Bienvenue au club de Jonathan Coe

Bienvenue au club de Jonathan Coe
( The Rotter's club)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Saule, le 21 février 2003 (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 58 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 22 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (283ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 13 169  (depuis Novembre 2007)

Les années 70 à Birmingham

Voila un roman très anglais, amusant, facile à lire mais pas léger et jamais bête. Il donne un aperçu réaliste de l'Angleterre des années 70, entre la lutte ouvrière et ses grèves monstres, les attentats de l'IRA, la vie politique et sociale, l'omniprésence du rock et l'émergence d'un nouveau courant musical (Clash,..).
C’est une saga couvrant la décennie 70, narrant l’histoire de trois ados anglais et de leurs familles. Elèves dans un collège pour enfants de bonne famille, Doug, Ben et Philip sont à l’âge béni où ils découvrent la vie, c'est-à-dire les filles, l'amitié, la musique, la littérature. A cela se mêlent les histoires des parents; combats politiques, vie en entreprise chez British Leyland, l’employeur principal de la région, aventures extraconjugales. Ainsi le père de Doug, la quarantaine, un délégué syndical qui se bat courageusement pour les ouvriers mais qui succombe à une aventure sexuelle sordide avec la jeune secrétaire, dans les douches de l'usine.
Un livre qui se savoure, on baigne dans un univers qui nous est vaguement familier, parce qu'on a vécu la même chose ou parce qu'on la vu dans un film, ou dans un autre livre anglais. Le ton est celui-ci du bon cinéma social anglais, style Ken Loach. La force du roman, c'est la sympathie qui émane des personnages, on se retrouve un peu soi-même dans chacun de ceux-ci. Notons que le roman aura une suite, couvrant la décennie suivante

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Objectif manqué

5 étoiles

Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 84 ans) - 13 juin 2016

Je suis désolé d'être en désaccord avec la quasi-totalité des critiques précédentes, ce roman m'a profondément déçu. L'auteur veut faire une description de l'Angleterre des années 1970: les contraintes syndicales, la jeunesse, les écoles, les différences sociales, etc. Tout m'a paru d'une remarquable banalité, quelles que soient les variétés de style employées. En outre la préoccupation majeure de la sexualité m'est apparue forcée et peu utile. J'ai trouvé ce texte bavard et superficiel après 40 ou 50 premières pages plutôt bien venues. Dommage. Je vais quand même essayer de lire la suite.

Variété de style

8 étoiles

Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 27 décembre 2012

Passage à l'âge adulte, avec tout ce que cela comporte en transformations du corps et de l'esprit, les relations avec les filles, l'influence de sa famille, les hésitations sur son comportement, Bienvenue au club relate la vie de jeunes anglais qui ne s'intéressent pas (encore) au monde dans lequel ils évoluent, qui ne le comprennent pas toujours et qui essaient tant bien que mal de se faire une place dans celui-ci.
Comme on est dans les années 70, la musique rock, pop et punk est omniprésente mais ne dérangera pas pour autant les non initiés ; la lutte des classes est quant à elle le fil rouge du livre avec le syndicalisme et le patronat en opposition, de même que le conflit avec les irlandais ou plus généralement le mépris des autres peuples du "royaume uni" comme les gallois.

L'ensemble est vraiment passionnant, agréable à lire, le talent de Jonathan Coe crève les yeux et on est sans cesse surpris par les changements de style introduits dans les divers chapitres, que ce soient les chapitres épistolaires, le faux dialogue qui nous prend au piège jusqu'à ce que l'on comprenne l'astuce ou les alternances de pensées d'un couple en train de s'éloigner.
Le pêle-mêle stylistique est réussi quoique hétéroclite et l'audace de l'auteur prend autant aux tripes que certains passages du roman, comme cette fin de chapitre marquant la fin d'une vie.

On s'étonne de la diversité des thèmes abordés (plus ou moins en profondeur il est vrai), de la variété des styles d'écriture, du nombre de personnage et surtout de la méticulosité avec laquelle ils ont tous été traités.
Bienvenue au club est drôle, triste, mélancolique, imaginatif, surprenant et touchant à la fois ; il sait conjuguer les atermoiements de l'adolescence avec les complications politiques et sociales de l'époque, les tempêtes des relations amoureuses (mariage, liaison adultère, premiers émois, relations purement sexuelles) et leurs conséquences sur le comportement humain.

