Shelton
avatar 02/08/2015 @ 08:01:06
Dimanche 2 août :

Pour clore cette série sur le voyage et le train, je me suis dit qu’il fallait le faire en beauté et donc nous allons embarquer une dernière fois dans l’Orient-Express, mais cette fois-ci en compagnie de Vladimir Fédorovski, avec en main son Roman de l’Orient-Express, livre qui a obtenu en 2006 le Prix André Castelot.

D’ailleurs à ce sujet, rappelons que ce prix est attribué tous les deux ans à un auteur pour un ouvrage de vulgarisation ou un roman historique. Or, de toute évidence Vladimir Fédorovski appartient définitivement à cette catégorie d’auteurs qui consacrent leur vie et leur œuvre à vulgariser l’histoire. Ancien homme politique, un des artisans de la Pérestroïka, il sait bien qu’il faut connaitre son histoire pour vivre le présent et construire l’avenir. Depuis qu’il est en France, il écrit beaucoup d’ouvrages qui donnent des clefs de compréhension de l’histoire, celle de Russie en particulier, bien sûr !

Cette fois, il nous demande d’embarquer dans une de ces voitures grand luxe du train Orient-Express. Nous pourrions penser qu’il s’égare, qu’il vagabonde, qu’il prend de belles vacances en oubliant ses objectifs… Que nenni ! Au contraire, il est bien dans son sujet car, pour lui, raconter le Roman de l’Orient Express c’est se plonger dans l’histoire de l’Europe, dans les relations entre Occident et Orient et, surtout, faire allusion à toutes les histoires d’espionnage entre Est et Ouest. Il y a un peu de tout cela dans son train mythique et pourtant bien réel !

Nous sommes en 1883, un train va relier Paris à Constantinople et un diplomate russe affecté de l’une des capitales à l’autre et qui va pouvoir faire le voyage dans ce train. Lorsque le colonel Nazartchouk envoya un message au Tsar Alexandre III, ce dernier eut l’idée de faire faire un train de même nature qui partirait de Moscou vers l’Orient… et ce fut le fameux Transsibérien…

L’auteur nous accompagne à très grande vitesse, même si l’Orient-Express n’avait rien à voir avec le TGV, dans un monde peuplé de personnalité très connues, ou moins, et on va ainsi voir et entendre : Agatha Christie, Marlène Dietrich et Jean Marais, Pierre Loti et Mata Hari, et même évoquer des poètes comme Gérard de Nerval…

Il n’est pas étonnant de voir l’auteur nous dépeindre ce train qui traverse les anciens empires, même à cette époque ceux qui montaient à bord ignoraient que l’Empire Ottoman, l’Empire Austro-Hongrois, l’Empire Russe ou la Grande Allemagne allaient disparaitre engloutis dans les conséquences de la première guerre mondiale et la Révolution Russe…

Si on ne parlait pas à l’époque de coming out, il faut quand même citer quelques couples célèbres qui s’affichèrent dans l’Orient-Express comme Cocteau et Radiguet, Diaghilev et Lifar… au moins l’espace d’un voyage !

Oui, on aurait bien envie que ce voyage ne finisse point, mais d‘une part le roman de Fédorovski n’a que deux cents pages, d’autre part le train l’Orient-Express a disparu – ou presque – et nous ne pouvons plus utiliser ces trains de grand luxe qui traversaient l’Europe de part en part pour terminer sur les bords du Bosphore. Aujourd’hui, il faut aller vite, toujours plus vite et l’avion a pris le relais. Finalement, il n’y a qu’en lisant que l’on peut aller à sa vitesse, prendre son temps, évoquer, susciter, faire rêver… Non ?

Le roman de l’Orient-Express de Vladimir Fédorovski est édité par les éditions du Rocher.

Bonne lecture et à demain !

Shelton
avatar 05/08/2015 @ 07:18:03
Mercredi 5 août :

Il y a quelques jours, au cours d’une balade familiale, je découvrais que ma propre famille ignorait qui était le Duguesclin [orthographe utilisée par Alain Corbin]. Certes, rien de grave, pourrait-on dire car on peut très bien vivre en ignorant toute sa vie qui était Duguesclin. Néanmoins, je voulais immédiatement rétablir ce personnage dans notre histoire de France et je dus bien constater que mes connaissances étaient somme toute assez limitées. Je ne pouvais quasiment que dire qu’il avait participé à la première partie de la Guerre de Cent ans, ce qui faisait un peu juste et court… Il me fallait alors trouver un livre pour nous aider à rétablir la vérité…

Alain Corbin est un historien normand qui s’est consacré depuis longtemps à des aspects peu fréquentés de l’Histoire, à savoir le sensible, les sens… Sa vision profondément humaine de l’Histoire en a fait un historien à part, très proche du grand public et ce n’est pas étonnant qu’il ait écrit aux éditions du Seuil un livre intitulé Les héros de l’Histoire expliqués à mon fils. C’est ce même ouvrage, à l’identique, que l’on retrouve dans la collection Points Seuil sous le titre Les Héros de l’Histoire de France. Et, bien sûr, on va pouvoir enfin savoir qui était Bertrand Duguesclin…

Tout d’abord, il faut savoir qu’une enquête de 1949 précisait que ce Bertrand Duguesclin faisait partie des héros connus et reconnus de l’Histoire par une majorité des Français. Il est celui qui a commencé à faire reculer les Anglais durant cette terrible Guerre de Cent ans. C’est vrai qu’il ne fut pas le chef d’une armée majestueuse se faisant mettre en miettes comme ce fut le cas de celles d’Azincourt ou Crécy… Non, lui, fort de quelques centaines d’hommes, il harcelait l’ennemi et le chassait de château en château, de ville en ville, de port en port… Un grand chef avec de petits moyens…

Pourquoi est-il devenu un héros et pourquoi l’a-t-on presque oublié ? Un héros car la France avait besoin de recommencer à croire en elle, parce qu’elle était lassée des pillages de ses richesses, parce qu’il fallait bouter l’Anglais hors de France et, surtout, parce que Duguesclin a fait l’objet d’une chanson de geste qui racontait tous ses exploits et ses ruses avec exagération.

Il fut indiscutablement le serviteur fidèle de Charles V et fut fait connétable de France en 1370, c’est-à-dire le chef des armées royales… Mais avouons que le roi n’était pas très enclin à donner à son connétable de gros moyens financiers et donc tout était fait à l’économie… C’est pour cela que ses ruses, ses magouilles, ses petits arrangements furent si utiles à sa réussite… Un chef militaire, donc, mais qui ne peut pas étaler devant lui ses succès grandioses… Petite gloire, donc, mais longue et populaire car elle touchait parfois à des actions qui avaient pu permettre de sauver le peuple de la faim… Cela, en France, ça compte beaucoup !

Neuf ans après sa mort, en 1389, on a célébré en France des obsèques majestueuses et chevaleresques en son honneur… Sa mémoire fut alors l’objet de quelques manipulations pour en faire un grand de la Défense nationale. Mais depuis quelques années, « les historiens médiévistes ont démasqué le caractère excessif de sa légende et souligné l’instrumentalisation anachronique du personnage… ».

