Pieronnelle

avatar 14/10/2014 @ 00:30:55
Comme Donatien et Pieronnelle, j'ai trouvé un certain charme à l'écriture de l'auteure. J'aime la force qu'il y a dans ses phrases qui sont plutôt longues, ponctuées et insuffle une certaine dynamique. Quand on commence une phrase, le lecteur a l'impression d'être sous son emprise et d'être emmené dans toutes sortes de directions à la fois.

Oui c'est comme quelqu'un qui raconte une histoire en faisant sans cesse des apartés. Ce qui fait qu'on se retrouve à une autre période ou dans la vie de quelqu'un d'autre par l'évocation d'un simple objet, une valise par exemple...

Pieronnelle

avatar 14/10/2014 @ 00:34:01
Moi je n'ai pas tellement aimé. Plus la seconde partie quand même (celle où Joseph pense à sa propre vie) que la première.
Mais je trouve que ce livre ne décolle pas, comme dit Puckimberg plus haut, il ne prend jamais son envol.

Et le style tu en as pensé quoi ?



Je ne lui ai rien trouvé d'original, je l'ai trouvé banal et je n'ai pas ressenti l'émotion que ressentent mes camarades Donatien et Pieronnelle (tant pis pour moi, sans doute!)
Bon, les imparfaits ça se calme, après ça va mieux. Mais trop de phrases courtes apposées en première partie à mon goût.

Je suis surprise que tu n'aies pas senti cette humanité dans le personnage de Joseph même si tu n'as pas aimé le style.

Pieronnelle

avatar 14/10/2014 @ 00:57:08
Les phrases courtes du début c'est pour présenter Joseph, très vite elles s'allongent au fur et à mesure qu'on entre dans sa vie. Les points virgules sont uniquement des respirations ; à la limite il n'y aurait pratiquement pas besoin de points.

Sissi

avatar 14/10/2014 @ 09:27:34
Moi je n'ai pas tellement aimé. Plus la seconde partie quand même (celle où Joseph pense à sa propre vie) que la première.
Mais je trouve que ce livre ne décolle pas, comme dit Puckimberg plus haut, il ne prend jamais son envol.

Et le style tu en as pensé quoi ?

Je ne lui ai rien trouvé d'original, je l'ai trouvé banal et je n'ai pas ressenti l'émotion que ressentent mes camarades Donatien et Pieronnelle (tant pis pour moi, sans doute!)
Bon, les imparfaits ça se calme, après ça va mieux. Mais trop de phrases courtes apposées en première partie à mon goût.

Je suis surprise que tu n'aies pas senti cette humanité dans le personnage de Joseph même si tu n'as pas aimé le style.


Ah mais je ne dis pas que ce brave Joseph n'est pas humain. Il l'est.
Je dis juste que ce livre ne m'a pas émue du tout. Je l'ai trouvé très (trop) terre à terre.

Donatien
avatar 14/10/2014 @ 10:25:51
Je crois que c''est justement ce que l'auteur veut faire ressentir, le trop "terre à terre", l'esclavage de ces classes laborieuses.

Ce n'est sans doute pas agréable, mais cela a existé et continue mais sous d'autres formes!
L'aliénation a changé de visage mais est plus efficace.
A+

Pieronnelle

avatar 14/10/2014 @ 16:36:54
«terre à terre» donc vrai...je ne vois pas comment on pourrait idéaliser ou poétiser une telle vie. Entrer dans ce personnage sans un réalisme à la Zola j'ai trouvé que ça le rendait beaucoup plus touchant dans sa vulnérabilité. Joseph est un fragile dont le drame a été la séparation d'avec sa mère qui l'a abandonné pour le frère jumeau alors qu'il était adulte mais encore enfant dans sa tête et son coeur. Il s'est retrouvé seul face à cette vie dure, balloté de familles en familles, familles patronnes et sans affection.
C'est curieux mais il me fait penser à ces personnages de tableaux et sculptures de Constantin Meunier, expo que je viens juste de voir et où l'on sent l'écrasant poids de ces vies de peine mais où il y a une sorte de dignité ; et on ressent un grand respect et une tendresse pour ces gens là . Moi en tout cas...

Aaro-Benjamin G.
avatar 14/10/2014 @ 17:53:19
Personnellement, je n’ai pas d’attachement ou d’affection pour Joseph. Je suis rendu au moment où il rencontre Sylvie. Cela m’a donné un peu d’émotion. Mais autrement, je trouve que c’est un personnage glacial.

