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Forums  :  Forum général  :  Le Saint du jour.

Saint Jean-Baptiste 28/05/2008 @ 07:45:46
Après avoir souhaiter hier la fête à Jules, nous avons le grand bonheur aujourd'hui de souhaiter la bonne fête aux Saint Germain des Prés.
Un des meilleurs saints du paradis qui est, comme chacun sait, le Saint Patron de notre site favori.

Cet enfant était un mal aimé. Sa mère n'en voulait pas ! Aussi, quand il vint au monde, il fut confié à sa tante. Mais cette méchante femme ne l'aimait pas non plus. Un jour elle organisa une après-midi d'enfants pour l'anniversaire de son fils et donna à Germain un verre de cacao empoisonné. Mais, bien fait pour elle, c'est son propre fils qui but le cacao et qui mourut...

Saint Germain était né à Autun en 496 et lui, il voulait vivre. Il était très sympathique et très intelligent. Un jour il fugua et trouva refuge chez un oncle, quelque part en Bourgogne. Puis il demanda à être admis dans un monastère à Avallon pour y faire des études.

Quelques années plus tard, Childéric, le fils de Clovis qui avait reçu Paris en héritage, le voulut pour Évêque de sa ville.

Et c'est alors que Saint Germain fonda la magnifique abbaye parisienne qui portera le nom de Saint Germain des Prés, dans ce faubourg de Paris, devenu au siècle passé, le quartier à la mode, rendez-vous des chansonniers, des artistes et des philosophes et où Simone de Beauvoir se faisait l'arbitre des élégances et des beaux esprits.

Mais avant d'en arriver là, Saint Germain des Prés fut un centre d'étude et de formation pour les Parisiens, qui en ce temps là, étaient sans doute un peu chrétiens mais certainement très barbares.

Sainte Radegonde, qui elle, n'était pas une barbare mais une Princesse raffinée, trouva refuge dans cette célèbre abbaye. C'est Saint Germain des Prés en personne qui, en 560,la conduisit par la main à Poitiers, dont elle devint la Sainte Patronne en 587.

Saint Germain se dévoua pendant les 16 ans qui lui restaient à vivre à civiliser les Parisiens qui aujourd'hui encore lui vouent une reconnaissance éternelle. En gage de gratitude, ils l'ont élu Saint Patron de leur ville.

Bonne fête aux Saint Germain des Prés, bonne fête aux Parisiens et bonne fête à notre site bien aimé !

Shelton
avatar 29/05/2008 @ 22:57:18
[Pape Félix 1er, fêté le 30 mai]

Encore un des ces premiers papes dont on ignore beaucoup. Selon la liste officielle des souverains pontifes, il serait le vingt-sixième et a été évêque de Rome entre 269 et 274.
Son pontificat est surtout marqué par le rejet des positions hérétiques de Paul de Samosate. Ce dernier, évêque d’Antioche, a déjà été condamné par deux conciles réunis dans sa ville. Il faut dire qu’il a des penchants pour le modalisme (un Dieu unique qui se révèle de trois façons différentes) et l’adoptianisme (Jésus est d’abord un homme comme les autres adopté par Dieu au moment de son baptême dans le Jourdain).
Mais Paul ne se contente pas de cumuler les hérésies, il devient évêque et receveur des finances de la région, se fait remarquer par son train de vie luxueux et scandaleux. Loin d’être un modèle, il choque profondément les Chrétiens. Il bénéficie de la protection de Zénobie, riche reine de Palmyre qui réussit à reconquérir la Syrie, l’Egypte et la plus grande partie de l’Asie Mineure…
Comme religion et politique se retrouvent unis, on n’est pas étonné de découvrir que l’ors de la reconquête d’Antioche par l’empereur Aurélien, le pouvoir politique tranche la querelle théologique en faveur des Chrétiens fidèles à l’évêque de Rome, notre cher Félix.
Cet événement montre que les Chrétiens sont devenus importants et que l’empereur doit en tenir compte. Cela confirme aussi que progressivement l’évêque de Rome prend le dessus sur les autres successeurs des apôtres. On n’est pas encore à la primauté absolue mais on est en chemin…

Saint Jean-Baptiste 30/05/2008 @ 08:22:55
Sainte Jeanne d'Arc est la sainte la plus prestigieuse du paradis et la préférée des Français.

Elle fut brûlée sur la place de Rouen le 30 mai 1431, au terme d'un procès mené par cent Prélats, pour avoir bouté les Anglais hors de France...

La guerre durait depuis cent ans !