Dans cet ouvrage, on ne trouvera pas que Bertrand Duguesclin. On pourra croiser Vercingétorix, Clovis, Jeanne d’Arc, Bayard, Jaurès ou De Gaulle… sans oublier Lamartine ou Hugo. Un très bon petit livre qui permet de survoler l’histoire de France lecture qui peut être suivie d’une des nombreuses Histoire de France qui sont actuellement disponibles… Mais pour bien choisir, c’est une autre histoire !

Les Héros de l’Histoire de France, Alain Corbin, Points Seuil, un bon petit ouvrage historique…

Bonne lecture et à demain !

Shelton
avatar 06/08/2015 @ 09:38:46
jeudi 6 août :

Si l’été est la période parfaite pour lire en prenant son temps, c’est aussi indiscutablement une belle période pour écouter de la musique. Mais vous aurez beau faire tous les festivals de l’été, vous n’arriverez pas à entendre le doux son mélodieux de la guitare de Georges Brassens… Non, ce son-là est mort en quelque sorte avec la disparition de Brassens et de sa moustache, le 29 octobre 1981…

C’était un son particulier, certains comme Bernard Lavilliers, n’hésitent pas à dire un son simple, voire simpliste. Dans la préface de cet ouvrage, Brassens, une mauvaise réputation, Lavilliers dit : «Il est le seul artiste qui n’interprète jamais rien. Il chante L’Auvergnat comme Le gorille, il n’intervient pas… ». Quand j’étais plus jeune je croyais même que toutes les chansons de Brassens étaient sur le même air et j’ai dû essayer plusieurs vois de chanter l’une ou l’autre en me trompant d’air…

J’ai d’ailleurs été souvent surpris puis déçu en écoutant des reprises de ses chansons. Je me suis même dit que seul Brassens savait chanter du Brassens. Du coup, quand je chante une chanson de Brassens j’ai tendance à l’imiter et c’est souvent pitoyable, car il est aussi inimitable…

Mais qui était-il ? Que faisait-il ? Que tentait-il de nous dire ? L’ouvrage que j’ai en main nous ouvre des pistes de compréhension de Georges Brassens et c’est pour cela que je l’ai choisi aujourd’hui, pour aider à la comprendre…

Il est tout d’abord, j’en suis certain, un poète, peut-être même un des derniers poète à succès. On veut souvent nous faire croire que la poésie n’est jamais populaire. Pourtant, chaque chanson de Brassens est un poème, un texte que nous avons retenu, sans chercher à l’apprendre par cœur, juste par plaisir, pour le bonheur de ces mots, des mots qui chantent presque tout seuls…

Mais n’allez pas croire, je parle aux plus jeunes parmi vous, que la radio lui ai laissé la place ouverte dès le départ. Comme Brassens est à la fois poète mais critique de la société, satyrique et libertaire, antimilitariste et d’une certaine façon misogyne… Certaines de ses chansons font grincer les dents et Le Gorille est tout simplement censurée, interdite de radio… Il faudra le courage d’Europe 1 pour la diffuser, la faire entrer dans la tête des gens et permettre ainsi à Brassens d’atteindre le grand public…

Je conseille dans cet ouvrage, l’excellente interview de René Fallet et Georges Brassens par Michel Polac, plusieurs pages magnifiques où on ne parle que de littérature et de façon libre, non conventionnelle, ce que j'aime plus que tout… Oui, Brassens aimait beaucoup lire et il aimait Céline, Marcel Aymé, Paul Fort, Léautaud, Gide… Bref, un amoureux de la littérature française !

Reste à vous dire quelle chanson je préfère car c’est une question légitime quand on présente bien plus qu’un livre, un chanteur, artiste complet car il était à la fois auteur et compositeur. Depuis quelques minutes en écrivant cette chronique j’écoute La prière, La chasse aux papillons, Auprès de mon arbre… mais ma petite préférée est tout simplement La marche nuptiale qui est pour moi de toute beauté…

Bien, il est temps de se quitter et de laisser la parole à Brassens lui-même, le polisson de la chanson, et pour accompagner votre écoute n’hésitez pas à lire Brassens, une mauvaise réputation, un livre de Gilbert Bovay, Olivier Horner, Michel Polac et Marc Wilmet. C’est édité par les éditions Consart et cet album vaut un beau détour musical…

Bonne écoute, bonne lecture et à demain !

Shelton
avatar 07/08/2015 @ 13:29:18
Vendredi 7 août :

L’été c’est fait pour lire et c’est bien le moment de prendre le temps de lire ou relire ces romans que l’on a tenté de nous faire aimer durant nos études. En plus, dans mon cas, les études dites littéraires m’ont mis en contact avec tant d’ouvrages et d’auteurs que je n’aurai jamais assez d’une vie pour tout lire d’autant plus que je relis souvent pour le plaisir ces romans que j’ai aimés comme L’éducation sentimentale de Gustave Flaubert, Le baron perché d’Italo Calvino, Le marchand d’oiseaux de Robert Brasillach ou La châtelaine du Liban de Pierre Benoît… aujourd’hui, je voudrais vous inviter à découvrir ou redécouvrir un auteur colombien, Gabriel Garcia Marquez.

Marquez est bien connu dans notre pays car, au-delà de son prix Nobel de littérature reçu en 1982, son roman Cent ans de solitude, roman sorti en France en 1967, fut un bestseller. C’est la période où le romancier colombien vit à Barcelone, appartient à la Gauche Divine, groupe d’hispanisants opposés à Franco… Marquez est alors engagé politiquement contre toutes les formes de dictature et de capitalisme… ce qui lui laisse parfois un peu de temps pour écrire, heureusement !

Le roman dont je veux vous parler est un texte plus ancien, écrit en Colombie et centré sur un village qui tente de se reconstruire après la Guerre civile. Il s’agit de La Mala Hora qui est pour moi un chef d’œuvre, tout simplement. Et, pourtant, je sais bien qu’il s’agit d’une œuvre oubliée par de nombreux critiques… A tort, selon moi !

Ici, nous sommes dans un petit village où le maire –lieutenant aussi – est tout puissant. Néanmoins, pour faire oublier la Guerre civile, il fait preuve, en apparence au moins, de sens commun, sans être pour autant un démocrate… Il y a aussi, dans ce village colombien, un curé, un dentiste, un juge… pour ne citer que des personnages importants et j’aurais pu aussi citer le directeur du cinéma qui dépend tant du curé. Il faut dire que pour chaque séance, le curé regarde le point du vue du Vatican avant d’autoriser ou interdire la séance… Or, le peuple très croyant est assez obéissant…

Quand on plonge dans La Mala Hora, la première chose qui nous saute au corps, c’est le climat. Il va faire chaud et humide durant presque trois cents pages. La pluie n’arrête pas de tomber, l’inondation de certains quartiers va même provoquer des déplacements de population substantiels avec reconstructions de maisons…

Mais le plus important, ne se situe pas dans l’attribution de postes sociaux ni dans les conséquences climatiques, car dès le premier matin passé dans le village, une affichette anonyme commence à dénoncer une coucherie… ce qui provoquera un meurtre car il y a des choses qu’un Sud-Américain peut avoir du mal à pardonner…

Ces dénonciations anonymes viennent perturber entièrement la vie du village, le curé, le juge, le maire… personne ne sait comment faire pour faire cesser cela. Du coup, les vieux démons se réveillent, le maire redevient avant tout ce qu’il avait toujours été, un lieutenant d’une armée de dictature… et la violence se réveille et ce n’est pas pour le meilleur…

C’est vraiment un beau et profond roman qui montre Gabriel Garcia Marquez dans la pureté et la maturité de son écriture, juste avant de se plonger dans Cent ans de solitude. C’est pour moi son plus beau roman et je vous invite à le lire ou relire cet été… Attention, humidité et chaleur garanties !

