Shelton
avatar 20/06/2017 @ 07:13:55
Voilà, demain, ce sera le premier jour de l’été, ce sera aussi la fête de la musique et ce sera aussi le jour où traditionnellement, en tous cas depuis quelques années, je commence ma chronique estivale « L’été c’est fait pour lire ».

J’ai commencé cette chronique il y a maintenant plus de 25 ans sur Radio Jérico Nancy sous le titre « Le livre du jour » car au départ, je n’avais peur de rien et je présentais un livre tous les jours de l’année, pas seulement durant l’été…

Maintenant, je propose cette émission tous les étés et on peut écouter « L’été c’est fait pour lire » sur RCF en Bourgogne, Radio Jérico Metz et Radio Déclic Toul… On peut aussi lire les chroniques sur ma page Facebook, sur le site vivre-a-chalon.com et sur le site critiqueslibres.com. Il en faut pour tous les publics…

Il n’y a là aucune prétention universitaire et il ne s’agit pas de présenter le meilleur de la littérature contemporaine ou classique. Je ne cherche pas non plus à vous culpabiliser sur vos lectures car, pour moi, chacun a bien le droit de lire ce qu’il veut, quand il veut, où il veut et même en dehors de l’été si cela lui chante… Pour moi, il s’agit de réveiller ou susciter vos envies de lectures du livre d’Histoire au livre de cuisine en passant par l’ouvrage illustré, la bande dessinée, la philosophie, le roman policier, le roman populaire, les grands classiques et tout ce qui me passera dans les mains et sous les yeux… Une seule règle ferme et définitive, je ne parle que de livres que je prends le temps de lire ou relire…

Cette année, il y aura deux petites particularités. En effet, comme cette année sera le 500ème anniversaire de la proclamation des 95 thèses de Martin Luther et que je suis persuadé qu’il s’agit d’un évènement important pour notre Europe, j’ai décidé de consacrer au sujet une chronique par semaine à chaque fois en m’adossant sans scrupules à des livres, des bandes dessinées, des livres d’art… J’évite ainsi le hors sujet !

Deuxième thème spécifique, d’une toute autre nature, ce sera l’exploration des Enquêtes de sir Malcolm Ivory, série policière écrite par Frederik Tristan sous le nom de Mary London. En effet, depuis que j’ai appris que le romancier avait écrit ces romans en suivant une trame, tel le chasseur, je me suis mis à la recherche de cette trame d’où de nombreuses chroniques policières sur ces romans, au nombre de 19 au demeurant mais dont j’ai déjà commencé les recensions…

Voilà donc les quelques petites précisions que je voulais vous donner avant le démarrage demain de cette chronique « L’été c’est fait pour lire » !

Enfin, les grilles d’été n’étant pas toutes identiques sur les radios, je suivrai mon rythme sur les sites Internet et ma page Facebook, sans me préoccuper des programmations radio, chaque radio restant libre de ses diffusions, de l’ordre de passage des chroniques…

Donc, dès demain, vous trouverez ici la chronique de lancement de « L’été c’est fait pour lire » et après-demain le premier choix de lecture !

Vince92

avatar 20/06/2017 @ 09:10:23
Belle constance...bravo!

Saint Jean-Baptiste 20/06/2017 @ 11:39:55
Wouaw ! Bravo Shelton et vive l’été !
Excellente initiative cette commémoration de Martin Luther. Je me réjouis déjà.

Vince92

avatar 20/06/2017 @ 15:20:57
La série "ils ont fait l'histoire" chez Glénat/Fayard s'est enrichie récemment d'un "Luther". J'imagine que l'album va passer à la moulinette de Shelton...

Shelton
avatar 20/06/2017 @ 18:34:17
On reparlera du Luther mais j'en ai déjà parlé lors du festival d'Angoulême sur le blog car nous avions rencontré le dessinateur. Puis, à Lyon, on a rencontré le scénariste...