Et si la fin peut décevoir un tantinet par son côté un peu trop fleur bleue et le fait qu'elle s'étire inutilement, cela n'occulte pas le plaisir que l'on a tiré de sa lecture, l'attachement aux personnages, l'émotion procurée par certaines séquences et plus généralement la qualité de l’œuvre.

De quoi se réconcilier avec la littérature moderne !

Avant Thatcher

8 étoiles

Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 30 août 2011

Avant Thatcher
Il est des livres,qui, plongés dans nos bibliothèques depuis des années, se demandent eux-mêmes pourquoi nous n’avons pas daigné en ouvrir la première page. « Bienvenue au club » est de ceux-là. La dernière page refermée, je me suis dit. Diable, pourquoi ne me suis-je pas plongé plus tôt dans cette délicieuse saga des années pré-Thatcher.
Dans ce Birmingham, deuxième ville d’Angleterre à l’industrie en déclin. L’usine automobile locale, qui fait vivre la moitié de la ville bat de l’aile. Les syndicats ne sont plus assez puissants. Ajoutez à cela la montée de l'extrémisme et des idées anti-irlandaises. Et vous obtenez un cocktail explosif.
Dans cette ville, nous allons suivre une bande de lycéens du collège de King William Il y a les Trotter : Benjamin qui semble promis à un brillant avenir d'écrivain ou de compositeur, tellement maladroit avec les filles qu’il en devient attachant ; son frère Paul, petit gamin cynique ; Doug Anderton, fils de syndicaliste ; Philip Chase le sérieux, Steve Richards, unique Noir dans cette école de riches et son éternel rival, le très détesté Ronald Culpepper, et bien d'autres encore... Et les filles, of course : Claire et Miriam Newman, qui disparaîtra mystérieusement ; Lois Trotter, dont le fiancé sera tué dans un attentat de l'IRA ; la sublime et un peu tarte Cicely, amour absolu de Benjamin... Tous ont des caractères différents. Difficile de ne pas se reconnaître dans l’un ou l’autre de ces personnages que l’on suit au fil de leurs petites et grandes aventures, de leurs rêves en devenir. Une véritable saga donc, qui mêle les petites histoires à la grande. Très réussi..

Birmingham City

8 étoiles

Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 40 ans) - 19 mai 2011

Offert par un ami qui connaît mon attirance pour les pays anglo-saxons je lui dois la découverte de Jonathan Coe. Pourtant il aura fallu plus d'un an avant que je ne plonge dans ce livre, la couverture particulièrement kitsch de l'édition Folio m'ayant un peu repoussé. Là fut mon erreur, "Bienvenue au club" est un excellent roman, l'histoire de Doug, Ben et Philip dans ce Birmingham des années 70, avec tout ce que cela implique culturellement (Rock...), historiquement (IRA, Tatcher...) est vraiment prenante, amusante, voire parfois dramatique.
Le récit est vraiment intéressant. On suit avec plaisir leurs frasques dans un style efficace et accrocheur, du Coe tout simplement. Le plaisir de lire est là, ce qui est le plus important.
Bref vous l'aurez compris, il s'agit là d'un bon roman pour les amoureux de l'Angleterre, la vraie, tout comme pour les autres lecteurs d'ailleurs.

Un livre très agréable

10 étoiles

Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 49 ans) - 26 février 2011

A travers ce livre l'auteur nous livre une chronique douce, amère de l'Angleterre de la fin des années 70. Avec le parcours de plusieurs jeunes de Birmingham, il nous permet d'avoir une approche différente sur les évènements qui se sont déroulés pendant cette période. Beaucoup d'humour et de réflexions qui donnent à ce livre un charme extraordinaire. Bien sûr on s'attache à ces personnages qui ne sont pas anodins, un regard lucide sur cette Angleterre des années 70, où les conflits sociaux, l'IRA et les conservateurs vont changer le cours de l'histoire. En choisissant de nous montrer ces moments historiques à travers la vie de plusieurs adolescents, il nous les fait voir avec une légèreté touchante.
Un livre très agréable à lire, sans temps mort, plein d'humour et de bons moments. Je ne peux que vous en recommander la lecture, en vous garantissant un très bon voyage...

Un bon livre

8 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans) - 27 novembre 2010

La critique dit l'essentiel de l'histoire et je ne vais pas répéter ce qui a été dit et bien dit.

Je ne pourrai donc qu'être bref.

Bien que lui préférant "Le testament à l'anglaise" j'ai bien aimé ce livre.