Depuis 1328 la France était sans Roi. La malédiction des Templiers avait frappé ! Des successeurs de Philippe le Bel, il ne restait qu'une arrière-petite-fille qui, en toute justice aurait pu assurer la succession, mais elle avait épousé le Roi d'Angleterre Édouard II et son fils, le futur Édouard III, serait devenu le Roi d'Angleterre et de France.

Les barons de France élirent alors un lointain descendant de Philippe le Bel qui s'appelait Charles de Valois.

Avec cette nouvelle dynastie c'est le retour aux traditions féodales et à l'esprit chevaleresque.
La Cour se remplit d'artistes et de poètes, on lit Horace et Virgile, on chante, la jeunesse danse et les vieux Seigneurs se pâment en voyant les jeunes princesses qui s'émoustillent sous des voiles transparents...
Mais pendant ce temps là, les Anglais font la guerre et jalonnent l'Histoire de France d'une série de défaites retentissantes : 1340, l'Écluse ! 1346, Crécy ! 1347, Calais ! 1356, Poitiers où le Roi de France est fait prisonnier !

Alors la France fait la révolution : en 1358, Étienne Marcel s'empare de Paris et se proclame : Président de la République !
Dans les campagnes éclate « la Jacquerie » qui sème partout la terreur...
Puis survint l'épidémie de peste noire qui tue deux Français sur trois...
Et pendant ce temps là, le Roi d'Angleterre s'empare de toutes les provinces maritimes de la France... !

Pourtant, à la Cour de France, on s'amuse, on invente des spectacles extravagants : on fait venir de vrais sauvages qu'on décapite à la fin du spectacle ...pour susciter d'authentiques émotions !

Mais les calamités continuent...
Bientôt les nobles fomentent une guerre civile entre Bourgognes, partisans des Anglais et Armagnacs, partisans du Roi.
Paris fait la révolution...
Les Anglais continue la guerre et c'est Azincourt en 1415 !
En 1419, Catherine, la fille du Roi de France et de la Reine Isabeau, épouse le Roi d'Angleterre.
Le 31 août 1422 le Roi d'Angleterre Henry VI est Roi de France ! Guidé par sa femme et sa belle-mère, il franchit la Manche et siège à Paris !

La trahison a brisé le destin de la France !

Le Dauphin Charles VII s'est réfugié à Bourges. On prétend qu'il n'est pas le fils du Roi et lui-même refuse son droit à la Couronne. Il préfère les plaisirs frelatés de la Cour...

La peste et la famine ont décimé la France. Les Anglais s'abandonnent au pillage et au massacre. Les loups ont envahi les villes et les villages ...ils dévorent les Français !

La France se meurt... !

C'est alors qu'apparaît dans un frissonnement de mystère et de légende, cette jeune et belle paysanne, qui dans l'amour et la foi, réalise le miracle de sauver la France : c'est Jeanne d'Arc.

Bonne fête aux Jeanne aux Jeannette, aux Jeannou, aux Jeanneton, et bonne fête à la France !

Saint Jean-Baptiste 31/05/2008 @ 09:46:08
Pétronille ! Que voilà un joli prénom !

Il fut donné par le grand Saint Pierre en personne – celui qui tient les clés du paradis – à sa fille aînée qui vivait avec lui à Rome aux temps héroïques des premiers chrétiens.

On la représente souvent dans sa cuisine, parmi ses marmites et ses fourneaux, parce que c'est elle qui faisait le ménage dans les premières communautés chrétiennes. Et c'est du reste ce qui l'amena à la sainteté... Comme quoi, Mesdames, vous voyez combien le ménage et la cuisine vous ouvrent de belles perspectives...

Petronilla était un diminutif de Petrus.

Plus tard, en 1108, quand sous le règne du Roi Louis VI, la France reçut du Pape Urbain II, le titre tant envié de « Fille aînée de l'Église », elle se crut obligée de prendre pour Sainte Patronne la fille aînée de Saint Pierre, Sainte Pétronille.

Mais bien vite, Petronille devint Pierrette...
Et puis, La Fontaine en fit une Perrette, qu'il mit sous un pot au lait ; Molière en fit une Pernelle, mère d'Orgon dans son Tartuffe ; La chanteuse Annie Cordy en fit une Perrine, servante du Curé ; et puis les Français firent de leurs compagnes un peu trop babillardes, des Péronnelles.

Notre Sainte Pétronille fut martyrisée un 31 mai, à la fin du premier siècle. On a retrouvé son nom sur une pierre tombale au cimetière que Longina, la femme de l'Empereur Domitien, avait concédé aux chrétiens dans sa propriété, tout au début de la via Appia et sur lequel plus tard on a bâti une basilique.