La Mala Hora, de Gabriel Garcia Marquez, ouvrage qui n’est pas toujours disponible mais que l’on trouve assez facilement d’occasion est à lire et faire lire, c’est ainsi que l’on donne le goût de la littérature aux plus jeunes…

Très bonne lecture et à demain !

Fanou03
avatar 07/08/2015 @ 13:49:17
Tiens ! nous avons justement dans la bibliothèque familiale La Mala Hora, qui vient de mon épouse qui adore Marquez. Je n'ai jamais pris le temps de le lire. Du coup ta chronique, Shelton, me donne envie de m'y jeter pour les vacances ! (surtout qu'il n'est pas extrêmement épais si mes souvenirs sont bons, beaucoup moins que Cent ans de solitude).

Shelton
avatar 07/08/2015 @ 15:22:45
Tu as raison, en terme de volume c'est très raisonnable. Sur le fond et la forme j'aime réellement beaucoup... J'attends ton expérience !

Shelton
avatar 08/08/2015 @ 07:55:26
Fanou, tu peux aussi lire Pas de lettre pour le colonel, un livre modeste par la taille mais d'une force et d'une puissance assez étonnantes... J'aime beaucoup aussi !

Shelton
avatar 08/08/2015 @ 10:26:27
Samedi 8 août :

Oui, j’aime lire, vous vous en doutez bien sinon je ferais autre chose que de vous présenter des livres jour après jour… Mais, j’aime aussi beaucoup les pommes, que dis-je, c’est un de mes fruits préférés et pas seulement pour faire plaisir à mon médecin… Je les aime pour leur goût et aussi, ne le cachons pas, pour tout ce que l’on peut faire avec en cuisine, de la pomme cuite à la compote, de la tarte à l’accompagnement du boudin, du calvados au cidre… Bref, la pomme est bonne sous toutes ses formes, dans tous ses costumes et apparats, c’est l’amie de tous les jours !

Vous ne serez donc pas étonnés que j’aie fini par trouver un bon petit livre sur la pomme en cuisine, Cuisinez les pommes, 40 recettes sucrées et salées. Le critère majeur était de trouver des recettes que je ne connaissais pas de façon à renouveler, une fois encore les repas à base de pommes car la pomme c’est comme la pomme de terre et la courgette, il faut changer régulièrement les recettes pour maintenir les sens des convives en éveil…

Ah, vous vous demandez pourquoi pomme de terre et courgette. Tout simplement parce que si je me laissais aller, je mangerais pomme de terre, courgette et pomme à tous les repas… ma femme et mes enfants grogneraient certainement alors que si je change les recettes très régulièrement, ils ne s’en rendent pas compte ! Enfin, presque pas …

Maintenant que vous commencez à me connaître, il était évident que si une des premières recettes du livre alliait pomme de terre et pomme avec, en plus, du pont-l’évêque, vous alliez devoir subir cette chronique… il ne reste plus qu’à trouver un bon pont-l’évêque – ce qui n’est pas si simple pour ceux qui aiment les bons vrais fromages – et de bonnes pommes… L’idéal serait certainement d’aller faire cette recette en Normandie !

Une autre recette me donne envie de modifier mes recettes traditionnelles de Noël, la tarte fine de foie gras aux pommes vanillées… Je ne l’ai pas encore essayée car on ne mange pas du foie gras à toutes les occasions, mais c’est je genre d’entrée qui devrait me satisfaire pleinement… Vivement les fêtes de fin d’année !

Enfin, comment résister à de telles invitations culinaires : Tatin de pommes aux magrets, filet mignon en croûte aux pommes, pomme au four au camembert ? Oui, pour cela qu’une seule solution, passer en cuisine et vous préparer un bon repas…

Bon repas ? Oui, mais il faut un dessert à la hauteur ! Oui, vous avez bien raison et pour cela j’ai trouvé la pomme au four au gingembre, recette cuisinée avec ma pomme préférée, la Golden, et une épice à se damner, le gingembre…

Oui, voilà un livre comme je les aime avec en plus un petit bonus bien sympathique. En fait, je dois vous avouer que je n’aime pas la cannelle et bien souvent je suis obligé de ne pas suivre les recettes avec des pommes, en enlevant systématiquement la cannelle des ingrédients. Ici, la cannelle n’est pas obligatoire, on utilise aussi gingembre, vanille, safran, amande, citron… certes, de temps en temps la cannelle est bien là mais on peut la remplacer avec talent par le gingembre, le piment, le poivre… et ce n’est, alors, que du bonheur !

Cuisiner les pommes, 40 recettes sucrées et salées, c’est édité par Marie Claire dans sa collection Cuisine et Vins de France…

Bonne lecture, bon appétit pour ceux qui vont tester et à demain !

Shelton
avatar 09/08/2015 @ 09:17:00
Dimanche 9 août :

Depuis quelques décennies, je vois bien que le thriller – littéralement le roman qui fait frissonner de peur – vient remplacer le roman à énigme. Personnellement, je suis assez triste car j’ai tellement aimé ces énigmes de Conan Doyle à Agatha Christie, de Poe à Patricia Wentworth que je suis maintenant obligé de les relire… et de vous les imposer régulièrement en chroniques… Désolé !

Heureusement, il arrive que dans les romans nommés thrillers se cachent des romans à énigme pour faire peur et là je m’y retrouve beaucoup mieux et du coup cela provoque des chroniques d’une autre nature… oui, il y a bien une énigme à trouver : Murphy, qui a réellement tué ta petite sœur cadette ? Mais le lecteur est quand même enveloppé dans un frisson de peur car Murphy qui vient d’obtenir sa sortie de prison pour un centre transitoire ouvert, la liberté partielle, est encore menacée de retourner en prison. Or, elle vient de passer la moitié de sa vie en tôle pour un meurtre qu’elle n’a pas commis. Et, enfin, il y a un bon roman psychologique car nous allons pénétrer profondément dans la tête des personnages, Murphy et Ryan en particulier, les deux condamnés par erreur…

Enfin, erreur, c’est beaucoup dire car il y a de la manipulation d’une part, des erreurs de jeunesse d’autre part, le tout enrobé dans une éducation familiale ratée, voire complétement ratée ! Chevy Stevens propose ainsi un excellent roman qui navigue sur les genres, il a même quelque chose du roman d’adolescent et du rite de passage à l’âge adulte. Il montre aussi les conséquences de l’éducation parentale sur la vie des enfants, sur leurs caractères…

J’avoue que très rapidement on est pris par l’histoire et l’injustice. On a envie d’aider Murphy, de la soutenir, de remplacer Ryan un peu absent… Puis, on finit par douter, on suppose que l’auteur nous a tendu un piège et qu’il est prêt à nous laisser tomber en enfer sans pitié… On en vient à désespérer de la justice, de la révélation de la vérité…

Rassurez-vous, je ne vous ai encore presque rien dit par rapport à ce que vous allez vivre dans ce roman incroyablement bien construit de Stevens. Cette auteure canadienne écrit là son quatrième roman, tous publiés chez L’Archipel, et je trouve qu’elle est bien dans une phase ascendante, elle maitrise de mieux en mieux ses personnages et la façon dont elle fait penser et parler son personnage principal, Murphy, est totalement crédible, à se demander même si, quand elle était jeune, elle n’aurait pas connu une histoire de même nature… Allez savoir !

