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Lucien
avatar 20/03/2005 @ 22:38:41
Allez, SJB, crie un peu dans le désert! C'est justement pour éviter de voir un psy que c'est si bon de se vider...

Et saluons le retour de MOPP (les amis comprendront)...

Saint Jean-Baptiste 20/03/2005 @ 23:08:19
Je suis tout à fait incapable de crier comme vous le faites, dans un désert ou ailleurs, et je suis d'autant plus admiratif.
Sinon, je conçois facilement tout le plaisir qu'il y a à se vider : ça se voit bien dans vos élucubrations jubilatoires! :o))

Surtout si ça peut vous éviter d'être ausculté par les psy ! alors ça ! .. .. ..
:o)

Mentor 20/03/2005 @ 23:50:19
Eviter le psy et pister la vie et vider l’aspi pumante sans respirer pour s’époumoner sans compter dans une cave voûtée comme la vie, virer sa cuti en faisant un doigt à la lune soleil froid de nos nuits blanches, blanchir sous le harnois des ans passés de mode ravaudés à l’ancienne pour des vieux bambins sans lendemains qui chantent ne me quitte pas sous le volcan éteint d’un avril incertain, quoi ! attendre un signe ? un cygne noir vilain petit canard génétiquement modifié aux tripes à la mode de quand il faisait plus chaud qu’un 12 degrés qui tâche à ne pas mettre un chien dedans, mieux vaut filer dur qu’avaler tout opprobre sans tain que le miroir brisé renvoie aux calendes romaines les vraies qui tombent à l’heure dite donc trop tard, avancez chaud derrière! le feu au Q droit devant pour patchworker sans en avoir l’oxygène tous les fragments épars du tissu cellulaire gangrené qui nous habille si bien, allonz’enfants c’est pas si n’effrayant l’assassin n’est pas toujours du bon côté du couteau à viander grave sur le billot de la dernière volonté, une cibiche pour finir? à quoi bon goudronner le chemin du destin il est orniéré à l’envi mais t’amènera sans coup férir où le grand ordonnateur enfante à longueur de siècles les psys que tu honnis si fort forza Corsica une bombinette mentale là dedans et tout s’aplanira en laissant ce vide qui terrifie par manque de point d’appui disait Archimerde qui voulait soulever le monde et son contraire, vivement dimanche.

MOPP 21/03/2005 @ 06:15:19
Prendre a pour b remplacer b par c c'est cela qui permet d'aller au bout des champs magnétiques et autres électrodynamiques c'est faire comme Queneau et se dire que c'est en écrivant qu'on devient écrivon ne pas se prendre la tête dans les mains et y aller de bon train en ce paradis sur terre on y devient saint jean ou saint omer et quant à faire pourquoi pas pp lorsqu'on se fait baptiser par lulu prendre d pour e c'est normal nous voici arrivés aux Pâques c'est normal que les cloches se mettent à sonner et bravo non pas celle-là bravo je disais donc si c'est dans l'hilarité f ève vient à mon secours pour continuer cette ribambelle elle est belle la vie g a perdu sa hâche dans le bois avec Perec mais lui c'étaient ses oeufs sans eux il ne sait plus rien faire et quant à faire pourquoi appartenir aux gens heureux hi hi répond jiji c'est le cas de le dire les ailes de l'écritures s'affirment même que m aime le n le o et le pé et le contrepet Rabelais déjà préférait la fesse molle non la femme folle à la messe mais là j'ai triché lulu j'ai vérifié dans le dictionnaire ne me botte pas le cul et n'ayez pas cet r ahuri est-ce bon de prendre un t avec la duchesse ubu v victoire j'arrive au bout de ma litanie la wagon va dérailler d'où l'équation x = y.z ! cqfd