En effet il nous raconte les années 70 en Angleterre avant la période Thatcher. Les syndicats ne sont pas encore totalement laminés ni une partie de la classe moyenne. L'URSS n'a pas encore fait son immense coup de bluf avec ses SS20 et nos pacifistes ne se déchaînaient pas encore contre les Pershing et les Cruise. Autant vous dire que je lirai la suite de ce livre consacré aux années 80 !

De plus, il est très bien écrit même si certaines pages m'ont semblées un peu longues. J'ai bien aimé le passage où Glyn nous décrit les origines de la haine des Gallois, des Ecossais et des Irlandais vis à vis des Anglais. Mais il n'épargne pas non plus les Anglais aux Indes, en Australie, en Nouvelle Zélande ni en Amérique et qu'aux Indes ils passaient des populations à la mitrailleuse lourde.

Et dire qu'ils sont les premiers à dire pis que pendre de Léopold II au Congo. Ils pouvaient pourtant lui donner des leçons ! N'oublions pas non plus qu'ils sont les inventeurs des camps de concentration en Afrique du Sud !

Par contre, je voudrais féliciter Jonathan Coe pour la finesse dont il fait preuve depuis la page 485 à la fin du livre. Ces pages sont superbes ! Sa délicatesse y est totale, elles sont belles, aussi belles que celle dont il parle ! Ici il se montre un des maître du non dit avec Hemingway et quand il dit nous ne pouvons que vibrer.

Sex pat' deph et élucubrations..

8 étoiles

Critique de Paquerette01 (Chambly, Inscrite le 11 juillet 2008, 52 ans) - 12 novembre 2009

J'ai bien aimé ce livre. C'est une chronique de la vie quotidienne d'adolescents anglais des années 70. Je ne vous refait pas le résumé une seizième fois, ce serait un peu lassant.
Je voulais juste vous dire que c'est rafraîchissant, simple, pimenté et efficace.
J'ai passé un bon moment et cela me donne envie de lire la suite.

Hâte de lire la suite

10 étoiles

Critique de Manumanu55 (Bruxelles, Inscrit le 17 février 2005, 44 ans) - 9 octobre 2009

Quelle fresque intéressante de ce Birmingham-là !
Coe ne m’a pas toujours autant passionné qu’ici, mais ces jeunes gens donnent envie d’apprendre leurs histoires au plus vite. Ils sont pour la plupart très attachants.
Les styles sont variés (narrateurs différents, lettres, journal du collège,…) ce qui soutient le rythme. Et puis c’est so british. J’aime le flegme britannique.

J’ai hâte de l’avoir "Le cercle fermé" entre les mains !

Je rentre dans le club

9 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 4 juin 2009

J’ai vraiment apprécié ce livre et sa suite. Ça m’a pris un moment pour être capable de replacer les personnages, aussi l’espace/temps, mais quand on finit par apprivoiser cette fresque anglaise, on trouve le récit riche et les personnages attachants. C’est drôle, absurde par moment, toujours divertissant. C’est bien écrit, complexe, un intéressant mélange des formes.

Original

9 étoiles

Critique de Shan_Ze (Lyon, Inscrite le 23 juillet 2004, 40 ans) - 29 mai 2009

En 2003, 2 enfants d’une bande d’amis qui se connurent dans l’Angleterre des années 70 , évoquent l’époque de leurs parents. Quand ils avaient 15 ans, ils allaient à l’école de Birmingham, s’amusaient entre potes, découvraient la vie dans un contexte politique un peu tendu…
En fait, on ne suit pas qu’une bande d’amis, mais aussi leurs parents qui se posent aussi des questions. Le récit est raconté de différentes façons : souvenirs, journal intime, journal de lycée etc. Ça donne un ton assez original à l’histoire, on passe d’un personnage à un autre, sans se lasser. Ce Monsieur Coe a beaucoup d’humour. Un humour comme je l’aime, léger et qui s’adapte bien aux différentes situations. Un vrai délice, ce roman !