Quelle image visuelle avez-vous de Joseph?

Moi, je vois un homme assez âgé, costaud, avec une salopette et des bottes recouvertes de bouette.

Je le vois, maussade, silencieux, effacé, solitaire. Il consacre sa vie strictement au boulot de la ferme et rien d’autres.

Oui, Joseph est humain, mais plus proche du robot-travailleur quand même..

Pucksimberg
avatar 14/10/2014 @ 19:07:07
Le style m' a plu et je lui reconnais de franches qualités, mais je rejoins Sissi, j'ai ressenti peu de plaisir en lisant ce roman. Evidemment, on ne pouvait pas s'attendre à des épisodes extraordinaires ...

Pucksimberg
avatar 14/10/2014 @ 19:09:25


Quelle image visuelle avez-vous de Joseph?

Moi, je vois un homme assez âgé, costaud, avec une salopette et des bottes recouvertes de bouette.




Oui, physiquement, je l'imagine un peu comme tu l'imagines même si ça fait un peu cliché ...

C'est un personnage que l'on sent assez silencieux, sans douté lié au fait qu'il est souvent observateur, spectateur.

Pieronnelle

avatar 14/10/2014 @ 19:11:48
Oh non ! Robot travailleur !:-)
Joseph n'a pas le choix du fait qu'il n'est pas parti. Et je ne le vois pas forcément vieux, sa jeunesse est souvent évoquée en particulier ses 30 ans. Cheveux blond, robuste mais fragile en dedans, timide et renfermé mais qui se met à parler de sa vie quand il a trop bu. Sa boisson est d'un désespoir extrême et ses cures ! Il ne se plaint pas car il se dévalue ,c'est le fait d'être travailleur agricole dépendant d'un maître plus que d'un patron.Cette situation de vivre pour travailler au sein d'une famille c'est très XIX è siècle et déstabilisant. Difficile de fonder une famille . Certes il est lâche mais il en aurait fallu de peu pour qu'il puisse être heureux ; mauvaise pioche avec Sylvie...C'est ce qui occasionne ce «trou noir» si désespérant et qui moi me bouleverse.
Le drame de l'alcoolisme se retrouve beaucoup dans ce milieu ; j'habite à la campagne et les paysans de la ferme à côté ne sont pas loin de ce qui est décrit dans le livre. Le fils ne s'est jamais marié, à près de 50 ans il s'est trouvé une copine...d'une ferme à des kms dans une autre région. Je soupçonne fort les petites annonces car internet n'est jamais rentré chez eux...
On peut ne pas être touché par cette vie mais il faut savoir qu'elle existe et que ces gens sont des gens de la terre ,cette terre qui nous nourrit et la ferme traditionnelle est vouée à la disparition. Le paysan pour moi, comme l'ouvrier d'usine, m'ont toujours touchés .

Pucksimberg
avatar 14/10/2014 @ 19:14:33
Pieronnelle, tu es très enthousiaste et j'aurais vraiment voulu avoir le même ressenti que toi ! :-)

Pieronnelle

avatar 14/10/2014 @ 19:23:48
J'aimerais savoir si ceux, qui n'aiment pas se sont avant intéressés à cette vie rurale (roman du terroir par exemple)

Aaro-Benjamin G.
avatar 14/10/2014 @ 19:29:36
On peut ne pas être touché par cette vie mais il faut savoir qu'elle existe


Et voilà le coeur du débat.
Les livres ne doivent-ils pas nous toucher pour avoir raison d'être?

Je me demande ce que l’auteure voulait faire ressentir au lecteur? Ou du moins, ce qu’elle s’attendait à ce que le lecteur emporte avec lui à la fin de sa lecture?

Sissi

avatar 14/10/2014 @ 19:37:15
Enfin Pieronnelle, le fait de ne pas avoir aimé le livre n'a rien à voir avec le fait de connaître ou non le monde rural!
Ça n'a strictement rien à voir. Joseph ne m'a pas touchée non pas parce que qu'il dit n'est pas touchant, mais parce que j'aurais aimé que sa petite voix soit singulière, qu'elle soit celle de Joseph et celle d'aucun autre, qu'elle ait quelque chose qui lui soit propre, qu'elle soit unique...et ça, je ne l'ai pas trouvé, moi.
Je trouve cette voix impersonnelle, en fait. Rien à voir avec le fond.

