Shelton
avatar 27/06/2017 @ 06:47:45
L’été c’est fait pour lire et c’est une période privilégiée pour dévorer des polars, d’autant plus s’ils sont bien écrits. C’est bien le cas pour cette série des enquêtes de sir Malcom Ivory de Mary London, série que j’ai découvert cette année. Comme il y a dix-neuf romans, il est bien normal que je vous invite à en lire un de temps en temps… peut-être même un par semaine, qui sait ?!

L’auteur de ces polars est en fait Frederik Tristan qui a pris ce pseudo de Mary London pour rendre hommage à toutes ces femmes britanniques qui ont dû enchanter ses soirées de lectures – les miennes aussi – d’Agatha Christie à Patricia Wentworth, d’Anne Perry à toutes les autres car il y en a tellement que l’on ne peut pas toutes les citer ! Les romans sont très bien écrits et franchement la lecture est des plus agréables…

Dans le crime de Greenwich, le roman que je vous propose aujourd’hui, tout commence par une soirée au club des Scriveners, plus exactement au restaurant du club. Sir Malcom Ivory, au cours d’un repas paisible, enfin qui aurait pu être paisible en compagnie d’un vieux Lord bien sympathique… En effet, un personnage que n’aime pas du tout Ivory, Scrymgeour, s’invite ou presque à leur table… Et, en plus, très vite, il s’approprie la conversation et lance un pari à notre ami Ivory :

« … Il y a quinze jours, on a découvert Owen Griffith pendu dans l’appartement qu’il occupait à Greenwich… Ce fut alors que j’appris qu’il était spécialiste de Dickens… J’ai de bonnes raisons de penser qu’il ne voulait pas se suicider, et de toute manière, pas ce jour-là… L’enquête de la police a conclu « suicide probable »… Je suis persuadé que « Owen Griffith a été assassiné… Si vous arrivez à trouver le coupable sous huit jours, vous recevrez 10 000 livres et si vous échouez vous alimentez du même montant le bar à whiskies du club… »

Bien sûr, la curiosité de sir Malcom Ivory est réveillée par une telle affaire et même s’il ne se précipite pas sur ce mystère son cerveau est déjà en fonctionnement… Très rapidement, après en avoir discuté avec son ami le superintendant Douglas Forbes de Scotland Yard, il se met en chasse et va même loger quelques jours dans la chambre de la « victime »…

Souvent sir Malcom Ivory utilisera cette technique pour aller encore plus dans la rencontre avec la victime, percevoir sa psychologie au plus près et cela lui permettra de trouver des éléments qui avaient échappés à la police. Il faut dire que Sir Malcom Ivory n’est pas un policier, c’est un homme riche, qui n’a plus besoin de travailler, qui se consacre uniquement à ses passions – échecs, orchidées et livres – et qui adore raisonner autour d’une affaire mystérieuse et criminelle. C’est une forme de jeu pour lui…

Avec ce roman vous allez aussi en savoir un peu plus sur Dickens, un grand auteur britannique bien présent dans cette histoire. De plus certains personnages sont croustillants à souhait et j’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette enquête… Un meurtre, maquillé en suicide, dans une chambre louée en plein Greenwich… délectable ! Quant aux collectionneurs, ils en prennent pour leur grade mais je ne vous en dis pas plus…

Voici donc une bonne idée de lecture et comme l’été c’est fait pour lire, c’est bien le moment de lire Le crime de Greenwich de Mary London publié aux éditions du Rocher.

Shelton
avatar 28/06/2017 @ 07:06:19
L’été c’est fait pour lire et il faut penser que ce vieil adage n’est pas réservé aux adultes raisonnables ou intellectuels, n’oublions jamais les enfants qui seront, peut-être, les lecteurs de demain… du moins si nous nous appliquons à transmettre notre passion pour les livres et leurs forces… Bien sûr, ce n’est pas simple et j’entends bien que certains n’ont pas réussi entièrement le défi… Moi-même, je n’ai pas que des enfants lecteurs, c’est ainsi !

Il faut dire que bien souvent nous confondons amour de la lecture et passion pour l’histoire de la littérature ce qui n’est pas tout à fait identique. La lecture, c’est prendre du plaisir à se promener dans un univers, celui que l’auteur a réussi à construire et dans lequel il nous promène en nous manipulant… avec plus ou moins de talent. Mais ce qui est certain c’est que cette promenade dans les imaginaires des auteurs nous enrichit, nous rend plus libres, nous aide à vivre et c’est bien là la richesse de la lecture !

Alors, pour illustrer tout cela, je vous invite dans la petite ville de Palladipelledipollo, là où se trouve la magnifique librairie Fellini… mais cette librairie est en danger car le « consortium » Jabot la menace directement. Il faut dire que Jabot, horrible personnage qui possède tout le reste de la ville, veut mettre la main sur ce dernier espace de liberté…

« Mais quand je posséderai votre boutique, là oui, je deviendrai le maître de la ville ! Et vous savez ce que j’y vendrai dans cette librairie ? Des livres ! Mes livres ! Ceux que j’aurai édités moi-même ! Les gens liront ce que j’ai décidé de leur faire lire ! »

Oui, la lecture est le garant de notre liberté, de notre conscience, de notre démocratie et on voudrait trop souvent nous le faire oublier… Mais tout cela c’est de la littérature car nous sommes bien loin de cela, n’est-ce pas ? Enfin…

Ce qui est certain c’est que dans ce lieu-dit de Palladipelledipollo on va voir arriver le sauveur, un certain Capitaine Fripouille dont les méthodes peuvent être discutables mais efficaces ! C’est le seul qui ose affronter l’horrible Jabot pour sauver la petite librairie… mais n’allez surtout pas voir là le conflit entre Amazon et les libraires indépendants… Aucun rapport ! Quoi que… Allez savoir !

Ce livre pour la jeunesse est une excellente bande dessinée scénarisée par Olivier Ka et dessinée par Alfred, deux auteurs qui avaient écrit il y a quelques années une bande dessinée qui avait marqué les esprits, « Pourquoi j’ai tué Pierre ». Cette fois-ci, on est plus dans la fiction pour enfants et on s’est éloigné de l’introspection et de l’autobiographie et c’est très réussi ! Le grand format de cette bédé lui donne un look spécifique comme tous les autres albums de la collection Les enfants gâtés qui est une des très belles réussites éditoriales BD pour la jeunesse des éditions Delcourt…

Les auteurs ont imaginé d’adapter leur album en spectacle chanté et ils vont certainement l’interpréter lors de certains festivals de bande dessinée, raison de plus pour les rencontrer, les lire et les écouter !

En attendant de les retrouver à Saint Malo, Montreuil ou Angoulême, Nancy ou Metz, Lyon ou Bordeaux, je vous invite à découvrir la véritable nature de ce Capitaine Fripouille et de le faire lire à vos jeunes lecteurs autour de vous, enfants, petits-enfants et autres filleuls ou voisins car plus il y aura de lecteurs et plus la librairie Fellini aura des chances de survivre !

Shelton
avatar 29/06/2017 @ 06:18:57
L’été c’est fait pour lire et le roman policier, surtout quand il a pour cadre les lieux de vacances que j’aime le plus, me semble idéal. En plus, quand mary Lester prend la route de Dinard, cela devient irrésistible !

D’une façon générale, la série des enquêtes de Mary Lester sont des enquêtes policières ayant pour cadre la Bretagne. En allant un peu trop vite, on pourrait dire que nous sommes en présence de littérature régionale, mais, en fait, je n’en suis pas si sûr. En effet, ce terme de littérature régionale me gêne beaucoup et je lui préfère de très loin l’expression de littérature incarnée dans un terroir. Mais reste à savoir alors si un roman policier est bien une œuvre littéraire… Je ne trancherai pas ici dans ce débat existentiel qui touche régulièrement la bande dessinée, le policier, le livre jeunesse… Pour moi, un livre policier raconte une histoire et si elle est bonne, bien écrite, plaisante à lire, curieuse, truculente, qu’elle me fait rêver, voyager, passer du bon temps… alors je suis heureux et j’ai envie de vous en parler, surtout à l’occasion de l’été qui est fait, comme chacun le sait bien maintenant pour lire !

