L'Homme de Lewis de Peter May

L'Homme de Lewis de Peter May
(The Lewis Man)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Tanneguy, le 23 mai 2012 (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 84 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (548ème position).
Visites : 7 282 

Un peu confus, c'est vraiment dommage...

Il y a des raisons objectives pour lesquelles on a du mal à suivre les premières péripéties de ce roman : l'auteur a choisi de faire résoudre à son héros Fin (un ancien policier d’Édimbourg) un meurtre vieux de 50 ans, un inconnu dont le corps a été conservé dans la tourbe de l'île de Lewis pendant toute cette période. Pour ne rien arranger, le témoin principal est atteint de démence sénile... ce qui ne l'empêche pas de s'exprimer (du moins quand l'auteur se fait son interprète) avec beaucoup de clarté.

Tout se passe en Ecosse, dans les îles de Lewis et Harris (connues en France surtout par le "pure malt" et le tweed) mais aussi à Édimbourg et Glasgow. Les descriptions des îles sont fantastiques ; la violence de la nature est impressionnante. Les familles locales sont complexes et on a parfois du mal à suivre les généalogies. L'auteur évoque longuement le sort de certains enfants, orphelins ou simplement abandonnés, déportés des villes vers les îles écossaises pour être adoptées par des exploitants ruraux en manque de main-d'oeuvre. Cela ne facilite pas la généalogie.

Bref, au milieu du roman on a oublié qu'il s'agissait d'un "policier-thriller" mais on ne s'en plaint pas. Les règles du genre reprennent leur droit au moment du dénouement et on ne regrette rien.

Un bon roman.

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  La trilogie écossaise

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Les tourbes de la mémoire

9 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 41 ans) - 3 juillet 2023

Deuxième opus de la trilogie écossaise, ou trilogie de Fin MacLeod, ou trilogie de Lewis (nom de l'île écossaise où l'action principale des romans se situe), "L'Homme de Lewis" est peut-être mon préféré du lot, une histoire où, encore une fois, le passé et le présent s'entrechoquent (avec le même procédé de mode de narration qui alterne, mais cette fois-ci, le "je" n'est pas Fin MacLeod), et pour cause : l'enquête de Fin, enquête officieuse car il n'est désormais plus flic, tourne autour d'un cadavre vieux de50 ans, retrouvé enchâssé dans la tourbe et bien conservé en raison de cela. Il serait lié, par le sang, au père de son ancienne petite amie (et mère de son fils), lequel vieil homme est malheureusement atteint d'Alzheimer. Fin va tout faire pour découvrir le secret de cet homme qui, de son côté, dans sa tête, revit (et nous fait partager, nous lecteurs) sa vie, tout sauf heureuse...
Un polar qui n'en est pas vraiment un, mais une magnifique et souvent déchirante évocation de la maladie, de la vieillesse, et d'une période assez sombre de l'histoire de l'Ecosse. Remarquable.

du sang dans la tourbe…

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 75 ans) - 17 septembre 2019

Après la mort de son fils, et le départ de sa femme qui a suivi, Fin MacLeod revient au pays natal, campant provisoirement près des ruines de la maison de ses parents. Sa solitude et son chagrin vont vite trouver un dérivatif dans une enquête qu’il va mener à la recherche du passé d’un homme atteint de sénilité, que sa femme et sa fille se repassent comme une patate chaude. Et pourtant, dans l’esprit embrumé de ce vieil homme, dont la mémoire lointaine est restée intacte mais qu’il est devenu incapable d’exprimer (sauf heureusement pour le lecteur), va se trouver la solution d’une énigme policière, un meurtre vieux de soixante ans. Un roman policier singulier, où le lecteur entrouvre progressivement, en compagnie des protagonistes, un coin du voile qui recouvre des pratiques aujourd’hui disparues, où les enfants abandonnés servaient de bétail à une agriculture mourante dans ces lointaines contrées du nord de l’Écosse vivant encore quasiment en autarcie dans les années 1950. La couleur est le gris, l’odeur celle de la tourbe, mais le charme opère à cent pour cent. Une réussite totale…

Les Homers... ces enfants rejetés !

8 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 25 juin 2015

Le sujet est excellent et la forme n'en est pas moins brillante. Ressusciter le passé par fragments dans la mémoire d'un homme frappé par la maladie d'Alzheimer. Il fallait le faire et Peter May a réussi.
Malheureusement (erreur de casting dans ma liste LAL), j'ai lu le deuxième avant le premier. Ce qui pourrait expliquer certaines difficultés à suivre le roman (surtout au début), mais l'ensemble reste cohérent.
Bravo d'avoir inclus l'idée des "homers", ces malheureux enfants déracinés, réduits à l'esclavage parfois.
L'avantage des îles c'est que tout y est étouffé par le bruit des vagues.

Bravo la suite!

9 étoiles

Critique de Palmyre (, Inscrite le 15 avril 2004, 62 ans) - 19 juin 2015

Pour cette suite de la trilogie écossaise nous retrouvons Fin Macleod qui, voulant donner un coup de main à son ex collègue l'inspecteur Gunn se retrouve plongé dans une quête d'identité plutôt difficile à résoudre.
Une suite magnifique au fil des souvenirs d'un vieil homme dont la mémoire se perd dans le brouillard de la terrible maladie d'Alzheimer.
Un roman passionnant, émouvant aussi, une vraie réussite!
Je vais de ce pas me plonger dans le troisième opus et j'espère ( je suis presque sûre) y trouver autant de plaisir!

