Shelton
avatar 06/09/2015 @ 15:55:46
1er septembre :

L’été c’est fait pour lire et je vous ai promis d’explorer assez longuement en ces temps de reprise les romans policiers sous toutes les formes. Attention, roman policier ne signifie pas nécessairement roman tragique, peur non maitrisable du lecteur et cauchemars sans fin toutes les nuits. En effet, il existe et je vais vous le prouver aujourd’hui, des romans policiers drôles…

Ce n’est pas une nouveauté, reconnaissons-le car quand j’étais jeune – je l’ai été et je lisais déjà des romans policiers – je me souviens des romans de Charles Exbrayat dont certains étaient hilarants ! Malheureusement, ses romans n’ont pas tous bien vieilli et j’ai été heureux de me retrouver – un peu par hasard – avec Le mystère Sherlock dans les mains, un roman policier d’un auteur français, J. M. Erre ! Il faut dire que ce roman avait de nombreux atouts pour m’enchanter : je suis fan des aventures de Sherlock Holmes, j’aime les romans à énigmes mêmes s’ils sont déjantés, enfin, j’apprécie les polars plein d’humour, car, dans un roman, rire de la mort ne me pose aucun problème !

D’ailleurs comment faudrait-il classer ce roman ? Je sais bien que c’est agaçant de toujours vouloir classer les créations dans des boites ! Mais, en même temps, c’est toujours délicat quand on s’abstient de le faire. Les questions pleuvent. C’est quoi ce Mystère Sherlock ? Une suite des aventures et enquête du célèbre privé anglais ? Une parodie de Sherlock Holmes ? Un hommage à Conan Doyle et son héros Sherlock ? Un véritable polar ? Un roman noir ? Un roman à énigme ? Un roman policier se référant aux Dix petits nègres d’Agatha Christie ? Un véritable Cluedo alpin à la sauce San-Antonio comme le disait Julien Bisson dans Lire ? Oui, complexe de répondre avec précision et les amateurs de classements en tous genres en seront pour leurs frais car ce roman est bien un peu tout cela avec, en plus, une touche du Mystère de la Chambre jaune et une pointe de Six crimes sans assassin…

Un groupe de fanatiques de Sherlock Holmes se sont donnés rendez-vous dans un hôtel à la montagne, l’hôtel Baker Street pour être précis et déjà exciter l’attention du lecteur potentiel amateur des enquêtes du grand maitre britannique… Mais ils ne sont pas là par hasard ou seulement pour échanger sur leurs lectures préférées. En effet, à l’occasion de cette rencontre, il va être procédé au choix du premier titulaire de la chaire de Sherlock Holmeséologie à la Sorbonne… Voilà de quoi agiter ce microcosme et déclencher une compétition sans aucune limite… Que la guerre commence !

Malheureusement pour ces braves gens – un peu allumés quand même – une avalanche vient isoler le bel hôtel du reste du monde. Nous voilà dans un huis-clos parfait avec les candidats au poste, le professeur Bobo qui doit choisir le titulaire de la chaire à pourvoir et deux personnes de l’hôtel… Attention, la tension est à son comble… Que va-t-il se passer au cœur du Baker Street Hôtel ?

Je dois vous avouer n’avoir pas lu depuis longtemps de roman aussi jubilatoire avec une enquête sérieuse menée à postériori par un certain Lestrade que certains reconnaitront aisément. Mais ici, il y a aussi une écriture fine et agréable de cet auteur que je ne connaissais pas du tout et qui vient du sud de la France (né à Perpignan et habitant à Montpellier). Mais si je ne connaissais pas ce J. M. Erre, je dois vous avouer que je vais me mettre en quête de ses autres romans car s’ils sont au même niveau je vais prendre beaucoup de plaisir à découvrir Prenez soin du chien, Made in China ou Série Z…

En attendant, comme il s’agit aussi d’un roman à énigme, à vous de lire et de rechercher ce qui a bien pu se passer dans cet hôtel quand il a été isolé du reste du monde par cette coulée de neige… Bonne chance ! Une belle lecture d’été même si c’est la neige qui vient perturber le roman et qui crée les conditions indispensables du huis-clos…

Bonne lecture et à demain !

Shelton
avatar 06/09/2015 @ 15:56:22
2 septembre :

L’été c’est fait pour lire, certes, et je sais bien que de nombreux lecteurs aiment se faire peur durant ces longues journées estivales avec des romans incroyables que l’on nomme thrillers. J’avoue pour ma part ne pas être un inconditionnel de ce type de lecture même si parfois je cède aux sirènes effrayantes et sombre dans ces univers souvent trop sombres pour moi…

Récemment, parce que ce roman faisait partie d’une sélection à lire en vue de l’attribution d’un prix, j’ai ouvert Le prix de la peur de Chris Carter. J’aurais probablement dû m’abstenir puisque c’est durant la période de lecture de ce volumineux roman (environ 560 pages) que je me suis remis à cauchemarder, chose qui ne m’était pas arrivé depuis des décennies ! Mais, je dois probablement être trop sensible pour ces romans et je ne porterai pas de jugement que sur ces deux cauchemars subis… Promis !

