Bonjour à tous.
Je suis nouvelle sur ces forums.
Invitée par Félix le Chat je commence à me familiariser avec les lieux et leurs membres, et suis ravie d'ête parmi vous.
=========
"De même qu'on s'adresse aux boulangers lorsqu'on désire du pain, de même l'on doit s'adresser aux poètes lorsqu'on désire du rêve, du verbe et de la sensation. Seulement il faut s'adresser aux grands !
Et savoir en quoi consiste la grandeur de ces hommes.
Les petits n'étant dans leur vaine et stérile emphase, que de véritables singes intellectuels. Ils sont pareils à celui qui, regardant un tableau et le trouvant magnifique, se croirait peintre par cela même et se pâmerait devant ses croûtes. Entre eux et le poète se dresse l'abîme qui sépare le gorille de l'homme. Aucun rapport ! Il n'y a point d'échelons dans la ligne infinie qui délimite une race ou une espèce d'une autre.
Ils sont devant un grand poète comme le chien de Goethe qui le regardait dans les yeux et auquel celui-ci disait : "Tu as beau faire, tu n'attraperas pas ma monade." Tout l'absolu est dans chaque point de cette limite. Le charnier sur qui brille le soleil resplendit aussi et lui dit : "J'éclaire comme toi, frère !..."
Ah ! Vanité sur niaiserie ! Les pires bourgeois sont les petits poètes qui prennent leurs pains de sucre pour l'Himalaya.
Le poète se reconnaît à ce signe : il ne rêve pas !... Il est ce qu'il rêve et n'est que cela ! Et comme il peut tout rêver, ayant en lui la faculté maîtresse d'incarnation - faculté divine - j'avoue qu'il m'est difficile de calculer la limite réelle de son être. Pour nous, un grand poète n'est que l'impression qu'il laisse de lui à travers son oeuvre. Nous ne le reconnaissons qu'à cela !... Son oeuvre, c'est la mèche du flambeau ! C'est de quoi regarder en lui et non en ce dont il parle ! C'est une fatalité nécessaire et relative ! Mais, si parfaite qu'elle puisse être réalisée, elle est devant sa pensée comme si elle n'était pas. Comme le monde est devant Dieu.
Auguste Villiers de l'Isle Adam - (fragments inédits)
L'Eve Future.
J'espère avoir réveillé en vous l'envie de lire ou relire Villiers.
En écrivant ce qui précède, avait-il conscience qu'IL était un grand ?
Je ne sais s'il est l'un des auteurs "enterrés" ou bien si beaucoup de littéraires pensent parfois à lui.
Mais moi, je l'aime.
Avait-il conscience en écrivant : "Le charnier sur qui brille le soleil resplendit aussi et lui dit : "J'éclaire comme toi, frère !..."
qu'il parlait de lui-même ?
Déterrons, déterrons... de tels charniers illuminent nos âmes !
Et de la putréfaction de tels rêves naissent des rêves plus grands encore.
Petit message, en passant, à Prince Jean...
Mon bouledogue français s'appelle Athos et m'a été confié par un ami dont le nom est Ambert.
A Villiers, ce Magicien...
La Fée
Je suis nouvelle sur ces forums.
Invitée par Félix le Chat je commence à me familiariser avec les lieux et leurs membres, et suis ravie d'ête parmi vous.
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"De même qu'on s'adresse aux boulangers lorsqu'on désire du pain, de même l'on doit s'adresser aux poètes lorsqu'on désire du rêve, du verbe et de la sensation. Seulement il faut s'adresser aux grands !
Et savoir en quoi consiste la grandeur de ces hommes.
Les petits n'étant dans leur vaine et stérile emphase, que de véritables singes intellectuels. Ils sont pareils à celui qui, regardant un tableau et le trouvant magnifique, se croirait peintre par cela même et se pâmerait devant ses croûtes. Entre eux et le poète se dresse l'abîme qui sépare le gorille de l'homme. Aucun rapport ! Il n'y a point d'échelons dans la ligne infinie qui délimite une race ou une espèce d'une autre.
Ils sont devant un grand poète comme le chien de Goethe qui le regardait dans les yeux et auquel celui-ci disait : "Tu as beau faire, tu n'attraperas pas ma monade." Tout l'absolu est dans chaque point de cette limite. Le charnier sur qui brille le soleil resplendit aussi et lui dit : "J'éclaire comme toi, frère !..."
Ah ! Vanité sur niaiserie ! Les pires bourgeois sont les petits poètes qui prennent leurs pains de sucre pour l'Himalaya.
Le poète se reconnaît à ce signe : il ne rêve pas !... Il est ce qu'il rêve et n'est que cela ! Et comme il peut tout rêver, ayant en lui la faculté maîtresse d'incarnation - faculté divine - j'avoue qu'il m'est difficile de calculer la limite réelle de son être. Pour nous, un grand poète n'est que l'impression qu'il laisse de lui à travers son oeuvre. Nous ne le reconnaissons qu'à cela !... Son oeuvre, c'est la mèche du flambeau ! C'est de quoi regarder en lui et non en ce dont il parle ! C'est une fatalité nécessaire et relative ! Mais, si parfaite qu'elle puisse être réalisée, elle est devant sa pensée comme si elle n'était pas. Comme le monde est devant Dieu.