Lucien
avatar 21/03/2005 @ 08:08:09
x = y.z ! cqfd

cgfd quod erat demonstrandum faudrait voir à pas abuser des lavages de cerveau sinon ça flanquera du shampooing partout shampooing sur les bancs les têtes, les momies shampooing à l’intérieur du crâne pour laver les neurones assouplis par la soupe au poivre vert quand les sirènes des ambulances ne réveillent plus les morts et que les mots s’entêtent à ne plus tourner rond comme les aiguilles de ces horloges carrées qui s’imaginent triangles dans les profondeurs de la mer où retentissent les cris des oiseaux fous un étalage de perroquets vivants et de fruits morts un chat qui miaule dans la gorge d’un pigeon le pigeon passait par là ses griffes acérées son jabot de dentelles il a bondi le chat captif prisonnier dans l’étau de sa gorge il le broie le digère le lacère le transforme en pâtée pour chien immense le vent dans le cimetière éteint étrange la chanson blanche des sous-marins égarés la Castafiore aura beau s’époumoner ils ne reviendront pas les morts du tsunami digérés par la mer la plage ou l’océan ou les volcans ou ces journaux où s’étale l’encre grasse des nouvelles anciennes – une pile de magazines chez l’antiquaire une horloge au fronton d’une gare ou d’un hôtel des bagues de fiançailles dans un écrin bleu nuit et le bruit des stylos qui crissent sur les pages comme des skis sur la neige poudreuse qui tombe du ciel blanche et noire vivante et morte

MOPP 21/03/2005 @ 08:57:14
skier partir à la dérive descendre glisser s'enfoncer dans l'air du temps glisser errer dans les méandres des neurones du vent se fondre dans la neige eau devenir souple limpide s'évaporer repartir voyage à la Rimbaud ou geler se figer dans l'idée de l'éternité oiseau ou mirage fossile ou ramage se fondre dans le tout

Yali 21/03/2005 @ 09:20:29
Ramage, rameur, ramer, skier, ce qui est certain c’est que les étoiles gagnées au cœur des pistes s’en foutent pas mal des chamois et autres bêtes à cornes, une fois l’an elles dégringolent en flocons pour se rappeler à l’humain, lui faire un clin d’œil des astres, désastre blanc immaculé. Tiens ça me remémore une histoire, une histoire qu’un marin écumant les bar de la côte aimait à raconter. Il disait avoir vu une sirène, pas l’un de ses trucs qui gueule tous les premier mercredi du mois hein, non l’autre celle à queue de poisson et aux seins blanc comme des gyrophares maritimes, sémaphores à tétons aréolé de désir, et au longs cheveux d’algues blondes traînant derrière elle sur des miles et des miles. Enfin c’est ce qu’il disait au premier verre, au dixième il n’était plus sûr de rien, et au vingtième, sa sirène ressemblait comme deux gouttes d’eau à l’amertume abyssale, tréfonds mélancoliques et salés comme fond de bière vide. Il disait en être tombé raide dingue, puis comme pour joindre le geste à la parole il tombait à son tour et tout le monde rigolait. Sauf la sirène bien sûr parce que c’est pas pratique d’embrouetter un marin ivre lorsque que l’on marche sur les nageoires.

Lucien
avatar 21/03/2005 @ 15:12:14
"La poésie sera convulsive ou ne sera pas"

(André Breton)

MOPP 22/03/2005 @ 06:13:15
"La poésie sera convulsive ou ne sera pas"

(André Breton)


Oui, OK. Lucien.
Toutefois je me pose une question à propos de mes écrits d'hier matin : b remplace a, c remplace d, etc.
Je me demande si ce texte reste de l'écriture automatique, je la qualifierais de semi-automatique, puisque j'utilise une structure sous-jacente consciente (l'alphabet directeur) pour construire ce texte.
Ce qui me conduit à dire que j'aurais construit un texte sous la contrainte (à la PEREC) tout en utilisant un vocabulaire aléatoire.
Qu'en pensez-vous tous ?