Vince92

avatar 20/06/2017 @ 22:00:02
ah...j'ai rate ça...

Shelton
avatar 20/06/2017 @ 22:11:36
Voilà, séance de rattrapage !

http://www.critiqueslibres.com/blog/?p=5608

Shelton
avatar 20/06/2017 @ 22:13:34
Et pour la rencontre à Lyon avec le scénariste :

https://facebook.com/permalink.php/…

Shelton
avatar 21/06/2017 @ 06:56:25
L’été c’est fait pour lire et... nous voilà en été !

Avoir la prétention de vous présenter tous les jours de l’été – ou presque – un livre différent peut en surprendre plus d’un. Qui suis-je pour avoir un avis sur autant de livres ? Pourquoi tenter chaque été depuis plusieurs années – je devrais dire en toute simplicité plusieurs décennies – de relever un tel défi car il s’agit bien je le concède d’un défi fou…

L’origine est à chercher loin dans mon histoire et il est normal de préciser que depuis l’âge de 12/13 ans je lis presque un livre par jour. Pas par volonté d’en lire plus que les autres, non, juste par envie de découvrir et c’est parce que je prends beaucoup de plaisir à lire que je lis. Ma bibliothèque s’est considérablement agrandie et remplie – bien que je donne régulièrement des livres aux uns et aux autres – et quand je parle d’un livre je le fais plus à partir de mon ressenti de lecteur que des notes scientifiques, techniques ou culturelles…

Pourtant, je le concède, j’ai bien fait des études littéraires, j’ai eu d’excellents enseignants en littérature et j’ai eu l’occasion de croiser – souvent avec mon micro de radio – des experts extraordinaires qui m’ont ouvert de nouveaux champs littéraires. Si je voulais les citer tous, je serais immédiatement fâché avec tous ceux que j’aurais oublié et donc je ne vais rien préciser pour le moment. Ce que je peux dire, malgré tout, c’est que parmi ceux qui ont le plus compté pour moi, certains commencent à disparaitre et c’est bien la preuve que je vieillis mais cela n’est que très normal…

Mais si chaque été je prends le temps et l’énergie de vous présenter autant de livres c’est parce que depuis 1988 j’ai des radios qui me demandent ce travail sous forme chroniques courtes – 3 à 4 minutes – et donc ce sont des devoirs calibrés et méthodiques que je dois transformer en chroniques radio, d’où un style plus oral qu’écrit, plus léger qu’universitaire, plus ouvert au grand public que réservé aux experts…

Pourquoi l’été ? Parce que l’été c’est fait pour lire, tout simplement… Magnifique période où les jours sont assez longs, la lumière et le soleil revigorants, le temps libre très présent surtout pendant les périodes de congés… moment où prendre un livre en mains ne fait pas perdre du temps comme on le croit trop souvent, comme on voudrait nous le faire croire aussi…

Shelton
avatar 22/06/2017 @ 07:38:59
L’été c’est fait pour lire et dans les romans populaires on trouve de très bonnes lectures estivales qui ont fait leurs preuves pourrait-on dire depuis des générations. C’est indiscutablement le cas des aventures d’Arsène Lupin, personnage créé par Maurice Leblanc au début du vingtième siècle…

Quand j’ai lu pour la première fois une nouvelle de Maurice Leblanc mettant en scène de gentleman cambrioleur comme le chante Dutronc, j’avoue ne pas avoir été séduit. Je n’ai aucunement eu le sentiment de découvrir une lecture extraordinaire, plutôt l’envie de dire « tout ça pour ça ! ». Puis, quelques mois après, j’ai eu la chance d’avoir en mains Le bouchon de cristal et ce fut la révélation : les romans de Maurice Leblanc pouvaient produire un grand bonheur au lecteur !