Auguste Villiers de l'Isle Adam - (fragments inédits)
L'Eve Future.
J'espère avoir réveillé en vous l'envie de lire ou relire Villiers.
En écrivant ce qui précède, avait-il conscience qu'IL était un grand ?
Je ne sais s'il est l'un des auteurs "enterrés" ou bien si beaucoup de littéraires pensent parfois à lui.
Mais moi, je l'aime.
Avait-il conscience en écrivant : "Le charnier sur qui brille le soleil resplendit aussi et lui dit : "J'éclaire comme toi, frère !..."
qu'il parlait de lui-même ?
Déterrons, déterrons... de tels charniers illuminent nos âmes !
Et de la putréfaction de tels rêves naissent des rêves plus grands encore.
Petit message, en passant, à Prince Jean...
Mon bouledogue français s'appelle Athos et m'a été confié par un ami dont le nom est Ambert.
A Villiers, ce Magicien...
La Fée
SJB, ringard? Ou Jules?
:-)
Non en fait c'était Killis qui m'avait conseillé Giono, je m'en souviens maintenant, mais SJB qui était là aussi avait surenchéri.
Oui, je me souviens : Kilis nous avait fait un éloge dithyrambique de Giono :
« Le meilleur écrivain du XXème siècle ».
Et particulièrement, L'Iris de Suse, son roman fétiche, son livre de chevet.
Kilis est une ancienne de CL très présente à l'époque et qui écrivait très bien. Elle avait le projet d'un livre...
Je me souviens qu'il y avait eu quiproquo parce qu'elle parlait de l'Iris e Suse, qu'elle portait aux nues, et moi je confondais avec Les Deux Cavaliers de l'Orage, qui est nettement moins bon.
Jules a fait beaucoup de critiques de Giono. Son livre le plus connu est Le Hussard sur le Toit.
Mais pour moi, le plus beau, c'est de loin : Le Grand Troupeau. Un livre tout simple et d'une humanité incroyable.
Et puis il y a aussi les romans bucoliques : Regain, Colline, Un de Beaumugne, Le Serpent d'étoiles, etc... Je les avais relus et j'avais été plutôt déçu, alors qu'à première lecture, j'avais énormément aimé ...mais j'étais adolescent.
(La relecture est un "contrôle de qualité" qui ne ment jamais).
Comme quoi, aux rencontres CL on ne fait pas que boire et s'empiffrer... ;-))
On cause... si, si on cause, littérature...
Ceux qui viendront à la Foire du Livre, verront bien... ;-))
Ah, Regain... Ma seule tentative de l'univers de Giono. Je ne sais même pas si je l'avais terminé tellement il m'avait ennuyé. Mais j'étais peut-être trop jeune à l'époque...
Quoi qu'il en soit, cette piètre expérience ne me donne pas envie de relire Giono. Un jour, peut-être...
Quoi qu'il en soit, cette piètre expérience ne me donne pas envie de relire Giono. Un jour, peut-être...
Mais c'est superbe Giono !
Mais c'est superbe Giono !
Oui mais tè... c'est "régional"...
Allez zou !
Une petite citation de lui que l'on devrait faire réciter à chaque écolier, en plus du parrainage évoqué ces temps-ci et qui défraie la chronique, sur fonds de "La Marseille"...
"Il n'y a pas de gloire à être français, il n'y a qu'une seule gloire : c'est être vivant. "
Jean Giono
... Qu'un sang impur abreuve nos sillons...
(paroles bien connues je n'en précise donc pas l'auteur (à méditer...)
Le tout est de savoir, de nos jours, où se situe la barrière de l'impureté... dans les indices occultes du CAC40 ?
La Fée.
Pablito,
J'ai lu 5 de tes 10 prix Nobel et j'ai trouvé de vrais chefs d'oeuvre parmi leur production comme "Le pont sur la Drina" D'Ivo Andric. Le problème c'est que la plupart de ces auteurs ne sont plus en bibliohtèques ni même chez les libraires. Mais la littérature s'écrit au quotidien et il faut faire de la place pour les nouveaux trésors et prendre un peu de temps pour explorer toutes ces nouveautés.
Perso j'en ai lu six, dont Ivo ANDRIC, qui est vraiment un très grand écrivain, Halldor LAXNESS est très très bon aussi, et franchement pour avoir lu beaucoup de ses livres Jaroslav SEIFERT est vraiment un très grand poète, dont le style d'écriture est simple et ses poèsies à la portée du plus grand nombre...
Pour les autres, il est vrai qu'il sont un peu tombés dans l'oubli, il est vrai aussi (comme p. ex. pour Paul Von HEISE ou Verner Von HEIDENSTEIN) qu'ils ont obtenu le Prix Nobel de Littérature il y a très très longtemps...