Kilis 22/03/2005 @ 08:10:42
c’est pas pratique d’embrouetter un marin ivre lorsque que l’on marche sur les nageoires latérale en suffoquant comme des lamproies dans les eaux glauques de ce morne canal lacrymal sans nul doute puisqu’il pleut de l’ennui en gouttelettes mais ah ! laissons là ces eaux de l’ordinaire qui mues par le vain ressac d’un quotidien morbide nous empêchent de déployer la grand voile et de glisser plus loin toujours navigant vers ces confins du possible où l’horizon divague et que piètres marins nous sommes, mais néanmoins tenaces , il nous est permis de rêver d’atteindre un jour si, avec une obstination à toute épreuve, nous cherchons le cœur échevelé par l’ astreinte violette et orageuse comme bris de miroir au reflets de mémoires sauvées des tempêtes innommables car elles sont anonymes et que je suis amnésique et tant mieux parfois c’est plus agréable surtout pour faire la sieste l’après midi comme un faune dans la bergerie d’un avril quelque peu aoûté d’une envie mordorée dans son lit d’impatience, vrai quelle est belle la vie qui butine ci et là dans les fourrés ombragés autour desquels volètent des myriades de papillons jaune citron comme des petits matins clairs ou d’autres souvenirs de sourires frais et de pépins de citrouilles, rêves d’oranges aux doigts de brume sans concessions sinon l’écume des nuits profondes et sélectives noyées de caresses insensées dans la moiteur du désir toujours plus vif même si étanche comme la soif du bédouin sage qui perd ses pas dans le sable aussi sec qu’une paille d’un été défunt autrefois funeste, je me souviens du mal, heures si lointaines et encore si présentes, malgré moi je cherche l’oubli des fontaines qui lavent les écrans bleus comme des piscines sans fond où quelques pingouins moroses s’ébrouent tristement avant d’entreprendre une partie d’échec intemporelle ou perdre est de mise ou alors… et jouer à ça, non, je ne sais pas, voulez-vous bien m’apprendre car je me trouve dans une incertitude inconfortable et j’attends de vous que vous m’aimiez cents fois ou peut-être mille, dix mille, un million, je vous le rendrai au centuple, vous rirez et chanterez sous la lune andalouse comme au matin du monde et la musique s’écrira toute seule comme mue par un désir interne latent et pourtant lancinant rythmé comme chamade au printemps dans les branches rondes sont les olives sous les rameaux d’argent qui frémissent sous le vent de nos pensées lourdes de…

Sahkti
avatar 22/03/2005 @ 10:44:19
... les rameaux d'argent qui frémissent sous le vent de nos pensées lourdes de désespoir me font penser à une ancienne promenade dans les jardins de Jericho, là où un pauvre homme prisonnier du système s'est fait avoir comme un débutant par un plus malin que lui, malin qui fréquentait certainement le vilain si ce n'est toi c'est donc ton frère, frère de lait à défaut de frère de sang, sang versé au nom d'on ne sait quelle liberté, liberté bafouée pour tout un peuple, peuple soumis à la folie des hommes, hommes qui ne comprendront jamais rien, riens qui font le tout, tout le monde contemple sans bouger, bouger le petit doigt ou la langue, langue utile pour crier et hurler sa rage, rage de voir la folie gagner du terrain, terrain fertile à la violence, violence humaine légitimée par une frustration que les scientifiques qualifient de psycho-démence causée par trop de privations et d'amertume jamais exprimée en utilisant pour décrire la situation un langage châtié qui décrit la misère et la paix en oubliant cruellement le facteur humain et ces êtres qui voient de leurs fenêtres délabrées ces mêmes rameaux d'argent que ceux qui ont bercé les pensées du soi-disant sauveur, sauveur de pacotille ou homme de main d'un superbe lâche

Lucien
avatar 24/03/2005 @ 11:33:31
... sauveur de pacotille ou homme de main d'un superbe lâche

sauveur de pacotille ou homme de main d'un superbe lâche d'une remarquable charogne souriante installée sur son trône à larguer ses étrons sur le monde avec à la main droite son sceptre en chocolat dans la gauche la senestre la sinistre le spectre des pensées de Mao le petit livre rouge de honte qui délivre du mal sans forcément nous donner notre pain quotidien ma grand-mère balbutiait ses prières et le coq chantait la semaine de Pâques pour le malheureux saint Pierre assis sur son mont chauve à l'affût des centurions les laves étaient ardentes au coeur des volcans éveillés quelque part en Auvergne quand les dinosaures mettaient leur serviette autour du cou pour se goinfrer de chair fraîche parlons-en de la chair fraîche de la viande avariée putréfiée des chevreuils éventrés des escargots noyés dans le beurre d'ail qui donnera bonne haleine aux oncles à héritage aux tantes d'Amérique aux tantouzes aux barbouzes comme dans ces vieux films noirs où s'abruvent les panthères roses au détour des trésors de Golconde quand les dacoïts de l'ombre jaune feulent dans la nuit envoient leurs miaulements de tigres aux contours de la lune dans le halo décevant où se rhabillent les loups-garous malheureux leurs oripeaux abandonnés sur l'herbe rouge avec au coeur ce goût de cendres froides avec aux tripes ces remords et ces rengaines avortées fallait pas t'endormir au hasard des rencontres fallait pas te laisser aller au bilboquet des souvenirs des fois ça rate des fois c'est pas de la tarte tu n'as pas le temps de te retourner que le cancer te rattrape ou la nécrose ou l'overdose tu te voyais enfant cueillant des jonquilles dans ta petite main serrée cueillant de la dextre serrant dans la senestre et hop le grand méchant loup t'a mordu t'es là sur ton cul avec tes rides et tes tifs sur l'oreiller tu vois passer le TGV tous tes copains dedans qui te font signe à la fenêtre tous tes vieux copains mourants qui sourient de toutes leurs dents de toutes leurs belles têtes de morts pas encore édentées amusez-vous comme des fous on n'a pas tous les jours vingt ans...

