Les forums

Forums  :  Musique & Cinéma  :  Chanson du jour

Kilis 28/04/2005 @ 15:16:25
Souvenir vague ou les parenthèses


Nous étions, ce soir-là, sous un chêne superbe
(Un chêne qui n'était peut-être qu'un tilleul)
Et j'avais, pour me mettre à vos genoux dans l'herbe,
Laissé mon rocking-chair se balancer tout seul.

Blonde comme on ne l'est que dans les magazines
Vous imprimiez au vôtre un rythme de canot ;
Un bouvreuil sifflotait dans les branches voisines
(Un bouvreuil qui n'était peut-être qu'un linot).

D'un orchestre lointain arrivait un andante
(Andante qui n'était peut-être qu'un flon-flon)
Et le grand geste vert d'une branche pendante
Semblait, dans l'air du soir, jouer du violon.

Tout le ciel n'était plus qu'une large chamarre,
Et l'on voyait au loin, dans l'or clair d'un étang
(D'un étang qui n'était peut-être qu'une mare)
Des reflets d'arbres bleus descendre en tremblotant.

Et tandis qu'un espoir ouvrait en moi des ailes
(Un espoir qui n'était peut-être qu'un désir),
Votre balancement m'éventait de dentelles
Que mes doigts au passage essayaient de saisir.

Votre chapeau de paille agitait sa guirlande
Et votre col, d'un point de Gênes merveilleux
(De Gênes qui n'était peut-être que d'Irlande),
Se soulevait parfois jusqu'à voiler vos yeux.

Noir comme un gros paté sur la marge d'un texte
Tomba sur votre robe un insecte, et la peur
(Une peur qui n'était peut-être qu'un prétexte)
Vous serra contre moi. - Cher insecte grimpeur !

L'ombre nous fit glisser aux chères confidences ;
Et dans votre grand oeil plus tendre et plus hagard
J'apercevais une âme aux profondes nuances
(Une âme qui n'était peut-être qu'un regard).

Ce poème d'Edmond Rostand était chanté par Julos Beaucarne

Kilis 28/04/2005 @ 15:22:48
Je voudrais que vous le lisiez tous et toutes car c'est...
merde alors que c'est... et encore plus. Non?

PS: celui qui dit non: de ma vie je lui parle plus.

PS du Ps: je sens qu'y en a qui vont profiter de l'occasion, là.

FéeClo 28/04/2005 @ 16:09:33
Grand merci à Beaucarne d'avoir mis ce texte en musique... il est chantant!

Et merci à Kilis de nous le partager...

Faudra que j'aille en médiathèque pour trouver la version chantée!

Bluewitch
avatar 30/04/2005 @ 10:15:17
KARIN CLERCQ "A louer"

Je suis une maison à louer
Dont le locataire s’est tiré
Ne laissant qu’une rayure
Sur mon plancher, une blessure
Je suis une maison à louer
Vide, depuis déjà deux étés
Dont la charpente par mauvais temps
Attire encore quelques passants
CHARMANTE MAISON CÉLIBATAIRE
CHERCHE LOCATAIRE DE CARACTÈRE
Hier, l’homme vantait ma chaleur
Il était fou de mon intérieur
Prenait soin de mon foyer
De mon balcon incurvé
Un jour, ce même homme m’a dit
“Demain je signe”, puis il est parti
Sans clef, sans compromis
Je n’ai jamais compris
CHARMANTE MAISON CÉLIBATAIRE
CHERCHE LOCATAIRE DE CARACTÈRE
Je suis une maison à louer
D’une bonne quarantaine d’années
Je prends un peu plus de temps à chauffer
Mais j’ai le charme, la maturité
Si nombreuse est la concurrence
Mon jardin fera la différence
Il y pousse une herbe sauvage
Une herbe qui n’a pas d’âge
CHARMANTE MAISON CÉLIBATAIRE
CHERCHE LOCATAIRE DE CARACTÈRE
Parlez pas d’moi comme d’une épave
Même les jeunes ont de l’eau dans leur cave
Des locataires qui se sont tirés
Et des rayures sur leur plancher
Entrez donc, avec vos bagages
Montez-les au dernier étage
Je suis une maison à louer
Qui va vous étonner

