Bolcho
avatar 22/11/2010 @ 12:05:30
Aïe ! J'espère ne pas avoir fait dévier le fil vers un sujet totalement étranger. Je dispense donc SJB de répondre à ma bête remarque.

Saule

avatar 22/11/2010 @ 12:51:55
Il existe peut-être des prophètes, mais c'est un par millénaire, et encore.

Ce serait intéressant de voir comment l'idée de la démocratie a émergé (émergé est le mot : ce n'est surement pas né spontanément dans la tête d'un prophète). Ca a certainement été un long processus, avec des améliorations graduelles, des gens qui se sont battu dans la rue (pour le vote des femmes par exemple).

Pour les écrivains, c'est la même chose : ils mettent sur papier un contenu qui ne leur est pas propre, soit quelque chose qui est dans l'air du temps, soit quelque chose qui est le résultat de milliers d'années d'évolution. C'est ce que Jung appelle des archétypes, des images primordiales qui sont dans notre psyché, essentiellement dans un état symbolique. Ceux qui ont écrit la Bible par exemple, n'on rien fait d'autre que mettre ce patrimoine de l'humanité sur papier, sous forme symbolique évidemment.

Stavroguine 22/11/2010 @ 13:11:01
Pour la naissance de la démocratie, je ne pourrais pas la dater, mais je pense qu'elle était beaucoup plus "dans l'air" et dans l'esprit d'une société que dans celui d'un seul génie.

Par exemple, j'ai toujours été frappé par la construction de l'Olympe avec son cortège de dieux dont aucun n'est omnipotent (même Zeus ne peut "gouverner" seul), faillibles, qui se mèlent aux humains pour s'attirer leurs faveurs ou les manipuler comme un politiciens prend un bain de foule ou fait passer des réformes. C'est quand même un montage bien plus démocratique que celui de notre dieu unique omnipotent, omniscient et tout-puissant qui n'est pas sans rappeler le monarque absolu. Et comme un fait exprès, voilà que certains annoncent la mort de dieu au moment même où l'Occident dans son ensemble abandonne la monarchie absolue. Qu'on ne me dise donc pas que l'idée est née du cerveau d'un seul homme, elle évolue juste avec la société (voyons, d'ailleurs, comment nous transformons cette grande idée qu'est la démocratie à l'heure actuelle pour la réduire en une peau de chagrin plouto-mediatocratique).

Virgile

avatar 22/11/2010 @ 13:36:27
« La critique littéraire ne devrait porter aucun jugement de valeur »
Cette affirmation me paraît très discutable.
Ça remet en question la définition d’une valeur et le rôle du critique. Pensez-vous qu’on puisse faire une critique – même littéraire – d’un roman de Camus, de Saint-Exupéry ou de Dostoïevski sans parler des valeurs ?

Tu confonds SJB, on peut parler des valeurs en critiquant un ouvrage de Camus sans pour autant émettre un jugement de valeur sur l'oeuvre. Les valeurs ne sont pas des jugements de valeur.

Pour ce qui est des "génies" je trouve le terme excessif. Si Darwin n'avait pas écrit sa théorie de l'évolution je pense que quelqu'un d'autre l'aurait écrite a peu près pareille, et ça vaut sans doute pour toutes les grandes découvertes. On serait mal barré si tout reposait sur les épaules d'une poignées de génies hein. ;o)

le plus important sera : ce qui a été transmis ! Ce que chacun dans le public aura ressenti, retenu de ce qui a été montré, donné.

Pourquoi pas pareil avec la lecture ?

Ben moi je dis que c'est pareil avec la lecture Mallollo et tu peux tirer la langue à ceux voudront te faire croire le contraire. ;o)

Nymphette

avatar 22/11/2010 @ 13:44:38
Que l'on puisse mal interpréter ou surinterpréter un auteur, c'est certain, mais qu'écrire soit un processus extrêmement calculé ne me le semble pas moins. Les bons écrivains, ceux qui font plus que raconter une histoire, peuvent à mon avis chercher à faire passer un message au lecteur [...]


Oui, cela s'apparente au travail du texte et je l'entends bien: les oeuvres ne sortent pas tout droit de l'esprit, déjà parfaites. Mais parfois, l'analyse de texte (au lycée par exemple) prend une proportion quasi-scientifique: le génie ne se limite pas à une formule mathématique, elle n'en est qu'un partie. Le reste, la magie des mots, la justesse du ton, relèvent du non-rationnel... On ne peut les expliquer ou les mettres dans des cases. Telle est la magie de la littérature, ce qui ma fait la préférer à toute autre discipline. Je ne suis pas tellement sensible à l'art pictural par exemple, mais je pourrais lire et relire certains romans, certains textes, des dizaines de fois sans m'en lasser.