Immédiatement, je devais être en troisième approximativement, j’ai dévoré – il n’y a pas d’autre mot – plusieurs romans qui m’ont tous séduit : L’aiguille creuse, L’éclat d’obus, 813, L’île aux trente cercueils, La comtesse de Cagliostro… Indiscutablement, je préfère les romans aux nouvelles et j’aime tout particulièrement le fait de mélanger l’histoire et le policier, d’être immergé dans une période précise – le début du vingtième siècle –, d’intégrer régulièrement les faits de cette période – troubles, manifestations, personnages politiques et guerres – et, enfin, j’adore cette écriture feuilletonesque avec une multitude de personnages, d’actions, de lieux… On pourrait presque s’y perdre !

Quelques années plus tard, j’ai grandement apprécié de découvrir et lire, toutes les reprises du personnage par d’autres auteurs et il y en eut beaucoup même si comme beaucoup c’est le duo d’auteurs Boileau-Narcejac qui a eu mes préférences. Je crois même me souvenir que j’ai lu leurs cinq romans au fur et à mesure de leurs sorties…

Enfin – et c’est ce roman que je veux vous inviter à lire aujourd’hui – j’ai lu très récemment Les héritiers, un texte de Benoît Abtey et Pierre Deschodt. Comme le tout est présenté avec le titre générique : Les nouvelles aventures d’Arsène Lupin, on pourrait se mettre à espérer que cet ouvrage est bien le premier roman de ce qui deviendra – qui sait – une grande série !

Certains pourront être déstabilisés par ce roman puissant, touffu et profondément ancré dans l’histoire. En effet, nous sommes à la fin du dix-neuvième siècle et de nombreux personnages historiques feront leur apparition comme Georges Clemenceau…

J’ai le sentiment d’un Arsène Lupin un peu plus pour adultes, encore plus concerné par l’histoire du monde, aussi menteur et roublard, un peu moins cambrioleur et tout aussi intéressé par les jeunes femmes, enfin, surtout une plus que les autres… Lupin quoi !

Le roman est très bien écrit et il s’inscrit parfaitement dans cette tradition du feuilleton populaire avec des rebondissements surprenants, des déplacements très nombreux car on n’hésite pas à aller au Maroc durant une période substantielle, de multiples actions impliquant plus ou moins Arsène Lupin lui-même, enfin, une pointe d’humour bien que les auteurs aient visiblement longtemps hésité entre humour et drame… Il faut dire que lorsque l’on parle de vengeance, on n’est pas dans la grande rigolade…

Un bon roman d’été avec un personnage légendaire, Les héritiers de Benoît Abtey et Pierre Deschodt et grande chance pour vous, le roman vient de sortir en version poche dans la remarquable collection Grands détectives des Éditions 10/18…

Shelton
avatar 23/06/2017 @ 08:39:07
L’été c’est fait pour lire mais chez moi les lectures servent aussi à apprendre, découvrir et me souvenir. Me souvenir car chaque fois que je relis un ouvrage, j’ai le sentiment de revivre le temps de cette lecture ce qui, parfois, est fort sympathique… Par exemple, prenons le personnage d’Harry Dickson !

J’y suis ! J’ai une quinzaine d’année et un cousin me fait découvrir un ouvrage de Jean Ray. Ce sont des nouvelles racontant les prouesses d’un certain Harry Dickson, le Sherlock Holmes américain. La couverture est une reproduction des fascicules qui avait été publiés quelques décennies plus tôt… Fascinante, la couverture fait plonger dans l’univers dicksonnien, entre polar et fantastique… Je lis cet été-là mes premières nouvelles et j’adhère immédiatement… Dans les deux ans qui suivent je vais dévorer presque tous les écrits de Jean Ray… Dans mon souvenir de lecteur, j’assimile très vite l’ambiance des enquêtes de ce fameux Harry Dickson avec certaines nouvelles d’Edgar Poe et son très célèbre chevalier Auguste Dupin, découverte de la même période…