Rachel 30/04/2005 @ 10:44:33
ils menent une vie sans excés
font gaffe a tout et se surveillent de près
avoir un corps parfait c'est un sacerdoce
et leur capital santé mérite des sacrifices

il boit de la bière sans alcool
elle mange pas de viande ca donne du cholesterol
ils boivent leur café décaféiné
avec du sucre désucrifié

est-ce de ma faute à moi
si j'aime le café et l'odeur du tabac
me coucher tard la nuit me lever tôt l'après-midi
aller au resto et boire des apéros
les cheveux blancs des vieux
les enfants dépeignés
les rides au coin des yeux
les doigts dans le nez
le bordel le désordre et le bruit
le pas bien rangé
le "ça peut plus durer"
à notre santé !

bénabar

Rachel 30/04/2005 @ 10:46:26
ils menent une vie sans excés
font gaffe a tout et se surveillent de près
avoir un corps parfait c'est un sacerdoce
et leur capital santé mérite des sacrifices

il boit de la bière sans alcool
elle mange pas de viande ca donne du cholesterol
ils boivent leur café décaféiné
avec du sucre désucrifié

est-ce de ma faute à moi
si j'aime le café et l'odeur du tabac
me coucher tard la nuit me lever tôt l'après-midi
aller au resto et boire des apéros
les cheveux blancs des vieux
les enfants dépeignés
les rides au coin des yeux
les doigts dans le nez
le bordel le désordre et le bruit
le pas bien rangé
le "ça peut plus durer"
à notre santé !

bénabar

Rachel 30/04/2005 @ 11:02:18
et merdeuuuh. désolée pour le doublon

Kicilou 09/05/2005 @ 16:49:20
Les Wriggles – Papillons
Les Wriggles - Moi D'abord

C'est un bouquet sans fleurs
Une fleur sans parfum
Un parfum sans odeur
Une odeur sent plus rien

C'est une idée sans nom
C'est un mot sans pensée
Une pensée sans cerveau
Un cerveau sans passé

C'est un bijou sans corps
C'est un corps sans envie
C'est une envie sans mort
Une mort sans lit

Une chanson sans début
Un début sans histoire
Une histoire sans vécu
Un vécu sans mémoire

Nous avions tout notre temps ou celui des papillons
Pour faire nos enfants aussi beaux que nous étions (bis)

C'est un ciel sans espace
Un espace sans limite
Des limites sans traces
Un trace sans suite

C'est un amour sans coeur
Un coeur sans pulsation
Une pulsation sans heure
Une heure sans sensation

Un jardin sans verdure
Une verdure sans couleur
Une couleur sans peinture
Une peinture sans auteur

C'est un chemin sans fin
Une fin sans baiser
Un baiser sans humain
Un humain sans bébé

Nous avions tout notre temps ou celui des papillons
Pour faire nos enfants aussi beaux que nous étions (bis)

C'est un rire sans bouche
Une bouche sans peau
C'est une peau sans douche
Une douche sans eau

Une larme sanglot
Un sanglot sans bougies
Une bougie sans cadeaux
Un cadeau sans amis

Un désir sans berceau
Un berceau sans prénom
Une prénom sans marmot
Un marmot sans poumons

C'est un amour sans coeur
Ceux sont deux coeurs sans fruits
Comme deux fruits sans fleur
Comme deux fleurs sans pluie

Nous avions tout notre temps ou celui des papillons
Pour faire nos enfants aussi beaux que nous étions (bis)

Nous avons tout notre temps plus celui des papillons
Pour faire nos enfants aussi forts que nous serons (bis)




Le mieux est encore de l'écouter !

Julius 09/05/2005 @ 20:57:59
Ca chiredé sa reum ! Je l'écoute ! c'est turbo bon !! :

Je suis né dans le monde entier
J’ai la même bouche et les mêmes idées
Que tous ceux de la ronde à qui l’on fait penser
Qu’en allant voir en haut, on aurait de quoi rêver

Éclatées les visions d’égalité, l’amour gratuit
Et les sourires donnés
L’art me plait, ça peut rapporter
C’est des fringues usées mais des bagnoles dorées
La classe c’est délaisser ce qui lasse
On a de quoi rêver…

Départ donné
Le rêve à brader
Le monde à dealer
Sans larme couler
Mais garder pensée
En mondiale idée
Si glisser, tomber
Et larmes couler

Alors j’ai changé ma vie en vœu
Une seule quête, évidemment essoufflée
Perdue d’avance, touchée coulée
Et j’ai pensé : j’avais de quoi rêver…

J’ai craché sur ceux que j’aimais
Et là j’ai tourné, tourné, tourné
Comme un raté, j’ai fini par trouver
La crasse que je voulais m’éviter
En pleine défaite, en pleine tempête,
J’avais de quoi rêver…

Départ donné
Le rêve à brader
Le monde à dealer
Sans larme couler
Mais garder pensée
En mondiale idée
Si glisser, tomber
Et larmes couler