Kinbote
avatar 30/03/2005 @ 21:14:40
Ma bouche fondue sur tes parties orangées dessine comme une tache de sang nacrée d’agrumes je joue parmi les cépages coupés des scènes de torture miniature avec les bras chargés de violettes et de mûres le pain levé de tes jambes martelle ton ombre en petits morceaux de tendresse tu te consumes et pleures des larmes de platane du vent tombe la giroflée de tempête d’un volcan meurtri je retire la lave est-ce la dent qui endort la matinée grosse de chagrin ou la dorure du son quand les musiques de l’âme se sont tues pour délivrer la torture des prisons de chair il faudrait des danses de chanvre et des opérettes légères comme des anneaux bariolés que de lions j’ai bu en plongeant dans la savane que de pingres rations de belette pour le tigre emmitouflé dans son manteau à rayures tout le poids de ton corps s’effondre sur mes lèvres et je sens la poitrine essouflée des repentirs bondir une fois encore dans ton dos est-cela que tu veux blondeur écumeuse des marécages insignes rondeurs éjaculats de sable dormeuse de mes rêves au-dedans des cavernes de tartre je mange ta joue bleutée comme une veine d’arc-en-ciel l’ouvreuse stellaire abandonne son point de vue au marchand de dromadaires cosmiques dans le désert j’ensable tes trouvailles j’éventre un reste de savon pour sentir tous tes parfums de la chaleur recouvre ton cadavre il fait soleil du toit de ma déraison je te vois venir à moi avec une éventail d’airs et de désastre il n’y a plus un grain de sens que des lumières de thé vert sous la langue

Bluewitch
avatar 30/03/2005 @ 21:23:32
J'aime quand ça se libère comme ça. Ouvrez grand les fenêtres, les oreilles et les pensées. Ca déménage de visuel. Kinbote, tu as bien fait de passer par là.

Saint Jean-Baptiste 30/03/2005 @ 22:36:30
Kinbote, rendez-vous chez Sibylline un samedi de sonnets.
C'est un rendez-vous avec la gloire ! :o)

Kilis 30/03/2005 @ 23:43:02
il n’y a plus un grain de sens que des lumières de thé vert sous la langue, plus qu’un soupçon de cette chair désopilante qui tapisse les nuits angulaires comme des feuilles d’acanthe parfumées à l’ennui rouge et qui serpente sempiternellement en longs silences citronnés et si je le ressens ainsi comme une chatte de langue étrangère qui miaoûte dans les laminoirs de l’amour subliminal avec la niak des esquimaux batonnés et jetés dans le noir à travers la musique qui moutonne sous les arches malicieuses d’un despotique velours noir et qui chatoie comme on pleure sur les bords d’une ivresse, équinoxe tropicale et flamboyante, et que n’importe quelle sonate éventrée et déjà soumise ne peut saupoudrer de la tendresse atmosphérique évanescente ouatée de miel bleu dont la coulure sauvage réveille la peau des songes à caresser dans la jouissance de l’attente blanche des velléités du vent à violer les rubans des élégies perdues comme feux folâtres dans les déserts mots-javes