Pieronnelle

avatar 22/11/2010 @ 13:53:25
A propos des "génies" on peut donner l'exemple de Mozart et Shubert. Le premier a fait beaucoup de compositions de commande donc destinées essentiellement à être entendues. Le second n'a pratiquement jamais eu de pièces de commande et il a donc composé en solitaire mais son plus grand désir c'était bien que tout ce qu'il composait soit publié et entendu. Les deux voulaient offrir aux autres leur musique et s'ils ont été des génies chacun à leur façon, c'est grace à Haynd, Bach ect... Le pire pour un créateur, auteur c'est de ne pouvoir faire partager son oeuvre. Comme le dit Farfalone "Il l'a jetée dans le monde des interprètations où elle va vivre sa vie sous le regard des autres." Concernant Balzac, Victor Hugo et autres il est évident qu'ils n'ont pas voulu seulement raconter une histoire, il n'est même pas certain qu'ils l'aient réellement inventée tellement influencés par leur époque. En dehors de cela il y a bien sûr le talent de l'écrivain et ce talent intervient pour faire passer un message plus ou moins bien. Pour en revenir à Werber certains lecteurs laisseront de côté la qualité de l'écriture pour ne prendre que ce qui les touchent par les idées originales et peut être au second degré.

Stavroguine 22/11/2010 @ 17:23:01
Tiens, juste comme ça, parce que j'y pense : comment peut-on dire que le lecteur a toujours raison quand on voit ce que certains lecteurs ont fait des théories développées par Marx (c'est un exemple, il en existe d'autres) ?

Toutes les interprétations ne se valent pas et certaines sont totalement fausse. Seul l'auteur possède son oeuvre ; les autres peuvent tout au plus en disposer et l'interpréter.

Vous devriez lire Limbo...

Nymphette

avatar 22/11/2010 @ 17:34:24
@ Stavroguine: En effet, parmi les livres qui ont changé le monde, ceux-là se posent!
"Mein Kampf" pour le coup, écrit et interprété par l'auteur lui-même.

Luc FERRY a dit ces derniers jours, à peu près en ces termes: "Que voulez-vous que j'aille faire au ministère? Je fais quelque chose de beaucoup plus important, j'écris des livres!" Si ses oeuvres à lui ne mettent pas tout le monde d'accord, j'avoue que cette phrase m'a faite sourire!

Débézed

avatar 22/11/2010 @ 17:52:03
Il y a mille raisons d'écrire, il y a mille façons d'écrire, il y a mille façon de lires, il y a mille façon de comprendre, et tout ça fait beaucoup d'écritures, beaucoup de lectures et un peu de littérature.

Stavroguine 22/11/2010 @ 17:53:25
@ Stavroguine: En effet, parmi les livres qui ont changé le monde, ceux-là se posent!
"Mein Kampf" pour le coup, écrit et interprété par l'auteur lui-même.



C'est d'ailleurs une des grandes différences entre Mein Kampf et Das Kapital. Le premier a été interprété et appliqué à la lettre (ou presque) tandis qu'on a fait de l'autre une espèce de n'importe quoi aux conséquences dramatiques.

Et encore une fois, lisez Limbo où toute cette problématique ré(ai)sonne avec un auteur qui se retrouve bien malgré lui confronté à l'interprétation de son oeuvre par d'autres et devient un opposant à la doctrine qu'il a lui-même engendrée (encore une fois, bien malgré lui).

Saint Jean-Baptiste 22/11/2010 @ 18:03:19
mais je trouve quand même que tu es un génie. Disons que tu es le seul parce que je nie les autres...
Mais non Bolcho, je ne suis pas le seul génie, voyons ! Celui qui a trouvé ça : (je fais un copier-coller) est encore bien plus génial que moi !