Et puis le temps passe, et puis le vent se casse
On se remet à bien aimer ce qu’on est
Avouer que tout n’est pas si trash et
Qu’à bien regarder, on a de quoi rêver

Mater les inconnus s’enlacer,
Aimer le bruit de la rue l’été
Et puis les verres qu’on s’autorise au matin
Un brin de locale au parfum
Si doux qu’on retrouve le goût du flou
Le goût de penser
Qu’on a de quoi rêver…

Départ donné
Le rêve à brader
Le monde à dealer
Sans larme couler
Mais garder pensée
En mondiale idée
Si glisser, tomber
Et larmes couler

Blankass

Le petit K.V.Q. 10/05/2005 @ 21:58:22
Superbe chanson, très sensuelle, très provo, du Thiéfaine, quoi :

Je suis partout
(tiré du sublime album Eros über alles)

Je suis partout, partout
Dans le héros, dans le vainqueur
Le médaillé qui fait son beurre
Dans la fille tondue qu'on trimbale
A poil devant les cannibales
Dans le train Paris-gare d'Auschwitz
Entre les corps des amants juifs
Dans ces millions d'enfants gazés
Qu'on voudrait me faire oublier

Je suis partout
Partout partouze
Tendresse en SOS
Eros über alles

Je suis partout, partout
Dans le gentil petit caniche
Qui ratonne la nuit dans sa niche
Dans l'oeil du bougnoul écoeuré
Par cet Occident périmé
Dans le box des innocences
Avec ma putain d'bonne conscience
Dans la peau du rocker-poubelle
Qui joue son je universel

Je suis partout
Partout partouze

Je suis partout, partout
Dans la rue des amours toxiques
Au bras d'un monstre pathétique
Dans les annales des coeurs trav'los
Avec ma capote en croco
Entre tes seins entre tes cuisses
Entre tes cimes et tes abysses
Humaniste sous ton collant
La bite coincée entre tes dents

Je suis partout
Partout partouze
Tendresse en SOS
Eros über alles



Franchement, c'est magnifique ! Il y a tant à dire sur ce monument, mon chanteur fétiche (avec Brel, bien évidemment).

Voilà, je voulais vous faire partager ce sublime texte, en attendant le nouvel album du Maître, "Scandale Mélancolique" (sortie en septembre 2005, et il va passer à la Cigale à Paris en mars 2006) ;-)

Qu'est-ce que j'ai hâte....

Bonne fin de soirée....

Le petit K.V.Q. 10/05/2005 @ 21:58:47
Pas "fin", "début" de soirée...

Paracelse 10/05/2005 @ 22:10:21
sympa ce topic ! dommage qu'on ne puisse pas poster d'image et mettre la pochette du disque qu'on écoute...

on avait fait ça sur allociné...
http://allocine.fr/communaute/forum/…

(bon, c'était moins littéraire qu'ici... lol...)

Julius 11/05/2005 @ 19:56:02
KAT ONOMA l'ultime "Billy the kid" avec "The river" je peux l'écouter en boucle, terrible ! (avec bien sûr des enceintes extraordinaires)

There was nothing at the edge of the river
not dry grass
or cartoon candy
"Alias," I said to her"Alias,
somebody there makes us want to drink the river.
Somebody wants to thirst us."
"Kid," she said "no river wants to trap men
There ain't no malice in it
Try to understand."
We stood there by the little river,
And Alias took off his shirt,
And I took off mine.
I was never real,
Alias was never real,
Nor the big cotton tree
Or the grass,
or the little river.

Julius 11/05/2005 @ 20:00:22
je m'ai trompé "The trap" of course

Bananamooon 11/05/2005 @ 20:04:33
BIRTHDAY the sugarcubes

She lives in this house over there
has her world outside it
scrabbles in the earth with her fingers and her mouth
she's five years old

Threads worms on a string
keeps spiders in her pocket
collects fly wings in a jar
scrubs horse flies and
pinches them on a line

She has one friend, he lives next door
they're listenening to the weather
he knows how many freckles she's got
she scratches his beard

She's painting huge books
and glues them together
they saw a big raven
it glided down the sky
she touched it

Today is a birthday
they're smoking cigars
he's got a chain of flowers
and sows a bird in her knickers

They're smoking cigars
they lie in the bathtub
a chain of flowers

Rachel 12/05/2005 @ 14:28:43
un petit extrait...