On peut parler de ce roman en commençant par dire que la ville de Los Angeles va connaitre un meurtre assez sanglant et spectaculaire lors de l’assassinat d’un prêtre. Le corps est retrouvé dans son église, décapité, et une tête de chien remplace le chef de ce pauvre clerc. Tout laisse penser que nous sommes en présence d’un crime rituel, pour ne pas dire satanique ? Le détective Rob Hunter est sur l’enquête et il craint le pire, c’est-à-dire un sérial killer que l’on n’arriverait pas à arrêter assez vite…

De façon à positionner son histoire dans un environnement humain conséquent le romancier fait en sorte que ce crime arrive au moment où William Bolter, chef de service de Rob Hunter, prend une retraite bien méritée. L’enquête va se dérouler avec un nouveau chef ce qui provoque des changements d’attitudes et d’habitudes d’autant plus que c’est une femme qui prend les destinées de ce service prestigieux de la police de Los Angeles…

Je ne souhaite pas en dire trop sur les évènements qui vont se produire mais chacun aura bien compris que les crimes vont se succéder car nous sommes bien en présence d’un criminel qui ne tue pas une seule fois. Peu de points communs entre les différents crimes si ce n’est que la peur semble être un passage obligé pour ces pauvres victimes… Le criminel semble jubiler devant l’angoisse de ses victimes… Malheureusement, c’est un peu juste pour retrouver un coupable !

Ceci étant, oui, je dois l’avouer, ce roman m’a mis mal à l’aise. Puisqu’il s’agit d’un thriller dont l’objectif est de faire trembler le lecteur, je dois avouer que le but est atteint et que j’ai bien été en présence d’un thriller efficace : oui j’ai eu peur, oui je me sentais obligé de lire jusqu’au bout ce roman, oui je n’ai pas été capable de comprendre le mécanisme criminel avant l’enquêteur Rob Hunter…

Pour le reste, j’avoue préférer les romans à énigme, les romans noirs et psychologiques, les enquêtes classiques, les polars sociaux et reste malgré toutes mes tentatives très réservé vis-à-vis de ces thrillers… Comme quoi, il en faut pour tous les goûts et si vous aimez ce genre littéraire policier, alors faites-vous plaisir sans aucune hésitation puisque l’été c’est fait pour lire !

Bonne lecture et à demain !

Shelton
avatar 17/09/2015 @ 06:10:12
Et encore deux petites chroniques dans cet "été c'est fait pour lire"... mais on a le droit de continuer à lire, bien sûr !

Shelton
avatar 17/09/2015 @ 06:10:31
Poursuivons aujourd’hui notre voyage au pays du roman policier puisque je vous l’avais promis et arrêtons-nous sur un roman très réussi qui vient de sortir. Contrairement à de nombreux romans du genre, il est écrit par un romancier autrichien, Andreas Gruber. Il ne s’agit pas, à proprement parler, d’un thriller mais plus exactement d’un roman à suspense et je vais tenter de vous démontrer qu’il s’agit bien d’une différence notable et pertinente !

Dans un thriller, le lecteur est balloté par l’auteur qui n’a qu’un seul objectif ou presque : faire peur, terriblement peur, au lecteur. Ici, il y a bien un suspense qui, quand on le regarde de loin et rapidement, peut donner un sentiment de thriller. Oui, le lecteur peut avoir peur, craindre pour un personnage, être dans une angoisse relative. Mais, souvent, dans le thriller, le travail de l’auteur s’arrête à ce sentiment. Ici, le romancier propose, en plus, une énigme, énigme parfaitement construite que va tenter de résoudre, en même temps que le lecteur, Sabine Nemez, commissaire de police à Munich et fille d’une victime assassinée sauvagement…

Mais le roman ne se limite pas à ce thriller partiel et cette énigme passionnante, il y a aussi un volet psychologique étonnant avec un développement remarquable autour d’une psychologue viennoise mêlée à son corps défendant dans cette histoire criminelle… Cela commence à devenir un roman consistant qui va bien au-delà d’un « simple » thriller !

