1er salon de la BD de Chalon-sur-Saône, il y sera : Jenfèvre

Lors du 1er festival de la Bd de Chalon-sur-Saône, de nombreux auteurs seront là dont certains connaissent bien la ville et les bords de Saône. C’est le cas de Jenfèvre qui, entre autres, était déjà venu à la 4ème édition de Festi’DBulles de Saint Rémy.

Il faut dire que Henri Jenfèvre est né à Montbéliard et qu’il vit encore dans notre belle région.

La découverte, très jeune, des héros classiques de la bande dessinée, dont Astérix, Tintin et Gaston Lagaffe, l’a poussé à se lancer dans le dessin et à faire partager son humour au public au travers de séries telles que « Les Gendarmes », « Joe Bar’s Team » ou encore « Les Footmaniacs ». Son histoire avec Olivier Sulpice date de longtemps car il semblerait qu’ils aient fait leur service militaire ensemble dans la gendarmerie… Certaines choses ne s’inventent pas !

Le dessinateur Jenfèvre est un grand touche-à-tout qui n’hésite pas à faire quelques dessins pour la publicité entre deux albums de bande dessinée. Il fait aussi de l’illustration et parfois donne même un coup de main à des scénaristes.

Ce sera donc un plaisir de le voir à Chalon-sur-Saône car c’est réellement un grand de la bande dessinée qui installera son radar… euh, non, qui sortira ses crayons pour vous recevoir avec le sourire !

La photo date de janvier 2016 lors de son passage à Saint-Rémy…

1er salon de la BD de Chalon-sur-Saône, il y sera : Jean-Louis Thouard

Oui, Jean-Louis Thouard, auteur de bandes dessinées et illustrateur, qui s’est installé il y a quelques années à Dijon, connu pour son travail d’adaptation d’Edgar Poe en compagnie de Roger Seiter, viendra au 1er salon de la BD de Chalon-sur-Saône et ce sera un véritable plaisir que de le revoir car il était venu, entre autres, lors de la fameuse Escapade en Bulle de Rully en 2010…

Mais, revenons-en à Poe…

« Il y a quelques années, je me liai intimement avec un M. William Legrand. Il était d’une ancienne famille protestante, et jadis il avait été riche ; mais une série de malheurs l’avait réduit à la misère. Pour éviter l’humiliation de ses désastres, il quitta la Nouvelle-Orléans, la ville de ses aïeux, et établit sa demeure dans l’ile de Sullivan, près de Charleston, dans la Caroline du Sud. »

Oui, se lancer dans une adaptation d’Edgar Poe en bande dessinée est une opération délicate. Ce n’est pas si simple de choisir où l’on pratiquera l’ellipse – forme indispensable pour une telle aventure – et ce qui pourra être développé en image… Il fallait donc pour cette aventure un scénariste doté de talent et d’expérience, ce fut donc Roger Seiter qui s’y colla. Il est, entre autres, le créateur de Fog avec Cyril Bonin, de Dies Irae et Dark avec Max et de HMS avec Johannes Roussel… sans oublier Wild River et Mysteries avec Vincent Wagner… Une grande maitrise donc du scénario au service de Poe qui écrit toujours avec beaucoup d’images dans ses histoires… Le premier album de ce travail date de 2008 (Le Scarabée d’Or).

Pour faire passer des mots en graphisme, pour construire une narration graphique efficace et esthétique, le choix du dessinateur se posait. Il ne fallait pas un artiste littéral qui n’aurait fait que de l’illustration, l’élu devait savoir participer à la narration avec un dessin qui aurait porté, lui aussi, une part de mystère. Les histoires d’Edgar Poe sont des récits courts qui se situent entre enquêtes policières, fables noires et parenthèses fantastiques… Tout devait se retrouver dans les albums, car il s’agit bien d’une trilogie et non d’une seule adaptation…

« Le Scarabée d’or » est très certainement l’une des histoires de Poe les plus connues et célèbres. Comme « La lettre volée », « Le puits et le pendule » ou « Le portrait ovale ». A titre personnel, j’avais déjà lu des adaptations en bande dessinée de « Double assassinat dans la rue Morgue » ou « Le chat noir » mais il manquait le petit plus, le petit grain de folie ou de délire qui aurait permis de plonger directement dans Poe que je considère comme un des grands de la littérature… Cette fois, je crois que nous avons trouvé le duo qui va permettre à toute une génération de lecteurs de comprendre pourquoi Poe est un grand, pourquoi Baudelaire a voulu le traduire en français, pourquoi cet Américain est installé dans nos livres de littérature, en France, aux côtés des plus grands du dix-neuvième siècle…

Vous pourriez penser que je suis en train de perdre la raison, que j’exagère, que ce n’est que de la bédé, que du fantastique réchauffé avec un peu de couleurs… Alors, ouvrez cet album, je parle de l’intégrale des trois nouvelles puisqu’il existe maintenant sous cette forme, prenez le chemin de la Nouvelle Orléans, puis, plus risqué, celui des bayous…

Le dessin sombre et fascinant de Jean-Louis Thouard va vous conduire à une chasse au trésor prenante, délirante et angoissante…Même si vous connaissez déjà la nouvelle, vous allez la redécouvrir avec un nouveau regard, une nouvelle profondeur, des sentiments mitigés et des émotions fortes… Bref, la vie ne sera plus la même après la lecture du « Scarabée d’or » !