Touchant

8 étoiles

Critique de Cyrus (Courbevoie, Inscrit le 3 novembre 2008, 47 ans) - 20 mars 2009

La description de l'Angleterre des années 70 est réussie. Les nombreuses références politiques, historiques et culturelles sont intéressantes.
Mais, et comme cela a déjà été soulevé dans les précédentes critiques, ce qui m'a particulièrement plu dans ce roman c'est la sympathie qu'on ressent pour les personnages ou du moins certains d'entre eux. Ils sont dépeints très finement, ils ont tous des personnalités et des psychologies très différentes mais globalement attachantes. Je me suis retrouvé dans l'expérience de la vie par ses adolescents, et dans leur éducation sentimentale. J'ai retrouvé des émotions de ma propre adolescence. Certaines expériences sont universelles... peu importent l'époque et le lieu!

Tranches de rosbeefs

8 étoiles

Critique de El grillo (val d'oise, Inscrit le 4 mai 2008, 50 ans) - 18 août 2008

Quel plaisir de suivre la vie de ces quelques jeunes anglais, et leurs parents, à la fin de leur scolarité précédent l'université. Des anecdotes, des humeurs, du potache, du politique, du sentimental, de l'humour, rien ne nous est épargné pour nous faire partager l'ambiance des 70's.
J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dedans, mais passé les 100 premières pages, quel bonheur de lecture. C'est tendre et drôle, facile et intéressant, attachant et prenant donc... vivement la suite !

Destins d'Anglais des 70's

8 étoiles

Critique de Maylany (, Inscrite le 11 novembre 2007, 43 ans) - 22 février 2008

Tout d'abord, les quelques points négatifs que j'ai relevés à l'égard de ce livre :

- des changements de dates très soudains : on se rend compte brusquement que ce que l'on est en train de lire se déroule 3 ans après les évènements de la page précédente.

- une certaine difficulté, notamment au début, à bien identifier les personnages (untel c'est celui qui a fait ça et untelle c'est celle à qui il est arrivé ceci) et à les relier entre eux (untel est le fils d'untelle, ...)

Je peux cependant nuancer ce dernier point négatif par le fait que ma lecture des premiers chapitres de ce livre s'est faite dans un environnement un peu agité et donc peu propice à une certaine attention ; ce qui pourrait expliquer que les difficultés d'apprivoisement des personnages soit dues au contexte de ma lecture plutôt qu'à l'écriture elle-même.

Dans tous les cas, une fois tout le monde bien cerné, la lecture est vraiment très agréable et on est vite tenu en haleine par l'envie de connaître la suite des péripéties de chacun.

Les faits et les acteurs de ces histoires (toutes plus ou moins liées entre elles) sont très variés, mélangeant amour, politique, ados, couples, familles, disparition, ...

Dès la lecture de ce livre terminée, on s'empresse de se jeter sur "Le cercle fermé" pour en avoir encore

On peut en faire partie de ce club?

8 étoiles

Critique de Olivier1180 (Bruxelles, Inscrit le 21 octobre 2007, 52 ans) - 29 octobre 2007

Ah, cette littérature anglaise que j'aime tant! Tellement agréable à lire, bourée d'humour, tout comme le cinéma de même nationalité.
Superbe cette tranche de vie de l'Angleterre pré-tatchérienne, bousculée entre tradition et modernisme, politique et religion, où l'on retrouve une bande de personnages, amis, connaissances et dont on suit la vie en tant que spectateurs.
Une très belle analyse des personnages qui pourtant vivent des choses tellement communes et qui pourtant me laissent par moment rêveur.

Chouette livre!

So British!

10 étoiles

Critique de Wmgec (, Inscrit le 21 juillet 2005, 55 ans) - 10 novembre 2006

Je n'apporterai pas de note discordante à ce concert de louanges ( à vrai dire je ne vois pas comment on peut ne pas aimer ce livre!) bien au contraire; Bon je suis rassuré de voir que la multitude des personnages et le mélange parents-enfants est un peu difficile à retenir: donc chanceux futur lecteur, prends un bout de papier et griffonnes au fur et à mesure les arbres généalogiques des perso, ça t'évitera de lever le nez en te disant "c'est qui déjà celui là?". Une fois cette précaution prise, c'est l'immersion totale dans l'Angleterre des années 70, mieux qu'un séjour linguistique spatio temporel.
Les personnages sont très attachants et on s'identifie aisément à ce qu'ils vivent ou ressentent.
On découvre le contexte politico-social de l'époque mieux que ne pourrait le faire un cours magistral.
L'auteur nous surprend aussi bien par sa façon de dérouler le récit (rebondissements qui nous font relire les phrases pour être sur qu'on a bien lu ce qu'on a lu) que par la variété de son style (articles de journaux étudiants, lettres, interviews, journal intime...)
Ce qui m'a particulièrement plu c'est la retranscription de ces moments d'intimité fugaces où l'autre se livre un peu à vous et on découvre une facette de son interlocuteur que l'on ne soupçonnait pas.
De l'humour dans le style et dans les situations: décidément, je ne chipoterai pas à la demi étoile prêt: Note maximale pour Mister Coe