L’histoire se déroule sur l’île de Vancouver, une façon de vivre un thriller dans ce pays que nous ne connaissons pas tant que cela et qui est le pays de l’auteure qui vit, elle aussi, sur cette île. Elle a d’ailleurs choisi de prendre sa région pour cadre de ses romans jusqu’à maintenant, cela assure un cadre très réaliste…

Voilà donc pour cet été une proposition de voyage en enfer ou presque avec des personnages qui ne sont pas vraiment des anges, dans un cadre rude et avec le temps qui s’écoule trop vite pour les personnages en quête de vérité et de rachat… Cette nuit-là, Chevy Stevens, aux éditions de L’Archipel…

Bonne lecture et à demain !

Shelton
avatar 10/08/2015 @ 08:21:15
Lundi 10 août :

Cette fois-ci, c’est sûr, vous allez partir en vacances, en week-end, en voyage et vous vous dites que ce n’est pas le moment de lire… Pourtant, nous sommes bien en été et c’est le moment de lire. Certes, je ne vous demande pas de choisir un horrible livre abrutissant pour mieux vous endormir dans le train, je vous conseille juste de prendre un livre qui va transformer vos vacances…

Par exemple, chaque fois que vous revenez de vacances vous essayez de montrer vos photos de paysages à vos amis pour partager avec eux les merveilles que vous avez découvertes. Mais, l’enthousiasme n’est pas délirant et au bout de quelques minutes vous n’avez plus qu’une solution pour sauver votre soirée amicale, déboucher une bonne bouteille de la cave que vous avez visitée durant ce même séjour. Là, les sourires reviennent et on oublie vos paysages…

Pour réussir vos photographies de paysages, de nature, de sites visités, il faut d’abord, avant de vouloir appliquer une multitude de bonnes règles, observer, regarder, découvrir. Ouvrir les yeux, le cœur aussi, prendre son temps, laisser le paysage venir à votre rencontre. Ce n’est donc pas étonnant de lire dans cet ouvrage, Les secrets de la photo de paysage, de Fabrice Milochau, que le photographe de paysage peut passer pour un rêveur, un être qui est toujours en léger décalage avec les autres lors de l’arrivée sur un lieu à découvrir…

Mais le rêve, l’admiration et la tête en l’air ne transformeront pas vos clichés en réussite comme par magie. Fabrice Milochau prend le temps d’expliquer comment transformer la banalité en photographie remarquable. Il insiste sur l’exposition, sur la lumière et montre comment, même sans être un professionnel, on peut jouer avec cette dernière. J’ai particulièrement apprécié la réflexion sur la surexposition et la sous-exposition car ce qui parfois nous semble être un défaut devient une qualité qui met en évidence et à l’honneur certains aspects de notre paysage… parfois, la photo peut être encore plus belle que la réalité…

Le cadrage est le second thème qui va réveiller vos souvenirs de vacances. En effet, un bon cadrage c’est comme une mise en scène, cela transforme l’original, cela donne un point de vue, provoque une narration, une émotion… Heureusement, Fabrice Milochau donne de nombreux exemples, pas seulement avec des phrases, avec des photos commentées et très rapidement vous comprenez pourquoi l’an dernier votre chalutier rentrant au port par un beau coucher de soleil était si fade et vous aimeriez retourner immédiatement dans le passé pour refaire votre photo… Heureusement, cette fois-ci, vous allez pouvoir prendre le temps de préparer vos prochaines « cartes postales » car aucun doute possible, cette fois-ci ce sera génial !

Restez quand même patients et modestes, on ne devient pas un grand photographe en cinq minutes. Entrainez-vous cet été, prenez de nombreuses photos et regardez-lez à la lumière de cet ouvrage, critiquez-vous, sans scrupule, trouvez vos pistes d’amélioration, revenez sur certains lieux quand vous le pouvez et faites mieux que la veille, le métier va finir par entrer dans votre œil, dans votre main, dans votre tête et votre prochaine séance de photos avec vos amis ne sera pas du tout la même…

N’ayez pas peur non plus d’avoir des photos qui ne vous parleront qu’à vous car le souvenir c’est aussi cela, un cliché qui vous replongera dans un site que vous avez vu, découvert, observé, un jour donné, dans un cadre donné, avec une certaine lumière et c’est cela votre souvenir, il vous appartient…

Avec Fabrice Milochau et son Les secrets de la photo de paysage, publié aux éditions Eyrolles, vous allez pouvoir faire en sorte que ce souvenir – il relève de votre intimité – pourra enchanter et émerveiller vos amis. Le partage deviendra possible et c’est ce qui est beau dans l’art de la photographie… Alors, puisque l’été est fait pour lire, ne nous privons pas !

Bonne lecture, belles photographies et à demain !

Shelton
avatar 11/08/2015 @ 07:09:32
Mardi 11 août :

Oui, parmi tous les genres littéraires, j’ai bien dit littéraires, il y a un mode narratif qui m’est cher, la bande dessinée. Je ne parle pas là de la bande dessinée gaguesque – même si cette dernière existe, fonctionne et peut être de très grande qualité – je parle ici de la bande dessinée que je définirais comme d’auteur même si cela peut sembler un peu prétentieux à certains inconditionnels de la littérature classique.

Depuis plus d’une décennie, de nombreux auteurs ont utilisé la bédé pour nous parler, nous raconter, nous faire réfléchir… Ils peuvent avoir réalisé de l’autobiographie, de la biographie, de la biographique comme dit Catel, de l’histoire, de la psychologie, de la fiction, de l’adaptation, de la vie quotidienne et même de la cuisine… Ils ont montré, tous ensemble, le niveau de maturité de la bande dessinée ! On peut citer – car il faut bien donner des exemples – Blast de Manu Larcenet, Pourquoi j’ai tué Pierre d’Alfred et Olivier Ka, Olympe de Gouges de Catel et ma liste pourrait s’étaler tout au long de cette chronique en ayant oublié trop d’excellentes bandes dessinées ou romans graphiques…

Alors, citer tous ces noms pour ouvrir ma présentation de Ligne B de Julien Revenu, jeune auteur français, paraitra à certains excessif et ils auront peut-être raison. Quoi que cela pourrait bien se discuter… Julien, l’air de rien, avec ses petits dessins et son histoire de Laurent va oser aborder quelques véritables problèmes de société, sans être moralisateur, sans être langue de bois, sans jouer les pleurnichards, juste en tenant magnifiquement son crayon d’auteur complet de bandes dessinées…