D’ailleurs, depuis, j’ai acquis un vaisseau et je navigue sur l’océan des songes…

Heureusement, dès que cette nouvelle est terminée, vous en avez deux autres à découvrir toujours aussi bonnes, belles et diaboliquement efficaces : Usher (2009) et La mort rouge (2010)…

Mais pour certains, Jean-Louis Thouard restera celui qui a magnifiquement illustré les couvertures des romans de Pierre Botero, et ce n’est pas étonnant quand on connait le nombre de lecteurs de ces cycles romanesques interrompus trop tôt par une mort accidentelle…

Enfin n’oublions pas quelques ouvrages directement liés à l’histoire de la Bourgogne… La Bourgogne quelle histoire, Ducs de Bourgogne et même une sorte de biopic commandé par Dijon Métropole sur le chanoine Kir !

Donc, de très bonnes raisons de venir rencontrer ce dessinateur de grande qualité lors du 1er salon de la BD de Chalon-sur-Saône, les 23 et 24 novembre 2019 !

1er salon de la BD de Chalon-sur-Saône, il y sera : Chetville

Dans quelques jours, ce sera le 1er salon de la BD de Chalon-sur-Saône, occasion de découvrir certains auteurs de bandes dessinées… Attention, la bédé n’est pas simplement une sous-littérature pour enfants qui ne sauraient pas lire, c’est une forme narrative très variée, très riche et pleine de surprise !

Depuis quelques années, la bande dessinée explore, entre autres, le patrimoine gustatif, la gastronomie, l’œnologie et même le chocolat. Elle le fait sous différentes formes qui vont du documentaire au polar en passant par le témoignage, la saga familiale ou même les ouvrages plus scientifiques et techniques… Avec Chetville, dessinateur, nous allons rester dans le domaine policier…

Là, ce c’est un duo d’auteurs français qui a écrit le scénario de cette série, Le maitre chocolatier. Il s’agit de Gourdon et Corbeyran. Le premier tome, La boutique, est sorti aux éditions Le Lombard en 2019.

Certains peuvent se lasser de voir Eric Corbeyran encore aux commandes d’une série qui se positionne dans la lignée de celles sur les vins, le café, le cognac, la gastronomie… On peut avoir le sentiment de toujours lire la même chose et de voir un scénariste se contenter avec l’assentiment des éditeurs profiter d’un filon sur l’art de vivre…

Si ce sentiment peut être partagé, si on peut le ressentir lors de certaines lectures, on peut aussi fonctionner différemment. D’une part, un grand nombre de gourmands restent très attachés aux arts de la table et donc sensibles aux thèmes abordés par Eric Corbeyran, d’autre part ceux qui appartiennent au bon public qui aime les histoires, surtout quand elles ont un fond policier, vont s’y retrouver sans peine. Aussi, face à cette avalanche de parutions thématiques, il faut lire l’histoire qui est bonne et suivre l’auteur dans l’intrigue et à table !

Et c’est bien pour cela qu’il faut lire cet album qui commence une série qui devrait être de qualité. En effet, le thème est d’abord alléchant, le chocolat ! C’est un produit que l’on aime beaucoup d’autant que l’on prend le parti de nous expliquer un certain nombre d’éléments qui nous font passer de la cabosse, fruit du cacaoyer, au délicieux chocolat que l’on va déguster au calme chez soi… La façon de nous accompagner dans cet univers est pédagogique mais pas fastidieuse, un peu comme dans la série « Châteaux Bordeaux » de Corbeyran et Espé. Pour le scénario, Eric Corbeyran est accompagné de Bénédicte Gourdon qui apporte dans cette histoire son expertise de la vie des malentendants, public avec qui elle travaille en tant que psychologue à Bordeaux.

Le tout fonctionne d’autant mieux que les scénaristes ont choisi une histoire un brin policière – voire plus, allez savoir – qui démarre fort bien. Les personnages sont très touchants et très vite : le jeune chocolatier, la meilleure amie, le commercial un peu dingue, l’apprentie malentendante… Tout est en place pour créer une nouvelle boutique si ce n’est qu’aucune de ces gentilles personnes vivant à Bruxelles n’a le moindre euro d’avance… Alors, comment trouver de l’argent pour rendre crédible leur projet ? Et là les problèmes vont arriver…

Chetville nous offre un dessin et une narration graphique de qualité avec une base classique mais pas étouffante. Un scénario technique mais pas réservé aux experts et, enfin, une touche humaniste indiscutable mais pas du tout moraliste… On en redemande donc sans problème et on attend la suite avec impatience. La série est annoncée en trois volumes !

