Ce samedi de festival va certainement être la journée la plus chargée en rendez-vous mais aussi en émotions car ce sera le jour où nous aurons un second malaise d’une d’entre nous avec un passage à l’hôpital d’Angoulême ce qui ne sera pas sans perturber quelque peu l’organisation de la journée sans compter trois changements d’horaire, un oubli d’ordinateur dans la salle presse… Bref, une journée qui aurait pu basculer dans le très pénible et qui va, finalement, rester une belle journée avec de très nombreuses rencontres bien sympathiques… Restons donc sur cet aspect positif…
Tout va donc commencer par la seconde rencontre avec Marc Jailloux mais cette fois-ci pour parler d’Alix, le célèbre personnage créé par Jacques Martin en 1948 ! Marc Jailloux se souvient d’avoir eu un choc émotionnel en lisant l’album Le dernier Spartiate (1967) mais si mes souvenirs sont bons c’est album suivant, Le tombeau étrusque (1968) qui a été mon premier Alix. Dans les années qui ont suivi, je me suis mis à compléter ma collection, à lire toute la série, à attendre les nouveautés avec une certaine fidélité. Par contre, je n’ai jamais rencontré Jacques Martin alors que je vais interviewer plusieurs fois de nombreux auteurs qui ont travaillé avec lui comme Jean Pleyers, Gilles Chaillet, André Juillard, ainsi que ceux qui ont travaillé sur les prolongements de la série comme Rafael Morales, Christophe Simon, François Corteggiani… Voilà, avec cette rencontre avec Marc Jailloux je ne boucle pas le dossier mais je continue de suivre Alix dans ces aventures même si cette série reste une des séries que je n’aurai pas réussi à transmettre ni à mes enfants ni à mes étudiants…
La rencontre se déroule très bien et place sur orbite cette grande journée… Dès que j’ai terminé, je regagne la salle de presse où je dois recevoir Fanny Vella, jeune autrice dont j’ai déjà parlé… Dans sa bande dessinée, Le seuil, elle raconte la fin d’une relation toxique, c’est-à-dire le moment où une femme va pouvoir redevenir elle-même, libre… C’est tiré/inspiré de sa propre vie et elle parle de tout cela avec simplicité, humanisme et émotion… Une très belle rencontre qui restera gravée dans la tête et le cœur de tous ceux qui sont là autour de la table durant l’interview…
Je vais rester en salle de presse pour recevoir Stéphane Tamaillon et Priscilla Horviller pour leur album La baronne du jazz, un ouvrage qui retrace l’existence fantasque d’une femme surprenante, la baronne Pannonica… Cette femme qui aurait pu être simplement une baronne soucieuse de son rang, de sa société, qui a eu six enfants… va devenir une sorte de muse du jazz new-yorkais et c’est absolument fascinant… Je ne connaissais pas son existence mais cette bande dessinée doit être lue par tous les amateurs de jazz et tous les curieux de ces grands destins humains… Les auteurs sont adorables et c’est une très belle rencontre…
Pendant ce temps-là, Tom est parti vers le stand Casterman où il va avoir l’occasion de rencontrer et interviewer Luc Jacamon, dessinateur de la série Le tueur, une série qui après une pause redémarre… Un nouveau cycle où le Tueur devient une sorte d’agent très spécial des services français d’espionnage… Tout un programme pour Tom qui est devenu en quelques semaines de lecture un adepte de la série… C’était une grosse attente du festival pour lui et il repart avec une magnifique dédicace qui le comble de toute évidence…
Pour moi, la matinée se termine avec un petit pincement au cœur. Je rencontre Pica, le dessinateur de la série Profs. J’ai connu Pierre Tranchand il y a très longtemps car je l’ai fait venir à Chalon-sur-Saône en 2000 pour des interventions dans des classes avec lesquelles on avait travaillé sur la série Croco et Fastefoude… Depuis, bien sûr, il y a eu le succès énorme de profs et plus tristement, il y a eu son AVC qui le laisse très affaibli. Il a laissé le dessin de Profs à Simon Léturgie depuis le tome 18… mais cette rencontre à Angoulême permet d’évoquer les vingt ans d’une série atypique dont le succès en a surpris plus d’un… Aucun éditeur ne voulait de la série à sa création !
Et c’est bien durant cette matinée que l’une d’entre nous « visitera » les urgences de l’hôpital d’Angoulême… Heureusement, tout se finira bien, comme dans les BD !





Ce sera une belle expérience d’autant plus qu’un auteur, Stéphane Gess, les accompagne et répond à leurs questions…


Pierre-Denis Goux,
Timothé Le Boucher, Claude Guth, Jean-Louis Mourier…
Mais je ne suis pas en reste car dès que je les sens bien embarqués, je vais réaliser mes interviews aussi avec Marc Jailloux, Alain Dodier, Philippe Aymond, Van Liemt, Hub et Jérôme Lereculey… J’apprécie de me garder les auteurs que j’aime lire et rencontrer… Ce sont mes petits plaisirs du festival, on n’est pas obligé de tout partager avec ses étudiants… En plus, cela tombe bien, ils n’ont pas toujours les mêmes goûts que moi…

Ce sont deux auteurs que je lis depuis longtemps, que j’apprécie beaucoup et que je suis content d’avoir rencontrés… Dès l’enregistrement terminé, je les laisse partir en dédicace où leurs lecteurs les attendent avec impatience…







Après, ce sera la cathédrale Saint-Pierre et les planches originales de Marc Jailloux. Il faut dire que son album consacré chez Glénat au premier pape, Saint-Pierre, ne pouvait qu’être mis à l’honneur dans cet auguste lieu… Nous aurons la chance de pouvoir rencontrer Marc Jailloux pour en parler durant le festival…

Un festival, surtout quand il s’agit du festival international de la bande dessinée d’Angoulême, c’est avant tout un lieu de rencontres, de partages, de découvertes, de surprises… Ce n’est pas toujours facile à partager avec vous car pas de photo spectaculaire, de texte dithyrambique ni de grands effets… Et, pourtant, ces petits instants sont riches, porteurs d’humanités et ils peuvent, sinon changer la vie et le monde, au moins lui donner une petite teinte de couleur dans l’instant, une senteur paisible, une onde positive que l’on ressent quelques instants…


En signe de protestation, la statue d’Hergé a été transformée et des axes de passages bloqués pour communiquer avec les festivaliers. L’expression d’un ras-le-bol qui s’accumule depuis des années sur un statut imprécis, peu voir sous-payé.

Troisième jour de festival, c’était déjà vendredi… Sarah vous en dit quelques mots… »



Alice et Sarah vous parle de Nicole Claveloux, une femme à qui était consacrée une exposition visité le mercredi à Angoulême, à l’occasion du festival international de la BD…