Le propos est simple – je n’ai pas dit simpliste – et on pourrait résumer les choses, sans vous ôter le moindre suspense : un homme vit en banlieue, une femme et un enfant, un petit pavillon, la télévision et des déplacements en transports en commun. C’est bien banal et la télévision lui apporte quotidiennement des images de violence, on est en novembre 2005…

Laurent a quelques difficultés dans son couple, avec son voisinage, dans son travail, tout cela comme de très nombreux Français. Ni plus, ni moins… une vie banale en quelque sorte… julien Revenu, l’auteur, va nous montrer que parfois, tout peut basculer dans la crise, la crise majeure, voire le drame…

C’est, d’une certaine façon, de la sociologie et de la psychologie appliquées. Il prend son personnage, lui fait subir des affronts, des attaques, des humiliations… Il observe. La pression monte et soudain…

Je ne vais pas vous en dire plus, on a bien compris que cette bande dessinée n’était ni un roman à l’eau de rose ni une série humoristique. Mais, si on est bien dans un drame, avec une certaine unité d’action, de temps et de lieu, il faut bien reconnaitre que l’on a comme un chœur antique pour nous accompagner et redonner, quand même, une petite forme d’espérance. C’est la petite fille de Laurent, Maëlle, elle aussi accompagnée, mais par Céra sa peluche, son doudou…

Plus que le dessin de façon intrinsèque, c’est la narration graphique qui m’a emballé, perturbé, laissé pantois, secoué, remué, éreinté, et finalement que j’ai profondément admirée et aimée. Pour moi, Julien Revenu est en train de devenir, un peu à la vitesse de l’éclair, un auteur à part entière de la bédé contemporaine, un grand auteur probablement… Il lui reste le plus difficile à réaliser, à confirmer !

Ligne B, de Julien Revenu, aux éditions Casterman…

Bonne lecture et à demain !

Shelton
avatar 12/08/2015 @ 04:55:20
Parfois, il n’est pas inutile de venir faire un petit complément à une des chroniques L’été c’est fait pour lire. En effet, je suis venu vous parler récemment de l’ouvrage d’Alain Corbin, Les Héros de l’Histoire de France. Seulement, voilà que plusieurs personnes cherchent un ouvrage plus complet pour se réapproprier leur histoire. Souvent les dates et les personnages sont trop enfouis dans leurs mémoires et il faudrait un bon coup de vent pour remettre tout cela à jour. Soit ! J’ai ce qu’il vous faut ! Le titre est simple : 1515 et les grandes dates de l’histoire de France revisitées par les grands historiens d’aujourd’hui. Oui, nous savons bien que Clovis a vaincu à Tolbiac en 496 et s’est converti au christianisme, que Charles Martel a battu les Sarrasins en 732 à Poitiers, que Philippe Auguste a remporté la bataille de Bouvines en 1214, que François 1er a gagné à Marignan en 1515 et s’est fait sacré chevalier par Bayard, sans peur et sans reproche… mais tout cela est très superficiel et mériterait souvent d’être remis à jour, voir dans certains cas carrément corrigé, rectifié…

Ce que j’aime particulièrement dans cet ouvrage au format poche, c’est que l’on n’est pas obligé de le lire d’un seul trait, en une seule fois. Rien n’est plus agréable que de l’avoir à portée de mains chaque fois que l’on entend une date, un évènement, un anniversaire ou une célébration historique. D’ailleurs, illustration immédiate. Nous sommes en 2015 et cette année il y a de nombreux anniversaires à ne pas oublier…

1415, Azincourt. Oui, je sais, on préfère oublier les défaites d’une façon générale. On va donc nous préciser que nous étions sous Charles VI, roi qui avait perdu la raison, que le 25 octobre la France a été écrasée, qu’il y eut beaucoup de morts – environ entre trois et quatre mille – et que l’armée française est anéantie. Mais, malgré la folie du roi il y a encore un gouvernement français car deux oncles paternels sont là à ses côtés, duc de Berry et duc de Bourgogne. Le roi de France n’a pas été fait prisonnier comme Jean II le Bon en son temps ou François 1er plus tard. L’essentiel est sauf ! Enfin, la France saura trouver et puiser dans ses ressources l’énergie pour se refaire une santé et finalement bouter l’Anglais hors de France quelques années plus tard…

1515, Marignan. Là, c’est une victoire, une belle, une vraie ! Oui, mais objectivement sans lendemain ou presque. Certes, elle permet à François 1er de montrer que son humanisme et son goût des arts viennent de l’Italie, pour le reste une bataille et une date à oublier… C’est aussi la défaite de la politique suisse en Italie car finalement, ceux qui se sont battus avec acharnement – la bataille fut un véritable carnage – ce sont des fantassins suisses… mais cela nous avait échappé depuis longtemps !

1815, Waterloo. Encore une défaite mais au moins la garde est morte plutôt que de se rendre, non ? Là aussi, est-ce la défaite qui achève deux décennies ou presque de guerres révolutionnaires et napoléoniennes, ou, comme le disait Victor Hugo, la plus glorieuse défaite de notre histoire, celle qui nous débarrassait définitivement de Napoléon 1er !

Mais ce n’était là que trois dates parmi tant d’autres sur les quelles reviennent des historiens aussi compétents, célèbres et de qualité que Française Autrand, Jean Favier, Jacques Le Goff, Emmanuel Le Roy Ladurie, Pierre Nora, René Rémond, Michel Winock et tous les autres sous la direction d’Alain Corbin…

Voilà donc bien le petit livre qu’il faut avoir chez soi, accessible à tout moment, 1515 et les grandes dates de l’histoire de France revisitées par les grands historiens d’aujourd’hui. C’est édité dans la collection Points Seuil…

Bonne lecture et à demain !

Palmyre

avatar 12/08/2015 @ 14:08:08
À propos du message concernant Brassens, je cite:

Si l’été est la période parfaite pour lire en prenant son temps, c’est aussi indiscutablement une belle période pour écouter de la musique. Mais vous aurez beau faire tous les festivals de l’été, vous n’arriverez pas à entendre le doux son mélodieux de la guitare de Georges Brassens… Non, ce son-là est mort en quelque sorte avec la disparition de Brassens et de sa moustache, le 29 octobre 1981.



Et c'est bien dommage!!! Quand j'étais plus jeune je trouvais cela "rasoir" mais avec le temps je trouve que ces chansons sont des merveilles de poésie (Dans l'eau de la claire fontaine) ou aussi des critiques acerbes de la société ( Le gorille). Et, quand j'ai commencé à l'écouter "vraiment", je me suis aperçue que je connaissais pas mal de ces textes par cœur...
J'ai eu l'occasion de visiter l'espace Brassens à Sète et cela vaut le détour, je suis aussi allée saluer sa tombe dans le cimetière tout simple où il est inhumé.

Shelton
avatar 12/08/2015 @ 14:13:20
Je ne suis jamais allé à Sète, cela viendra peut-être un jour... mais pour le moment, je prends trop souvent la direction de l'Ouest et de la Bretagne, terre d'un autre barde de qualité, Glenmor...