Bonne fête aux Pétronille, aux Pierrette, aux Perrette, aux Pernelle, aux Perrine et ...aux Péronnelles !

Don_Quichotte
avatar 31/05/2008 @ 13:04:19
L'histoire de sainte Pétronille nous montre saint Pierre sous son meilleur jour comme en atteste "la légende dorée" :

***Pétronille, dont la vie nous a été racontée par saint Marcel, était la fille de l'apôtre saint Pierre ; et celui-ci, la voyant trop belle, obtint de Dieu qu'elle souffrît de la fièvre. Or un jour, comme ses disciples étaient auprés de lui, Tite lui dit : "Toi qui guéris tous les malades, pourquoi ne fais-tu pas que Pétronille se lève de son lit ?" Et Pierre lui répondit : "parce que cela me convient ainsi !" Ce qui ne signifie nullement, d'ailleurs, qu'il n'ait pas eu le moyen de la guérir : car, aussitôt, il lui dit : "Lève-toi, Pétronille, et viens vite nous servir ! " La jeune fille, guérie, se leva et vint les servir. Mais, quand elle eut fini, son père lui dit : "Pétronille, retourne dans ton lit ! " Elle y retourna et fut tout de suite reprise de sa fièvre. Et plus tard, lorsqu'elle commença à être parfaite dans l'amour de Dieu, son père lui rendit la parfaite santé.***

Je vous épargne les souffrances qu'elle endura pour devenir martyre.

Saint Jean-Baptiste 31/05/2008 @ 18:47:48
Ah ! très bien Don Quichotte, tu connais «La Légende Dorée»...
Je me propose d'en faire une critique un de ces jours.
C'est écrit par un moine du XIIIème siècle.
Une source inépuisable de renseignements sur les saints mais évidemment, ça s'arrête au XIIIème...

Si un saint t'inspire, tu nous en fais la présentation, hein, ce fuseau est ouvert à tous, évidemment...
;-))

Don_Quichotte
avatar 31/05/2008 @ 19:27:00
Bien sûr je n'hésiterais pas si le coeur m'en dit, mais j'aime surtout lire ce fuseau, tu fais ça très bien, ce n'est pas pompeux comme cela pourrait si facilement le devenir avec ces vies exemplaires.

"La légende dorée" est vraiment à lire avec modération, car il n'y est question que d'éloges (évidemment) contrairement aux "exempla" plus anciens comme le faisait Plutarque.

Saint Jean-Baptiste 01/06/2008 @ 01:19:41
Saint Justin était un de ces nombreux Romains qui vivaient en Palestine au premier siècle de notre ère.

Il cherchait à donner un sens à sa vie. Il avait étudié tous les philosophes : les stoïciens, les pythagoriciens, les épicuriens et encore tant d'autres dont l'Antiquité était remplie...
Platon surtout l'avait séduit par ses recherches de la perfection :
- Il a donné des ailes à mon esprit, disait-il, je croyais avoir trouvé la Vérité.

Il s'était retiré au bord de la mer pour réfléchir quand il rencontra un vieil homme, un philosophe qui avait reçu la Lumière des Évangiles, et qui lui dit :
- Pour accéder au mystère de la destinée humaine, la raison ne suffit pas. Le secours de la révélation divine est nécessaire... J'avais lu la Loi et les Prophètes sans comprendre les prophéties, mais les disciples de Jésus m'ont tout expliqué, ils m'ont annoncé la Bonne Nouvelle... et maintenant, je sais, je crois, je suis heureux.

Alors Justin alla à la rencontre des disciples de Jésus, il s'informa, il pria, il crut, il fut heureux ...il connaissait la paix de l'intelligence et du cœur.

Il voulut faire partager sa découverte : il enseigna et il écrivit. Nous avons conservé de lui deux Apologies qui sont des exposés de théologie et un Dialogue dans lequel il explique aux philosophes comment les chrétiens ont transcendé les philosophies païennes.

Il créa une école de philosophie chrétienne à Rome qui connut un succès immédiat. Les Romains d'alors ne croyaient plus en leurs dieux. Certains entraient dans des sectes animistes ou superstitieuses et dont le but inavoué était d'enrichir leur fondateur. Mais beaucoup d'autres trouvaient en Justin un vrai maître capable d'enseigner une religion juste et cohérente.