Aujourd’hui, je continue régulièrement à relire quelques nouvelles de Jean Ray mais j’apprécie tout particulièrement le travail d’Olivier Roman et Richard Nolane qui ont réalisé une série d’une douzaine d’albums en bande dessinée pour refaire vivre ce détective merveilleux… Ce qui est fort, c’est d’avoir osé le faire en écrivant de nouvelles aventures tout en restant fidèles à ces fameux fascicules qui avaient marqué mon adolescence… Du coup, à chaque lecture, sans nostalgie particulière, j’ai quelques parfums d’adolescence qui remontent à ma mémoire…

J’ai relu, par exemple, Le diable du Devonshire, très récemment puisque le dessinateur de la série, Olivier Roman était au festival de la bande dessinée de Mellecey juste à côté de Chalon-sur-Saône… Deux éléments forts dans cet album surprendront – ou pas – le lecteur. Tout d’abord, le fait que nous sommes bien en présence de forces occultes et fantastiques qui menacent le monde. Harry Dickson, scientifique et méthodique, est le rempart pour protéger le monde et l’humanité… c’est une sorte de super héros mais son pouvoir réside essentiellement dans son fonctionnement cérébral… et dans sa capacité à accepter l’étrange…

Quand on parle Harry Dickson, on ne peut pas faire l’impasse du lien avec Sherlock Holmes… et c’est d’autant plus vrai dans cet épisode puisque les deux grands détectives vont se rencontrer. Sherlock est à la retraite absorbé par l’étude des abeilles et Harry vient le consulter sur une affaire dont il s’est occupé jadis… Belle rencontre et belle enquête diabolique…

Chaque album de cette série est une histoire complète, sans lien spécifique avec les autres et donc on peut les lire à peu près dans l’ordre que l’on veut. Malheureusement, tous les albums ne sont pas disponibles actuellement et vous allez devoir les chercher pour certains d’occasion mais comme ce sont de bonnes bandes dessinées vous ne regretterez pas le temps passé à les retrouver… et si votre bibliothèque a la collection complète, alors vous serez tout simplement chanceux !

Bien sûr, j’aimerais comme certains fans, que les éditions Soleil prolongent la série mais pour le moment ce n’est pas d’actualité et malheureusement, la série Alchimie que nos deux compères ont écrite et dessinée ensemble est aussi difficile à se procurer…

Voilà, l’été c’est fait pour lire mais pour Harry Dickson vous devrez lire d’occasion ou en bibliothèque, ce qui est quand même lire… Non ?

Shelton
avatar 24/06/2017 @ 05:56:18
L’été c’est fait pour lire et c’est une période pour moi de prédilection pour prendre le temps de plonger dans les classiques sans se soucier de l’actualité littéraire, des sorties et des grands prix… Enfin, en théorie car parfois c’est grâce à une réédition ou une compilation que l’on peut découvrir ou redécouvrir un classique !

D’ailleurs, qui pourrait bien me définir avec précision ce qu’est un classique ? Comme la définition est très complexe, comme elle divise depuis des lustres les experts de toutes natures, j’ai décidé de prendre ma définition et de m’y tenir ! Pour moi, un classique est un écrivain qui a compté pour moi, qui m’a permis de me construire et que j’ai souvent découvert sous l’influence d’un maitre, que ce soit un de mes enseignants et trois ont particulièrement compté dans ma vie, ou des relations qui ont été influentes… A ces trois enseignants, je dois de connaître Corneille, Edgar Poe, Chénier, Lamartine, Brasillach, Zola… A ma mère, je dois Balzac… A mon père Rabelais… A certains amis, Camus, Montherlant, Sartre, Kessel… Tous ces auteurs sont pour moi des classiques et la liste est en fait très longue. Nous ne croiserons cet été que quelques-uns de ces grands et nous commencerons aujourd’hui par Stefan Zweig !