Shelton
avatar 13/08/2015 @ 06:12:36
13 août :

J’aime beaucoup les beaux livres, ceux qui sont réalisés avec soin, talent et couverts de belles illustrations… Photos, dessins, reproductions artistiques, schémas, cartes, tout peut me plaire si la qualité est au rendez-vous ! C’est pour cela que l’été, je suis toujours à la recherche d’ouvrages qui en photographies me permettent soit de préparer un déplacement, soit de m’en souvenir longtemps après quand je le prendrai en main, assis dans mon salon… Oui, un voyage se prépare, se vit et alimente nos souvenir et notre vie intérieure…

J’ai trouvé un excellent album avec texte et photos, cet hiver, sur Les forteresses de France, aux éditions Ouest-France. Le nom de l’éditeur qui est aussi celui du quotidien régional le plus vendu en France, pourrait faire croire à un livre commercial, bâclé, sur papier ordinaire et ne méritant pas le détour… Ne vous fiez pas aux apparences et suivez-moi dans l’exploration du texte de Jean-Pascal Soudagne et admirez les photographies d’Eric Pouhier…

Tout d’abord, le thème est simple, présenter de façon rapide mais sérieuse et agréable les grandes forteresses françaises. Les grandes, ce n’est pas tout à fait le mot exact car c’est un mélange des plus connues, des plus imposantes et aussi il y a quelques belles petites découvertes. On aura donc, parmi les plus connues et populaires, le Palais de la Berbie à Albi, la cité de Carcassonne, le château du Haut-Kœnigsbourg… Dans les constructions liées à notre histoire de France, on retrouvera la forteresse de Château-Gaillard, les châteaux de Chinon, de Foix ou de Pau. Enfin, côté forteresses militaires, souvent de Vauban dans notre pays, on gardera en mémoire Belle-Île, Besançon, Bitche ou Port-Louis…

Mais, pour moi, il y aura aussi de magnifiques surprises qui peut être évoqueront chez vous de bien beaux souvenirs de voyages et visites. Heureusement nous n’avons pas été tous aux mêmes endroits…

Je pense entre autres au château de Châteaudun, un magnifique patchwork d’art féodal, gothique et Renaissance. C’est Jean d’Orléans, homme qui fut un compagnon d’armes de jeanne d’Arc et un des fidèles presque constant à Charles VII, qui effectua les transformations du château à partir de 1450…

Comment ne pas citer aussi le château de Rambures, en Picardie. Il fut érigé par David de Rambures, Grand maître des arbalétriers de France. Malheureusement, il ne connaitra pas son château terminé car il est mort, ainsi que ses fils, à la fameuse bataille d’Azincourt, en 1415, bataille que nous avons évoquée dans une autre chronique cet été… Le château, lui, est très beau, atypique car pas construit sur une colline ou un point haut, en pierre et en brique, d’où cette couleur rouge, et, enfin, avec des murs épais de 3 à 7 mètres pour résister aux obus ennemis. Il n’y a aujourd’hui plus de pont-levis car il fut supprimé sur ordre d’un certain Cardinal de Richelieu… Comme quoi, ces forteresses sont totalement liées à notre histoire !

Un très beau livre avec un texte solide de Jean-Pascal Soudagne, spécialiste d’architecture militaire – en particulier tout ce qui touche la Guerre de 14-18 et La ligne Maginot – et de très belles photographies d’Eric Pouhier qui font plus que rendre le monument dans ses aspects techniques. Chaque cliché est presque une œuvre d’art…

Quel que soit donc votre destination estivale, partez rencontrer et visiter ces Forteresses de France de Soudagne et Pouhier aux éditions Ouest-France !

Bonne lecture, belles visites et à demain !

Shelton
avatar 13/08/2015 @ 17:17:29
je viens d'enregistrer toutes mes chroniques jusqu'au 6 septembre. Comme je pars en vacances ce week-end, il est possible de je mette tout en ligne samedi mais ne lisez surtout pas tout à la suite ce serait lassant...

Shelton
avatar 14/08/2015 @ 08:18:09
14 août :

Si l’été est une période propice à la lecture force est de constater que c’est aussi un temps favorable à la réflexion sur nous-mêmes, sur l’être humain en général et sur la vie sur cette planète. En juin dernier, l’Union nationale des associations familiales (UNAF comme on dit dans les milieux autorisés et informés) a choisi son nouveau président. Le précédent, François Fondard, avait atteint le nombre maximal d’années de présidence et il fallait lui trouver un remplaçant. Ce fut une surprise et le remplaçant est une remplaçante. Pour la première fois depuis sa création en 1945, l’UNAF est maintenant présidée par une femme, Marie-Andrée Blanc. Il en aura fallu du temps, 70 ans, pour que les familles regroupées en associations et fédérations d’associations se dotent d’une présidente ! Est-ce que Benoîte Groult a suivi cette élection et qu’en a-t-elle pensé ? On ne le sait pas mais il est temps de relire, aujourd’hui, son livre Ainsi soit-elle qui date de 1975, 40 ans donc déjà !

Ainsi soit-elle n’est pas un roman, ce n’est pas à proprement parler un ouvrage historique ou scientifique, ce n’est pas un essai de sociologie ou de sexologie… et, pourtant, c’est un petit peu de tout cela. Je vous entend déjà ronchonner que ce livre serait simplement un manifeste de féminisme écrit par une vieille féministe tardive qui aurait eu tout à se faire pardonner par les autres féministes… Et puis quoi encore ? Que c’est un livre trop daté dans le temps reflet d’un féminisme des années soixante-dix qui n’a plus lieu d’être puisque l’égalité homme-femme est maintenant acquise ! Etonnant, ce que vous dites-là ! Il n’y aurait plus d’inégalité salariale entre hommes et femmes ! Plus aucune mutilation sexuelle n’aurait cours sur la planète ! Toutes les femmes seraient respectées par les hommes, dans tous les pays sans aucune exception ! Toutes les filles, y compris dans l’Etat Islamique, au Pakistan, en Inde, en Iran, en Syrie, en Libye et dans de nombreux autres pays pourraient aller à l’école et suivre les études de leur choix !

Oui, même si le chemin parcouru depuis des décennies est beau, globalement, force est de constater que la route à faire pour atteindre l’égalité parfaite est encore fort longue… très très longue ! Je pense qu’il est temps de faire lire et relire cet ouvrage aujourd’hui oublié…

Benoîte Groult, auteure assez modérée serait-on tenté de dire sans que cela implique un discriminent qualitatif, propose dans son livre de montrer comment la femme a du mal tout simplement à être elle-même. Il ne s’agit pas de libérer la femme, de lui donner un statut équivalent à celui des hommes, seulement de la laisser être elle-même. Une femme est femme, tout simplement et on n’a pas besoin de l’exploiter pour être homme, on n’a pas besoin de l’emprisonner – physiquement ou psychologiquement – car elle n’est ni dangereuse, ni pernicieuse ou diabolique, elle est tout simplement femme, un être créé pour vivre sur la même planète que les hommes, en bonne harmonie, en partage, en humanité…

A un an d’intervalle je viens de relire ce texte et comme la première fois je le trouve complètement d’actualité, pertinent, urgent, politique, historique, humain et vital ! Il est indispensable de le faire lire – pas seulement aux jeunes femmes, mais aussi aux hommes – car c’est en comprenant d’où l’on vient – par exemple un monde où la femme dépendait à 100% de l’homme – que l’on est capable de construire l’avenir.