La dernière enquête parue, La mystérieuse affaire Bonnadieu, en deux tomes, va certainement vous faire passer un très beau moment de lecture… Du moins si vous aimez le polar bon enfant – car ici pas de description macabre et insoutenable – et si vous connaissez la Bretagne, ses côtes et rivages, ses galettes et son cidre… Oui, je suis un peu dans les clichés mais ça fait du bien aussi. D’ailleurs, si vous connaissez la ville de Dinard, vous allez pouvoir tout reconnaitre ou presque et cela ravivera vos souvenir de cette cité balnéaire de toute beauté… Sans parti pris, bien sûr !

Cette dernière enquête, disons-le franchement, est bien meilleure que l’avant dernière, elle aussi parue en deux tomes, Avis de gros temps pour Mary Lester. En effet, nous retrouvons une Mary Lester, officier de police efficace, qui va éviter une erreur judiciaire en reprenant entièrement une enquête, avec simplicité, sens du détail, enquête de terrain, finesse psychologique que ce soit avec les suspects, la juge d’instruction ou l’avocat de la vieille famille bourgeoise… Bref, du Mary Lester pur jus !

Un personnage connu mais qui n’était pas sur le devant de la scène vient affirmer sa place, Gertrude Le Quintrec qui vient apporter du renouveau, de l’humour et de la simplicité. De plus, le fait qu’elle soit capable de parler breton avec Mary donne une petite touche régionaliste pour les uns mais aussi une arme secrète de communication à l’auteur… Diablement efficace tout cela !

Reste à savoir qui a bien pu tuer ce jeune homme assassiné à l’arsenic dont on a trouvé le corps du côté de Quimper. Car si Béatrice Bonnadieu est innocente, il doit bien y avoir un coupable dans cette sombre histoire… Et tout n’est pas simple pour Mary car les Donnadieu ce n’est pas une famille ordinaire… Non, pas du tout !

Donc, un bon roman dans lequel les habitués de la série ne retrouveront pas au premier plan le lieutenant Fortin qui passe plus de temps à s’occuper de sa femme qu’à aider sa collègue Mary… Ne vous inquiétez pas, il reviendra certainement très vite jouer des coudes pour protéger Mary…

Les studios Ellipse ont tourné, il y a quelques années, des feuilletons pour la télévision à partir de ces romans mais ce ne fut pas une grande réussite. C’est probablement parce que cette série n’est pas basée sur l’action à répétition ni sur les grands mécanismes d’énigme… Non, ici, juste sur le travail quotidien de la police dans une Bretagne qu’adore son auteur, Jean Failler. Certes, ce dernier n’est probablement pas le prochain Nobel de littérature, mais comme c’est un auteur qui donne du plaisir au lecteur, il me semble bon de vous conseiller cette série romanesque pour l’été !

Goupilpm
avatar 29/06/2017 @ 10:50:28
Belle chronique de l'été je découvre des auteur(e)s que je ne connaissais pas, je vais aller voir leurs bibliographies. Je viendrais voir régulièrement pour d'éventuelles idées de lectures.

Shelton
avatar 30/06/2017 @ 06:22:31
L’été c’est fait pour lire et il est bon d’en profiter pour s’ouvrir à des réflexions sociétales profondes pour tenter, sinon de changer le monde, au moins de le faire évoluer. On peut d’ailleurs faire cela avec des films, des rencontres, des lectures et même, comme nous allons le faire aujourd’hui, avec la lecture d’une bande dessinée !

Lilian Thuram est un footballeur connu dont le nom, même pour les plus jeunes, a encore un sens. Son palmarès est tel qu’il faudra à mon avis encore pas mal de temps pour qu’il soit oublié… Ce qui est particulier avec Lilian Thuram c’est qu’il ne s’est jamais contenté de jouer au foot. Il a toujours voulu participer à la vie de sa société, la comprendre, la faire évoluer… C’est pour cela qu’il a écrit un essai, Mes étoiles noires, c’est pour cela qu’il intervient régulièrement dans des classes, c’est pour cela que l’on peut le voir régulièrement dans les médias pour défendre un vivre ensemble solide et plein d’espérance !

Jean-Christophe Camus est parti de cet essai où Lilian Thuram raconte une quarantaine de personnes noires qui ont compté pour lui, qui lui ont permis de sortir d’une position de victime désignée – et/ou auto désignée – et, enfin, qui l’aident quotidiennement à déconstruire le racisme… La bande dessinée ne reprend pas tous les personnages mais elle raconte Lilian Thuram et quelques-uns de ces personnages comme Taharga, Ésope, Louis Delgrès et Solitude… Cette bande dessinée en deux volumes dans la collection Mirage de chez Delcourt, se lit avec facilité et le fil conducteur est la jeunesse de Lilian Thuram, de la Guadeloupe à Monaco qui fut son premier club professionnel de football.

Une place toute particulière est laissée à Mariana, sa mère, une place qui n’était pas dans le livre de départ et qui a été construite par Thuram et Camus pour montrer cette femme volontaire, profondément humaine et aimante vis-à-vis de ses enfants, courageuse et travailleuse, sans qui rien n’aurait pu se produire…

Il y a aussi un personnage fort et marquant, Neddo, qui habite le quartier et qui est le passeur, celui qui met en relation les savoirs, qui provoque les rencontres, qui donne du sens à la vie… un très beau personnage bien incarné graphiquement par le dessinateur de cette série, Sam Garcia…

Alors bien sûr, cette bande dessinée dénonce un certain nombre d’éléments très concrets de notre histoire et de notre société, du racisme à la science des races, de l’esclavagisme à la violence conjugale, du mépris quotidien à l’exploitation des jeunes footballeurs par des clubs… Tout y est même si tout n’est pas développé… Mais l’ouvrage ne s’arrête pas à la dénonciation du mal et on voit aussi toutes les raisons d’espérer, de se battre pour améliorer la vie, de faire confiance, de s’engager, de bâtir, jour après jour, la société que l’on voudrait offrir à nos enfants, petits-enfants et autres jeunes qui nous entourent…

Je pense que nous avons-là une excellente bande dessinée pour les adolescents, une histoire qui sans être la nôtre est quand même intégrée à la nôtre – nous ne sommes pas Lilian Thuram ni Guadeloupéens – et j’avoue avoir été séduit par le personnage de ce footballeur que j’ai rencontré une fois dans une action contre le racisme…

Alors, comme l’été c’est fait pour lire, pourquoi ne pas commencer par cette bande dessinée et prolonger par l’essai, Notre Histoire ?

Goupilpm
avatar 30/06/2017 @ 10:41:44
Suite à la lecture de la chronique j'ai commandé le tome 1 de Mary Lester !

Shelton
avatar 01/07/2017 @ 06:02:01
L’été c’est fait pour lire et dans ma visite aux grands classiques, je voudrais aujourd’hui vous accompagner chez un proche, un certains Roland Barthes…

Il y a quelques saisons, à l’espace des arts de Chalon-sur-Saône, il y a eu un très bon spectacle à partir de Fragments d’un discours amoureux. C’est vrai que ma première sensation en apprenant que l’on allait montrer fragments d’un discours amoureux avait été une grande surprise ! Barthes, l’intellectuel presque désincarné sur scène ! Surprise mais aussi bonheur, car cet auteur est un de ceux qui comptent pour moi…

Lorsque j’entre en prépa littéraire, je ne connais pas Roland Barthes. Très vite, je tombe à son contact dans un univers que je n’imaginais pas. Ses ouvrages deviennent rapidement des compagnons de route, des repères, des guides… mais aussi des piles sur mon bureau ! Cette première année, Roland Barthes devient pour moi un classique dont je ne peux plus me passer et 27 ans après sa disparition c’est encore pour moi un pion important de ma vie, de ma réflexion, de ma culture…

Comment ne pas citer quelques ouvrages car pour l’ensemble de sa bibliographie, il faudrait un peu plus que cette petite chronique… Donc, juste pour le plaisir, citons : Le degré zéro de l’écriture (1953) ; Mythologies (1957) ; l’ensemble de ses articles de critiques littéraires que l’on peut retrouver maintenant dans des recueils ou petits ouvrages comme ce petit Sollers écrivain qui regroupe six textes de Barthes écrits entre 1965 et 1979 sur ce romancier français contemporain ; enfin, une référence absolue et totale pour moi, Sur Racine que j’ai lu, disséqué, analysé, résumé, digéré, mémorisé…

