Nathafi
avatar 14/05/2014 @ 11:39:35
Je crois que c'est le contraste entre le monde de Mme Péricand (et d'autres !) et les "gens du peuple" qui me fait réagir ainsi. Ces derniers ont compris depuis bien longtemps l'ampleur du danger, ils sauvent le peu qu'ils ont, ils n'ont pas à chercher, trier, sélectionner les choses qu'ils pourraient emporter, et n'ont, pour la plupart, que leurs pieds pour fuir, s'ils en ont la force. Leurs préoccupations ne sont pas les mêmes, et leurs moyens non plus.

Pieronnelle

avatar 14/05/2014 @ 11:39:40
Je suis un très mauvais exemple en matière d'écriture, je ne prépare rien, tout vient ; si ça ne vient pas je n'écris pas :-))
Quand on sait comment Irène N. avait prévu de concevoir cette grande oeuvre (selon ses propres termes) on s'aperçoit vite qu'elle a préparé ses portraits avec minutie ; je trouve ça remarquable, et elle avait dans la tête les 5 tomes ; je trouve effectivement qu'elle décrit parfaitement ces départs précipités où l'on doit tout quitter , ce que j'aime moins ce sont les milieux qu'elle a choisis ; elle est féroce, je crois qu'elle n'a pas d'espoir dans la nature humaine et je la comprends ; elle a vécu dans ces grands milieux bourgeois, connait leurs défauts assez rédhibitoires, a connu aussi les fuites d'un pays à l'autre ; là elle se trouve en présence d'un exode particulier qui concerne tout un peuple ; il me semble, mais c'est mon ressenti, qu'elle ne connait pas très bien "l'autre peuple", celui qui n'est pas riche ; émerge heureusement les Michaud, ce seront à mon avis sûrement les seuls.

Pieronnelle

avatar 14/05/2014 @ 11:41:04
Je crois que c'est le contraste entre le monde de Mme Péricand (et d'autres !) et les "gens du peuple" qui me fait réagir ainsi. Ces derniers ont compris depuis bien longtemps l'ampleur du danger, ils sauvent le peu qu'ils ont, ils n'ont pas à chercher, trier, sélectionner les choses qu'ils pourraient emporter, et n'ont, pour la plupart, que leurs pieds pour fuir, s'ils en ont la force. Leurs préoccupations ne sont pas les mêmes, et leurs moyens non plus.

Nos posts se sont croisés, je ressens la même chose que toi sur ce point.

Antinea
avatar 14/05/2014 @ 11:44:18
Je l'ai commencé de matin dans le métro. ;)

Nathafi
avatar 14/05/2014 @ 11:46:34
Super, Antinea !

Pieronnelle

avatar 14/05/2014 @ 11:46:35
Je vous trouve un peu "dures", Natafi et Leslie...
Oui Madame Péricand tombe de haut, oui au départ elle ne se sent pas très inquiète parce qu'elle a de l'argent, mais (et chez moi l'empathie fonctionne),il faut bien voir que tout s'est fait très vite et que ça a dû être un véritable cataclysme émotionnel!
Mettez vous quand même à sa place, il y a des bombardements, il faut partir, on fait les bagages, on arrive à la gare c'est la cohue, tu as pris des provisions et tu te dis que tu t'achèteras à manger en chemin, et là tu découvres que les magasins sont vides, et que bientôt tes gosses n'auront plus rien à manger. (Bon moi j'en suis là, hein pas "revu" madame Péricand depuis :-)

Je crois qu'on aurait été nombreux à tomber de très très haut si on avait vécu la même chose...que dans les première heures on ne mesure pas l'ampleur du désastre, qu'on met du temps à réaliser...non?


Oui on peut comprendre, cela n'empêche la mentalité contestable. Les pauvres aussi ont peur pour leurs enfants, encore plus même mais ils sont "blindés"...
Je voulais aussi évoquer le regard, la première prise de contact du prêtre avec les enfants, moi ça m'a glacée, pas vous ?

LesieG

avatar 14/05/2014 @ 12:14:59
Je voulais aussi évoquer le regard, la première prise de contact du prêtre avec les enfants, moi ça m'a glacée, pas vous ?


Son regard ne m'a pas vraiment glacée, si c'est le vrai ressentir qu'il a eu face à ces enfants on peu le comprendre. Ce sont des enfants qui n'ont jamais rien connu d'autre que les murs de leur orphelinat et l'obéissance au directeur. Je ne pense pas qu'ils sachent ce qu'est l'amour. Donc pour une personne que je trouve un peu décalée (on dirait que Philippe vit sur une autre planète parfois) qui a connu tout le contraire, il peut avoir du mal à comprendre le manque d'humanité de ces enfants.

Saule

avatar 14/05/2014 @ 13:06:17
Je ne serai pas trop dur avec Madame Péricand, elle se consacre à sa famille y compris le vieux beau père et malgré les circonstances elle reste stoique.

là elle se trouve en présence d'un exode particulier qui concerne tout un peuple ; il me semble, mais c'est mon ressenti, qu'elle ne connait pas très bien "l'autre peuple", celui qui n'est pas riche ; émerge heureusement les Michaud, ce seront à mon avis sûrement les seuls.