Il eut tellement de disciples que l'Empereur Trajan s'en émut.
Il le convoqua et lui offrit, selon la loi, d'avoir la vie sauve s'il renonçait à sa foi. Il aurait bien voulu qu'il cède, il insistait, il voyait en Justin quelqu'un de bien. Mais Justin lui répondit :
- On ne retourne pas à l'erreur quand on a trouvé la vérité.
Dès lors il subit le sort des premiers chrétiens, il fut martyrisé à Rome le premier juin de l'an 166.

L'enseignement de Saint Justin a été repris récemment dans les encycliques "Lumen Gentium" et "Gaudium et Spes", et Vatican II l'a proposé comme saint Patron des philosophes.

Bonne fête aux philosophes, bonne fête aux Justin !

Saint Jean-Baptiste 02/06/2008 @ 08:19:58
Oh la ! la ! Une fois de plus, je me trouve dans l'obligation, mes très honorées lectrices, de vous prévenir que le récit de la vie de notre sainte du jour est épouvantable et effrayant ! Je m'en voudrais de gâcher votre petit déjeuner.

Et pourtant, Dieu sait si la vie Sainte Blandine a été édifiante ! Encore aujourd'hui, on la vénère au paradis comme une des plus grandes saintes martyres de tous les temps !

Elle était née aux environs de l'an 150 dans la communauté chrétienne de Lyon et elle mourut martyrisée le 2 juin 177. Nous connaissons sa vie dramatique par une lettre écrite par Saint Irénée, Évêque de Lyon de 180 à 202, qui avait été témoin des faits. Il l'adressait aux Églises asiatiques. Cette lettre a été recopiée en 330, par saint Eusèbe, dans un recueil de lettres sous l'appellation : Histoire ecclésiastique. Saint Eusèbe avait lu cette lettre quand il était en Asie, avant d'être Évêque dans le Piémont de 340 à 370.

Cette histoire de Sainte Blandine est donc une histoire authentique.

Blandine était une toute jeune esclave dans une communauté de chrétiens qui pratiquaient leur religion en toute discrétion à Lyon. C'était sous le règne de Trajan qui était un bon Empereur mais les affaires civiles des provinces étaient laissées aux Magistrats indigènes qui se permettaient les pires extravagances.

Un jour, pour s'amuser, on entreprit la chasse aux chrétiens. Ils furent traqués partout. Dans les rues, dans les forums, dans les bains publics, dans leur maison. On offrait des récompenses à qui les ramènerait vivants et on les liait les uns aux autres sur la place publique. Puis on organisait des jeux où la foule donnait des coups, lançait des pierres. Le soir on les jetait en prison puis le lendemain, les jeux recommençaient.

Ils étaient cinquante. Ils auraient pu apostasier pour avoir la vie sauve mais tous s'y refusaient.
On inventa d'autres supplices. Il y avait quelques enfants, ils furent sacrifiés sur des autels ; on nous dit même que les gens les mangeaient. Des jeunes garçons furent brûlés sur des brasiers. On fit jouer par des esclaves des spectacles obscènes qui se terminaient par des viols et des supplices. Tous les jours quelques chrétiens étaient donnés aux bêtes féroces.

Blandine passa la dernière mais les bêtes féroces n'en voulait pas. Blandine les caressait. Puis elle priait pour ses bourreaux en chantant des cantiques. Alors elle fut donnée en pâture à la foule. La foule en délire la frappait, Blandine priait, Blandine chantait...

On l'enferma dans un sac et on la donna aux taureaux. Les taureaux jouèrent avec elle, elle fut projetée cent fois dans les airs mais elle ne périt pas. Elle paraissait joyeuse, comme si un bon ange la protégeait...

Le dernier jour des fêtes était arrivé. Il fallait en finir. On la pendit à une potence et les gens furent invités à la tuer. Elle fut flagellée, brûlée, lacérée... Finalement on fit appel à l'armée et la malheureuse fut transpercée de cent coups de couteaux.

Sainte Blandine est la Patronne des jeunes filles courageuses.
Bonne fête aux jeunes filles courageuses, bonne fête aux Blandine !

Saint Jean-Baptiste 03/06/2008 @ 08:16:11
Au paradis il y a autant de Noirs que de Blancs, autant de femmes que d'hommes, autant de jeunes que de vieux ; pas de discrimination, pas de préséance, pas de favoritisme ...c'est le paradis quoi !
Il y a peut-être, tout juste, quelques saints plus méritants que d'autres... Et alors on pourrait dire que notre saint du jour est parmi les plus méritants.