Mais puisque nous célébrons cette année les 40 ans de Fragments d’un discours amoureux, puisque l’Espace des arts va nous offrir lors de la prochaine saison un nouveau spectacle inspiré de la vie et de l’œuvre de Roland Barthes, ouvrons une fois encore ce magnifique ouvrage de 1977…

Le fait de savoir qu’il a été, jusqu’à sa mort en 1980, professeur au collège de France pourrait impressionner, voir dissuader de lire cet ouvrage. Pourtant, s’il lui est arrivé d’écrire des articles ou des ouvrages complexes, ici, rien de tout cela. Dès qu’il parle d’amour, on a le sentiment qu’il quitte le conceptuel pour passer à l’expérimental. Ce qu’il écrit, il ne l’invente pas, il ne l’imagine pas, il l’a vécu et même il le vit ! Nous aussi, d’ailleurs ! On se reconnaît à chacune des pages ou presque… c’est nous qui attendons, qui nous faisons du souci, qui nous énervons, qui sommes tendres, puis nerveux, doux juste avant de sombrer dans la colère, qui écrivons dix fois notre déclaration avant de bafouiller quelques mots… Oui, Fragments d’un discours amoureux est notre histoire…

Alors bien sûr, certaines figures – sortes de chapitres dans le texte de Barthes – sont écrites de façon très littéraire – mais qui s’en plaindrait ? – et agrémentées de petits renvois dans la marge gauche : Barthes, en intellectuel universitaire respectueux du travail des autres depuis la nuit des temps, a voulu ainsi donner ses sources de façon légère et rapide mais sans s’approprier le bien d’autrui. Vous n’êtes pas obligés de vous focaliser sur ces références mais parfois c’est agréable de confirmer une impression. Car on a déjà entendu certains phrases, mais on ne connaît pas toujours l’auteur, le livre, le mythe dont elles sont tirées… c’est une façon de mesurer que l’amour a été un thème transversal à toute l’humanité de Homère à Saint Jean de la Croix, de Platon à Schiller, de Diderot à Bettelheim sans oublier Flaubert, Hugo, Gide…

Oui, nous sommes bien en présence d’un ouvrage d’une très grande qualité que l’on peut lire d’un seul tenant, en le fractionnant, à voix haute pour celui ou celle que l’on aime, en méditation, pour se remonter le moral… bref, un livre qui devrait être donné de façon symbolique lors de l’adolescence et que l’on devrait garder toute sa vie…

Puisque l’on dit que l’amour et l’été vont bien ensemble, puisque l’été c’est fait pour lire, alors aucune hésitation, lisez, relisez, picorez et dévorez Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes !

Shelton
avatar 01/07/2017 @ 17:31:04
Puisque j’ai décidé de donner aujourd’hui un coup de projecteur sur Roland Barthes et son œuvres, je voudrais vous citer un petit ouvrage à la fois savant et drôle, sorte de porte ouverte sur les livres de Barthes mais aussi d’issue de secours dans certains cas pour des étudiants en perdition en pleine lecture du Grand Maître : Le Roland Barthes sans peine.

Si les livres savants ne sont pas toujours accessibles à tous, il convient de dire que le voyage chez Barthes peut être plus simple que prévu. On peut commencer par les textes courts et capitaux – je pense là à Leçon, son texte inaugural au Collège de France le 7 janvier 1977 – ou Rolland Barthes par Roland Barthes. Mais avec cet opuscule de Michel-Antoine Burnier et Patrick Rambaud, on est immédiatement plongé dans le travail de Barthes avec même un peu d’humour et d’exemples concrets...

C’est présenté comme un petit guide de survie au pays de Barthes et j’ai beaucoup apprécié. D’une part on voyage dans l’œuvre de Barthes et d’autre part on rigole de ce grand sémiologue… et même de nous, bien sûr !

Et pour ceux qui voudraient comprendre pourquoi de jeunes étudiants ont pu être séduits par un tel homme et ses livres, rendez-vous avec Mythologies…

Shelton
avatar 02/07/2017 @ 09:26:28
L’été c’est fait pour lire et, aussi, ne l’oublions pas, pour prendre soin de soi. On sort de l’hiver et notre corps, notre esprit, notre âme même, ont besoin de reprendre des forces, de se ressourcer, de récupérer. On peut donc, durant ces périodes estivales, lire des livres qui nous font du bien, qui nous ouvrent à d’autres façons de vivre et nous comporter et cela peut presque nous changer la vie…

Toute l’année on a couru ici ou là, d’ici à là, pour toujours se retrouver, en final, à consommer n’importe comment, à manger n’importe quoi, à faire manger n’importe quoi à nos enfants, à leur faire utiliser des produits dont nous ne savons même pas la composition… Et si nous changions cela ?

Marie-France Farré vivait comme cela quand elle attendait son premier enfant. Après avoir lu plusieurs articles sur la composition des produits alimentaires, cosmétiques, ménagers, pharmaceutiques… Elle a décidé de faire le vide dans ses placards et de préparer la venue de son enfant en changeant ses méthodes d’achat. Elle voulait savoir les compositions, éviter les produits chimiques inutiles et toxiques, faire attention au gaspillage, à la planète… Mais, elle résidait alors en Turquie et on ne trouvait sur place que peu de produits bio. Il fallait trouver une autre solution !

C’est alors qu’elle s’est lancée dans une autre philosophie de vie : elle allait faire elle-même, à partir de produits de base parfaitement identifiés et compatibles avec sa santé et celle de sa famille, les produits dont elle avait besoin à la maison. Bien sûr, tout ne s’est pas fait en un jour et elle s’est fait aider par d’autres, par des lectures, par des recherches… C’est le fruit de ces années qu’elle partage maintenant avec ses ateliers autour de la nutrition et du bien-être qu’elles anime pour aider chaque personne à mener une vie plus saine avec moins de produits toxiques – voire même plus du tout – et une économie adaptée à la famille… Elle tient aussi un blog, www.savethegreen.fr

C’est aussi ce que l’on va retrouver dans cet ouvrage, Labo Zéro Conso, qui est, en fait, un recueil de fiches pratiques qui permettent à tout un chacun, même sans aucune compétence particulière, de réaliser soi-même sa lessive, son dentifrice, son produit après-soleil… à chaque fois, une liste précise des ingrédients, une explication et un processus de création, le tout accompagné de quelques conseils pratiques. Simple, efficace, attrayant… et si on changeait de façon de voir la vie ?

Plusieurs éléments sont à préciser pour les candidats au changement ! Tout d’abord, Marie-France Farré se fait aider et accompagner par des experts – dont certains de notre région, la Bourgogne – car, comme elle le dit elle-même, on ne peut pas tout savoir et être expert de tous les sujets. Or, elle ne veut pas prendre de risque, par exemple sur la conservation des produits ou les réactions de certains produits entre eux lors du mélange, et elle ne propose que des combinaisons fiables et sécurisées. Deuxième chose, les produits proposés sont économiques, sans conséquences pour la planète et bons pour l’être humain… Les seuls perdants devraient être ceux qui fabriquent et tentent de vous vendre des produits toxiques, fruits d’un gaspillage certain et nocifs pour la planète, chers et inefficaces… Alors pourquoi hésiter ?

La lecture de ce livre ne va pas convaincre tout le monde mais devrait vous amener à réfléchir et peut-être commencer certaines expériences… J’ai vraiment envie de commencer par la lessive… je vous en reparle à l’occasion !

Labo Zéro Conso, de Marie-France Farré, aux éditions Eyrolles, et cet été il se pourrait bien que lire, réfléchir et changer des habitudes de vie fassent bon ménage !

Shelton
avatar 03/07/2017 @ 07:50:54
L’été c’est fait pour lire et aussi célébrer la Nation puisque le 14 juillet tombe à chaque fois pendant l’été ! Non ? Alors comme cette année nous avons invité des Américains à défiler et même à être présents dans les tribunes, il me semble important, toujours dans le prolongement des célébrations en mémoire de la Grande Guerre et de toutes ses victimes, de lire au moins un ouvrage sur la Guerre de 14-18 !