La présence de Chetville à Chalon-sur-Saône sera une occasion de découvrir cette très bonne série sur le chocolat et de voir d’autres de ses ouvrages comme ses albums de la série Sam Lawry, Sienna (Grand Angle) et ses deux albums dans la série Crimes gourmands (Delcourt)…

De plus, offrir un album sur le chocolat pour Noël me semble une idée très intéressante !

1er salon de la BD de Chalon-sur-Saône, une nouvelle règle du jeu !

Souvent, dans le salons et festivals BD, il est très difficile pour le grand public d’arriver à obtenir certaines dédicaces. Les collectionneurs, les chasseurs de dédicaces squattent les places, s’organisent entre eux et mobilisent toute leur famille pour obtenir le Graal… La dédicace improbable sur une édition originale ou un livre épuisé depuis fort longtemps…

Il est très difficile de lutter contre ce mécanisme et je n’ai pas l’intention de critiquer les collectionneurs dont certains sont de grands lecteurs de bandes dessinées… Mais, pour permettre une meilleure accessibilité aux auteurs, à Chalon-sur-Saône, à l’occasion du 1er salon de la BD, les visiteurs ne pourront faire entrer dans le salon pour les dédicaces que deux albums de leur collection personnelle… Les autres bandes dessinées devront être achetées sur place…

Ce sera donc la règle du jeu pour ce week-end et on verra bien si cela améliore ou pas la situation !

Troisième jour de festival, Quai des bulles 2019, Saint-Malo

Le troisième jour du festival Quai des bulles commença par une excellente chose, soit une heure de plus de sommeil ! Oui, cela parait anodin mais, en fait, ce fut merveilleux ! En effet, avoir des rendez-vous le dimanche matin n’est pas toujours agréable pour le journaliste. Pas parce que cela l’empêcherait de faire la grasse matinée mais plutôt parce que les auteurs qui ont fait la fête avec leurs amis arrivent toujours en retard… dans le meilleur des cas ! Cette fois-ci, en fait, les trois premiers rendez-vous furent en avance et la matinée se déroula parfaitement !

Le premier de la liste dominicale, celui qui devait se lever le plus tôt, était Olivier Boiscommun. Cela faisait très longtemps que je n’avais pas interviewé Olivier. La dernière fois, ce devait être pour l’album Le livre de Sam, en 2002 ou 2003… Depuis, nous ne nous étions plus croisés et il a fallu la sortie du premier tome de Danthrakon, chez un nouvel éditeur, Drakoo, pour que nos chemins se croisent à nouveau…

Ce nouvel éditeur est aussi une forme de label d’Olivier Sulpice (Bamboo) qui depuis quelques temps se bat pour améliorer le statut des auteurs. Il est encore trop tôt pour être sûr que ce soit efficace mais il semble faire des efforts et c’est tant mieux pour la profession… Drakoo est porté par un certain Christophe Arleston, ce qui n’est pas rien et c’est aussi le scénariste d’Olivier Boiscommun sur ce projet…

Quand l’attachée de presse de Grand Angle m’a parlé d’une bédé en me disant « Il s’agit d’un western, mais pas que… Il y a aussi un enfant un peu retardé, des cowboys entrain de perdre leur métier et d’une institutrice… », j’ai dit oui tout de suite ! Je veux lire, je veux rencontrer les auteurs…

La lecture de l’album Jusqu’au dernier a été très agréable, le dessin est très soigné, la narration graphique fluide, l’histoire très solide… et Jérôme Félix (scénariste) et Paul Gastine (dessinateur) furent des invités plaisants… J’ai quand même oublié que Paul Gastine est arrivé un peu en retard car il avait passé la soirée avec des amis… mais Jérôme Félix nous a fait patienter en douceur… Tout en douceur avec cet album pourtant dramatique et sanglant (c’est quand même la dure loi de l’Ouest !).

L’entretien suivant nous poussa paisiblement, si on peut se permettre cette expression alors que l’ouvrage comporte plusieurs crimes de sang, vers le dix-neuvième siècle et sa collection importante d’Expositions universelles. Avec le second volume de la série, La fille de l’exposition universelle, nous sommes en 1867 sous Napoléon III. Julie Petit-Clou, voyante de service et dotée d’un don réel, a 24 ans, est désirable et fiancée ! Mais le scénariste, Jack Manini, qui est devant nous ne lui offre pas le repos car chaque album est aussi – surtout – une affaire criminelle… Heureusement, le dessin d’Etienne Willem atténue souvent la dureté de l’histoire…

Jack Manini nous parle avec enthousiasme de cette série qui n’hésite à faire vieillir son héroïne. Elle a une douzaine d’années dans le premier volume et elle en aura plus de 90 quand on arrivera au dernier, la grande Exposition universelle de 1937… Le principe était simple, inventer un personnage qui puisse avoir connu toutes les Expositions universelles s’étant déroulées à Paris…

Le temps passait vite et le festival de Quai des bulles n’allait bientôt n’être qu’un souvenir… La mer continuait son ballet incessant – ici la mer bouge tout le temps – et il restait encore deux interviews à réaliser dont une le matin et une l’après-midi…