« L'inventeur de l'évolution des espèces, ce n'est pas le Bon Dieu lui-même qui s'est dit "cette histoire de motte de terre et de côte d'Adam, il va venir un moment où les gens ne vont plus l'avaler, je dois trouver un truc plus crédible et je n'aurai qu'à prétendre en être à l'origine" ? »

;-))

Maintenant l’inventeur de la Démocratie, ce n’est pas Périclès peut-être – ou un de ses copains ? Il faudra demander à Provis…

Saint Jean-Baptiste 22/11/2010 @ 18:28:12
SJB, je trouve que, sur le fond, tu n'as pas tort, mais que tes exemples d'auteurs qui ne racontent que des histoires sont assez mal choisis. .
Je suis d’accord, Stravo, les écrivains comme Balzac font plus que raconter une histoire, ils décrivent une société à une certaine époque et se positionnent par rapport à elle.
Mais ce que je veux dire c’est qu’ils ne proposent pas une thèse comme le fait Camus, par exemple.
Ils n’essayent pas de présenter au lecteur un mode de pensée et le lecteur en fait ce qu’il veut.
Finalement, je crois que nous sommes d’accord.

Pour ton information, Mauriac raconte des histoires qui se passent dans la grosse bourgeoisie friquée de son Bordelais natal ; mais son grand art est de créer des personnages plus vivants que nature. C’est mon écrivain fétiche, je crois que c’est impossible d’être déçu par les grands Mauriac : Le Nœud de Vipères, le Mystère Frontenac, Thérèse Desqueroux, le Sagouin… Ce sont des monuments de la littérature française.

Saint Jean-Baptiste 22/11/2010 @ 18:45:38


Tu confonds SJB, on peut parler des valeurs en critiquant un ouvrage de Camus sans pour autant émettre un jugement de valeur sur l'oeuvre. Les valeurs ne sont pas des jugements de valeur.

Pour ce qui est des "génies" je trouve le terme excessif.
Ben oui, Virgile, les valeurs ne sont pas des jugements de valeur.
Mais je pense qu’il serait difficile de critiquer un Camus sans parler des valeurs de Camus. Il ne l’aurait certainement pas souhaité, d’ailleurs.
Je crois qu’il était conscient d’être un penseur avant d’être un littéraire.
Je ne crois pas qu’il était polémiste mais il aurait aimé d’échanger des jugements de valeurs – avec nous, par exemple… ;-))


Pour ce qui est des génies, je ne suis pas excessif : si Darwin n’avait pas trouver sa théorie, un autre l’aurait trouvée, mais peut-être dans mille ans !
Il a fallu plus de 2000 ans avant qu’un génie ne découvre que la géométrie d’Euclide était fausse.

Farfalone
23/11/2010 @ 06:29:03

Pour ce qui est des "génies" je trouve le terme excessif. Si Darwin n'avait pas écrit sa théorie de l'évolution je pense que quelqu'un d'autre l'aurait écrite a peu près pareille, et ça vaut sans doute pour toutes les grandes découvertes.


Je ne sais plus de qui est cette boutade:

"Shakespeare n'a jamais existé. Toute son oeuvre a été écrite par quuelqu'un qui se faisait passer pour lui."

Farfalone
23/11/2010 @ 06:43:09
@ Stavroguine: En effet, parmi les livres qui ont changé le monde, ceux-là se posent!
"Mein Kampf" pour le coup, écrit et interprété par l'auteur lui-même.



C'est d'ailleurs une des grandes différences entre Mein Kampf et Das Kapital. Le premier a été interprété et appliqué à la lettre (ou presque) tandis qu'on a fait de l'autre une espèce de n'importe quoi aux conséquences dramatiques.

Marx n'est pas plus responsable des exégèses de son oeuvre que Nietzshe des grossiers détournements de la sienne. C"est malheureusement devenu un prétexte pour jeter le bébé avec l'eau du bain, à une époque où justement nous avons besoin d'une pensée critique à opposer à la pensée unique.


Virgile

avatar 23/11/2010 @ 12:18:34
Tiens, juste comme ça, parce que j'y pense : comment peut-on dire que le lecteur a toujours raison quand on voit ce que certains lecteurs ont fait des théories développées par Marx (c'est un exemple, il en existe d'autres) ?

Toutes les interprétations ne se valent pas et certaines sont totalement fausse. Seul l'auteur possède son oeuvre ; les autres peuvent tout au plus en disposer et l'interpréter.

Vous devriez lire Limbo...

J'ai été lire ta critique de Limbo, ça a l'air sympa. :o)

Mais comment peut on dire que l'interprétation d'une oeuvre est fausse?
L'art ce n'est pas un mode d'emploi. Si tu interprètes mal le mode d'emploi de ton aspirateur tu n'arriveras ptêt pas à le faire fonctionner mais en quoi avoir une interprétation personnelle d'une oeuvre est il nuisible?
Mein Kampf ou Das kapital je ne considère pas que ce sont des livres à vocation artistique (on peut sans doute leur trouver un aspect artistique mais ce n'est pas du tout ce qui ressort en premier il me semble). Ce sont plutôt des réflexions, des raisonnements, voire des programmes politiques. C'est très différent il me semble.