Il s'appelait Charles Lwanga. C'était un superbe jeune homme : il était grand et fort ; il avait un beau sourire comme un piano sans les touches noires, un sourire qui illuminait sa belle face d'Africain.

Il était né en 1850 dans un petit village de huttes de la région des Grands lacs en Ouganda.

C'était un homme juste et intelligent.
Il avait reçu une bonne formation : il avait été à l'école de la mission, installée depuis peu par les Pères Blancs.
Nwanga, le nouveau Roi d'Ouganda, l'avait chargé de ce qu'on aurait pu appeler le Ministère de l'Intérieur. Parmi ses nombreuses tâches, l'une, et non des moindres, était de régenter la Cour royale.

Mais il s'avéra très vite que le nouveau Roi était un tyran et un débauché. Il avait des goûts particuliers et surtout une préférence très marquée pour les jeunes garçons – ce qui, au XIXème siècle, faisait encore partie des choses que la morale réprouve... D'autant plus que, après consommation – si l'on ose dire - le Roi revendait ces malheureux enfants aux marchants d'esclaves Arabes.

Dés le début de son ministère, en 1886, Charles Lwanga fut chargé par le Roi de l'approvisionner en jeunes pages qu'il devait choisir dans les écoles des missionnaires.
Évidemment, il s'y opposa et les missionnaires aussi.

Dès lors, le directeur de l'école, Joseph Nukasa fut immédiatement décapité. L'école fut brûlée. Les missionnaires furent expulsés par l'armée. 17 élèves furent capturés et jetés en prison avec Charles Lwanga. Ils furent tous suppliciés de la plus abominable manière puis brûlés vifs «pour l'exemple», le 3 juin 1886.

Charles Lwanga est le saint Patron de l'Ouganda.
Bonne fête aux Ougandais bonne fête aux Charles !

Saint Jean-Baptiste 04/06/2008 @ 00:10:17
On en finissait plus de contenir les barbares ! Ça durait depuis deux siècles ...Et puis un beau jour on baissa les bras :

- Advienne que pourra !

C'était à la fin du Vème siècle. Les barbares envahirent la Gaule. Parmi les premiers, en 463, étaient les Burgondes. Ce n'était pas les pires. Ils se créèrent un royaume dans ce petit paradis qu'on appelle aujourd'hui la Bourgogne et dans une partie de la Suisse autour de Genève.
Leur Roi était Chilpéric. Il avait deux filles. L'une, Sédéleube, était religieuse et l'autre c'est notre sainte du jour : Clotilde, une adorable princesse, bien élevée, ravissante et bonne chrétienne.

On la donna en mariage au Roi des Francs, Clovis ; un barbare parmi les barbares, encore plus barbare que tous les autres. Son père lui avait créé un beau petit royaume qui s'étendait sur la Belgique actuelle ; à l'ouest jusqu'à la Somme ; et au sud jusqu'au Jura. Mais il voulait plus, toujours plus. En fait, il voulait la Gaule pour lui tout seul.

Clotilde, assistée par ses amis évêques, essayait en vain de le civiliser. Elle voulait en faire un bon chrétien mais lui n'avait que faire de cette religion «tout juste bonne pour les bonnes femmes et les petits enfants...»

Pourtant un jour de 496, à Tolbiac, alors qu'il combattait les Alamans et qu'il était battu à plat de coutures, il s'écria :
- Dieu de Clotilde, si tu me donnes la victoire je me ferai chrétien !
...Et il gagna la bataille. Il se fit chrétien. Il reçut le baptême de Saint Remy en 497. Et la Gaule, grâce à Clotilde, devint chrétienne.

Mais la pauvre Clotilde devait encore en voir de toutes les couleurs : elle était entrée dans une famille de sauvages et ses fils étaient de vrais chenapans ; ils s'entretuaient à qui mieux mieux ; ils organisaient des fêtes de famille qui se terminaient par des massacres ; ils s'invitaient chez leur mère pour assassiner ses petits-fils. Sa seule fille avait été raflée par le Roi des Wisigoths et vivait en Espagne. Son mari faisait la guerre et elle vivait seule à Paris, la nouvelle capitale du pays des Francs.

Alors, à la mort de son mari Clovis en 511, elle craignit pour sa vie. Elle alla se réfugier à Tours dans un monastère et se mit sous la protection de Saint Martin. Elle se consola dans la prière et la mort vint la prendre dans son sommeil le 3 juin 545.

Bonne fête aux Clotilde !