C’est donc avec Guillaume Sorel que je me préparais au repas. Il faut dire que là j’étais en bonne compagnie car Guillaume aime manger et faire à manger… D’ailleurs, chaque fois que le scénario le permet, il est toujours heureux de glisser une scène de banquet, de repas, de fête autour de nombreuses victuailles…

Rencontrer Guillaume Sorel c’est avant tout discuter avec un artiste, une personne qui tente de se mettre dans un coin isolé, loin des modes et des cris du monde, loin des commandes commerciales et des séries qui n’en finissent pas… Cette fois, en compagnie de son ami Thomas Day, il s’attaque à du lourd, Macbeth… Bien sûr, il s’agit de revisiter la pièce de Shakespeare, de redonner vie au XI° siècle écossais et, surtout, de parler avec le lecteur du XXI° siècle… Cela peut sembler quasiment impossible à tenir et, pourtant, les auteurs y arrivent et j’ai trouvé cet album particulièrement réussi… Il y en aura un deuxième pour clore l’histoire et j’avoue l’attendre avec impatience !

Pour donner juste quelques éléments graphiques, puisque c’est avec le dessinateur que j’ai rendez-vous, disons que cet album est basé sur la lumière, Guillaume Sorel m’avouant qu’il se considère comme sculpteur de lumière plus que simple dessinateur… En effet, les scènes se déroulent de nuit pour beaucoup d’entre elles ou en plein jour. A chaque fois, indiscutablement, la lumière participe à la narration, les couleurs de l’artiste, aussi, bien sûr !

Enfin, pour être complet, précisons que le personnage principal de cette adaptation pourrait bien être une certaine… Lady Macbeth… Allez savoir !

Et il y eut, alors, la pause repas de cette dernière journée à Saint-Malo ! Si je me permets de donner quelques éléments sur ce moment plutôt personnel, c’est que j’ai eu le plaisir de déjeuner en compagnie d’une de mes anciennes étudiantes ! C’est toujours un réel plaisir de rencontrer ceux avec qui on a travaillé, à qui on a tenté de transmettre quelques compétences, savoirs, valeurs… Ce fut donc un beau moment de partage amical et ce type de rencontre est aussi important que les interviews. Cela donne du sens à nos vies…

Requinqué et en pleine forme, il ne restait plus qu’à mener la dernière rencontre autour de l’histoire de France en compagnie de Thierry Laudrain… Alors, là, comment vous dire… En fait, ce fut assez compliqué car Thierry Laudrain n’est pas très expansif devant le micro… C’est même pire que cela… Alors, j’ai un peu galéré, rebondi, posé mille et une questions, tenté d’aborder tous les aspects de son travail pour extirper quelques petites informations… J’étais très déçu car j’attendais plus de cette rencontre mais là ou je suis resté sans parole c’est quand il m’a dit : ça s’est mieux passé que d’habitude…

C’est comme cela, il y a des auteurs que le micro paralyse et j’en ai rencontré un durant ce festival Quai des bulles 2019, un sur vingt-quatre… Finalement, ce n’est pas si mal que cela !

Il fallut alors quitter le festival, remercier les nombreux bénévoles qui le rendent possible, attrayant et agréable… Puis prendre la route pour la Bourgogne ce qui ne fut pas mince affaire car il a plu durant la moitié du voyage !

En route pour le festival suivant qui aura lieu… à Chalon-sur-Saône !

Deuxième jour à Saint-Malo, Quai des bulles 2019

Dans un festival comme Quai des bulles, trois jours d’interviews d’auteurs, ce qu’il faut, c’est tenir le choc dans la durée. Donc, après une nuit courte mais profonde, direction Saint-Malo pour 12 rencontres étalées entre 9h30 et 18h30… En fait, je vais rester enfermé dans la salle de presse du début à la fin avec seulement deux petites sorties pour les expositions (même étage, salles voisines)… Même le repas de midi sera restreint et limité à un casse croute pris sur place avec du café… Oui, il faut rester éveillé quand même !

Tout va commencer par l’interview de Serge Ernst. En fait, c’est un auteur de bédés belge que l’on connait bien pour sa série Les Zappeurs (1994-2011) et Boule à zéro (depuis 2011). Je ne l’avais jamais rencontré… une première !

Sa série Boule à zéro qui traite de l’enfant malade dans le milieu hospitalier est remarquable et son action pour que la bédé soit accessible à tous les enfants malades mérite toute notre attention… Un moment paisible, dans le calme de la salle de presse pas encore envahie par tous les acteurs du festival…

Puis, nous resterons dans l’ambiance jeunesse en recevant Loïc Jouannigot, le dessinateur historique et grandement apprécié des enfants de la série illustrée Les Passiflore ! Oui, cette série revient avec une nouvelle scénariste, Béatrice Marthouret, et à cette occasion Loïc Jouannigot reprend les dessins de certains albums précédents. Cette fois-ci, en un seul livre, on a donc une nouvelle histoire et deux reprises… Beaucoup de bonheur pour les jeunes lecteurs et leurs parents et grands-parents !

