 pages.
Le livre de "La danse du fumiste" fait 170 pages, mais pas le roman proprement dit. Si je me souviens bien, la lecture d'Etienne Schelstraete était assez longue, mais je n'ai pas le livre sous la main pour vérifier les proportions exactes...
Par contre, je suis sûre que le texte ne comporte qu'une seule phrase, quasiment sans respiration (ni point-virgule donc). C'est justement l'originalité de ce roman: on ne peut pas le poser une fois qu'on l'a commencé.
On dirait bien que le record de Victor Hugo a été battu ;-)).
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