Lucien
avatar 31/03/2005 @ 12:27:58
comme feux folâtres dans les déserts mots-javes ou Mojave ou Mohave mots javas mots sambas où s'alanguit la blonde vieillissante qui ne dormais jamais que nue avec quelques gouttes de 5 de Chanel la vieille aux yeux perdus dans l'enfer des studios qui regardait fleurir les coquelicots entre un avortement et l'ultime tentative de mariage blanc dans des espoirs de tartes aux pommes il me semble que tout ça ne pouvait déboucher que sur l'occidentale schizophrénie la silicone valley a rempli trop de seins trop de ballons gonflés de vent de néant ça s'envole ou ça explose ça passe la nuit dans son cercueil ça passe la vie à flirter avec la mort as-tu déjà dansé avec la mort fillette viens écouter du Schubert viens faire l'amour en quatuor nous déboulerons sur le sable mouillé au clair de lune des marées basses tu seras dans la lune je serai gigolo les taoïstes ont pas mal de bons trucs pour gambader dans les nuages oublie tous les loups blancs qui te font de l'ombre viens manger des frangipanes les cerises confites sont rouges comme les pointes de tes seins ta peau est blanche comme les ruisseaux de Chanaan n'écoute pas les vieux porcs lubriques qui veulent te faire visiter leurs ports veules assombris sur le bois pourri des jetées où s'agrippent des coquillages ourlés de nacre et de folie tu te repliais au coeur du saint Jacques tu mûrissais des projets de voyages initiatiques Santiago Cipango et la jungle birmane toi qui pâlis au nom de vents couverts d'alizés de Mali de ma licorne blonde oubliée une nuit de vacances quelque part dans les traversées la cinquantaine rugissante des restes d'onirisme vampirisé par le temps qui s'égoutte au robinet des souvenirs au ventre des passions flétries au coeur fané de la jonquille on a vidé tous le vases les tulipes sentaient mauvais tout finit toujours dans un cimetière au coin là où pourrissent fleurs et larmes

Sahkti
avatar 31/03/2005 @ 14:04:57
...dans un cimetière au coin là où pourrissent fleurs et larmes, sauf au cimetière de Touque-les-Bains, connu dans le monde entier pour la gentillesse de son fossoyeur qui passe son temps à parler à ses morts mais aussi à piquer les fleurs des ronds-points et des monuments aux morts pour fleurir les tombes oubliées, en affirmant haut et fort que les fleurs des monuments aux morts, c'est pour les morts, les vrais, ceux qui bouffent les pissenlits par la racine et pas pour une oeuvre d'art tout le temps moche et qui coûte cher et qui a été commandée au neveu du maire, celui qui fait sculpteur à ses heures perdues quand il rentre de son boulot d'aide-cuisinier au restaurant "La marmite gourmande", qui a fait faillite l'an dernier parce que le patron ne payait plus ses charges sociales et qu'il avait engagé une jeune africaine au noir en la traitant comme une esclave et en lui faisant faire la vaisselle, les poubelles et même le trottoir disent les mauvaises langues du village qui s'y connaissent en trottoirs vu que c'est là qu'on exerce le mieux son boulot de mauvaise langue pour parler sur ses voisins et la femme du maire qui s'habille dans la grande ville d'à côté et même pas chez Madame Ducruet, pourtant bien brave et triste d'avoir perdu son chien au mois de juillet...

Lucien
avatar 31/03/2005 @ 15:15:44
Un copié-collé de tous les textes produits sur ce fuseau donnerait du tonnerre, je crois.

Et une lecture à voix haute de tout ça dans une crypte, avec un trombone et une clarinette en sourdine, je vous promets que je l'organise bientôt...

MOPP 01/04/2005 @ 08:57:27
Je voudrais poursuivre et présenter un texte, voici que cela m'est devenu impossible, un feu rouge m'arrête, je ne sais pourquoi, pourquoi cette stupeur qui me glace, pourquoi ce silence trompeur ? Mes automatismes fonctionnent au ralenti. Je suis comme suspendu dans les airs. Immobile. Je ne suis même pas un oiseau qui plane au-dessus des montagnes. Je n'ai pas ce regard perçant qui permet de déceler le point d'attache. Tiens, je glisse enfin. Les lumières sont éteintes en ce lieu. Salle de spectacle pour voir et pour entendre. Mais pourquoi ce noir, Lucien. Tu voudrais que nous entendions mieux, que nous soyons attentif à l'autre sans vouloir créer la moindre zizanie. Recueillement. Mon écriture s'aventure, s'infiltre dans ce silence voulu, le monde retient son souffle. Je ne suis concerné que par l'homme, mais c'est un homme, un frère, et il va mourir. Même si je ne pense pas comme lui, je lui adresse un petit signe amical, un geste de respect. Et voici que, soulagé, je peux glisser, planer parmi les nuages. Avez-vous déjà vu Madrid juste avant l'atterrissage ? Le ciel est bleu, pur, lumineux. Déjà un brin de mimosa.

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