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Taxi I
Il était une fois trois frères, Astérix, Obélix et Matrix, qui revenaient de vacances dans le taxi du parrain. Le parrain ? Ghislain Lambert, dit « le moustachu », dit « le sous-doué », qui avait remisé son vélo de course, sa belle bicyclette bleue, pour se reconvertir dans les transports urbains.
Astérix, Obélix et Matrix avaient passé quinze jours près du grand bleu et en revenaient tout bronzés. Le taxi tournait bien. La vie était belle. Un long fleuve tranquille.
Ils venaient de quitter Saint-Tropez quand ils tombèrent sur un gendarme.
- Vous avez franchi la ligne verte, dit le gendarme.
- Impossible, ici, la ligne est pourpre, répondit Ghislain Lambert, dit « le moustachu », dit « le sous-doué », qui était aussi daltonien, si bien que certains copains l’appelaient « Averell ».
- Vous vous foutez de moi ? Ce sont les rivières qui sont pourpres, répondit le gendarme. Outrage à agent, ça va chercher loin.
Le gendarme se préparait à verbaliser quand les trois monstres sortirent par les portières arrière : Fantômas, l’Homme au Masque de Fer et Hannibal le Cannibale.
C’était trop pour un seul gendarme, qui s’enfuit sans demander son reste.
- On a bien fait, dit Riri.
- De garder les masques, dit Fifi.
- Du carnaval de Venise, dit Loulou.
Avant de lancer d’une seule voix :
- Allez, parrain Ghislain, démarre. La soupe aux choux n’attendra pas !
Taxi II
Un automne à New-York. Sunset Boulevard au crépuscule (quoi de plus normal ?)
- Viens chez moi, j’habite chez une copine, elle m’avait dit.
La vie est belle, tout de même. Un automne à New-york, et déjà cette invite : « Viens chez moi, j’habite chez une copine ; toi, tu sais ce que veulent les femmes. What’s your name ? »
- Oscar, j’ai dit. T’as gagné l’Oscar…
C’était le début d’une american history X.
- Taxi ! j’ai dit.
Et hop ! C’est parti. Pas un mot durant le voyage. Mais le french lover à l’action. Mais le french kiss à foison. À pâmoison. Pour moi, c’était la résurrection. Je sortais d’un mariage raté : le soir des noces, j’avais découvert que ma femme s’appelait Maurice. Alors, j’avais fui vers mon fabuleux destin…
Et maintenant, cet automne à New-York. J’étais un E.T. dans la cité des étoiles. La résurrection, quoi. J’étais un seigneur, je pensais déjà aux anneaux, à l’église. Elle et moi, et les anneaux, et le prêtre un peu exorciste qui nous unirait… Le seigneur des anneaux... La vie était vraiment un long fleuve tranquille.
Taxi arrêté au bas d’un immeuble, une étoile dans le ciel.
Et puis l’ascenseur. Une porte qui s’ouvre.
Alors… les rivières pourpres… aussi profond que l’océan…
Et puis… fréquence interdite… il faut sauver le soldat Ryan…
L’ascenseur qui plonge. Et moi dans le taxi, et son rire encore dans ma tête, et son cri en claquant la porte : «60 secondes chrono ! Bravo, Oscar, Bravo !»
Il était une fois trois frères, Astérix, Obélix et Matrix, qui revenaient de vacances dans le taxi du parrain. Le parrain ? Ghislain Lambert, dit « le moustachu », dit « le sous-doué », qui avait remisé son vélo de course, sa belle bicyclette bleue, pour se reconvertir dans les transports urbains.
Astérix, Obélix et Matrix avaient passé quinze jours près du grand bleu et en revenaient tout bronzés. Le taxi tournait bien. La vie était belle. Un long fleuve tranquille.
Ils venaient de quitter Saint-Tropez quand ils tombèrent sur un gendarme.
- Vous avez franchi la ligne verte, dit le gendarme.
- Impossible, ici, la ligne est pourpre, répondit Ghislain Lambert, dit « le moustachu », dit « le sous-doué », qui était aussi daltonien, si bien que certains copains l’appelaient « Averell ».
- Vous vous foutez de moi ? Ce sont les rivières qui sont pourpres, répondit le gendarme. Outrage à agent, ça va chercher loin.
Le gendarme se préparait à verbaliser quand les trois monstres sortirent par les portières arrière : Fantômas, l’Homme au Masque de Fer et Hannibal le Cannibale.
C’était trop pour un seul gendarme, qui s’enfuit sans demander son reste.
- On a bien fait, dit Riri.
- De garder les masques, dit Fifi.
- Du carnaval de Venise, dit Loulou.
Avant de lancer d’une seule voix :
- Allez, parrain Ghislain, démarre. La soupe aux choux n’attendra pas !
Taxi II
Un automne à New-York. Sunset Boulevard au crépuscule (quoi de plus normal ?)
- Viens chez moi, j’habite chez une copine, elle m’avait dit.
La vie est belle, tout de même. Un automne à New-york, et déjà cette invite : « Viens chez moi, j’habite chez une copine ; toi, tu sais ce que veulent les femmes. What’s your name ? »
- Oscar, j’ai dit. T’as gagné l’Oscar…
C’était le début d’une american history X.
- Taxi ! j’ai dit.