Yes sir

9 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans) - 10 février 2006

Ah, un pavé tout à fait délicieux. Bien sûr, il faut aimer se plonger dans la littérature de climat. Ici, il s’agit de l’effervescence dans années 70 dans une Angleterre en pleine transition, de Travailliste à Conservateur. Le récit est assez touffu mais ça se lit un peut comme un « sitcom » grâce à la compartimentation en chroniques.

C’est lorsque Coe aborde la satire en faisant ressortir subtilement les paradoxes de la mentalité « british » qu’il est à son plus fort. Il nous épargne aussi son jugement. Les personnages parlent pour eux-mêmes, qu’ils soient confus, sages ou carrément racistes. Pour cette raison, le regard porté sur ce passé en est d’autant plus authentique il me semble.

Un filet de vinaigre dans un paquet de sucre

8 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 17 janvier 2006

Plus de 500 pages qui s’avalent en un rien de temps, ça c’est bien du Jonathan Coe ! Inutile de pondre un énième résumé de ce livre, je voudrais juste ajouter aux critiques précédentes une ou deux petites choses. L’histoire de ces ados et de leurs parents sur fond politique et syndical comprend plusieurs atouts : Coe nous surprend parfois dans l’action en la faisant claquer comme un fouet trublion au beau milieu d’une symphonie pastorale. En ceci, je trouve que l’humour est moins omniprésent que dans « Testament à l’anglaise » et qu’il laisse la place à des accents plus graves, ce qui n’est pas pour me déplaire. J’ai souri, plus que ri, mais j’ai aussi reçu une ou deux gifles…

Et puis, je vous donnerais le même conseil que Bolcho : prenez des notes au fur et à mesure de l’apparition des nouveaux personnages pour ne pas vous y perdre…

Conquise !

8 étoiles

Critique de Voni (Moselle, Inscrite le 1 septembre 2005, 64 ans) - 25 octobre 2005

Bienvenue au club !
Sympa, tout de même, d’avoir été si bien accueillie, d’emblée, comme ça, juste avec le titre mais je reconnais volontiers que très, très vite je suis entrée dans le club des conquis de ce livre. Il est vraiment du bonheur et je confirme tout ce qui a déjà été dit ici. Il fait partie de ce genre d’ouvrages qu’on peine à fermer et qu’on s’empresse de rouvrir aussi vite que possible. Ces livres auxquels on se surprend à penser tout au long d’une journée et qui poussent quelquefois à bâcler certaines occupations afin de s’y replonger.

Bien que le contexte se situe en Angleterre, pour avoir eu à peu près le même âge que les personnages dans les années 70, cet univers m’a semblé tellement familier qu’il en est devenu presque intime. Ses préoccupations, ses mouvements sociaux, ses questionnements idéologiques et toutes ses musiques qui flottent me paraissent tellement similaires et si admirablement bien évoqués…

Saule écrivait sa critique en 2003 et attendait déjà une suite annoncée.
Deux ans et demi plus tard, toujours rien !!
Ce club va devenir celui des impatients.

Avez-vous eu une adolescence?

8 étoiles

Critique de Numanuma (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 50 ans) - 7 octobre 2005

Dans mon imaginaire perso, dans celui de beaucoup d'autres sûrement, les années 70 sont une période magique, pleine de bruit et de sexe, de drogue et de revendication politique; l'époque qu'il fallait vivre.
Bienvenue au Club donne à voir un autre aspect des glorieuses seventies.
Racontées par les yeux des trois ados anglais, les années 70 ont surtout le goût de la mort, de l'isolement, de la déception, de ce sentiment partagé par tous les ados du monde d'être à part, au mieux, ou complètement à l'ouest pour d'autres...
La grande force de ce roman est de faire d'une Angleterre inconnue un paysage familier. J'ai l'impression d'y être. Peu de textes peuvent se targuer de posséder cette force évocatrice. L'auteur ne regarde pas en arrière en se disant que ses plus belles années sont passées, laissant ainsi de côté toute nostalgie.
Et puis il y a la musique. Le roman est rythmé par l'évocation de multiples références musicales plus ou moins évidentes: par exemple, le fait divers hallucinant de Eric Clapton, fracassé à l'alcool, déclarant qu'il y a un peu trop de Noirs dans son pays... J'avais beau connaître l'histoire, je me suis d'un seul coup dans la peau du fan de l'époque qui a d'un seul coup l'impression de s'être fait entuber sévèrement. Mon goût pour Clapton ne changera jamais mais ma perspective sur cette affaire, elle, a changé.
Merci Jonathan Coe pour cette oeuvre attachante et drôle. Je me jette dans Testament à l'anglaise.