Je peux très bien comprendre ceux qui auraient préféré qu’on le fasse de façon plus sobre, plus discrète, pour ne pas donner l’impression d’une grande fête de la guerre. Je peux aussi partager l’idée de certains que parler de la guerre est faire action en faveur de la paix. Aujourd’hui, grand nombre de nos concitoyens ne savent pas ce qu’est la guerre en dehors de quelques combats en dessins animées ou dans leurs jeux vidéo. Leur rappeler la dureté de la guerre, ses atrocités, la mort des soldats… tout cela peut-être œuvre salutaire… et pourquoi pas ? Enfin, pourquoi ne pas surfer sur cet anniversaire quand on est auteur, éditeur, libraire ? Oui, tout cela peut se comprendre par les temps qui courent…

On peut aussi se mettre sous un autre angle, celui du prescripteur qui cherche des ouvrages de qualité pour ses élèves, ses étudiants, ses lecteurs… Belle occasion, dans cette moisson livresque occasionnée par cet anniversaire, de trouver le livre que l’on va avoir plaisir à conseiller, à faire lire ou étudier. C’est ainsi que je fonctionne, que ce soit une nouveauté ou une réédition…

Ce premier ouvrage, 50 clés pour comprendre la Grande Guerre 1914-1918, est celui qui pourrait servir d’introduction, d’invitation, d’ouverture à toutes les autres lectures. Il est simple, clair, accessible à tous ou presque et c’est bien pour cela que je le positionne en tête de liste… Sa structure en 50 petits chapitres permet d’être consulté, feuilleté, lu par petites touches, avec curiosité, en prenant son temps, pour répondre à une question, sans obligation de lire tout, tout de suite, sans pause… Je dirais même qu’il s’agit d’un livre pour petits zappeurs d’aujourd’hui !

Je ne vais pas reprendre tout l’ouvrage, citer tous les thèmes abordés, ni même vous résumer en quelques lignes cette Grande Guerre, vous savez celle que « préférait » Georges Brassens… En fait, je vais vous donner quelques questions qui sans surprendre totalement le lecteur, montrent que l’ouvrage est quand même bien pensé et qu’il ne reste pas enfermé dans les clichés historiques : La fraternisation (Noël 1914), Combattre la peur, Nationalisme et génocide arméniens (1915), Les animaux en guerre, Les progrès médicaux, Echapper à la guerre, Les femmes pendant la Première Guerre mondiale… et, bien sûr, l’arrivée des Américains pour aider les Européens !

Pour chaque chapitre, on a une double page, format poche élargi, avec une illustration, une synthèse et des invitations à aller plus loin. Les illustrations peuvent être des photos, des affiches, des cartes. Les invitations à prolonger la réflexion peuvent aller de la présentation d’un auteur – que l’on pourra lire lui-même – à la présentation d’une découverte, d’un site, d’un musée… Bref, c’est vraiment très bien conçu pour celui qui veut être accompagné dans son voyage au cœur de la Grande Guerre…

Maintenant, il ne reste plus qu’à lire d’autres ouvrages, voir quelques films, admirer certaines toiles, feuilleter quelques bandes dessinées et réfléchir à l’avenir de cette humanité qui ne semble pas avoir tirer toutes les leçons de ce conflit meurtrier, dramatique et qui a changé durablement la face du monde !

Et, comme l’été c’est fait pour lire, c’est le moment !!!

Bonne lecture et à très bientôt !

Shelton
avatar 04/07/2017 @ 05:23:53
L’été c’est fait pour lire et il semblerait que l’Education nationale souhaite voir les jeunes de CM2 lire un livre cet été… Seulement, voilà, il n’y a pas qu’un seul modèle d’enfant de CM2. En effet, certains lisent déjà beaucoup et un livre pour l’été, cela les fait rire de bon cœur, eux qui lisent déjà un livre par semaine ! Quant à ceux qui lisent le moins, on a beau dire tout ce que l’on veut, un livre à lire c’est comme l’Everest pour un débutant en alpinisme…

Soit, il faut donc chercher un livre à lire cet été pour des jeunes de CM2. J’entends bien que certains ont parlé des Fables de La Fontaine. Est-ce un bon choix ? Certes, l’avantage majeur est de se retrouver en face de textes courts mais l’inconvénient c’est indiscutablement de ne pas donner au jeune les clefs de la lecture bonheur ! Je me souviens, il y a quelques années, avoir vu des lecteurs débutants découvrir le plaisir de lire avec le premier tome des aventures d’Harry Potter. Non seulement la mécanique s’était prise en marche, mais elle a continué de fonctionner jusqu’au dernier tome ! Je souhaiterais donc voir des jeunes avec des romans pour que tout se mette en marche ! Attention, « en marche » mais sans aucune connotation politique !

J’ai donc choisi de proposer à ces jeunes lecteurs de CM2 un roman de Yaël Hassan, Le professeur de musique. C’est d’abord très bien écrit, l’histoire est intelligente, morale et humaine. On y traite de la transmission, l’intergénérationnel, le rapport anciens-jeunes et ce thème me semble important et compréhensible par des jeunes qui souvent en période estivale rencontrent leurs grands-parents. Enfin, c’est un beau roman qui peut donner envie de lire ! Au départ, on pourrait croire que Le professeur de musique est un livre jeunesse et seulement cela. En fait, c’est typiquement un roman pour toute la famille. C’est un ouvrage que mon épouse lisait à voix haute aux enfants et nous nous en souvenons tous plusieurs années après…

Simon est professeur de musique et il va aborder sa dernière année d’enseignement. Après avoir toléré toutes les formes de chahut possibles, il a décidé de terminé en beauté en faisant preuve d’autorité pour ne pas dire d’autoritarisme…

Sur son chemin, il va rencontrer un enfant, Malik Choukri, qui vient d’une famille nombreuse qui a déjà bien fait souffrir Simon. Il n’a aucune envie de céder et pourtant il va découvrir un enfant qui aime la musique et qui veut devenir violoniste, contre l’avis de sa famille d’ailleurs…

On voit alors Simon entrer dans une belle relation de transmission artistique et culturelle, le tout emballé dans un humanisme incroyable comme Yaël Hassan sait les décrire et les faire vivre… Le professeur de musique, rescapé d’Auschwitz, transmet alors au jeune garçon tout ce qu’un homme peut transmettre. La musique n’est plus que le médiateur de cette transmission, de cette passation de pouvoir, de cette source de sagesse…

A noter aussi le rôle de la femme de Simon, Bella, qui est tout en douceur, simplicité, discrétion et amour !

Un roman magnifique qui peut- être lu à partir de 10 ans mais qui doit être lu et discuté en famille, pourquoi pas lu par le grand-père lui-même ? Je pense réellement que ce roman pourrait convenir aux jeunes de CM2, surtout ceux qui ne sont pas encore devenus lecteurs… Ce serait comme une porte qui s’ouvre sur le plaisir de la lecture… et comme l’été c’est fait pour lire, à vous de jouer, de proposer ce roman, de le lire à voix haute… bref, devenons tous des outils de transmission de la lecture !!!

Shelton
avatar 05/07/2017 @ 05:38:18
L’été c’est fait pour lire et comme je l’ai dit, je vais régulièrement revenir sur l’histoire du Protestantisme, en particulier sur sa naissance. Or, dès que l’on parle de la naissance du Protestantisme, on n’évoque les guerres de religion ! On ne peut donc pas faire l’impasse sur ces guerres, souvent excessivement cruelles et proches des guerres civiles… Voici donc une première évocation, globale, avec l’ouvrage de Pierre Miquel, Les guerres de religion. Cette monographie date de 1980 et reste une réelle référence…

Ce livre va présenter les conflits religieux, en France – ou du moins dans la zone du Royaume de France et de son influence directe – durant la période qui va de la naissance de la réforme jusqu’au dix-huitième siècle. Mais, nous, nous allons nous concentrer jusqu’à l’arrivée sur le trône du roi de Navarre, le fameux Henri IV. On sait par ailleurs que les conflits religieux touchèrent l’Europe entière avec plus ou moins d’impact selon les régions… A chaque fois, les conflits mélangent des intérêts religieux, politiques et financiers.