Je trouve que Némirovski a une connaissance incroyable des gens : elle dépeint avec autant de bonheur les bourgeois que les prolétaires, les domestiques, les artistes entretenues par des vieux beaux, comme si elle avait toujours vécu avec ces gens et dans tout ces milieux. Je me demande comment, peut-etre qu'elle avait énorment lu ou alors c'est de la pressience !

La réaction du prêtre devant les enfants, c'est humain et c'est touchant, et à nouveau je trouve incroyable qu'elle puisse si bien exprimer le caractère de quelqu'un qui lui est a priori totalement étranger.

Bref on a l'impression que cette femme a tout vécu malgré sa courte vie.

Yotoga

avatar 14/05/2014 @ 16:06:07
Je l'ai commencé de matin dans le métro. ;)


Super, je suis pas la seule à la bourre...Je me suis endormie hier à cause d'un petit rosé de trop et j'en suis au tout début...

Nathafi
avatar 16/05/2014 @ 20:21:42
J'ai commencé "Dolce" :

étrangement je suis moins emballée qu'à la lecture de "Tempête en juin". La fuite m'intéressait et me tenait en haleine, ici l'ennemi s'impose et dispose, je trouve ça très pesant. Mais je ne suis qu'au début...

Saule

avatar 16/05/2014 @ 20:56:11
J'ai terminé Tempête en juin aussi, ça se termine un peu abruptement je trouve, en ne sait pas ce que Cortes devient par exemple. Il me semble qu'il y a un certain fatalisme chez l'auteur, par exemple le sort réservé à Charlie (celui avec ces porcelaines).

Je lirai Dolce demain, dans mon souvenir c'était aussi bien que la première partie, mais c'est possible que ça commence moins vite.

Pieronnelle

avatar 16/05/2014 @ 22:23:05
L'ambiance de Dolce est totalement différente. Il s'agit d'une "pause " pour tous, Allemands et gens du village.

LesieG

avatar 17/05/2014 @ 12:20:16
J'ai aussi attaqué Dolce. C'est vrai que c'est totalement différent et je suis moins emballée par cette partie.
Toutefois le comportement de ces françaises face à l'envahisseur est intéressante bien que les intrigues amoureuses me fatiguent un peu.

Antinea
avatar 17/05/2014 @ 16:18:45
Stoppée dans ma lecture... par un rapport de 200 pages... misère.

Shelton
avatar 18/05/2014 @ 09:59:08
Je continue lentement mais sûrement ma lecture et je vous en parlerai plus longuement le week-end prochain... Mais j'annonce déjà que je ne regrette absolument pas ce choix !

Ludmilla
avatar 18/05/2014 @ 12:01:21
J'ai commencé "Suite française" depuis lundi dernier, mais un problème de PC a fortement limité mes connexions...
Je l'avais déjà lu en 2005, mais seuls les passages sur les Michaud dans "Tempête en juin" m'étaient restés en mémoire. Peut-être parce que le milieu des autres personnages me semble plus étranger?
J'en suis au chapitre 8 de "Dolce".

J'avais déjà lu "le bal" (un petit livre qu'on n'oublie pas...) et "David Golder", je pense que, suite à cette relecture, je lirai d'autres livres d'Irène Némirovsky.

Saule

avatar 18/05/2014 @ 20:48:57
Je l'ai fini. Comme toi je me souvenais surtout des Michaud, ils font partie des seuls personnages vraiment noble dans le récit, avec Lucile et l'officier allemand amoureux de Lucile.

J'avais été impressionné la première fois quand ils parviennent à obtenir quelques mois de préavis, ce qui les libèrent dans l'immédiat du manque d'argent : ils sont tout content alors que moi j'aurai tendance à angoisser malgré tout.

Némirovsky dépeint les paysans de manière plutôt noire mais avec quel talent elle le fait ! Ces gens sont butés, secrets, fermés, hypocrites,..

Bref, je trouve ce roman formidable de bout en bout. Les annexes, que je suis en train de relire, sont super intéressantes. On voit qu'elle construisait son récit avec soin.

Pieronnelle

avatar 18/05/2014 @ 23:18:51
Concernant les paysans je trouve vraiment qu''elle exagère, elle les considère presque comme des bêtes , c'est dommage qu''elle utilise son talent avec de telles caricatures. J'ai beaucoup à dire aussi sur Dolce que j'ai d'ailleurs préféré mais je le ferai dans ma critique.
Comme vous je ressors les Michaud, j'ai eu du mal à supporter les autres milieux . Moi non plus je ne regrette pas du tout cette lecture et je vais continuer à lire Dimanche dont la première nouvelle m'a beaucoup plue.

Antinea
avatar 19/05/2014 @ 09:27:34
J'ai repris ma lecture. Je sens que cela va être comme le livre précédent : en dents de scie... mais déjà je peux dire que le style, simple sans être trop gnan gnan, me plaît bien. C'est bien écrit, à mon avis. La famille vieille France avec ses domestiques et l'écrivain pédant m'exaspèrent...

Sissi

avatar 19/05/2014 @ 09:31:12
Chapitre 14 de Dolce, qui est effectivement différent (et un peu en dessous selon) de Suite française.
Je trouve curieux et un peu dommage qu'on retrouve certains personnages et pas d'autres.

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