Le troisième invité du jour va provoquer, sans s’en rendre compte, un moment d’émotion forte. En effet, Gilles Rochier arrive avec son Solo, petit livre qui peut sembler anodin à certains mais qui provoque la réflexion, qui secoue, qui réveille les consciences… Le propos est simple : au lendemain des attentats de novembre 2015, Gilles Rochier achète une trompette alors qu’il ne sait pas en jouer et ne s’exprime plus que par des pouêt-pouêts… Cette histoire autobiographique d’un homme bouleversé par la situation est touchante car elle nous plonge dans la grande méditation : comment rester humain dans de telles situations ? Heureusement, l’auteur suivant est en retard à cause de la SNCF et cela permet à la tension de retomber un peu…

Stéphane Heurteau, dessinateur de Phare Ouest, arrive alors pour une histoire plus légère basée sur la relation entre un garçon et son grand-père, sur l’attachement à la Bretagne et, aussi, avouons-le, le mythe familial… Oui, c’est tellement mignon d’embellir les choses avec le recul… Une bédé très sympathique qui pourrait bien avoir une forme de suite avec un épisode en Normandie…

La matinée se termine avec la douceur agréable, humaine et artistique d’une autrice que j’aime beaucoup et suit depuis longtemps… Edith ! J’ai du la rencontrer pour la première fois avec le premier album de Basile et Victoria, et c’était donc au tout début des années 1990… Là, elle vient avec Mimosa, un album atypique construit autour des mots d’enfant recueillis et scénarisés par Catmalou (avoir une fille peut inspirer) puis dessinés par Edith sous forme de strips de quatre cases… Le résultat est très bon, plein d’humanité, drôle, doux, poétique et réaliste… A offrir aux jeunes parents… car salutaire !

L’après-midi commence par de la fantaisie pure, de la fiction forte et une série que j’aime beaucoup depuis le départ. Sébastien Grenier, dessinateur de La cathédrale des abymes, vient parler de sa série scénarisée par Jean-Luc Istin dont le troisième tome vient juste de sortir pour le festival… C’est une petite virgule très personnelle car j’aime cette ambiance de Moyen-âge quelque peu déformé qui, en fait, nous parle de notre monde d’aujourd’hui… Il est question de Nord-Sud, de riches-pauvres, de religions, de violence, de justice… Bref, on s’y croirait !

Le candidat suivant est François Bégaudeau accompagné pour l’occasion de Cécile Guillard. Ils viennent avec Une vie de moche sous le bras, leur bande dessinée qui vient de sortir… Je ne connaissais pas François Bégaudeau et c’est pourtant une forte personnalité qui a déjà touché à beaucoup de domaines : roman, essai, théâtre, bédé, documentaire… Bref, un magnifique touche-à-tout qui parle avec passion de son nouveau bébé… Un bande dessinée qui explore la question délicate de la laideur et de ses conséquences sur nos vies, enfin surtout sur la vie des moches, que cette laideur soit réelle (mais qu’est-ce qu’être moche ?) ou ressentie… Dans tous les cas c’est terrible ! Et pour dessiner la vie de Guylaine, Cécile une très jeune dessinatrice qui sort tout juste de formation… Une très belle rencontre pour un excellent roman graphique !

Puis, l’enchainement sera majestueux avec cinq grands auteurs de bandes dessinées… chacun mériterait beaucoup plus que simplement quelques lignes, donc je reviendrai, bien sûr, vous parler de chacun et de leurs bandes dessinées, cela va sans dire !

Il y eut d’abord Riff Reb’s majestueux adaptateur du Vagabond des étoiles de Jack London en bédé (le tome 1 vient juste de sortir) mais aussi dessinateur mis en valeur à Saint-Malo avec une très belle exposition qui a été appréciée des festivaliers…

Puis c’est au tour de Bézian de venir parler de son Karoo, un album atypique adapté d’un roman lui aussi particulier. Bézian est pressé car les rendez-vous s’enchainent mais il prend le temps de répondre à toutes les questions et demeure pour moi un des grands de la bédé contemporaine… Karoo est un magnifique ouvrage et j’ai maintenant envie de découvrir, en plus, le roman éponyme de Steve Tesich… Bon, je l’avoue, j’ai commandé le livre…

Puis ce fut Jérémie Moreau qui est venu parler de son nouveau roman graphique, Penss et les plis du monde. Impossible de résumer l’ouvrage et l’entretien en quelques lignes mais Jérémie laisse une pensée arriver jusqu’à nous : « Je suis bien conscient que l’on ne peut pas avoir le prix du meilleur album d’Angoulême à chaque fois ! » Pourtant, avouons qu’il s’agit bien encore d’un grand livre, d’une histoire forte, humaine et largement philosophique (certains diront même métaphysique)… Mais, quand même, pas à chaque fois !