Stefan Zweig est un écrivain que l’on considère aujourd’hui comme un des maîtres de la nouvelle longue. En moins de pages que pour un roman classique il plante des personnages, décrit une scène d’action et nous raconte une grande histoire, voire deux ou trois car il est le roi des récits imbriqués…

Quand la bonne société voit une femme partir au bras d’un amant en laissant tout tomber sur son chemin, quand les mauvaises langues commencent à se délier et porter des jugements abrupts et quand on sent que le drame n’est pas très loin… Stefan Zweig commence le véritable récit de la vie de cette femme, plus exactement les fameuses vingt-quatre heures qui l’ont transformée, qui lui permettent de voir le départ de madame Henriette avec d’autres yeux que ceux qui se contentent des apparences…

Ce récit est d’une force incroyable car il permet de voir une femme tomber sous la fascination intégrale d’un homme. Cet homme est aussi un grand «fasciné», il est joueur au casino et l’histoire se passe à Monte-Carlo.

Mais le plus fort est dans les pages qui suivent, quand la femme devient le Saint Bernard du joueur, puis l’obstacle au jeu, quand elle aime au point de se détruire, quand elle est comme convalescente pour retrouver un sens à sa vie… Vingt-quatre heures à Monte-Carlo ont failli l’emporter dans le néant et elle n’en est pas revenue indemne. Par contre, son cœur qui a souffert s’est ouvert et elle est plus à même de comprendre les autres. Ce n’est pas de l’empathie ni de la charité, non seulement une expérience qui lui donne la capacité à comprendre, de façon neutre sans justifier, pardonner ou condamner…

Une magnifique nouvelle que je ne peux que conseiller à tous ceux qui ne l’auraient pas encore lue, ou qui auraient envie de profiter de l’ouverture et la légalisation des jeux d’argent sur Internet pour connaître le grand frisson…

En lisant ces « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme » on plonge dans l’univers du jeu excessif, voire pathologique. Comme «Le joueur d’échec» du même auteur, «La dame de Pique» de Pouchkine ou «Le joueur» de Dostoïevski, la littérature en dit beaucoup plus que les essais les plus savants car elle ne théorise pas, elle fait partager l’expérience, la vie, les passions… Et tout cela est profondément humain… comme dans toutes les nouvelles de Stefan Zweig que l’on peut découvrir, par exemple, dans le tome 1 qui est sorti dans la collection La Pléiade, Romans, nouvelles et récits… Il y en aurait pour presque tout l’été et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture et à très bientôt…

Shelton
avatar 24/06/2017 @ 23:01:04
Je sais que depuis quelques mois il est de bon ton de critiquer tout le programme d’Emmanuel Macron ou de le défendre à 100% sans l’avoir lu… Il n’en demeure pas moins que certaines mesures, dans son programme comme dans celui des autres d’ailleurs, peuvent représenter de réels avantages pour notre Nation comme cette envie de faire changer les choses pour les ouvertures des bibliothèques en France…

Attention, je ne dis pas que tout doit changer demain matin, je dis qu’il me semble très important de réfléchir sur cette question dès aujourd’hui. Chacun sait ma passion du livre, de la lecture, mon engagement dans la défense des auteurs et mon envie de transmettre à tous cette envie de lire… Mais j’ai constaté bien des fois la difficulté de trouver le livre dont on a besoin à un moment donné… Les choses ont un peu changé, progressivement mais beaucoup trop lentement…

Le premier constat concerne les bibliothèques universitaires qui sont beaucoup trop peu ouvertes quand les étudiants n’ont pas cours, c’est-à-dire au moment où ils sont libres et peuvent avoir besoin de ces bibliothèques… Les bibliothèques universitaires devraient être accessibles, comme c’est bien le cas dans certains pays, les soirs et le week-end… L’idée fait son chemin mais seulement dans les très grosses universités alors qu’il y a des étudiants dans les petites villes… Oui, à Chalon, il y a bien des étudiants !