Et hop ! C’est parti. Pas un mot durant le voyage. Mais le french lover à l’action. Mais le french kiss à foison. À pâmoison. Pour moi, c’était la résurrection. Je sortais d’un mariage raté : le soir des noces, j’avais découvert que ma femme s’appelait Maurice. Alors, j’avais fui vers mon fabuleux destin…
Et maintenant, cet automne à New-York. J’étais un E.T. dans la cité des étoiles. La résurrection, quoi. J’étais un seigneur, je pensais déjà aux anneaux, à l’église. Elle et moi, et les anneaux, et le prêtre un peu exorciste qui nous unirait… Le seigneur des anneaux... La vie était vraiment un long fleuve tranquille.
Taxi arrêté au bas d’un immeuble, une étoile dans le ciel.
Et puis l’ascenseur. Une porte qui s’ouvre.
Alors… les rivières pourpres… aussi profond que l’océan…
Et puis… fréquence interdite… il faut sauver le soldat Ryan…
L’ascenseur qui plonge. Et moi dans le taxi, et son rire encore dans ma tête, et son cri en claquant la porte : «60 secondes chrono ! Bravo, Oscar, Bravo !»
Belle écriture, Lucien je suppose qu'elle a été faite sous la contrainte. Avec des titres de films ?
Lucien, Oscar, Astérix et les autres
Très réussi Lucien
Très réussi Lucien
Y'a un truc qui fonctionne pas. La technique est là, oui, mais l'âme ?
Belle écriture, Lucien je suppose qu'elle a été faite sous la contrainte. Avec des titres de films ?
Oui, bien sûr, Mopp!
Y'a un truc qui fonctionne pas. La technique est là, oui, mais l'âme ?
Faut pas chercher l'âme partout, Yali. C'est ludique, point final.
J'ai plus apprécié TaxiI que II. Du mal quand même avec le II. Serait-ce le "pas d'âme" de Yali? Le côté trop formel? C'est vrai que les textes avec contraintes, sortis du contexte contraintesque!
A propos de contraintes. T'as le temps d'ici ce soir! C'est le même format que tes taxis!
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
A propos de contraintes. T'as le temps d'ici ce soir! C'est le même format que tes taxis!
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Y'a un truc qui fonctionne pas. La technique est là, oui, mais l'âme ?
Bonjour, l'ami. C'est l'éternelle question qui oppose les partisans du poème construit (cf. Paul VALERY, par exemple) et les partisans du poème inspiré par quelque muse ou quelque dieu.
Personnellement je pense que cette opposition est vaine, car un chacun construit un texte en fonction des dispositions dans lesquelles il se trouve. En ce sens, j'aime bien la liberté;
De même, il y a les poètes attachés aux choses (PONGE) et les autres à l'esprit(CLAUDEL), chacun s'exprime, se livre.
Notons, en passant, que je viens d'assimiler Lucien à un poète façonnier du verbe, il en est bien un.
Masturbation intellectuelle dans le sens noble du terme (pour autant qu'il y en ait un, me direz-vous!)
Le jeu de la pêche à la référence, ce qu'on a vu, jamais vu et aimerait voir. Souvenirs et nostalgie. La fan de ciné que je suis ne pouvait que monter dans le taxi et suivre le guide. Pour l'âme, ma foi, on repassera mais je n'en cherchais pas, donc tout va bien pour moi!
Le jeu de la pêche à la référence, ce qu'on a vu, jamais vu et aimerait voir. Souvenirs et nostalgie. La fan de ciné que je suis ne pouvait que monter dans le taxi et suivre le guide. Pour l'âme, ma foi, on repassera mais je n'en cherchais pas, donc tout va bien pour moi!
Je dois avoir le défaut d'aimer le cinéma, alors, pour parler franc, je trouve simplement que ce texte ,certes loin d'être inspiré est, de plus, aussi nul dans sa forme que dans son fond.
Je dois avoir le défaut d'aimer le cinéma, alors, pour parler franc, je trouve simplement que ce texte ,certes loin d'être inspiré est, de plus, aussi nul dans sa forme que dans son fond.
J'aime bien "nul" et "nul", Balamento. J'aime bien les gens qui ont des certitudes. "Inspiré" aussi m'inspire. Personnellement, je préfère "expiré", mais ça se discute...
Moi je trouve ça bien joué, bien balancé et amusant. J'aime les textes clins d'oeil qui n'ont pas d'autre prétention que de se faire plaisir et de faire plaisir.
Donc, je dis: j'aime.
Donc, je dis: j'aime.
Belle prouesse, Lucien. Tout en lisant, j'essayais d'anticiper le prochain titre de film qui allait trouver sa place. Je me suis bien amusée et toi aussi, j'imagine. Alors y a pas de mal à se faire du bien ! Et merci d'en faire profiter les autres.
Moi aussi, j'aime bien. C'est amusant et ca coule normalement, sans heurt.
Du coup j'ai eu envie de m'amuser aussi :
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Du coup j'ai eu envie de m'amuser aussi :
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Belle prouesse, Lucien. Tout en lisant, j'essayais d'anticiper le prochain titre de film qui allait trouver sa place. Je me suis bien amusée et toi aussi, j'imagine. Alors y a pas de mal à se faire du bien ! Et merci d'en faire profiter les autres.
Zou vient de mettre en évidence ce qu'il y a de génial dans ce texte !
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