Saint Jean-Baptiste 04/06/2008 @ 00:13:15
pas le 3 mais le 4 juin 545

Saint Jean-Baptiste 05/06/2008 @ 08:56:49
Saint Boniface est un grand personnage de l'Histoire du Moyen-Age !
Il a reçu le titre de saint Patron de l'Europe. Titre bien mérité s'il en est, car, comme le disait un Historien récent – Alain Decaux, je crois – l'union de l'Europe, réalisée par Charlemagne, eut été impossible sans Saint Boniface.

Né en 675 à Kirton dans le royaume de Wessex en Angleterre, dés l'an 700 on le voit partout :
D'abord en Hollande où on le trouve aux prises avec les Frisons, des barbares cousins des Huns ; puis dans la Manche à Quentovic, où il évangélise les Saxons ; puis à Rome où le Pape Grégoire II l'a appelé d'urgence pour parlementer avec les Lombards ; puis en Thuringe, un royaume germain romanisé et un peu moins sauvage que les autres ; puis de nouveau en Frise, où il vient prêter main forte à son ami Saint Willibrod ; puis dans la Hesse, où il fonde l'abbaye d'Amaenebourg qui deviendra un grand centre d'instruction et de culture dans la Germanie...

Ses prédications sont si retentissantes qu'on les entend jusqu'à Rome ! Cette fois Grégoire II le sacre Évêque de toute la Germanie.

Pourtant lui-même était un Saxon d'origine ; et on sait que les Saxons comptaient parmi les plus barbares des peuples gothiques. Mais il avait eu la bonne idée de se civiliser dans une école de Bénédictins anglais.

À partir de 732, avec l'aide de Charles Martel, il organise la Germanie : il délimite les frontières de ses nouveaux évêchés en Bavière, en Hesse, en Thuringe, en Saxe, en Rhénanie et nomme des Évêques. Il fonde des monastères - qui sont des centres d'éducation et de civilisation - partout en Germanie.

...Puis il aboutit à Herstal-lez-Liège en 741, où il tombe dans les bras de sa chère amie d'enfance, Sainte Walburge.

Et c'est alors qu'il prendra une décision qui va changer le cours de l'Histoire : il balaye d'un revers de la main la dynastie des «Rois Fainéants» Mérovingiens, et il «sacre» la nouvelle dynastie des Rois de France, les Carolingiens avec Pépin le Bref, fils de Charles Martel et père de Charlemagne.

Saint Boniface a préparé, par son administration des territoires et l'enseignement d'une même religion, l'union des Francs et des Germains, qui sera concrétisée bientôt dans l'empire de Charlemagne.

...L'Union européenne avec douze cents ans d'avance !

Au bord de l'épuisement – il a septante cinq ans – il retourne en Frise où il avait commencé sa mission, et meurt martyrisé le 5 juin 754, par les sauvages Frisons, venus du fin fond de l'Asie, et qui parlent une langue que personne ne comprend.

Bonne fête à notre Europe, et bonne fête aux Boniface !

Saint Jean-Baptiste 06/06/2008 @ 08:18:44
Norbert était un jeune homme très chic et très distingué.
Il était né en 1080 au château de Xanten, près de Cologne, dans une famille de la haute aristocratie rhénane. Sa mère était née duchesse de Lorraine et son père était le cousin de l'Empereur Henri V.

Ça lui valait de vivre à la Cour une vie de patachon. Il avait pour tâche d'animer les fêtes et les banquets ; rien de bien ne pouvait se passer sans lui, on le voulait partout. Il avait beaucoup d'esprit et en chaque circonstance il prenait la parole et levait son verre au milieu d'un parterre d'admiratrices en pâmoison.

Pour ne rien gâcher, il était né riche ; et de plus, il jouissait d'une grasse prébende de Chanoine. (On sait qu'une prébende est un revenu donné en privilège et sans aucun service en échange).

Mais voilà qu'un beau jour, en galopant à brides rabattues pour un rendez-vous galant, il eut un coup de foudre d'un genre différent des coups de foudre amoureux auxquels il était habitué. La foudre était tombée sur son cheval et son cheval était tué.

Alors il s'écria :
- Est-ce le châtiment, Seigneur !? et il entendit une voix céleste qui lui répondait :
- Oui, Norbert ! Norbert ! tu n'arrêtes pas de faire le mal ! fais plutôt le bien !

Il décida, sur-le-champ, d'abandonner sa vie de bâton de chaise et de devenir un saint homme.
Il partagea tous ses biens et parcourut les rues de la ville en prêchant la bonne parole.
Mais ses amis moines étaient furieux : eux aussi, ils étaient riches ...et ils vivaient bien ! Et ils n'avaient pas reçu de coup de foudre, eux ! ...Ils n'entendaient nullement changer de vie.