On se focalise souvent sur cette période mais Pierre Miquel rappelle que l’intolérance et la violence ne sont pas spécifiques à la Réforme et au Catholicisme. L’histoire humaine et religieuse montre que ce phénomène existe depuis presque toujours et est arrivé jusqu’à nos jours… Croisades, Djihad, Cathares, Massacres de Vendée… Le Christianisme n’a pas hésité à utiliser régulièrement les excommunications, les mises à l’index, les tortures, les combats à la mort, les bûchers…

Lorsque Luther affiche ses 95 thèses, on est presque dans un domaine confidentiel. Seulement Luther s’attaque au pape, à ses finances et son organisation et les princes allemands voient là un bon candidat à soutenir pour affaiblir le pape et ses prétentions. Très vite l’aspect religieux est secondaire et la guerre fait rage entre défenseurs de Rome et ceux de Luther…

Les Réformés que l’on n’appelle pas encore Protestants, vont connaitre très vite le bûcher car il y aura bien quelques exécutions par le feu, entre autre en 1523. Très vite on passe d’un conflit théologique à une guerre. On peut voir un conflit international, d’un côté l’Espagne qui se bat pour agrandir son empire et être reconnue comme l’alliée inconditionnelle du Christianisme et du Pape. De l’autre, la France, affaiblie et plus modérée qui souhaiterait, du moins au départ, avoir une liberté de culte dans certaines conditions… Il faut dire qu’à la mort d’Henri II – décédé suite à la blessure lors d’un tournoi à cheval – les héritiers du roi sont jeunes, leur mère étrangère – Catherine de Médicis – et chaque clan de la noblesse voudrait bien prendre le pouvoir (Guise, Condé, Navarre…).

Pierre Miquel montre très bien que les nobles n’étaient pas les seuls divisés. Les villages, les familles, les régions… partout il y avait des Réformés et des Chrétiens soutiens de Rome. On peut même repérer sans trop de difficultés que des Français accusèrent leurs voisins ou certains membres de leurs familles pour capter leur bien, consolider un héritage ou récupérer une femme désirée… Oui, les guerres de religions ne furent pas seulement théologiques !

On peut retenir, pour clore cette très rapide évocation que la Saint Barthélémy fut un massacre démentiel qui aggrava tout (à partir du 24 août 1572), on estime à environ 30000 victimes sur la France entière. Enfin, en 1598, Henri IV, ancien roi de Navarre et Réformé, converti au catholicisme – en fait il changea plusieurs fois de confession – signe l’Edit de Nantes en 1598 et ce sera un acte de paix pour quelques décennies…

Voilà, pour ceux qui auraient peur de cet ouvrage majestueux de pierre Miquel, je vous proposerai très bientôt une série bédé qui traite du même sujet mais plus accessible…

Shelton
avatar 06/07/2017 @ 05:59:22
L’été c’est fait pour lire et comme promis revoici l’ami Sir Malcom Ivory dans une de ses enquêtes concoctées aux petits oignons par Mary London, pseudonyme de l’écrivain français Frederik Tristan. Cette fois-ci nous allons prendre la direction de l’Écosse car il semblerait qu’une figure écossaise vient de mourir tragiquement, Thomas Stuart. Il a été retrouvé assassiné dans son bureau, dans son manoir de Glen Deveron, par une terrible soirée d’orage… Tous les ingrédients sont réunis, le criminel est presque obligatoirement un occupant du château de cette nuit…

Bon le cadre est bien posé mais comment sir Ivory se retrouve embarqué dans cette affaire ? On peut supposer que c’est son ami Douglas Forbes, superintendant de Scotland Yard, qui va être le déclencheur de ce voyage en Écosse…

J’en profite pour expliquer le lien particulier entre ces deux hommes, Ivory et Forbes. En fait, ils ont combattu ensemble en Afrique du Sud. Ivory était lieutenant et Forbes était sous ses ordres. Forbes doit la vie à Ivory qui l’a sauvé un jour d’une mort certaine lors d’une attaque des Bandala… Depuis, sir Malcom Ivory a aidé Douglas Forbes à entrer dans la police… ils ont résolu ensemble quelques beaux mystères et comme Ivory ne fait cela que pour le plaisir, Douglas a escaladé toutes les marches ou presque de l’institution et il est maintenant superintendant !

Alors pourquoi notre duo prend-il la route de l’Écosse ? Tout simplement parce que Thomas Stuart, la victime, est un héritier de la famille royale Stuart. Or chaque fois que la police doit enquêter dans la « haute », elle préfère se faire accompagner de sir Malcom Ivory, homme qui connait les habitudes de ces milieux, qui peut s’y insérer sans difficulté, qui est d’une aide précieuse voire même plus ! Que pourrait faire la police sans lui ? Donc, direction la lande écossaise !

Une particularité va très vite se révéler quant au cadavre de ce pauvre Thomas Stuart : il a été atteint de deux balles ; à deux moments différents. La première l’a tué. La seconde a touché un cadavre… Pourquoi ces deux tirs ? Une balle tirée par un droitier, une par un gaucher…

Il est temps aussi de vous dire que probablement le criminel est un très proche de la victime. Il y a là le personnel de la demeure, ses trois enfants, les deux invités, Johanna Nelson et Georges Nelson. Thomas Stuart était veuf depuis longtemps… Comme il s’agit d’un huis-clos, l’auteur nous propose un plan de l’étage du crime pour que le lecteur puisse suivre le récit, voire qu’il puisse mener son enquête en parallèle de celle de sir Malcom Ivory…

Je peux aussi sans trop déflorer le roman qu’il y a une autre victime, un cheval, Puck. Ce dernier est égorgé dans les écuries du manoir et il était le chouchou des deux fils de Thomas Stuart… Mais je ne vous en dis pas plus…

Une très belle histoire, très bien construite et écrite comme Frederik Tristan sait si bien le faire, une intrigue policière avec une multitude – ou presque – de criminels potentiels, des rebondissements surprenants dans un monde si éloigné du nôtre, bref, vous tenez là un très bon roman pour cet été !

Et comme l’été c’est fait pour lire, alors n’hésitez pas, La double mort de Thomas Stuart de Mary London aux éditions du Rocher dans la série des enquêtes de sir Malcom Ivory.


Shelton
avatar 07/07/2017 @ 06:15:04
L’été c’est fait pour lire et comme on a le droit de lire ce que l’on veut durant tout l’été – c’est en tous cas la règle que je me suis donné et que je vous invite à suivre – on peut lire des bandes dessinées… Attention, qui dit bande dessinée ne dit pas livre facile sans aucun intérêt ou ouvrage pour décervelé ne sachant pas lire ! Non, la bande dessinée, peut être drôle, historique, autobiographique, sociale, politique, policière, jeunesse, poétique ou littéraire… Oui, elle peut prendre tous les visages et donc être à votre goût, tout simplement !

Alors testons ensemble aujourd’hui la bédé historique, tragique, humaine et politique ! Quoi, tout cela est possible dans un même ouvrage, une bédé de surcroît ? Oui, c’est possible surtout si la série se nomme Médicis !

Quand on prononce le mot de Médicis, deux prénoms viennent immédiatement en mémoire, Laurent et Catherine. Laurent ? Non ne connaissons pas grand-chose de lui, du moins quand on est français si ce n’est qu’il fut un grand prince de la renaissance, qu’il aimait les arts et qu’il fit de Florence un joyau sans pareil ! Si on a fait un peu plus d’histoire, les choses se compliquent car il faut parler de guerre, de rivalité, de conflit contre le pape…

Et Catherine ? On se souvient qu’elle fut reine – épouse d’Henri II et donc en compétition avec Diane de Poitiers – et qu’à la mort de son mari, elle fut régente. Régente noire, régente rouge, régente folle… J’ai tout entendu mais ce n’est pas pour autant que cela représente la vérité. Ce dont je suis certain c’est qu’elle était là à côté de ses enfants quand ils furent rois, les uns après les autres, elle était là aussi au moment de la Saint Barthélemy ! Ce dernier épisode restera collé à sa vie car il symbolise les guerres de religions, terribles conflits ayant tout d’une guerre civile…

Et, franchement, on ne connait pas beaucoup plus d’éléments concrets sur les Médicis ! Enfin, si, soyons honnêtes, il y a aussi un ou deux papes qui viennent de cette famille mais qui sait leurs noms ? Leurs actions ? Personne ou presque…

Aussi, une belle série sur cette famille me semble salutaire, surtout en bande dessinée… Dès que j’en ai entendu parler, j’avoue que je me suis dit, cette série il va falloir la lire et en parler ! Le concept de la série est simple : présenter cette dynastie Médicis en se basant sur l’histoire et non la légende, les réalités et non les mythes.