Ensuite, c’est Tronchet qui vient nous parler de son fils car Robinson, père et fils, est une histoire tellement autobiographique que l’entretien va surtout toucher à la relation père-fils… C’est fort et très chaleureux… Même si on comprend vite que le fils de Tronchet n’a peut-être pas apprécié tant que cela se retrouver au premier plan de cette histoire (d’abord un roman puis une bédé)…

Et pour clore cette très belle deuxième journée de festival, c’est FabCaro qui vient s’installer dans le fauteuil du studio radio en salle de presse… Il y a tellement d’ouvrages qui sortent en ce moment sous son nom que l’on oublie très vite s’il est là pour Open Bar, Formica, Zéropédia ou Moins qu’hier (plus que demain)… Le moment est sympathique, l’auteur est heureux d’être là même s’il ne comprend pas toujours pourquoi autant d’engouement depuis Zaï Zaï Zaï Zaï… Une dizaine d’années dans l’anonymat ou presque, une mise en lumière soudaine et forte, cinq ans où tout le monde veut l’avoir sur son catalogue et un auteur qui se dit que tout cela peut se terminer d’un seul coup… Beaucoup de lucidité, d’humanité, d’humour et un auteur très sympathique !

Voilà, une deuxième journée très agréable à vivre, de magnifiques rencontres et une météo très variable car c’est sous une grosse pluie que nous regagnons notre voiture avant de prendre la direction de Saint-Jacut de la mer où nous logeons…

Encore une journée de festival à vivre avant de prendre la route pour rentrer en Bourgogne !

Premier jour à Saint-Malo… Quai des bulles 2019

Le festival Quai des bulles fut un beau moment qui restera gravé dans ma mémoire de festivalier et de journaliste. Il est très difficile de résumer en quelques lignes trois jours de rencontres, 24 interviews, deux visites d’exposition et une rencontre avec une ancienne étudiante… Oui, durant trois jours on vit en accéléré et cela a un côté exaltant même si après on fait un peu du surplace…

Il faudra donc du temps pour digérer cela, revenir sur un certain nombre de lectures, d’auteurs rencontrés, sur des découvertes, des coups de cœur…

Dès aujourd’hui, disons que certaines rencontres furent de très haute volée, que durant une vingtaine de minutes on finissait par tout oublier, les problèmes du monde, les soucis personnels, les rencontres à venir, les difficultés de la SNCF, la météo capricieuse… Si je voulais lister ces temps forts, bien sûr, je prendrais le risque de me fâcher avec ceux que je ne citerais pas, avec ceux que j’oublierais, avec ceux que j’ai oublié de demander en interview…

Commençons donc pas dire que quand il y a 600 auteurs présents, que l’on est seul à réaliser les interviews (cette année pas d’étudiants à Saint-Malo), il est bien difficile de vouloir tous les rencontrer… J’en avais donc choisi 25, en lien avec les maisons d’éditions et un seul a manqué à l’arrivée pour cause de grève de train… Plutôt, un bon rendement… Les autres, ce sera donc pour Angoulême et là je serai en plus accompagné de quatre étudiants…

L’affiche signée Marion Montaigne donnait le tempo de cette édition qui serait folle tout simplement. Attention, Marion n’est pas folle, l’affiche, elle, est pleine de petites folies, de petites choses à découvrir dans tous les recoins du dessin comme vous pouvez découvrir mille et un petits détails dans les illustrations de Marion Montaigne. D’ailleurs, le tome 5 de « Tu mourras moins bête » vient de sortir et commence en fanfare sur une réflexion sur l’immortalité… Oui, cela fait un peu philosophique pour ouvrir le débat mais l’ouvrage est surtout scientifique, évidemment !

J’ai commencé mon voyage médiatique par une rencontre fantastique avec Nicolas Demare et ses nains du Bouclier avant de discuter fantôme avec Lionel Richerand et son esprit de Lewis. Ensuite, ce fut comme une bulle poétique directement venue des Mille et une nuits ou de plus loin, avec un Boiseleur délicat, des oiseaux chanteurs et une dessinatrice tout en douceur… Gaëlle Hersent s’est posée dans notre studio improvisé, un merveilleux oiseau sur l’épaule et ce fut comme une petite tranche de magie… face à la Manche !

Puis, pour rester dans un univers étonnant, un druide dessinateur s’est installé et nous a transportés dans les 5 Terres en compagnie de lions étranges… Mais, le ton était au drame car le roi se mourrait dans de grandes souffrances… pas l’ami Jérôme Lereculey, heureusement !

Puis, il nous fallut revenir aux tristes réalités bretonnes avec une invasion d’algues vertes en salle de presse et une journaliste qui, heureusement, malgré trois ans d’enquête, arrivait à garder le sourire. La précision de ses réponses permit de mieux comprendre l’ampleur du drame écologique et du scandale politique. Inès Léraud a fait un grand travail, son album a du succès et c’est entièrement mérité… Reste à savoir si la Bretagne arrivera un jour à tourner cette page et à prendre les mesures pour que les plages redeviennent belles et agréables, l’agriculture à dimension humaine et raisonnable, notre alimentation de qualité… Bon, il ne faut pas rêver, comme nous l’a bien dit Pierre Van Hove mais gardons espoir quand même !