Quant aux bibliothèques municipales, elles restent encore, pour la plus grande partie d’entre elles, ouvertes sur des plages horaires très limitées. Très souvent, à partir du samedi 16h, l’affaire est close jusqu’au mardi… Or, quand est-ce que la famille est libre de venir chercher quelques ouvrages paisiblement sans faire la course ? Le dimanche après-midi, bien sûr !

J’entends bien que tout cela doit changer avec du dialogue à tous les niveaux mais au moment où nous sommes tous dans l’interrogation face à une certaine perte quantitative des lecteurs, voilà une nouvelle piste à étudier…

Attention, je ne suis pas dupe ! Ouvrir les bibliothèques le dimanche après-midi ne « fabriquera » pas instantanément des lecteurs en nombre ! Il faudra beaucoup de pédagogie, d’incitation, d’accompagnement pour ne pas voir le dimanche que les boulimiques de lecture venir changer leurs ouvrages… Il n’en demeure pas moins, chers amis, que cette mesure portée par la ministre de la culture Françoise Nyssen me convient parfaitement…

Lors du dernier salon du livre jeunesse de Chalon-sur-Saône, on a pu constater que le dimanche les familles ne rechignaient pas à se déplacer pour le livre, la lecture et les auteurs… Les animations organisées par les bibliothécaires ont eu beaucoup de succès et devraient nous pousser à tous réfléchir ensemble pour que les bibliothèques (re)deviennent des lieux accueillants et accessibles au moment où les familles ont du temps libre !

Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, prolongeons bien cette réflexion et bonne lecture !

Shelton
avatar 25/06/2017 @ 10:10:26
L’été c’est fait pour lire, certes, mais c’est aussi une période privilégiée pour faire à manger à ceux que l’on aime, pour prendre aussi le temps de manger avec eux. Manger est une chose mais prendre le temps de la convivialité est aussi capital pour entretenir les liens familiaux, amoureux, amicaux, sociaux… Or, trop souvent, on croit que recevoir à notre table exige des plats précieux, des produits nobles, des coûts excessifs… Non, cela demande de l’envie, de la motivation, du temps, de la préparation, de l’attention… et cela nous en avons bien souvent suffisamment !

Je vous invite donc aujourd’hui à découvrir un ouvrage qui pourra peut-être vous aider à mieux recevoir. Le choix est parti d’un constat : il y a aujourd’hui de plus en plus de personnes qui ont des restrictions alimentaires suite à des intolérances au gluten ou au lactose, qui ne doivent pas manger trop de graisses ou de sucres, bref, si on veut les recevoir il faut faire attention avant…

Or il se trouve que dans ma famille certains produits interdits on fait leur apparition et je me suis demandé s’il était possible de faire à manger sans sucre, sans gluten et sans lactose. Je relève le défi avec un ouvrage de la bloggeuse suédoise Hanna Goransson qui propose dans son ouvrage Manger mieux sans gluten, ni sucre, ni lactose, 75 recettes qui font envie…

La première question que je me suis posée fut dans la facilité – ou pas – à se procurer certains produits. En effet, c’est bien beau de nous annoncer une recette avec de la farine de teff blanche mais je n’avais jamais entendu parler de ce produit… Alors, était-il possible d’en trouver en France ?

Oui, première réponse et très claire. On trouve en France une multitude de produits sans gluten, lactose ou sucre, à commencer par cette fameuse farine de teff blanche. Il ne s’agit pas non plus d’un produit pour bobo parisien improbable et cher car il s’agit d’une céréale ancestrale, cultivée dès le cinquième millénaire avant Jésus-Christ dans la corne nord-est de l’Afrique et en Arabie. Ce produit est par ailleurs riche en fer et protéines…

On peut d’ailleurs préciser que l’on trouve maintenant une multitude de produits comme l’amidon de maïs, le quinoa, l’amande, la noix de coco… qui sont autant de produit sans aucune trace de gluten et qui permettent de magnifiques recettes…