L'Angleterre pré-tatchérienne

8 étoiles

Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 45 ans) - 18 décembre 2004

Pas de doute, Jonathan Coe possède toutes les qualités que j'apprécie dans la littérature britannique : cette façon de décrire la société et ses travers, sans concession avec un humour toujours grinçant, parfois méchant mais jamais futile. Ce roman est le quatrième que je lis de cet écrivain et c'est un bon, voire un excellent cru. Après "Testament à l'anglaise", c'est celui qui m'a le plus enthousiasmée. Il est plus léger et plus facile d'accès d'ailleurs même s'il n'est pas aussi léger qu'on pourrait le croire à première vue. Jonathan Coe ne passe sous silence aucun des aspects sociaux les plus durs vécus par la population anglaise d'une cité industrielle telle que Birmingham dans la période pré-Tatchérienne : le chômage, le racisme, la montée de l'extrême droite et de la droite en général mais aussi les attentats et les revendications de l'IRA. Le fait que ces mutations sont vues à travers les yeux, alternativement, d'adolescents et d'adultes enrichissent le roman et les éclairent ces événements de regards totalement différents. Mais c'est ce qui fait également que ce roman soit moins satyrique et virulent que "Testament à l'anglaise".

Je me joins à Bolcho pour demander : "Et la suite, Jonathan, c'est pour quand?"

Et la suite Jonathan, c'est pour bientôt ?

9 étoiles

Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 75 ans) - 27 avril 2003

Bon. Que faire lorsque Saule a fait une si jolie critique et qu'il n’y a en fait rien à y ajouter ? On peut toujours commencer par crier à tout le monde que ce livre est effectivement un pur plaisir. C'est drôle et triste, chaleureux et cruel, horrible et enthousiasmant. C'est vivant.
On y trouve, par exemple, une description des écoles anglaises qui gardent - encore dans les années 70 ! - quelques airs de sauvagerie impériale délirante et qui infligent à ce titre des vexations telles qu’elles mèneraient leurs auteurs en Cour d'assises aujourd'hui. Que dire des activités parascolaires parmi lesquelles on compte l’entraînement militaire. (vous vous souvenez de « If », film de Lindsay Anderson ?)
On y trouve aussi la plus longue phrase que je connaisse (50 pages précisément). Elle est orgasmique à plus d’un titre. Bref, Saule a raison comme d'habitude : ce livre, c’est du bonheur. Un conseil. prenez un papier et un crayon pour les 100 premières pages et notez tous les personnages et les relations qui les unissent. Ou bien faites comme moi : lisez sans prendre ces notes et relisez une seconde fois en les prenant. Il m’arrive de rêver à des romanciers compatissants qui se pencheraient sur le douloureux problème des lecteurs handicapés comme je le suis, incapables de mémoriser les noms des protagonistes. Ces romanciers se paieraient une première page avec la liste commentée de tous les personnages, comme au théâtre. Je lance un appel à ceux qui sur notre site racontent des histoires. Ayez pitié des pauvres lecteurs. Ils ne passent pas - comme vous - toutes leurs soirées en compagnie des Alain, Marcelle, Michel, Simone qui vous sont familiers et dont vous peuplez vos textes. Ils sont même obligés d'en changer en passant d'un roman à l’autre. C'est plus une vie. Et que l’on ne me dise pas que la complicité entre auteur et lecteur passe précisément par ce chemin qui implique d'apprivoiser peu à peu tous ces noms. Dans l'état d’esprit de révolte sociale où m'a laissé la lecture de « Bienvenue au club », je suis bien capable de créer un syndicat de lecteurs outrés. Donnez-nous la liste des personnages ! La liste ! La liste ! La liste ! Sinon, c’est la grève.

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  Jonathan Coe/ La suite de Bienvenue au Club 2 Aria 26 janvier 2006 @ 20:06

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