ils portent le prenom d'acteurs américains
s'il suffisait d'un nom pour changer de destin
mais Nelson ou Bryan
prendront à la sauvette
ivres de marie-jeanne
une balle dans la tête

s'ils disent que demain est un mot inventé
c'est qu'ils n'esperent rien
les garcons de mon quartier

moi je veux prier
la madonne aux yeux fermés
impassible sous les pleurs
et sous son voile de douleur

o sainte vierge des tueurs
j'aime à croire que tes pleurs
sont pour tes fils abandonnés
les garcons de mon quartier

juliette.... à ecouter, parce que la musique vaut le coup

Tistou 13/05/2005 @ 14:01:02
Tout sera comme avant de Dominique A
dans Tout sera comme avant

Tout sera comme avant
Sous les manteaux d'été
Comme avant d'exister
Comme avant
Dans la cour encombrée
Les filles assises en rang
Les cavaliers

Tout sera comme avant
Quand vous me reverrez
Les neiges auront fondu
Sur la terre engorgée
Dans le soir trébuchant
Je vous raconterai ...
Tout sera comme avant
Je vous le promets

Enfin
Revenus des avalanches
Du feu juché sur les branches
Du long chemin noir sorti
Chacun
Tirant à soi un enfant
Avec l'air d'avoir en lui
Absorbé toutes les nuits
Depuis le commencement
Tout sera comme avant

Tout sera comme avant
Quand vous vous souviendrez
Les abords de l'école
où nous étions jetés

Et le soir trébuchant
Dans la cour encombrée
Sous le verre, éméchés,
Les jambes qui se décollent.

Tout sera comme avant
De s'élever
Le ciel a fait son temps
Bien assez

Sous les lambeaux d'été
Je vous en dirai tant
Je vous promets
Tout sera comme avant


Et moi je vous promets, s'il passe non loin de chez vous, déplacez vous. Enfin vous pouvez toujours l'écouter sur disque sinon ...

Julius 14/05/2005 @ 19:14:40
comme il pleut (mais c'est bien pour le jardin), une petite chanson de Renaud, enfin trouvée en mp3 sur internet, putain, c'est un véritable cimetière de site de téléchargement gratuit, les multi nationales du disque ont sorti les armes et buté tout le monde à coup de mitrailleuse ! aucun survivant, si en fait ... des combattants, des résistants, tenez bon on les aura ! putain ... si on mettait autant d'énergie à combattre la misère

Les 3 matelots

Nous étions trois jeunes matelots,
Trois beaux marins grands et costauds
Embarqués un jour à Toulon
Sans uniforme et sans gallon
Sur le porte-avions Clemenceau
Nous étions trois jeunes militaires,
Pas trop amoureux de la guerre
Et nous voulions bien nous faire tondre
En échange d'un tour du monde
Sur un joli bateau en fer

Le premier de ces matelots
Etait breton jusqu'au mégot
Mais il était con comme un manche,
Comme un déjeuner du dimanche,
Comme un article du Figaro
'l'avait grandi au bord de l'eau
Et n'en avait jamais bu trop
A quinze ans pour une donzelle,
Il a déserté La Rochelle
Pour les remparts de St Malo
Rue de la soif on le vit beau
A écumer tous les tripots
Mais lorsque s'en venait l'aurore,
Rouler de bâbord à tribord
Et s'échouer dans le ruisseau
Voulu partir sur un bateau
Goûter un peu du Sirocco
En pensant avec raison
Que l'océan rendait moins con
Et qu' pour lui y' avait du boulot

Dieu qu'elle est belle l'histoire des trois matelots
Presqu' aussi belle que l' pont du Clemenceau

Le deuxième de ces matelots
Etait corse dans toute sa peau
Il était méchant comme la tourmente,
Vicieux comme une déferlante
Comme un article de Jean Co
'l'avait grandi au bord de l'eau,
Mais n'en buvait que dans l' Pernod
A quinze ans par un légionnaire,
S'est fait tailler une boutonnière
Près d' la citadelle d'Ajaccio
Est devenu un vrai salaud,
S'est fait tatouer les biscotos
Entre le prénom de sa mère,
Des loups, des serpents, des panthères
Et le Christ au milieu du dos
Voulu partir sur un bateau
Pour ne jamais vivre comme un veau
Et pour faire voyager sa haine
De cette putain de race humaine
Peuplée de rasés, de blaireaux

Dieu qu'elle est longue l'histoire des trois matelots
Presqu' aussi longue que l' pont du Clemenceau