Cela ne signifie pas que l’on va tout trouver du premier coup dans le commerce au pied de chez soi, mais cela montre qu’aujourd’hui beaucoup de ces produits sans gluten et sans lactose sont accessible y compris d’un point de vue financier. Reste néanmoins que, pour moi, certains produits sont difficiles à remplacer, histoire de goût bien sûr ! Je me souviens d’avoir fait des crêpes sans lactose lors d’une soirée et ce n’était pas une réussite totale…

Mais puisque je parle de crêpes, sachez – tout le monde ne le sait pas – que la farine de sarrasin est un produit sans gluten et nous voilà donc prêts à mettre en place de belles galettes bretonnes sans être obligé de trouver une farine de substitution… Par contre, on utilisera quand même du beurre car cuisiner breton sans beurre serait pour moi une hérésie ! Non mais…

Pour revenir à l’ouvrage d’Hanna Goransson, beaucoup de recette sont attrayante et je ne peux que vous proposer de réaliser et déguster toutes ces recettes même si certaines ne m’ont pas fait rêver comme les blinis aux pommes car il faut de la farine de pois chiches et que cela me laisse un peu dubitatif… Je changerai peut-être d’avis un jour mais plus tard !

En attendant, je vous souhaite bonne lecture et bon appétit avec ce Manger mieux sans gluten, ni sucre, ni lactose… A très bientôt !

Lobe
avatar 25/06/2017 @ 10:21:53
Shelton, la farine de pois chiches, c'est très bon! Le goût s'atténue au contact du sucré, pas d'inquiétude :)

Shelton
avatar 25/06/2017 @ 10:21:54
Il manque deux fois un petit "s" dans ma dernière chronique... désolé, relecture trop rapide !

Shelton
avatar 25/06/2017 @ 10:54:24
Merci Lobe, il va falloir que je me lance...

Shelton
avatar 26/06/2017 @ 05:44:10
L’été c’est fait pour lire mais reconnaissons que, bien souvent, nous recherchons, dans ces périodes estivales, des livres faciles, car l’été c’est bien connu, on ne veut pas faire trop d’efforts. J’entends bien mais je ne suis pas entièrement d’accord et l’été est aussi fait pour entreprendre des lectures que l’on aurait ni le temps ni l’énergie de réaliser en plein hiver… Par exemple, en octobre, on fêtera l’anniversaire, les cinq-cents ans pour être précis, de la proclamation des 95 thèses de Martin Luther. Un demi-siècle de protestantisme, ce n’est pas rien !

Voici donc une occasion d’aborder le sujet à travers des ouvrages divers, je pense en particulier aux bandes dessinées et aux ouvrages historiques, sans oublier bien sûr, les œuvres de Luther et Calvin eux-mêmes…

Je vous propose donc tout l’été de consacrer une chronique régulièrement à cette question et à ceux qui s’interrogeraient sur le bien-fondé de ce choix, j’espère que l’ensemble des chroniques répondra à la question : oui, le protestantisme a marqué l’histoire de notre pays et de l’humanité en général et c’est important d’en parler de temps en temps…

Il me semble judicieux de commencer par jeter un œil rapide sur Luther lui-même. En effet, comme il a été traité de révolutionnaire, d’hérétique, de débauché, de prétentieux, et j’en passe et des meilleurs, on s’attendrait à trouver dans ses œuvres, dans ses thèses, des textes extraordinairement osés et agressifs envers l’Eglise. Et c’est une surprise quand on ose lire Martin Luther lui-même…

En effet, Martin Luther vit une époque où le christianisme est en train de sombrer dans la facilité, dans l’argent, dans les querelles de pouvoir et sa première demande est tout simplement de revenir à un christianisme des origines. Rien de très scandaleux dans cette volonté d’autant plus que beaucoup sont témoins de la débauche de Rome, du pape, de la curie…