Alors Norbert alla trouver le Pape Gélase II et celui-ci lui conseilla d'aller prêcher ailleurs, en France, par exemple.

Il parcourut la France et constata que le clergé y était aussi dévergondé qu'en Allemagne. Alors il s'arrêta à Laon et décida d'y fonder un ordre nouveau ; il fonda un monastère au lieu dit : Prémontré, dans la forêt de Compiègne.

En trente ans, ses moines se comptaient par milliers et se répartissaient dans plus de quarante monastères ; On les appelait : les Prémontrés.

Norbert voulut retourner en Rhénanie mais les moines le reconnurent et tentèrent de l'assassiner. Il n'eut que le temps de filer et de se réfugier à Rome chez le Pape Innocent II. Il fut amené, en 1126, à prendre la défense du Pape contre l'Antipape nommé Anaclet.
En récompense, il reçut l'Évêché de Magdebourg où il mourut le 6 juin 1134.

Bonne fête aux Norbert !

Saint Jean-Baptiste 07/06/2008 @ 00:17:48
Sainte Marie-Thérèse de Soubiran était une jeune fille charmante, bien élevée, discrète et même un peu timide ; le genre à se cacher derrière les autres quand on prend la photo et pourtant, elle était plutôt bien de sa personne ; elle avait un sourire amène et plutôt séduisant. Il se dit même qu'un beau jeune homme du voisinage... mais, n'écoutons pas trop les cancans !

Elle était née dans l'Aude en 1834. À 20 ans elle comptait bien devenir carmélite, mais elle a été victime d'une sombre histoire... Ah ! si j'osais, sauf votre respect, Mesdames, je dirais une sombre histoire de bonnes femmes.

D'abord les carmélites ne voulaient pas d'elle et complotèrent pour qu'elle soit envoyée ailleurs. La sage Marie-Thérèse se retrouva dans un béguinage, près de Bruxelles, où elle était très malheureuse.

Alors elle rentra chez elle et fonda une congrégation, les Auxiliatrices de Marie, qui devait s'occuper des enfants abandonnés. Ce fut un plein succès ; le Pape en personne donna son approbation.

Mais une femme méchante, qui se faisait appeler la veuve Riché, entra dans la congrégation et y sema la zizanie. Elle n'arrêtait pas de déblatérer contre la gentille fondatrice. Elle la traitait de pédante, de menteuse, de mal élevée... Elle racontait des histoires en aparté sur son compte. Bientôt les bonnes sœurs cancanèrent, il se forma des clans, puis des chamailleries, puis des disputes...

On appela l'Abbé supérieur pour arbitrer les débats ; la brave Marie-Thérèse servit de bouc émissaire ... et c'est elle qui fut mise à la porte.

Elle trouva refuge à Paris chez les Dames de la Charité. Mais là, on se moquait d'elle parce qu'elle avait un drôle d'accent, l'accent du Midi. On la tenait à part, personne ne lui parlait...
Elle y vécut pendant 15 ans, toute seule, sans amie, ne trouvant consolation que dans la prière et la méditation.

Elle ne sut même pas que la prétendue «veuve Riché» s'appelait en réalité Françoise Borgia et qu'elle était recherchée par la police, et par son mari, depuis 20 ans.
Personne ne vit plus jamais son beau sourire, sauf Saint Pierre, quand il lui ouvrit les portes du paradis, le 7 juin 1889.

Bonne fête aux Marie-Thérèse !

Saint Jean-Baptiste 08/06/2008 @ 00:16:08
« S'il pleut à la Saint Médard, il pleuvra 40 jours plus tard.
À moins que la Saint Barnabé ne vienne tout arranger »

La Saint Médard c'est aujourd'hui 8 juin et la Saint Barnabé c'est le mercredi 11 juin...
Prions Sainte Claire, offrons lui des œufs, croisons les doigts -selon nos convictions- pour que Saint Barnabé vienne tout arranger parce qu'aujourd'hui le ciel, du moins sur la Belgique, n'est pas des plus sereins...

Saint Médard était né à Saint-Quentin sur la Somme en 501 et on nous dit qu'il était ami avec Saint Éleuthère de Tournai, avec Saint Germain des Prés, avec Sainte Clotilde, avec Saint Gontran Roi de Bourgogne, et avec notre charmante amie la Princesse Radegonde, mais, en fait, il était ami avec tout le monde.
C'était un brave garçon, un bon copain, le genre de gars qu'on rencontre en ville et qui vous invite à une terrasse en vous disant :
- Qu'est-ce que tu bois ?