Le scénariste, Olivier Peru, est un pur raconteur d’histoires sous toutes ses formes et il a choisi dans le premier tome, celui qui raconte Cosme l’Ancien, le fondateur réel de cette famille, de raconter en se mettant à la place de la ville, la belle et fière Florence… Tout de suite on est embarqué dans la ville, à l’époque où tout change vite, à la naissance de la Renaissance… Passionnant !

Comme le deuxième tome est déjà sorti, cette fois avec Laurent le Magnifique, on est bien avec une bonne lecture de vacances et on peut, si on souhaite aller plus loin, en dévorant la biographie d’Ivan Cloulas, Laurent le Magnifique, un excellent livre !

Chaque album, donc chaque personnage, est dessiné par un dessinateur différent, façon d’offrir aux lecteurs la série complète plus rapidement. Il y aura cinq albums et dès l’automne prochain, on pourra voir à la télévision la série Médicis, masters of Florence avec Dustin Hoffman…

Donc, puisque l’été c’est fait pour lire, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne lecture en compagnie de la famille Médicis, bandes dessinées éditées par les éditions Soleil…

Shelton
avatar 09/07/2017 @ 19:14:35
L’été c’est fait pour lire et je sais qu’aujourd’hui je vais avoir contre moi une grande partie de ceux qui me lisent et m’écoutent régulièrement… C’est ainsi, on ne peut pas plaire à tout le monde, on ne peut pas rester consensuel une vie durant et, parfois, on est obligé de se livrer plus profondément… Alors, voyons ce qui va se passer quand je vais vous avouer que dans mon Panthéon littéraire siège Honoré de Balzac !

Tout a commencé à mon adolescence quand ma mère m’a dit qu’elle avait lu Balzac à une quinzaine d’année et qu’elle avait aimé ce romancier… Alors, j’ai essayé et après un ou deux essais infructueux, je suis allé plus loin, j’ai commencé à aimer et pénétrer un univers assez incroyable… Je crois me souvenir que le premier roman de Balzac que j’ai terminé fut Le Colonel Chabert, un roman que j’ai relu quelques fois… Ensuite, il y eut quelques obligations scolaires comme Le Père Goriot…

Restait à plonger dans l’ensemble de l’œuvre de Balzac et ce fut mon parrain qui en fut le responsable, à son corps défendant. Un jour, il voulait me faire un cadeau et m’emmène dans une librairie… Il ne voulait pas m’offrir un livre mais un gros cadeau… Mais moi, je voulais absolument un livre – voyez cela m’a pris il y a bien longtemps – et du coup, je suis ressorti de la librairie avec La Comédie Humaine dans la collection Intégrale. Et depuis, cette collection reste accessible dans ma bibliothèque et même si je n’ai pas tout lu, je commence à avoir bien exploré cet univers que j’aime beaucoup… En plus, chaque fois, cela évoque ma mère et mon parrain…

J’ai essayé de transmettre Balzac à mes enfants mais là je dois avouer que ce fut un échec… Le meilleur résumé est de vous livrer ce que l’une de mes filles a gardé de sa lecture des premières pages d’un roman… « Balzac, c’est super mais il ne faut pas être pressé. Le monsieur marche dans la rue, il entre chez lui et il va dans la salle à manger… Et pour dire cela Balzac prend quarante pages ! OK, on sait tout sur le napperon qui est sur la table, le vase qui est sur le napperon, la poussière qui est sur la table et même dessous… Mais bon, ce que tu voudrais savoir c’est ce qui va se passer et il ne passe pas grand-chose dans les cinquante première pages… et après j’en sais rien car j’ai arrêté de lire et je me suis contentée du résumé du roman… »

Un grand nombre d’études existent sur Balzac et son œuvre et je voudrais en citer deux. Une, celle de Gonzague Saint Bris, parce que j’aime cet auteur et qu’il avoue sans ambages avoir été séduit à l’âge de 13 ans par Le Père Goriot… et depuis Balzac a cheminé à ses côtés… La seconde est celle de Stefan Zweig car elle parfaitement bien écrite et centrée sur l’œuvre et ses liens avec son auteur et c’est tout simplement passionnant !

Enfin, comment ne pas évoquer Rodin quand on parle de Balzac. Nous sommes au centenaire de la disparition de l’illustre sculpteur et le film Rodin de Jacques Doillon montre assez longuement la genèse et la réalisation de cette œuvre, Balzac, commande ancienne provoquée au départ par Dumas, puis Zola… L’évocation d’une partie de la littérature du XIXème siècle ! En plus, cette année, j’ai vu cette statue et c’est une raison de plus de parler de Balzac et de vous inviter à le lire… car, comme vous le savez bien, l’été c’est fait pour lire, y compris du Balzac !

Alors, surtout si vous n’avez jamais lu un roman de Balzac, il est temps de prendre un de ses textes en main. Je vous propose Une ténébreuse affaire car on le considère comme un des ancêtres du roman policier ou d’espionnage et comme vous le savez bien c’est l’un de mes genres préférés…

Je ne puis que vous souhaiter bonne lecture et avec Balzac, vous pouvez même tenir quelques étés !!!

Shelton
avatar 09/07/2017 @ 19:20:06
L’été c’est fait pour lire – c’est indiscutable et vous commencez à le savoir – mais c’est aussi une période propice aux voyages ! Alors, comme j’aime voyager mais aussi lire, comme je suis certain que l’on peut faire de magnifiques voyages grâce aux livres, je vous propose aujourd’hui un voyage magnifique, onirique et gustatif, au pays du Whisky en compagnie d’un guide étonnant que j’aime beaucoup, Joël Alessandra.

Avec Joël comme pisteur, je vous ai déjà conviés à de magnifiques circuits, entre réalité et imaginaire, en Afrique et au Moyen-Orient… Bien sûr, comme je connais ces régions, cela me tentait encore plus… Le carnet de voyage sur le Tchad fut pour moi un retour sur un pays que je connaissais bien et dans lequel j’avais beaucoup roulé… Cette fois-ci, c’est un peu différent car je ne suis allé qu’une seule fois en Ecosse et j’étais alors jeune et non buveur de whisky !

Joël Alessandra, le pied-noir, n’avait rien pour devenir un spécialiste du whisky si ce n’est d’être entré un peu par hasard dans la famille d’Helen Arthur, une femme qui a beaucoup écrit sur cette boisson, qui en est devenue une experte, puis une collectionneuse, en quelque sorte. Elle a créé une « Helen Arthur collection », elle est décédée quelques mois avant la mise en bouteille du vingt-et-unième spécimen et Joël était devenu au fil du temps un ami d’Helen…

A sa mort, il décide de partir à la recherche du whisky parfait, celui qu’Helen cherchait depuis des années, pour construire une sorte d’hommage à Helen ! Cette quête géographique, humaine, olfactive et gustative va emmener Joël directement dans un carnet de voyage qui aujourd’hui est devenu un magnifique ouvrage à déguster sans aucune modération… Comme le whisky, quoi !

Cet ouvrage est magnifique à plus d’un titre. Tout d’abord, parce qu’il raconte une histoire profondément humaine. Joël ne peut rien trouver seul et au seul nom d’Helen une multitude de portes s’ouvrent, on le conseille, on l’aiguille, on l’accompagne, bref sa quête est devenue un objectif commun !