Après ce reportage réaliste sur les algues vertes, il était bon de prendre le chemin de l’Italie pour une fiction pure, douce et délicate, une tranche de vie, une nuit chaude sur la Péninsule… C’est avec Alfred que nous voyageâmes et c’est avec Senso, son nouvel album, que nous avons découvert des personnages hauts en couleurs…

Enfin, pour clore la première journée, avant de déguster des huîtres, des crevettes, des moules, de la lotte… c’est Laurent Paturaud qui est venu évoquer la figure énigmatique de Mata Hari… Durant quelques minutes, on la regardait danser en Javanaise puis affronter le peloton d’exécution… Oui, la première journée de festival terminait dans le sang (probablement d’une innocente) mais au moins tout cela donnait de l’émotion !

Durant toutes ces rencontres, nous étions face à la Manche et le mouvement des marées accompagnait nos échanges, notre réflexion et nos pensées… Oui, cela aurait pu être pire même s’il s’agissait bien de travail quand même…

Réflexion sur la bande dessinée…

Lorsque l’on revient d’un festival comme celui de Saint-Malo, Quai des bulles, on ne peut que s’interroger sur le succès des auteurs, des albums, des genres… Il y a là un mélange entre mode, qualité, marketing, culture populaire… S’interroger ne signifie pas répondre à la question diabolique « Qu’est-ce qui va se vendre demain ? » car comme me disait un auteur « Tous les éditeurs cherchent la réponse et si l’un avait trouvé la réponse cela se saurait ! »…

Si j’ouvre cette réflexion c’est qu’il y a quelques bonnes raisons de s’interroger. Tout d’abord, une production pléthorique qui fait trembler les critiques qui ne pourront jamais tout lire, qui inquiète les libraires qui ne peuvent pas tout avoir en stock, qui pousse les éditeurs à toujours vouloir en faire plus avant leur concurrents, qui déstabilise les lecteurs qui ne savent plus ou donner de la tête et dont le porte-monnaie ne peut pas suffire à acquérir « l’essentiel »…

Côté des auteurs, chacun, globalement et sans entrer dans les détails, il est plus difficile de se faire connaitre, de vendre, de gagner sa vie ! Car, ne l’oublions jamais, un dessinateur de bande dessinée met grosso modo un an pour faire un album… Un an c’est long, très long, et s’il calcule ses revenus par mois, le dessinateur devient un ouvrier qualifié (parfois même hautement qualifié) au statut précaire et au salaire inférieur au salaire minimum…

Alors, quand le succès arrive, parfois après de longues années de galère, la question se pose : Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Combien de temps cela va-t-il durer ? Les autres auteurs, eux, se demandent sans aucune jalousie ni agressivité : Pourquoi lui ? Qu’est-ce que son album a de plus que le mien ? A quand mon tour ?

Alors, bien sûr, quand on reçoit près de 25 auteurs durant trois jours, ces discussions reviennent avec beaucoup de persistance et on entend des points de vue différents, complémentaires, parfois même des cris de révolte contre un système…

Comme me disait un auteur avec cynisme, l’argent et l’art ont toujours vécu ensemble et il faut faire avec c’est-à-dire trouver le moyen de survivre ! Et ce n’est pas si simple !

Lors d’un festival BD, il y a plus d’un an, un auteur un peu fatigué me confiait qu’il songeait sérieusement à arrêter car il ne pouvait plus vivre avec ses revenus de la BD… Oui, je dis « fatigué » mais il faut savoir qu’il y a déjà des cas de burn out dans le monde de la bande dessinée…

Dans le même temps, certains auteurs se sont lancés dans des reprises de personnages et séries et on voit actuellement des « nouveaux » Astérix, Schtroumpf, Boule et Bill, Alix, Spirou, Corto Maltese… et bientôt Blake et Mortimer…  Souvent, là, les tirages sont assez honorables (grâce à un marketing poussé) et les auteurs concernés voient leurs revenus augmenter… Mais est-ce au détriment des créations ? Ces reprises sont-elles toujours de qualité ?

D’accord, je ne fais que poser les questions sans apporter de solution. C’est un fait. Mais, je voulais quand même vous dire que ces questionnements sont bien présents dans ce type de salon, que les « grands » éditeurs s’interrogent, que les « petits » éditeurs sont eux aussi très présents que certaines de leurs productions fonctionnent très bien et trouvent leur public… Certains éditeurs, on peut penser à Olivier Sulpice et Daniel Maghen, cherchent de véritables solutions pérennes pour mieux rémunérer leurs auteurs et donc leur donner un statut moins fragile… Bref, les choses bougent même si on est encore très loin d’avoir trouvé toutes les solutions humaines et financières pour que la bande dessinée aille mieux demain qu’aujourd’hui !

Je reviendrai sur le sujet en évoquant de façon plus complète certaines rencontres avec des auteurs mais posez-vous, vous aussi les questions et n’oubliez jamais que sans respecter les auteurs on les fait disparaitre et que sans auteur, plus de livre, sans livre plus de culture, sans culture plus de liberté… La mort quoi…

Bonne lecture à tous !