Pucksimberg
avatar 14/10/2014 @ 20:48:49
Je ne pense qu'il faille vraiment s'intéresser au monde rural pour être capable d'apprécier pleinement le roman. J'ai souvent aimé des romans qui abordent des sujets très loin de moi ou été intrigué par des personnages très différents de moi.

Pour ma part, je n'ai pas détesté le roman, j'ai aimé le style, sincèrement. Pourtant, je n'ai pas été emporté par ce qui est raconté.

C'est une question d'alchimie et de sensibilité.

Pieronnelle

avatar 14/10/2014 @ 21:11:15
Mais c'etait une simple question pour savoir si ça pouvait avoir un rapport. Mais tu n'as pas répondu :-))

Pucksimberg
avatar 14/10/2014 @ 21:26:31
Je ne sais plus à qui s'adresse le "tu" de ton message Pieronnelle, je réponds quand même. Non, je n'ai jamais lu de roman de terroir, mais je pense que ce roman est supérieur à ce genre-là. ( je n'ai rien non plus contre ce genre ... )

Pucksimberg
avatar 14/10/2014 @ 21:31:30
Je ne vis pas non plus dans un cadre rural, mais en ville depuis mon enfance, mais je ne pense que cela change grand-chose. Evidemment, pour toi, vu que c'est ta région qui est évoquée dans ce roman, cela doit avoir une résonance particulière. Je le comprends tout à fait. :-)

Sissi

avatar 14/10/2014 @ 22:50:12
Je ne vis pas non plus dans un cadre rural, mais en ville depuis mon enfance, mais je ne pense que cela change grand-chose.


Moi non plus...
Ça change quoi Pieronnelle que je te dise que "La petite Fadette" a été très longtemps dans la rubrique de mes livres préférés, que sur ma table de nuit il y a "La mare au diable et "François le Champi" parce qu'ils ont tellement illuminé mon enfance que j'ai envie de les relire,, que j'adore Maupassant quand il nous parle de sa Normandie profonde et Colette de la Bourgogne? Que j'ai vécu à la campagne jusqu'à 18 ans et que je vis depuis neuf ans dans un village d'environ quatre cents habitants, que des Joseph j'en ai connu tout plein, que je vais chercher mes fromages de chèvre dans le village voisin, que mon grand-père attrapait les truites et les mouches à la main, qu'il connaissait quelque huit cents sortes de champignons, que petite je le regardais fascinée enlever la peau des lapins et que j'ai passé des dimanche épiques gamine quand mon père se toquait d'aller rendre visite à des veilles tantes et des cousins qui vivaient dans des lieux dignes du "Pays perdu" de Pierre Jourde?
Ça change quoi? J'ai réussi l'interro du coup j'ai le droit de ne pas avoir aimé le bouquin?
Et parce que j'ai dit tout ça je ne peux pas appréhender correctement le monde urbain et un livre qui parlerait des villes?

On dirait, en tout cas moi j'ai un peu cette impression à lire tes messages précédents, qu'à tes yeux si on n'a pas aimé le livre c'est qu'on est des espèces de "sans coeur" qui méprisent un peu tout un monde qu'ils ne connaissent pas.
J'espère me tromper, parce que sinon je trouve ça un peu sectaire, quand même.

Pieronnelle

avatar 14/10/2014 @ 23:20:19
Mais pas du tout Sissi ,je ne te reproche pas du tout de ne pas avoir aime. C'était uniquement pour savoir si c'était le thème ou bien le livre qui ne t'avait pas plu. Tout ce que tu dis conforte pour moi l'idée que c'est bien le livre tel qu'il est et c'est parfaitement ton droit.
Pucksimberg a donné aussi une réponse interessante.
Tu permettras que j'essaie de comprendre pourquoi un ressenti peut être aussi différent, sans porter aucun jugement ? Il me semble que c'est le but d'une lecture commune.
Mais tu es vraiment sérieuse quand tu parles de «sans coeur» et de mépris ? Où as tu vu que j'aurais pu laisser supposer ça ? Simplement parce que j'ai demande si ceux qui n'ont pas aimé avait déjà lu des romans du terroir ?
J'ai aime le livre et j'ai voulu uniquement en donner les raisons et comprendre ce qui ne fonctionnait pas pour d'autres.
Pourquoi voir des jugements là où il n'y en a pas :-(

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