Le dernier de ces matelots
C'était moi j'étais parigot
J'étais bon comme la romaine,
Rusé, malin comme une hyène
Musclé comme un flan aux pruneaux
J'avais grandi très loin de l'eau,
J'en buvais autant qu'un moineau
A quinze ans j'ai quitté Paname
Pour chasser d' mon coeur une femme
Qui voulait y faire son berceau
J'ai bourlingué comme un claudo
J'ai rencontré des écolos
Qui m'ont dit : "Va voir les baleines
Qui vivent dans les eaux lointaines
Tu verras que ce monde est beau"
Voulu partir sur un bateau
Pour voir la Terre d'un peu plus haut
Doubler l' Cap Horn dans les deux sens
Et voyager de Recouvrance
Jusqu'aux bordels de Macao

Dieu qu'elle est dure l'histoire des trois matelots
Presqu' aussi dure que l' pont du Clemenceau

Le premier de ces matelots
Qui était con comme un drapeau
Il a fini plein de gallons,
Plein de sardines sur son veston
Et plein de merde sous son calot

Le deuxième de ces matelots
Qui était méchant comme un corbeau
Il a fini dans une vitrine
Au Ministère de la Marine
Petit chef derrière un bureau

Le dernier de ces matelots
S'est fait virer de son bateau
Pour avoir offert son pompon
A une trop jolie Ninon
Contre un baiser sucré et chaud

Si votre enfant est un salaud,
Un vrai connard, une tête pleine d'eau
Faites en donc un militaire
Alors il fera carrière
Sur un navire, dans un bureau

Mais s'il est bon, mais s'il est beau,
Même s'il est un peu alcolo
Qu'il fasse son tour de la Terre
Tout seul sur un bateau en fer
Mais pas su' le pont du Clemenceau

Simple soldat, brave matelot,
Surtout ne m'en veuillez pas trop
Cette chanson je ne l'ai chantée
Que pour les planqués, les gradés
Les abonnés du Figaro

Le petit K.V.Q. 16/05/2005 @ 12:16:37
Pierre Perret
Paroles et Musique: Pierre Perret 1977

On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris
Elle croyait qu'on était égaux Lily
Au pays de Voltaire et d'Hugo Lily
Mais pour Debussy en revanche
Il faut deux noires pour une blanche
Ça fait un sacré distinguo
Elle aimait tant la liberté Lily
Elle rêvait de fraternité Lily
Un hôtelier rue Secrétan
Lui a précisé en arrivant
Qu'on ne recevait que des Blancs

Elle a déchargé des cageots Lily
Elle s'est tapé les sales boulots Lily
Elle crie pour vendre des choux-fleurs
Dans la rue ses frères de couleur
L'accompagnent au marteau-piqueur
Et quand on l'appelait Blanche-Neige Lily
Elle se laissait plus prendre au piège Lily
Elle trouvait ça très amusant
Même s'il fallait serrer les dents
Ils auraient été trop contents
Elle aima un beau blond frisé Lily
Qui était tout prêt à l'épouser Lily
Mais la belle-famille lui dit nous
Ne sommes pas racistes pour deux sous
Mais on veut pas de ça chez nous

Elle a essayé l'Amérique Lily
Ce grand pays démocratique Lily
Elle aurait pas cru sans le voir
Que la couleur du désespoir
Là-bas aussi ce fût le noir
Mais dans un meeting à Memphis Lily
Elle a vu Angela Davis Lily
Qui lui dit viens ma petite sœur
En s'unissant on a moins peur
Des loups qui guettent le trappeur
Et c'est pour conjurer sa peur Lily
Qu'elle lève aussi un poing rageur Lily
Au milieu de tous ces gugus
Qui foutent le feu aux autobus
Interdits aux gens de couleur

Mais dans ton combat quotidien Lily
Tu connaîtras un type bien Lily
Et l'enfant qui naîtra un jour
Aura la couleur de l'amour
Contre laquelle on ne peut rien
On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris.


Quelle sublime chanson ! Ca remue les tripes à chaque fois qu'on l'entend ! Immense bonhomme que ce Pierre Perret, un des derniers vrais poètes chanteurs.
Ces vers-là sont parmi les plus beaux vers, tous poètes confondus.

Magnifique !
Trop sous-estimé, trop cantonné au "Zizi" ou autres chansons fort rigolotes mais tout de même pas des chefs-d'oeuvre;


Salut !

Kicilou 16/05/2005 @ 14:20:05
C'est bien vrai ça petit K.V.D. ! C'est d'ailleur la chanson que j'ai choisie pour mon concours.

Début Précédente Page 30 de 194 Suivante Fin
 
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre

Vous devez être membre pour poster des messages Devenir membre ou S'identifier