Vente exceptionnelle d’originaux de BD…

Généralement, je vous parle plus du contenu des bandes dessinées que du prix de vente des planches originales des artistes BD lors des grandes ventes aux enchères en France ou à Londres… On sait que parfois des records hallucinants sont atteints mais ces phénomènes sont assez éloignés de la réalité de la création BD. Je vais continuer à travailler dans ce sens même si, aujourd’hui, je vais quand même vous parler, un peu,  de la grande vente aux enchères BD qu’organise Daniel Maghem. Certes, il s’agit bien d’une vente exceptionnelle mais qui mérite notre attention et pas seulement par l’aspect quantitatif, c’est-à-dire 226 œuvres exceptionnelles qui sont exposées dans la galerie de Daniel Maghem jusqu’au vendredi 11 octobre à 13h… Oui, je sais, c’est un peu court pour aller à Paris… Mais ce n’est pas l’aspect le plus important !

Daniel Maghem est un galeriste parisien, installé maintenant rue du Louvres dans le 1er arrondissement, qui depuis quelques années s’intéresse tout particulièrement à la bande dessinée. Sa passion – difficile d’utiliser un autre mot – l’a progressivement poussé à devenir un éditeur. Certes, éditeur, mais pas tout à fait comme les autres… Je m’explique !

Tout d’abord, pour lui, un album de bande dessinée n’est pas un objet banal. S’il est prêt à éditer un ouvrage c’est qu’il adhère au projet, qu’il envie de le défendre, qu’il est fier de cette aventure… Du coup, pour chaque album publié, il s’investit à fond du début à la fin, il soigne la forme comme le contenu, et, en final, il obtient une magnifique bande dessinée, un objet de qualité qui fait autant sa fierté que celle de ses auteurs… Alors, bien sûr, il ne produit pas autant que certains gros noms de la BD mais il n’a pas pour objectif de les manger, les remplacer ou les concurrencer sur n’importe quel segment du marché… Il veut poursuivre son chemin qualitatif et obtenir la confiance de certains auteurs qui viennent chez lui pour un projet qui leur tient à cœur et qui devient son projet aussi…

Une BD c’est un coup de cœur, une rencontre, du travail acharné et une publication à défendre par toute l’équipe, de l’éditeur à l’attaché de presse en passant par l’auteur et les autres collaborateurs…

Donc, Daniel Maghem tente d’établir avec « ses auteurs » – attention, ils ne lui appartiennent pas et il les respecte beaucoup – une relation de confiance. Cela passe par le respect de leur travail et donc sa valorisation de façon saine et équitable. Or, on le sait bien, ce n’est pas simple… Comme il ne peut pas les rémunérer de façon à leur permettre de vivre décemment de leur seul art, il est toujours à la recherche d’une meilleure solution…

Pour cela, en dehors de tenter de limiter ses dépenses et frais généraux, par exemple en limitant son équipe – de qualité et très motivée – il développe un système d’accompagnement de ses auteurs : 1 livre, 1 exposition, des ventes d’originaux, une défense de l’ouvrage efficace et opiniâtre…

D’ailleurs, mardi soir à Paris dans sa galerie, il fallait voir les nombreux auteurs présents. Il y avait ses auteurs édités mais d’autres qui le seront peut-être bientôt et ceux qui voyaient leurs œuvres mises en vente lors de cette vente exceptionnelle aux enchères… Il faut vivre de son art et pour cela il faut aussi qu’il y ait un marché aux originaux, un marché solide et bien agencé avec un organisateur honnête et qui aime les auteurs…

Mardi – et jusqu’à vendredi 13h – ces originaux étaient tous accrochés aux murs et on avait le sentiment d’assister à l’ouverture d’un musée spécial de la BD. Certes, un musée éphémère mais représentatif de la diversité de la production du neuvième art. Il y avait une vedette centrale, André Juillard, de nombreux autres auteurs et même quelques dessins de grands maitres aujourd’hui disparus comme Jacques Martin, Hergé, Morris, Hugo Pratt, Franquin… Dans la foule des auteurs présents, on voyait Franck Bonnet, Hubert,  Gaétan Nocq, Manchu, Gatignol, de Loustal… et je ne vais pas tous vous les citer…

Cette vente est bien exceptionnelle mais on voit aussi un éditeur qui veut se battre pour les auteurs et les aider à vivre mieux de leur art. C’est ce que je veux retenir et ce sera peut-être plus efficace que la commission qui va donner fin novembre un énième rapport sur le statut des créateurs alors que les auteurs bédé et de littérature jeunesse sont pour beaucoup dans la mouise…

Je voudrais quand même terminer en rappelant que sans moyens dignes donnés aux auteurs pour vivre il n’y a aura plus d’auteur, sans auteur il n’y aura plus de livre et sans livre notre société mourra en douceur et dans le silence !

Bonne lecture à tous !