Dust in the Wind

10 étoiles

Critique de Pytheas (Pontoise - Marseille, Inscrit le 5 avril 2012, 59 ans) - 1 avril 2015

Fin Mc Leod était Flic, Marié et père d’un jeune garçon, la mort de son fils, dans un accident de la circulation, va tout foutre en l’air et la vie de Fin McLeod va voler en éclats. Après l’île des chasseurs d’oiseaux Fin démissionne et divorce, sa vie n’a plus vraiment de sens et un besoin de se ressourcer le ramène là où tout a commencé, sur l’île de Lewis, son île natale. Ses aspirations ? reconstruire la maison de ses parents et s’y installer en attendant de savoir de quoi demain sera fait. Mais la découverte d’un cadavre vieux de 50 ans, étonnamment bien conservé, dans les Tourbières, ainsi que les premières révélations sur ses possibles liens familiaux avec Tormod, père de son amour d’enfance Marsilia et aujourd’hui atteint de démence sénile, vont faire resurgir le flic qui est en lui.

Beau roman, écrit encore une fois à 2 voix Par Peter MAY, celle du narrateur et celle de Tormod, perdue au fond de ses souvenirs inexprimables.

Un beau roman qui nous raconte l’histoire de ces orphelins que l’église envoyait en tant qu’esclaves domestiques dans ces îles du nord de l’Ecosse.

Un beau roman fait de vent et de fureur.

Et même si Peter May nous ressert les mêmes ingrédients que dans "l'île des chasseurs d'oiseaux", sa connaissance du sujet et son sens de la dramaturgie ne peuvent laisser indifférents.

Un beau livre !

9 étoiles

Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 67 ans) - 13 septembre 2014

Et une belle rencontre d'un phénomène terrible : l'existence cachée des "Homers". Ces enfants, abandonnés, orphelins, ou rejetés qui avaient diverses alternatives :
Ceux du livre sont catholiques - pas de chance dans le royaume Uni- on les confie à la prêtrise et ils deviennent des sans-droits ni titres n'ayant même pas le droit à se souvenir...
Et on re - vigorifie, grâce à eux, des iles en sous population, par l'arrivée régulière de mômes traumatisés et follement angoissés, qui ne sont réellement accueillis que pour leur "force de bras" !
Sans regard, ni sentiment sur l'existence antérieure de ces gamins, les Iliens qui survivent au jour le jour, absorbent leur arrivée : ils seront, dans le meilleur des cas, existants, sans fioriture ni tendresse, dans le pire esclaves.
Et tous ces enfants ne connaissent même pas la langue locale !
Bref, c'est ce tragique pan méconnu de l'histoire anglo- écossaise qui constitue la trame de fond de cet ouvrage.
Une recherche éperdue de racines : voici le sens et le fondement de ce roman, sur fond de tristesse du héros.
Pour moi, c'est de la belle ouvrage : écriture sans fautes, descriptions superbes et humanité totale !
Une belle rencontre !

La plage de Charlie !

10 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 58 ans) - 24 avril 2013

Ecrivain (Polars) et scénariste écossais né en 1951, Peter May rencontre un impressionnant succès littéraire (couronné de nombreux prix) avec la trilogie écossaise.
Apres "L’île des chasseurs d’oiseaux" et "L’homme de Lewis", Peter May poursuit son huis clos infernal sur l’île écossaise de Lewis avec "Le Braconnier du Lac Perdu".

Ce 2ième opus est bien plus qu'un roman policier.
Comme le souligne Tanneguy, le personnage principal est la Nature sauvage.
"Ce coin de terre ravagé par le vent ou diverses factions ennemies, nées de cette religion protestante impitoyable, dominaient la vie de tous. Où hommes et femmes passaient leurs vies à lutter pour réussir à vivre de cette terre,ou de la mer".

Alors que des pans entiers de sa vie s'effondrent, Fin Macleod revient aux sources; sur Lewis, son île. Il est convaincu que sa reconstruction passera par la restauration de la maison de ses parents disparus.
Mais à peine est-il de retour au pays qu'un corps mutilé est retrouvé dans la tourbière. Nul doute qu'il s'agit d'un assassinat datant de la fin des années 1950.

Un récit à 2 voix où la parole est alternativement donnée au narrateur et à Tormod Macdonald, qui semble appartenir à la famille du défunt.
Malheureusement, ce dernier est traité dans une unité Alzheimer, ses souvenirs sont fragmentaires.
Un récit qui nous ramène à l'Ecosse d'après-guerre et au sort cruel des "Homers". Ces enfants sortis des orphelinats et des foyers par les conseils municipaux et l'église catholique pour fournir du sang neuf dans les îles.
Des enfants arrachés à un milieu familier et abandonnés là, sur la jetée, pour affronter leur destinée.
Un polar documenté, sensible et intelligent.
Une enquête passionnante et un suspense présent jusqu'à la dernière page.
Que dire des personnages ? Un petit goût de "Mystic River" pour les blessures de l'enfance qui ne se referment jamais totalement.
Une peinture historique, sociale et religieuse sans concession dans un décor baigné d'embruns, de tourbe et de soleil levant.
Un moment de lecture exceptionnel !

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