J’aime rappeler que le statut de la femme en Arabie Saoudite est surprenant et scandaleux. Quand je suis allé dans ce pays, la femme n’avait pas d’existence légale, pas de papier d’identité. Dès lors, comment défendre une personne qui n’existe pas ? Il n’est donc pas étonnant de voir comment sont traitées les femmes dans ce pays et je ne veux surtout pas évoquer seulement leur tenue vestimentaire…

Voilà, un livre qui date mais qui reste entièrement d’actualité, Ainsi soit-elle de Benoîte Groult, en livre de poche et aux éditions Grasset. Bon vent aussi à Marie-Andrée Blanc à la tête des familles dans notre pays et Dieu sait que la famille doit être défendue, même quand elle est atypique.

Enfin, bonne lecture à tous et à demain !

Shelton
avatar 14/08/2015 @ 08:18:55
15 août :

Nous avons eu l’occasion d’aborder le destin merveilleux du chevalier et du connétable Bertrand Du Guesclin dans une chronique L’été c’est fait pour lire. Il est juste de revenir quelque peu sur son destin et, surtout, sur les livres qui le concernent car si ce personnage est intégré pleinement dans notre histoire et notre mémoire collective, force est de constater que peu de documents fiables permettent de le connaitre en profondeur avec sérieux.

Georges Minois, auteur d’une très belle biographie en 1993 – il faut dire qu’il est à la fois historien reconnu et Breton fier de l’être – déclare dans son introduction :

« La célébrité de Du Guesclin n’a d’égal que la fragilité des sources qui le concernent… l’origine d’une image semi-mythique de Du Guesclin bâtie autour de quelques anecdotes popularisées par les manuels scolaires jusqu’au début des années 1960 : le laid garnement qui renverse la table familiale, le rusé Breton qui prend un château en déguisant ses hommes en bûcherons, le chevalier qui fixe sa rançon à un chiffre énorme et déclare que toutes les fileuses de France travailleront ensemble pour la rassembler, le courageux connétable qui boute les Anglais hors de France, et qui meurt en prenant une place forte dont on vient déposer les clefs sur son lit de mort… Cette image avait besoin d’un sérieux dépoussiérage… »

Georges Minois dans sa biographie peint un homme de son époque, un Breton assez rustre et violent, un mauvais garçon comme on dirait aujourd’hui, qui a su avec des moyens assez limités combattre les Anglais et les Espagnols avec ruse, rapidité, efficacité et parfois même une petite dose d’immoralité car certains massacres ne sont pas à son honneur. Il fut aussi l’homme fidèle à un roi, Charles V et c’est pour cela que je vous invite à regarder de près la biographie de Françoise Audrand, ouvrage majestueux et capital sur la période et la question de Du Guesclin.

L’historienne commence par citer une phrase tirée d’un manuel scolaire de la Troisième République qui n’a rien à envier à ce que nous avons déjà vu avec Georges Minois :

« Pour sauver la France, il fallait un sage roi et un habile homme de guerre. Elle eut Charles V et Duguesclin ». Ce très bon livre repositionne le contexte de cette époque. Avant d’être roi, Charles V connut la violence de son temps, la Peste noire et la révolte d’Etienne Marcel. Rien ne le poussait à devenir un grand roi pour la France… et, pourtant !

Sa grande force fut certainement la volonté, la patience et la sagesse. La volonté de vouloir bouter l’Anglais hors de France, la patience de ne pas vouloir précipiter les évènements mais de savoir provoquer les situations avec l’aide d’un chef de guerre qui ne dépenserait pas tous les deniers du royaume, enfin, la sagesse, c’est-à-dire dans le langage de l’époque, le savoir, les sciences, la culture… Winston Churchill pensait qu’un pays sans culture n’avait aucune raison de se défendre, Charles V, bien avant lui, a su construire cette culture pour donner un sens au combat contre les Anglais…

Enfin, pour terminer cette petite rencontre avec Bertrand Du Guesclin, je vous propose de feuilleter le fascicule de l’Histoire de France en bandes dessinées, une parution des années soixante-dix. C’était un excellent travail avec des auteurs de qualité, des historiens reconnus et des dessinateurs à faire rêver les collectionneurs d’aujourd’hui. Ce fascicule numéro huit portant le titre La guerre de Cent Ans et Bertrand Du Guesclin, est dessiné par Raphaël et Ribera. Dans une première partie on découvre les grands aspects de la guerre de Cent Ans, la rivalité anglo-française, la Grande Peste et les défaites de Crécy et Poitiers... dans un deuxième temps le focus est fait sur Bertrand Du Guesclin essentiellement, occasion de voir le combattant à l’œuvre. On découvre aussi une des facettes de la sagesse de Charles V avec la création de la librairie spéciale dans la Tour de la Fauconnerie du Louvres qui deviendra la Bibliothèque Nationale…

Voilà en tous cas quelques éléments et, surtout, quelques pistes de lectures pour découvrir Bertrand Du Guesclin dans toute sa réalité, pour comprendre un peu mieux cette période complexe de la guerre de Cent Ans, une guerre qui a quand même fait beaucoup plus de victimes que le Crunch annuel qui nous oppose aux anglais depuis 1906 !

Comme l’été est fait pour lire, belle occasion de nous réconcilier une bonne fois pour tout avec notre histoire et ces deux grands historiens contemporains que sont Georges Minois et Françoise Autrand !

Bonne lecture et à demain !

Shelton
avatar 14/08/2015 @ 08:42:22
16 août :

La période estivale tire à sa fin, un grand nombre de Français commencent à reprendre le chemin du lieu de travail – pour ceux qui ont la chance d’en avoir un – et il n’est pas interdit de prolonger son été par quelques lectures studieuses car si l’été est fait pour lire, on peut lire toute l’année, bien sûr !

L’ouvrage de Marie-Pierre Samitier, journaliste à France 2, porte un titre qui à lui-seul suscite la curiosité et l’envie d’aller plus loin : Bourreaux et survivants, faut-il tout pardonner ? Quand j’ai eu cet ouvrage en mains, même s’il s’agit essentiellement de la question de la Shoah, j’ai pensé à la question Arménienne puisqu’elle est plus d’actualité en ce moment. J’ai pensé aussi à cette notion particulière du pardon qui n’a rien à voir avec l’oubli ou l’indifférence… Car finalement, la question que j’avais en tête était simple et double : qu’est-ce que le pardon et quelles sont les conditions pour que le pardon puisse exister ? Voilà quelles étaient mes dispositions au moment d’ouvrir cet ouvrage…

Il y a une vingtaine d’années, j’ai eu l’opportunité et la chance, aussi, de rencontrer un grand nombre de survivants Juifs de la Seconde Guerre Mondiale. Ces rencontres et ce reportage ont fait l’objet d’une série d’émissions de radio et j’avais bien remarqué quelques petites choses qui me perturbaient quelque peu. Tout d’abord, les Juifs n’étaient pas rassurés quant à l’avenir. Certains avaient même changé leurs noms pour que leurs enfants ne soient pas considérés comme Juifs à l’école, dans leurs métiers, dans leur avenir… Certains Juifs – je pense à une femme en particulier – étaient très agressifs contre tous les non Juifs qui représentaient un danger… Enfin, très peu me parlaient de pardon, un mot oublié ou tabou peut-être, absent certainement !