De plus, pour ceux qui sont lassés des actions violentes à l’américaine avec peu d’explication, des personnages légers et des intrigues mal ficelées – ce n’est pas systématique mais trop souvent le cas – ici, vous allez plonger dans un univers germanique opposé. L’intrigue est solide, parfaitement construite et ajustée au millimètre ; les personnages sont profondément humains – et cette remarque est valable aussi bien pour la jeune commissaire et la psychologue autrichienne que pour tous les autres personnages du roman ; les descriptions des crimes – il y en a affectivement plusieurs – sont précises, dramatiques mais pas trop gores ; enfin, l’issue du roman ne semble pas tomber parachutée pour clore le roman tant bien que mal, elle est cohérente, logique, raisonnable, acceptable par le lecteur !

Pour que le roman qui reste un roman noir et un drame absolu soit plaisant à lire, le romancier a créé un enquêteur si antipathique aux côtés de Sabine qu’il arrive à déclencher des zones d’humour même aux moments les plus critiques et j’avoue avoir été séduit, non par le personnage de Maarten S. Sneijder – car il est tout simplement odieux – mais par le procédé utilisé par Andreas Gruber pour arriver à ses fins !

Donc au final un excellent roman policier à suspense que vous ne regretterez pas de lire en moins de 48 heures puisque tel est le défi lancer par l’auteur, Andreas Gruber, 48 heures pour mourir, mais vous, rassurez-vous, vous resterez en vie ! Et encore félicitations aux éditions L’Archipel qui continuent à nous proposer de beaux romans dans un domaine où on croyait – à tort – que tout avait été produit…

Bonne lecture et à demain !

Shelton
avatar 17/09/2015 @ 06:11:16
Poursuivons aujourd’hui notre voyage au pays du roman policier puisque je vous l’avais promis et arrêtons-nous sur un roman très réussi qui vient de sortir. Contrairement à de nombreux romans du genre, il est écrit par un romancier autrichien, Andreas Gruber. Il ne s’agit pas, à proprement parler, d’un thriller mais plus exactement d’un roman à suspense et je vais tenter de vous démontrer qu’il s’agit bien d’une différence notable et pertinente !

Dans un thriller, le lecteur est balloté par l’auteur qui n’a qu’un seul objectif ou presque : faire peur, terriblement peur, au lecteur. Ici, il y a bien un suspense qui, quand on le regarde de loin et rapidement, peut donner un sentiment de thriller. Oui, le lecteur peut avoir peur, craindre pour un personnage, être dans une angoisse relative. Mais, souvent, dans le thriller, le travail de l’auteur s’arrête à ce sentiment. Ici, le romancier propose, en plus, une énigme, énigme parfaitement construite que va tenter de résoudre, en même temps que le lecteur, Sabine Nemez, commissaire de police à Munich et fille d’une victime assassinée sauvagement…

Mais le roman ne se limite pas à ce thriller partiel et cette énigme passionnante, il y a aussi un volet psychologique étonnant avec un développement remarquable autour d’une psychologue viennoise mêlée à son corps défendant dans cette histoire criminelle… Cela commence à devenir un roman consistant qui va bien au-delà d’un « simple » thriller !

De plus, pour ceux qui sont lassés des actions violentes à l’américaine avec peu d’explication, des personnages légers et des intrigues mal ficelées – ce n’est pas systématique mais trop souvent le cas – ici, vous allez plonger dans un univers germanique opposé. L’intrigue est solide, parfaitement construite et ajustée au millimètre ; les personnages sont profondément humains – et cette remarque est valable aussi bien pour la jeune commissaire et la psychologue autrichienne que pour tous les autres personnages du roman ; les descriptions des crimes – il y en a affectivement plusieurs – sont précises, dramatiques mais pas trop gores ; enfin, l’issue du roman ne semble pas tomber parachutée pour clore le roman tant bien que mal, elle est cohérente, logique, raisonnable, acceptable par le lecteur !

Pour que le roman qui reste un roman noir et un drame absolu soit plaisant à lire, le romancier a créé un enquêteur si antipathique aux côtés de Sabine qu’il arrive à déclencher des zones d’humour même aux moments les plus critiques et j’avoue avoir été séduit, non par le personnage de Maarten S. Sneijder – car il est tout simplement odieux – mais par le procédé utilisé par Andreas Gruber pour arriver à ses fins !

Donc au final un excellent roman policier à suspense que vous ne regretterez pas de lire en moins de 48 heures puisque tel est le défi lancer par l’auteur, Andreas Gruber, 48 heures pour mourir, mais vous, rassurez-vous, vous resterez en vie ! Et encore félicitations aux éditions L’Archipel qui continuent à nous proposer de beaux romans dans un domaine où on croyait – à tort – que tout avait été produit…

Et l'automne aussi c'est fait pour lire, au coin du feu avec une bonne tasse de thé ! Non ?

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