Un jour on avait volé le cheval d'un de ses copains, il courut enlever le cheval de son père et dit à son copain :
- voilà un cheval, cours vite rattraper ton voleur...
Son paternel, évidemment, était furieux ; il se précipita sur son fiston mais une pluie diluvienne l'empêchait d'avancer alors que sur son fils il ne pleuvait pas !
On sait depuis lors que c'est Saint Médard qui commande à la pluie :
« C'est Saint Médard qui abreuve ses poulains » disent les paysans quand il tombe une bonne drache pendant les moissons.

Une autre fois, des pèlerins passaient devant chez lui ; il les invita tous à festoyer dans la cuisine de sa mère et à vider les bonnes bouteilles de son père.

Mais parmi les bonnes idées qu'il eut, je pense que la meilleure était d'organiser l'élection de la plus belle fille du village : l'élection des miss, c'est son invention ! Évidemment on ne parlait pas de "miss" à cette époque ; l'heureuse élue était la "rosière" du village. L'élection avait lieu dans l'église ; on lui offrait une rose qu'elle se mettait dans les cheveux et, pour récompense, elle recevait la collecte de la messe du dimanche.

Plus tard il devint Évêque de Noyon et il avait une belle vigne. Mais des maraudeurs venaient lui grappiller ses raisins, alors, quand il n'y avait plus rien aux branches, il suspendait des pièces de cent sous ...une sorte de sécurité sociale avant la lettre !

Saint Médard est le saint Patron des miss et des maraudeurs.

Bonne fête aux miss, aux maraudeurs et aux Médard !

Débézed

avatar 08/06/2008 @ 00:42:22
Encore un été pourri pour nous (Est de la France) ! A moins que Barnabé face son boulot ! S'il te plait Barnabé ...

Débézed

avatar 08/06/2008 @ 00:43:39
Il serait tout de même préférable qu'il le "fasse", ouille !

Saint Jean-Baptiste 09/06/2008 @ 08:13:50
Saint Médard a pensé à nous, il a fait superbe...

Saint Jean-Baptiste 09/06/2008 @ 08:17:56
Sainte Sophie était née en 92 et vivait à Rome avec ses trois filles : Foi, Espérance et Charité.
Et ses filles étaient encore toutes jeunes quand elles furent arrêtées avec leur mère alors qu'elles se rendaient aux catacombes pour prier.

Elles furent conduites devant l'Empereur Hadrien. Sophie était une bonne mère et ses filles étaient sages et bien élevées. Elles étaient déjà charmantes malgré leur jeune âge ; tellement charmantes que l'Empereur les voulait toutes les trois pour épouses, enfin, disons plutôt qu'il les voulait toutes les trois dans son lit...

Il leur proposa la vie de princesse si elles renonçaient à leur Dieu. Il leur suffisait d'offrir un sacrifice à Artémis ou à Vénus. Mais ce fut un refus immédiat, ferme et unanime. C'était de bonnes chrétiennes !

Alors elles furent suppliciées, devant leur mère, à commencer par la plus jeune, Charité. Elle fut d'abord rouée de coups par une garnison de 36 soldats. Puis frappée au visage par l'Empereur en personne. Mais elle riait, elle se moquait de l'Empereur, alors elle fut décapitée.

On amena le deuxième, Espérance. On la plongea dans une chaudière de graisse et de suie brûlante, mais un bon ange la protégeait. Elle s'amusait à éclabousser les spectateurs et même l'Empereur... Alors, elle fut aussi décapitée.

Ce fut le tour de la troisième, Foi. L'Empereur lui cassa les bras, puis les jambes. L'enfant priait et souriait. Alors on la précipita dans une fournaise ardente mais la petite s'amusait à jeter des tisons enflammés sur les gens qui la regardaient. Puis sur l'Empereur. L'Empereur la décapita.

La malheureuse mère avait subi ces trois martyres en priant pour ses filles, pour leurs bourreaux et pour l'Empereur. Alors les bourreaux refusèrent de la supplicier. Ils voulaient connaître le Dieu des chrétiens et demandèrent le baptême.

L'Empereur laissé seul, abandonna la partie. Sophie emporta ses trois filles, avec l'aide de leurs bourreaux, pour leur donner une sépulture chrétienne dans les catacombes.

Bonne fête aux Sophie, et aux Sonia, c'est la même chose, bonne fête aux Foi, aux Espérance et aux Charité !

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