Mais c’est aussi de toute beauté parce que l’Ecosse est belle et qu’il sait en saisir le charme et le retransmettre par le dessin, par ses couleurs, par sa délicatesse… Ce n’est pas l’Ecosse universitaire et absolue que l’on trouve dans son carnet, de n’est pas non plus une Ecosse irréelle et éloignée de la vérité, non ! C’est une Ecosse qu’il s’est approprié, qu’il a fait sienne, qu’il aime… tout en la respectant, elle et ses habitants !

Enfin, ce livre est une pépite de renseignements sur cette boisson et je ne peux plus en boire en pensant à tout et à rien. Chaque fois que je vois la boisson ambrée couler dans le verre, chaque fois que je sens toutes les saveurs venir titiller mon nez, chaque fois que goût de tourbe atteint mon palais… je repense au temps nécessaire pour élaborer un bon whisky, je revois ces distilleries écossaises perdues sur l’île d’Islay…

Je n’ai finalement qu’un seul regret… Celui de n’avoir pas eu une bouteille de whisky en même temps que la bande dessinée pour être certain que je ne commettais pas d’erreur en abordant la question de ce goût de tourbe… Mais puisque l’été c’est fait pour lire et non boire comme un trou sans fond, je invite à lire Lady Whisky de Joël Alessandra, un très bel album publié chez Casterman, entre carnet de voyage et bande dessinée !

Shelton
avatar 10/07/2017 @ 07:34:14
L’été c’est fait pour lire et l’histoire est chez moi une passion. Je le confesse bien simplement et je serais tenté de dire que cette activité – lire des ouvrages d’histoire – est bien moins dangereuse que le tournoi à cheval comme nous le verrons plus loin…

Pour compléter la réflexion sur les Guerres de religion, plus politiques d’ailleurs que religieuses, je vous conseille de lire l’excellente biographie consacrée à Henri II par Ivan Cloulas. Vous pourriez me dire que les Guerres de religion commencent après son règne mais, en fait, Henri va naître en 1519, deux ans après que Martin Luther ait publié ses thèses, et il décède d’une façon assez improbable en 1559 alors que tous les éléments sont en place en France pour qu’un affrontement puisse avoir lieu entre Réformés et Catholiques… C’est donc bien un personnage clef de cette période et ce sont ses fils qui vont « gérer » ces Guerres de religion : François II, Charles IX et Henri III !

Henri II sera durant sa jeunesse échangé avec son frère contre le roi de France, son père, François 1er, prisonnier de Charles Quint. Ils seront tous les deux prisonniers en Espagne (1526-1530), humiliés et mal traités, et cela obscurcira sa vision des choses : il veut battre l’Espagne, vaincre Charles Quint, se venger en quelque sorte ! Il perdra de vue que l’Espagne cherche aussi à devenir la grande nation chrétienne pour défendre Rome, il ne comprendra pas qu’en France certaines familles se préparent à jouer des jeux ambigus en soutenant Réforme ou Catholicisme pour atteindre le pouvoir et non le Paradis…

Il épouse – pas par choix personnel ou amour – Catherine de Médicis, femme proche de Rome puisque nièce de Léon X et cousine de Clément VII. Même si cette dernière tentera plusieurs fois de trouver un chemin de conciliation entre les différents camps, elle se retrouvera à la mort de son mari dans une situation très délicate et on lui attribue une grosse responsabilité dans les massacres de la Saint Barthélémy ! Revenons-en à Henri II car si sa femme ne fut pas un choix personnel, sa maitresse est aussi une femme très connue, Diane de Brézé dite Diane de Poitiers. Là aussi ce n’est pas complètement un choix de cœur car elle est d’abord la femme que François 1er a désignée comme la tutrice de ses fils…

Bon, passons sur les affaires de cœur de ce roi Henri II même s’il est juste de remarquer qu’il a aimé l’une passionnément – peut-être un peu comme une maman de substitution – et honoré l’autre car il a quand même fait une ribambelle d’enfants à Catherine de Médicis. Une dizaine si j’ai bien compté ! Alors, dans cet univers très contrariant, face à des aspects religieux qu’il ne comprenait pas toujours, dans une Renaissance qui l’éloignait d’un Moyen-âge qui lui aurait mieux convenu, Henri II se comportait souvent de façon violente, de la chasse au tournoi…

Tant qu’il menait des guerres incessantes contre l’Espagne, il trouvait un équilibre mais la paix ne le lui convenait pas. Un jour, en 1559, il assiste à un tournoi à cheval. Voilà que ça le démange et il décide de participer après avoir salué Diane de Poitier présente dont il va porter les couleurs. A la troisième joute, il va être blessé très gravement à l’œil et décéder dans la nuit suivante…

Le pire est à venir… Henri II tenait à peu près le royaume mais son fils François II n’a que 15 ans, la famille royale est installée sur une poudrière, les tensions religieuses sont nombreuses et les grands du royaume de France ne demandent qu’à en découdre… Condé, Guise, Coligny et même Catherine de Médicis l’étrangère…

Il serait bien exagéré de prétendre qu’un tournoi plongea la France dans la guerre civile mais on n’en est peut-être pas si loin… Disons que cette mort fut l’étincelle qui mit le feu aux tonneaux de poudre !

Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, deux biographies permettent d’aller plus loin dans la connaissance d’Henri II, celle d’Ivan Cloulas et celle de Georges Bordonove. Les deux sont encore disponibles et si je ne cite pas celle de Didier Le Fur c’est tout simplement que je ne l’ai pas lue !

Shelton
avatar 11/07/2017 @ 05:19:02
L’été c’est fait pour lire et je vous ai habitué depuis quelques semaines à venir régulièrement prendre des nouvelles de sir Malcolm Ivory, sorte de riche supplétif de Scotland Yard et fidèle ami de Douglas Forbes, superintendant pas toujours très efficace… Mais, cette fois-ci, dans ce roman Meurtre par superstition, les choses ont failli virer vinaigre dès le départ. En effet, le superintendant Forbes commence par accuser son ami d’un meurtre ! Rien que ça ! Et, il n’est pas certain que sir Malcolm Ivory puisse un jour lui pardonner…

Je ne vais pas reprendre toute la présentation de cette série écrite par Frederik Tristan sous le pseudonyme de Mary London, une série policière écrite avec une sorte de trame fournie par l’éditeur et que le romancier français a su convertir en bonne série policière classique… Par contre, je voudrais revenir aujourd’hui sur le personnage de sir Malcolm Ivory. En effet, j’ai déjà abordé sa passion pour les livres – et cette fois-ci tout commence avec ces fameux livres car la victime est retrouvée avec un livre de sir Malcolm Ivory à la main – et ses talents de joueurs d’échecs, mais je n’ai jamais beaucoup parlé de son goût pour les whiskies…

En effet, sir Malcolm Ivory habite une belle demeure, Falcon Manor mais il a aussi un appartement à Londres, à Soho. Là, il a une pièce qu’il nomme sa « chambre de réflexion » où repose une magnifique collection de whiskies. Quand il y reçoit son ami Douglas Forbes, on peut avoir ce genre de dialogue :

- Goûtez ce Glen Roger’s avec un léger trait d’eau de Ty-Nant, excellente pour préserver des rhumatismes à condition de ne pas en abuser…
- Volontiers, sir !

Tout cela ne vous dit pas trop de quoi il s’agit dans ce roman donc je vais tenter de vous en dire un peu plus sans aller trop loin… Il sera question d’ethnologie car le cadavre a un lien avec un ethnologue et même un second… Le cadavre est retrouvé avec quelques objets qui font penser à un meurtre symbolique… d’où une certaine superstition qui traine dans la tête de la police…

On a un instant l’impression que le meurtre a eu lieu dans un milieu ouvert mais très rapidement on est ramené au champ privilégié de Frederik Tristan, le huis clos. Presque tous les acteurs peuvent avoir commis le crime… reste à choisir le bon ! Oui, je rappelle aux non-initiés que le polar est avant tout un jeu. Il faut trouver le coupable, le mobile et le modus operandi avant le duo de choc Ivory-Forbes !

Dans ce roman, comme le duo est fragilisé par le doute, il est possible que cela vous donne un léger avantage mais je dois vous avouer que je n’ai pas réussi !