J'ai des livres de tous les écrivains cités par Pablito, si quelqu'un veux des références pour les retrouver, je reste à dispo...
Villiers figure sur mes listes d'intention de lecture mais je crois que je vais accélérer mes recherches car tu aiguises ma curiosité et mon appétit. On trouve vraiment des trucs sympas chez nos vieux écrivains oubliés. Récemment j'ai lu un Mac Orlan pas mal du tout. Et pour sortir de nos frontières, j'ai découvert quelques Allemands de classe comme Ernst Wiechert notamment ou Theodor Fontane sans évoquer la famille Mann qui est vraiment excellente. Chez les Anglais Jane Austen est formidable mais je viens de terminer un moins convaincant WM Thackeray.
De Laxness j'ai lu "Sation atomique" qui ne m'a pas bouleversé, j'ai nettement préféré "Braises" de Grazia Deledda qui est vraiment une oeuvre majeure de la littérature italienne qui m'a vraiment emballée. Pour le reste, j'ai quelques difficultés pour trouver des ouvrages des anciens prix Nobel et même de moins anciens comme Walcot.
Joseph Péladan - Comment on devient Fée - (c'est donc du vécu lolll)
Extrait :
A. CVIII. "La femme ne donne sa mesure que par ce qu'elle inspire, et c'est toujours inférieur d'inspirer des violences et du désordre. Celle qui laisse la plus apaisante impression, en la quittant, est la plus digne."
Guy Breton - Les nuits secrètes de Paris - ( trop top. Avec un humour pince sans rire de l'auteur des Histoires d'Amour de l'histoire de France, et des Histoires extraordinaires et magiques).
Extrait :
"Elle me tendit le recueil. Je remarquai que, sauf l'hymne de la secte qui se chante sur l'air de la Marseillaise, les autres cantiques étaient formés de petits quatrains :
Ayant écouté
L'oignon professeur
Notre humanité
Vivra Frère et Soeur !
Hors du Paradis
L'homme est tel un boeuf ;
Notre sort le dit :
"Ecclésiaste 9"
Alors ??? ça vous inspire ???
Un oignon castré
Chaque an rajeunit ;
Mais, même eunuqué
Un savant vieillit."
Extrait :
A. CVIII. "La femme ne donne sa mesure que par ce qu'elle inspire, et c'est toujours inférieur d'inspirer des violences et du désordre. Celle qui laisse la plus apaisante impression, en la quittant, est la plus digne."
Guy Breton - Les nuits secrètes de Paris - ( trop top. Avec un humour pince sans rire de l'auteur des Histoires d'Amour de l'histoire de France, et des Histoires extraordinaires et magiques).
Extrait :
"Elle me tendit le recueil. Je remarquai que, sauf l'hymne de la secte qui se chante sur l'air de la Marseillaise, les autres cantiques étaient formés de petits quatrains :
Ayant écouté
L'oignon professeur
Notre humanité
Vivra Frère et Soeur !
Hors du Paradis
L'homme est tel un boeuf ;
Notre sort le dit :
"Ecclésiaste 9"
Alors ??? ça vous inspire ???
Un oignon castré
Chaque an rajeunit ;
Mais, même eunuqué
Un savant vieillit."
Heu... "alors, ça vous inspire" n'est pas de Guy Breton.
C'est moi qui me suit trompée de ligne et ai coupé les petits quatrains en insérant cette phrase au lieu de l'annoter à la fin.
nb : l'extrait est issu du chapitre relatif à la Secte des Adorateurs de l'Oignon. (si si, c'est très sérieux !)
Bon c'est l'heure d'aller se faire une gratinée...
La Fée
C'est moi qui me suit trompée de ligne et ai coupé les petits quatrains en insérant cette phrase au lieu de l'annoter à la fin.
nb : l'extrait est issu du chapitre relatif à la Secte des Adorateurs de l'Oignon. (si si, c'est très sérieux !)
Bon c'est l'heure d'aller se faire une gratinée...
La Fée
En 91, on a déterré l'écrivain Alain Fournier d'une fosse commune. Combien y en a-t-il d'autres?
Bon je sors... ;-)
Bon je sors... ;-)
Kilis est une ancienne de CL très présente à l'époque et qui écrivait très bien. Elle avait le projet d'un livre...projet qui existe toujours SJB et qui a été accepté par un grand éditeur belge! On vous tiendra au courant, c'est certain (son roman est excellent!!)
En 91, on a déterré l'écrivain Alain Fournier d'une fosse commune. Combien y en a-t-il d'autres?
Bon je sors... ;-)
RhÔOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !
Kilis est une ancienne de CL très présente à l'époque et qui écrivait très bien. Elle avait le projet d'un livre...projet qui existe toujours SJB et qui a été accepté par un grand éditeur belge! On vous tiendra au courant, c'est certain (son roman est excellent!!)
Oh oui, oh oui, oh oui!
Je suis très content, surtout que je suis un fan de la première heure (après Benoit quand même). J'avais lu le manuscrit et c'est vraiment le style d'écriture et d'histoire que j'aime.
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