La princesse de Montpensier de Madame de La Fayette

La princesse de Montpensier de Madame de La Fayette

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Romans historiques , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Nance, le 9 octobre 2011 (Inscrite le 4 octobre 2007, - ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 012ème position).
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Pentagone amoureux

Mlle de Mézières, fille unique d’un marquis, est une noble héritière d’une grande beauté et sera objet de toutes les convoitises. Depuis son enfance, elle est promise duc du Maine, mais nourrit des sentiments amoureux pour son frère, le duc de Guise. Pour ne pas devenir la belle-soeur de l’homme qu’elle aime, elle renonce à ce mariage et ses parents la marie au prince de Montpensier, pour qui elle n’a aucun sentiment. Elle trouvera confident en l’ami de son époux, de comte de Chabannes, aussi amoureux d’elle. Elle reverra le duc de Guise en compagnie du duc d’Anjou qui lui non plus ne cachera pas ses sentiments pour la belle princesse.

Ouf ! Tant de choses pour une si courte histoire ! Puisque c’est une nouvelle (d’une cinquantaine de pages), on a l’impression que tout se passe vite, surtout vers la fin où il y a des retournements à chaque page. J’aurais très bien pu voir cette histoire en roman, mais au moins on peut dire que rien n’est superflu. C’est mon premier La Fayette, mon préféré aussi et j’en garde un excellent souvenir. C’est un récit d’une grande complexité, les personnages sont profonds, pas unidimensionnels, c’est nuancé, intelligent... C’est un coup de maître et La Fayette n’a rien à envier aux hommes de son temps !

Le comte de Chabannes est le personnage qui m’a le plus ému, peut-être celui qui a le destin le plus tragique, bien que personne dans cette histoire s’en tire sans dommage. J’avais très hâte de voir la prestation de Lambert Wilson dans sa peau (dans le film de Bertrand Tavernier, en 2010) et je n’ai pas été déçue, sa performance vaut à elle seule le film.

Nouvelle publiée anonymement par La Fayette, on dit qu’il est très probable qu’elle aurait connu les personnages qui auraient inspiré l’histoire. C’est une histoire fictive, mais aurait-elle pris une époque plus reculée pour ne pas faire pondre de soupçons chez ses connaissances ?

« Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX, l’amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordres, et d’en causer beaucoup dans son empire. »

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Amour, Gloire et Beauté !

6 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 58 ans) - 5 mars 2018

La Princesse de Montpensier est une nouvelle publiée anonymement par Madame de La Fayette en 1662.
L'action se déroule sous le règne de Charles IX (1550-1574), les guerres civiles déchirent la France.
Mlle de Mézières, noble héritière d'une très grande beauté, attire tous les regards et attise les convoitises des Grands Hommes de la Cour.
L'intérêt familial la mariera au prince de Montpensier pour qui elle n'éprouve rien.
Depuis son plus jeune âge, c'est le Duc de Guise qui fait battre son coeur de jeune fille. Ses victoires militaires renforceront encore ses sentiments.
S'ouvre alors une comédie à la Feydeau dans laquelle 3 hommes revendiquent un amour absolue pour cette femme à la beauté ravageuse.

L'Histoire de France en toile de fond pour un épisode assez banal. Celui de la femme désirée par plusieurs hommes. Un mari jaloux, un amoureux éperdu, un amant déchiré.
Oeuvre découverte en audio livre.
Le style est admirable au service d'une gentille petite histoire...

Une vie du XVIème siècle

8 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 30 janvier 2016

C’est une grosse nouvelle que cette « Princesse de Montpensier ». Et ce qui frappe à la fermeture du recueil, c’est la clarté de la langue employée, sa modernité peut-être pas, plutôt une espèce d’intemporalité …
Ce qui peut nuire à l’intemporalité par contre, c’est ce qui est part constituante de la chair de l’histoire, à savoir les mœurs de l’époque au moins dans l’aristocratie française qui conditionne la cohérence des actions et réactions enregistrées et qui font que l’histoire en est une. D’histoire cohérente. Car, bien évidemment, les mœurs actuelles ne placent plus au même niveau ce qui est décent, ce qui est permis … Il faut donc au lecteur se projeter dans l’époque pour apprécier. Le même travail que pour apprécier à sa juste valeur un roman de Jane Austen, par exemple.
Mais quelle netteté dans la relation des faits, l’analyse psychologique et la finesse des observations. C’est que tout le parasitage perpétuel des informations diverses qui caractérise notre époque est absent. Point de communiqué médiatique divers et varié. L’histoire contée concerne quelques acteurs et ne sera connue que d’un nombre restreint de personnes.
De quoi s’agit-il ?
Nous sommes dans la seconde moitié du XVIème siècle, disons entre 1550 et 1575. Mlle de Mézières, toute jeune (très jeune) fille semble promise à une grande beauté et constitue un parti intéressant. Le Duc de Guise qui la fréquente alors qu’elle n’a que 13 ans en tombe amoureux et la chose est réciproque. Mais de sombres considérations de pouvoirs et de politique font qu’on refuse au Duc de Guise la main de Mlle de Mézières. A 16 ans, elle est mariée au Prince de Montpensier (bienvenue alors à la Princesse de Montpensier). Elle n’a pas de sentiments pour lui mais le sens des conventions et le respect de la morale la conduisent à faire comme si. Jusqu’à ce que le hasard – ou peut-être un peu plus que cela – les remette en face l’un de l’autre. Hélas, lors de cette rencontre, le puissant Duc d’Anjou sera aussi présent et tombera, lui aussi, amoureux de cette fabuleuse Princesse. Elle ne manque pas de soupirants puisque le Comte de Chabanes, le meilleur ami du Prince de Montpensier, en est également amoureux à son corps défendant.
La Princesse de Montpensier va sentir peu à peu ses sentiments enfouis pour le Duc de Guise refaire surface mais une terrible méprise lors d’un bal costumé lui fera révéler innocemment la chose au Duc d’Anjou qui en conçoit une jalousie et un dépit mortels. Il va y avoir une tentative de rencontre avec le Duc de Guise nuitamment au château de Champigny où elle réside, organisée avec les tortures que l’on imagine par le Comte de Chabanes, qui va très mal tourner. La fin surviendra rapidement, entre la Saint-Barthélémy qui verra le Comte de Chabanes assassiné et le chagrin d’amour fatal de la Princesse qui se voit abandonnée par le Duc de Guise.
Ce pourrait être « cucul ». C’est magnifique et éclairant sur l’époque.

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