Une fois l'oeuvre diffusée son auteur n'est plus le seul à la posséder, ça fait d'ailleurs partie de l'intérêt de la diffusion il me semble.

Ce que tu avances donne juste de l'eau au moulin de Tanguy Viel quand il dit qu'a la lecture l'oeuvre échappe à son créateur.

Ben oui, Virgile, les valeurs ne sont pas des jugements de valeur.
Mais je pense qu’il serait difficile de critiquer un Camus sans parler des valeurs de Camus. Il ne l’aurait certainement pas souhaité, d’ailleurs.
Je crois qu’il était conscient d’être un penseur avant d’être un littéraire.
Je ne crois pas qu’il était polémiste mais il aurait aimé d’échanger des jugements de valeurs – avec nous, par exemple… ;-))

Mais SJB, je n'ai vu personne dire qu'on pouvait critiquer un Camus sans parler des valeurs de Camus. Quant à ce qu'il aurait souhaité ce cher Albert, je ne suis pas dans sa tête (et heureusement d'ailleurs parce que là elle doit être un peu pourrie ^^')...

Pour ce qui est des génies, je ne suis pas excessif : si Darwin n’avait pas trouver sa théorie, un autre l’aurait trouvée, mais peut-être dans mille ans !
Il a fallu plus de 2000 ans avant qu’un génie ne découvre que la géométrie d’Euclide était fausse.

Je ne vois pas très bien ce que tu veux dire par là?
C'est quoi un génie pour toi en fait? Peut-être que des millions de gens auraient eu les mêmes idées "géniales si ils s'étaient penchés sur les mêmes problèmes non? Peut-être même que ceux qu'on connait comme des "génies" ne sont la plupart du temps que des gens qui ont repris des idées anciennes qui était trop "révolutionnaires" pour être acceptées précédemment...
Je ne pense pas que le "génie" soit un don du ciel exceptionnel, je crois qu'il réside simplement dans le cerveau de tout le monde mais qu'il n'est pas exploité par tous de la même façon. :o)

Et puis comme le dit très bien Bolcho rien ne naît d'une seule personne.

Stavroguine 23/11/2010 @ 12:39:46
Tiens, juste comme ça, parce que j'y pense : comment peut-on dire que le lecteur a toujours raison quand on voit ce que certains lecteurs ont fait des théories développées par Marx (c'est un exemple, il en existe d'autres) ?

Toutes les interprétations ne se valent pas et certaines sont totalement fausse. Seul l'auteur possède son oeuvre ; les autres peuvent tout au plus en disposer et l'interpréter.

Vous devriez lire Limbo...
J'ai été lire ta critique de Limbo, ça a l'air sympa. :o)

Mais comment peut on dire que l'interprétation d'une oeuvre est fausse?
L'art ce n'est pas un mode d'emploi. Si tu interprètes mal le mode d'emploi de ton aspirateur tu n'arriveras ptêt pas à le faire fonctionner mais en quoi avoir une interprétation personnelle d'une oeuvre est il nuisible?
Mein Kampf ou Das kapital je ne considère pas que ce sont des livres à vocation artistique (on peut sans doute leur trouver un aspect artistique mais ce n'est pas du tout ce qui ressort en premier il me semble). Ce sont plutôt des réflexions, des raisonnements, voire des programmes politiques. C'est très différent il me semble.

Une fois l'oeuvre diffusée son auteur n'est plus le seul à la posséder, ça fait d'ailleurs partie de l'intérêt de la diffusion il me semble.

Ce que tu avances donne juste de l'eau au moulin de Tanguy Viel quand il dit qu'a la lecture l'oeuvre échappe à son créateur.


En effet, Mein Kampf et Das Kapital ne sont pas des livres d'art, mais je ne pensais pas que la discussion était limitée à eux - si c'est le cas, je suis HS et j'en suis désolé.