Cette série reste une excellente série estivale de romans policiers accessibles à un très large public car il n’y a pas de scènes trop cruelles, pas de descriptions trop sanguinaires ni de violences excessives… Bon, il y a quand même un meurtre, il ne faut pas exagérer, nous sommes dans la littérature policière !

Je rappelle aussi à ceux qui ne suivraient pas cette chronique de façon régulière que la série comporte 19 romans donc vous pouvez en lire durant tout l’été si cela vous chante et si vous voulez faire abstraction de tous les autres romans policiers disponibles sur le marché !

Dans tous les cas, puisque l’été c’est fait pour lire, pourquoi ne pas dévorer l’espace d’un moment de lecture à l’ombre de votre grand cerisier, Meurtre par superstition de Mary London ? Pour ceux qui n’ont pas de cerisier, c’est aussi efficace sous un tilleul, dans sa baignoire, allongé sur le sable ou vautré dans son salon !

Shelton
avatar 12/07/2017 @ 04:31:39
L’été c’est fait pour lire et l’avantage de fréquenter assidument les vendeurs d’occasion, Emmaüs et Cuisery le village du livre de Saône-et-Loire, c’est que l’on finit toujours par trouver quelques petites perles rares qui viennent enrichir notre bibliothèque. Bon, j’avoue que ma bibliothèque est un peu saturée de merveilles – mais pas que… – et qu’à chaque fois je suis obligé de pousser un peu les piles, les rangées et le vrac…

Ma dernière acquisition est intitulée « Les copains de votre enfance » et ce livre est sorti en 1963, autant dire qu’il s’agit de l’enfance de mes grands-parents plus que de la mienne… Néanmoins, c’est passionnant pour un amateur de bandes dessinées et de livres illustrés car nous allons voyager dans le temps de l’imagerie d’Epinal à Tintin, en passant par le Sapeur Camembert, le Savant Cosinus et Zig et Puce…

Je ne connaissais pas tous ces ouvrages jeunesse mais certains étaient bien présents dans les interventions à l’école, à l’université ou lors de conférences sur la bande dessinée. Avec cet ouvrage, non seulement on glane quelques informations pertinentes, on précise certains éléments oubliés au fond des mémoires humaines, mais, et c’est là le plus intéressant, on peut lire des planches entières, des strips complets… En plus, la qualité graphique est excellente !

Dans les lectures passionnantes à faire : En avant Fanfan la Tulipe en images d’Epinal, la rencontre entre M Fenouillard et le roi Agénor 1er roi des Papous, le Sapeur Camembert qui complimente la colonelle, la visite du Savant Cosinus chez le ministre…

Mais, il n’y a pas dans cet ouvrage que les ancêtres de la bande dessinée. On trouve aussi des chansons illustrées, des Fables illustrées, des extraits d’aventures de Bécassine (et je ne sais jamais comment les classer) et certains textes illustrés où le dessin est très secondaire comme Les vacances de Nane, véritable intermédiaire entre livre illustré et petit roman…

Pour la génération suivante, on trouve en bonne posture les Pieds Nickelés de Forton, bande dessinée que je n’ai jamais appréciée mais dont je reconnais l’impact populaire…

Mon petit chouchou, chacun a bien le droit d’en avoir un, est Benjamin Rabier. On le nomme parfois le La Fontaine de la bande dessinée. Il ne fut pas très commercial et se fichait éperdument de vendre ou pas. Il a quand même produit une petite centaine d’albums et il est l’auteur et créateur d’un personnage qui lui a largement survécu, Gédéon le canard ! Gédéon fait sa première apparition en 1923 dans une histoire intitulée « Gédéon, Alfred et Roudoudou… Alfred ? Oui, c’est un animal bien bizarre pour une ferme car il s’agit d’un crocodile !

Bon, je rêve, je retourne en enfance et je vous fais du mal… Non, vous n’êtes pas trop nostalgiques ! Ou, alors, votre jeunesse à vous c’est Spirou, les Schtroumpfs et Martine ! Dans tous les cas, je suis quand même fripon car ce magnifique ouvrage n’est disponible que d’occasion et vous n’aurez peut-être pas la chance de le trouver comme moi pour la modique somme de 4 euros ! Enfin, c’est quand même possible si vous cherchez un peu… Bon courage !

Pour les moins patients, sachez que certaines de ces bandes dessinées ou livres pour enfants ont été réédités et sont accessibles à tous comme par exemple un grand nombre d’albums de Benjamin Rabier ou de Forton…

Donc, comme l’été c’est fait pour lire, vous n’allez pas manquer d’idées pour vous souvenir de votre enfance ou de celles de vos parents et grands-parents !

Shelton
avatar 13/07/2017 @ 07:53:41
L’été c’est fait pour lire et comme je vous l’ai déjà dit souvent c’est aussi un temps privilégié pour recevoir ses amis et, donc, leur faire à manger. C’est très important de cultiver l’amitié par de bons petits plats ! Non ?

Alors, organiser un bon repas avec ses amis ne signifie pas acheter des mets hors-normes et on peut créer de bons moments festifs avec des plats ordinaires mais réalisés avec toute notre attention et c’est pour cela que j’ai choisi de vous présenter Petits plats du quotidien de Valéry Drouet et Pierre-Louis Viel aux éditions Mango.

Valéry Drouet est un cuisinier, plus exactement un styliste culinaire c’est-à-dire qu’il va cuisiner est mettre en place le résultat pour un photographe culinaire, Pierre-Louis Viel. Ensemble ils ont réalisé une quarantaine d’ouvrages et œuvrent aussi pour la publicité et les magazines. Ce que j’aime particulièrement avec leurs livres c’est que chaque plat, tout en étant impeccable esthétiquement parlant, ressemble à ce que vous allez pouvoir réaliser dans votre cuisine, du moins avec un peu d’entrainement. Entre autres, les couleurs sont très réalistes et cela change un peu de certaines photos où il faudrait presque des légumes fluo pour avoir la moindre chance de pouvoir concourir dans la même catégorie… C’est d’ailleurs souvent le cas avec les éditions Mango, leurs livres de cuisine sont assez réalistes pour ne pas décourager immédiatement l’apprenti cuisinier…

Alors, comme à chaque fois que je vous présente ce type d’ouvrage, j’ai choisi un petit menu pour recevoir ses amis, un menu de saison même si j’ai bien compris que cette année il n’y avait plus de saison… Disons, un menu pour jour chaud !

Nous commencerons donc par des rillettes de maquereaux au vinaigre que l’on pourra déguster sur du pain complet avec un bon verre de Montagny ! Attention, ici, comme il s’agit d’un bon petit diner simple avec ses amis, les rillettes sont réalisées à partir d’une boite de Maquereaux au vin blanc, pas à partir du poisson cru ! Donc, tout le monde peut faire cette recette !

Pour continuer ce repas, un poulet grillé à la moutarde et aux épices. Là encore, pas de panique ! Il ne s’agit pas d’un poulet entier avec lequel vous seriez obligés de vous battre pour couper des parts présentables mais bien de filets qui une fois grillés seront servis avec une petite salade de tomates et roquette… Du simple à réaliser et à digérer pour une soirée amicale… On pourra continuer avec le même Montagny si on ne souhaite pas trop faire de mélange !

Enfin, pour rester dans ce diner estival, on pourrait finir par une nage de fruits au croquant choco. L’avantage c’est que par ces températures chaudes d’été les fruits frais apportent la fraicheur dont nous avons besoin et que chacun pourra constituer sa nage de fruits en fonction de ses goûts : pêches, abricots, framboises, fraises…

Bien sûr, le petit ouvrage que je vous invite à lire contient beaucoup d’autres recettes, peut-être plus à votre convenance et il y en a pour tous les goûts ! Si vous souhaitez voir comment fonctionnent les auteurs, je vous invite à regarder la vidéo réalisée par France 3 Normandie :
https://www.youtube.com/watch?v=7POss7H4xSs

En attendant, je vous souhaite de bien cuisiner pour vos amis, de passer du bon temps avec eux avant de vous reposer avec un bon livre. Bonne lecture et à très bientôt puisque l’été c’est fait pour lire !

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