Quand on lit certains témoignages rapportés par Marie-Pierre Samitier, on se retrouve devant le même tableau. Certes, de nombreux survivants de cette période ont mobilisé toute leur énergie pour aller témoigner dans les écoles, dans les médias, dans les livres… et, pourtant toujours absence du concept de pardon ! Pire, nous voyons, à moindre d’être aveugle, un retour d’un antisémitisme ressemblant étrangement à celui des années trente, celui qui avait si « bien » engendré le nazisme dans ce qu’il avait de plus horrible…

L’Europe serait-elle malade de n’avoir pas su comprendre cette période historique, d’en n’avoir pas tiré toutes les leçons, de n’avoir pas créé les conditions d’un pardon ? Car finalement, peut-il y avoir un pardon si le coupable ne demande pas pardon, s’il est toujours convaincu d’avoir eu raison, s’il referait les mêmes choix dans des circonstances identiques ? Un grand nombre d’acteurs nazis étaient persuadés à la fin de la guerre d’avoir perdu le combat mais que le combat était bien le bon, que leurs valeurs étaient bien les bonnes, qu’ils avaient raison, tout simplement ! Comme aujourd’hui, les Turcs qui refusent de reconnaitre le génocide arménien sont profondément convaincus qu’en agissant ainsi l’Etat Turc avait sauvé la Turquie qui ne pouvait pas se construire avec ce peuple différent et chrétien de surcroît…

L’Europe elle-même serait malade profondément pour n’avoir pas fait sa bonne thérapie à partir de 1945. Ce n’est pas un procès des meneurs qu’il fallait mener comme on l’a fait à Nuremberg. En désignant quelques responsables, on exonérait tous les autres d’une réflexion de fond, d’une méditation sur les actions et responsabilités menées et force est de constater qu’un grand nombre de condamnés n’ont exprimé aucun remord, fait aucune demande de pardon… laissant tous les nazis et sympathiques dans leurs certitudes : on avait raison et on a perdu !

Je repense à une phrase lâchée à la fin du procès de Charles Maurras, en 1945. Il était poursuivi pour intelligence avec l’ennemi. Le jour de sa condamnation, il déclare : C’est la revanche de Dreyfus ! Oui, il ne peut pas y avoir de pardon quand on fonctionne ainsi. Aucun regret, aucun recul par rapport à des écrits, des prises de positions… L’antisémitisme était si fort, si violent, que l’on accuse même les Juifs de se venger de l’affaire Dreyfus, comme si on en savait pas depuis longtemps que ce pauvre capitaine était innocent et en dehors de tout complot et autre trahison ?

Oui, j’ai beaucoup apprécié ce petit essai même si je ne le trouve pas optimiste pour l’avenir. Oui, il y a de grandes chances pour que l’Europe n’ait pas tiré toutes les conclusions de cette Seconde Guerre Mondiale et que nous ayons potentiellement un risque certain de replonger dans les délires destructeurs dont on peut voir certaines prémices aujourd’hui…

En tous cas, si lire peut permettre de réfléchir et prendre conscience, voir éviter certains drames, alors pas de doute, lisons et faisons lire Bourreaux et survivants, faut-il tout pardonner de Marie-Pierre Samitier aux éditions Lemieux éditeur.

Bonne lecture et à très bientôt !

Shelton
avatar 14/08/2015 @ 08:43:55
17 août :

L’été est fait pour lire, pour écouter de la musique et pour se souvenir… Enfin, si vous étiez déjà là en 1965 pour découvrir cette année trois groupes mythiques de la musique pop, trois tubes extraordinaires qui continuent encore de nos jours à fasciner tous ceux qui les écoutent intentionnellement ou par hasard… Je veux parler de My generation, Satisfaction et Yesterday… Trois tubes majestueux et je ne suis pas certain qu’il existe une année aussi brillante pour la pop britannique !

C’est aussi le moment où la musique devient essentiellement anglaise au détriment des Américains. La Beatlemania touche rapidement le monde entier, enfin, plus exactement, l’ensemble des jeunes du monde entier. Rapidement, ces mêmes jeunes vont se diviser en deux groupes, les pros Beatles et les pros Rolling Stones. Et, pendant ce temps-là, un autre groupe grandit, éclot et va déverser sur le public une vague de succès…

Philippe Margotin, spécialiste de l’histoire du rock et du blues, nous raconte l’histoire de ces musiciens qui vont faire oublier les deux groupes mythiques plus d’une fois, surtout en 1969, quand sort ce qui va être leur chef d’œuvre absolu, Tommy !

Tommy est considéré, généralement, comme le premier opéra rock et comme une des œuvres majeures de la musique pop. C’est ce qui permet aux Who de participer au festival de Woodstock, du 15 au 18 août 1969, et d’y faire un carton comme on dirait aujourd’hui. On était pourtant en pleine nuit, le concert fut interrompu par un extrémiste politique et nos quatre musiciens étaient fatigués et sérieusement détruits par la drogue… Roger Daltrey, membre fondateur et chanteur du groupe, déclarera que ce fut son pire concert. Néanmoins, la gloire arrive, les disques d’or se succèdent, et le groupe participe au grand festival de l’île de Wight en 1969 et 1970. Cette dernière année, ils sont présents avec Jimi Hendrix, Miles Davis, Emerson, Lake & Palmer… sans oublier les Doors !!!

Ah, comme j’aurais aimé être de cette fête ! Je n’avais malheureusement que treize ans et je dus me contenter des albums qui étaient bien arrivés chez moi… Entre autre ce magnifique Tommy, double album qui m’a fait rêver avec mes frères… Aujourd’hui, par contre, on trouve quelques vidéos sur You tube de ces festivals qui font encore rêver…

Mais les choses vont se poursuivre avec des hauts et des bas, le premier gros bas étant la mort de Keith Moon, le batteur, en 1978, d’une overdose de médicament. On était en 1978, il avait seulement 32 ans et il soignait avec ce médicament son alcoolisme… Plus rien ne sera comme avant même si Roger Daltrey et Pete Townshend, guitariste et principal compositeur des Who, se sont produits encore quelques fois ensemble. Le dernier album sorti est Endless Wire en 2006. Comme beaucoup de spécialistes et amateurs, y compris Philippe Margotin, notre auteur du jour, j’ai retrouvé dans cet album la patte de Townshend et le talent des Who même si deux musiciens avaient disparu puisque le bassiste John Entwistle est décédé… Par contre, dans cet album, le batteur est Zak Starkey qui n’est que le fils de Ringo Star, batteur des Beatles… Zak est le filleul de Keith Moon et c’est son parrain qui lui avait offert sa première batterie… La boucle est bouclée comme on dit !

Le livre de Philippe Margotin, The Who, le groupe Mod, est un petit bijou pour revivre ces années musicales en écoutant les plus beaux morceaux du groupe et comment ne pas citer l’album conceptuel, le plus fort peut-être, même si moins accessible à tous, Quadrophenia.

The Who par Philippe Margotin est édité par les éditions de la Lagune et belle occasion de passer du bon temps en compagnie de Tommy, Who are you ou toute autre chanson du groupe qui aura marqué votre jeunesse !

Bonne lecture, bonne écoute et à demain !

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