Alors, bien sûr, on a tous en tête la volonté terrible de Martin Luther de faire disparaitre le système des indulgences. Je rappelle pour ceux qui ne connaissent pas le sujet : l’Eglise dit que chaque fois qu’un homme fait une faute sur terre, même s’il se confesse et demande pardon, il reste une tâche sur son âme. Cette tâche entraine un séjour au Purgatoire – le lieu où l’âme se purifie – et que ce séjour peut être raccourci grâce à des indulgences. Ces dernières sont accordées par l’Eglise, par exemple, lorsque le chrétien fait un pèlerinage à Jérusalem, à Saint-Jacques de Compostelle… Seulement la papauté de la Renaissance, en particulier Alexandre VI Borgia, a institué un grand commerce des indulgences pour financer le budget pontifical qui explose à causes des constructions, des œuvres d’art et du rythme endiablé des fêtes de toute nature…

Luther se révolte contre ce système pour deux raisons. D’une part parce que le commerce des indulgences n’a rien de très évangélique, parce qu’un riche pourrait se voir protégé par Dieu à cause de ses versements à l’Eglise, une église pourrie jusqu’aux os et, d’autre part, parce que Luther propose de revenir aux fondamentaux sur la grâce et le salut : ce n’est ni notre argent, ni nos mérites qui nous sauvent mais bien le Christ !

Finalement, Martin Luther propose bien une révolution mais une révolution portée par l’Evangile et non par les désirs des hommes, leurs envies et leurs besoins de pouvoir ou d’argent… Mais nous verrons la prochaine fois, avec une bande dessinée, comment cette belle idée va être utilisée par certains politiques… en particulier en France. En attendant, puisque l’été c’est fait pour lire, pourquoi ne pas lire ou relire le Sermon de Luther sur les indulgences et la grâce, texte que l’on trouve dans l’Intégrale tome des œuvres de Luther mais aussi en extraits dans de nombreux ouvrages qui parlent des thèses de martin Luther…

Fanou03
avatar 26/06/2017 @ 11:56:58
Je retrouve moi aussi toujours avec plaisir ta rubrique estivale, Shelton !

L’été c’est fait pour lire et dans les romans populaires on trouve de très bonnes lectures estivales qui ont fait leurs preuves pourrait-on dire depuis des générations. C’est indiscutablement le cas des aventures d’Arsène Lupin, personnage créé par Maurice Leblanc au début du vingtième siècle…

Quand j’ai lu pour la première fois une nouvelle de Maurice Leblanc mettant en scène de gentleman cambrioleur comme le chante Dutronc, j’avoue ne pas avoir été séduit.


On te lisant Shelton, je ne parviens pas à me souvenir si j'ai déjà lu en fait un roman entier des aventures de Lupin. J'ai le souvenir assez récent d'avoir lu les premières nouvelles du gentleman cambrioleur, dans une très belle réédition (http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/36873). J'ai été comme toit globalement mitigé, car parfois les nouvelles de ce recueil sont un peu vite expédié.

Pour moi Lupin reste attaché aux feuilletons éponymes avec Georges Descrières que je regardais avec beaucoup de bonheur à la télévision !

Fanou03
avatar 26/06/2017 @ 12:00:02
L’été c’est fait pour lire mais reconnaissons que, bien souvent, nous recherchons, dans ces périodes estivales, des livres faciles, car l’été c’est bien connu, on ne veut pas faire trop d’efforts. J’entends bien mais je ne suis pas entièrement d’accord et l’été est aussi fait pour entreprendre des lectures que l’on aurait ni le temps ni l’énergie de réaliser en plein hiver… Par exemple, en octobre, on fêtera l’anniversaire, les cinq-cents ans pour être précis, de la proclamation des 95 thèses de Martin Luther. Un demi-siècle de protestantisme, ce n’est pas rien !


Je crois avoir lu qu'en Allemagne évidemment les 500 ans correspondent à une kyrielle d'évènement. Même playmobil - allemand -, a marqué le coup avec une figurine à l'effigie de Luther !: http://la-croix.com/Religion/Protestantisme/…

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