Mais ça ne change rien au noeud du problème : une interprétation d'une oeuvre peut-être fausse, je l'affirme et le maintiens. Elle n'est pas forcément nuisible - quoi qu'elle puisse sans doute l'être - mais elle peut être fausse dans le sens où elle ne reflète pas ce qu'a voulu exprimer l'auteur (et la faute peut d'ailleurs aussi bien en revenir à l'auteur qu'au lecteur).
Prenons "De l'esclavage des nègres", de Montesquieu, par exemple (tu vas encore me dire que ce n'est pas un ouvrage strictement artistique, certes ; mais l'exemple est plus parlant et, comme je le disais plus haut, la bonne littérature fait passer des idées, parfois des idées plus fortes que celles contenues dans un traité, seulement, elle les enrobe). Dans "De l'esclavage des nègres" Montesquieu énumère tous les avantages de l'esclavage à grand renfort de gain économique et de superstition religieuse. Il est indiscutable que Montesquieu a pour but de dénoncer l'esclavage sur un mode ironique. Pourtant, qui lirait "De l'esclavage des nègres" pourrait très bien l'interpréter de manière littérale comme un plaidoyer en faveur de l'esclavage. Qu'est-ce qui empêcherait alors de dire que l'interprétation ainsi faite serait erronée ? Si tu dis que "Le Maître et Marguerite" est une oeuvre satanique et un manuel de sorcellerie (et il doit bien y avoir un pasteur américain quelconque pour le dire), c'est évidemment une interprétation erronée.

Je pense en effet que l'oeuvre n'appartient qu'à son auteur car lui seul ce qu'il a voulu y mettre. Certaines personnes doctes peuvent tenter de le deviner avec plus ou moins de certitude.

Si l'oeuvre échappe à son créateur tel le monstre du Dr. Frankenstein (hein Malollo !) - ce que je ne nie pas - ce n'est que dans l'interprétation qui en est faite. Encore une fois, l'auteur, en rendant son oeuvre publique, la met à disposition du public, mais lui seul la possède et elle n'appartient qu'à lui.

Stavroguine 23/11/2010 @ 12:58:54
* "car lui seul sait ce qu'il a voulu y mettre" - pardon.

Virgile

avatar 23/11/2010 @ 14:31:37
Pour moi une interprétation différente de celle de l'auteur n'est pas forcément une "fausse" interprétation. Mais je suppose que tu utilises le terme "fausse" uniquement par rapport à ce que l'auteur voulait que l'on comprenne et pas dans le sens du rapport à la vérité avec un grand V.

Pour moi, une fois l'oeuvre écrite l'auteur devient un lecteur comme les autres.

Si ce qu'il a voulu dire n'est pas assez clair une fois l'oeuvre terminée c'est trop tard.

Le cas du bouquin de Montesquieu on peut le rapprocher de la lecture du bouquin de Werber par Mallollo. Elle ne l'a pas lu au premier degré mais ce n'est pas un tort, même si Werber l'a écrit au premier degré. Comme ceux qui prennent "De l'esclavage des nègres" au premier degré plutôt qu'ironiquement peuvent tout à fait le faire. Mais si ils s'aventurent à se servir d'arguments de ce livre pour défendre l'esclavage ils seront facilement contredits évidemment (et là on ne sera plus dans la lecture, ce sera une autre étape par laquelle tous les lecteurs ne passent pas forcément). :o)

Ps: je viens d'aller voir à la bibiothèque pour Limbo mais apparemment ils en ont eu un exemplaire qu'ils ont passé au pilon!

Stavroguine 23/11/2010 @ 14:48:24
Oui, je me doutais qu'on atteindrait un point de désagrément assez rapidement.

Je pense qu'il soit nécessaire d'imposer un CL un énième débat sans fin, mais tu sais que, contrairement à toi, je n'ai pas de problème à accepter les notions de Vérité, de Bon, de Beau, de Juste... Je ne prétends pas en détenir les clés, mais je crois qu'elles existent et, dans le cas limité de l'interprétation d'une oeuvre, la Vérité se confond avec la vérité de l'auteur qui, pour le coup, détient les clés de son oeuvre, du moins faut-il le souhaiter - d'ailleurs, une interprétation qui ferait dire à l'oeuvre plus que ce que souhaitait dire l'auteur en serait aussi une interprétation fausse, même dans le cas où elle aurait le mérite de faire passer l'auteur pour un génie (bien que certains spécialistes du Moi et du Surmoi pourraient sans doute me contredire, mais j'avoue ma relative ignorance sur ces questions).

Ce pourrait être intéressant de transposer tout celà aux religions de l'écrit et j'en laisse le soin - si le coeur leur en dit - aux éminents théologiens du site.

PS: Pour Limbo, tu ne m'étonnes pas vraiment : je pense qu'il est difficile à trouver. S'il t'intéresse vraiment et que tu ne le trouves pas, fais moi signe et je verrai si je peux te le photocopier ou scanner.

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