Il faut sauver la planète ! : Trois idéalistes dans l'enfer humanitaire de Kenneth Cain, Heidi Postlewait (Co-auteur), Andrew Thomson (Co-auteur)

Il faut sauver la planète ! : Trois idéalistes dans l'enfer humanitaire de Kenneth Cain, Heidi Postlewait (Co-auteur), Andrew Thomson (Co-auteur)
( Emergency sex and other desperate measures)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

Critiqué par Manu_C, le 20 septembre 2005 (Inscrit le 19 août 2004, 54 ans)
La note : 10 étoiles
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ONU et désillusion

Ken, juriste américain, sort de Harvard et cherche à donner à sens à sa future vie professionnelle ; Heidi, américaine, assistante sociale à New York, est perdue dans un mariage vacillant ; Andrew, néo-zélandais, médecin et, marqué par le témoignage d’un réfugié, travaille au Cambodge. Tous trois se rencontreront au Cambodge, mandatés par l’ONU pour l’organisation des premières élections dans le pays depuis l’époque khmer rouge.

Ce livre relate ensuite leurs parcours qui se croisent et se décroisent au Cambodge, en Haïti, en Somalie, en Bosnie, au Rwanda et au Libéria pendant une dizaine d’années. Chacun des trois perdra sa foi en l’organisation qui les conduit à intervenir sur des théâtres d’opération dangereux, souvent mortels et morbides.

On ne sort pas intact de ce livre ; chacun des pays où agissent les auteurs révèle son lot d’horreurs commises au nom d’idéologies ou de raisons incompréhensibles pour bon nombre d’européens ou d’américains élevés dans une société type « cocon chrétien » où la vie humaine et l’intégrité physiques sont les deux valeurs le plus fondamentales. Le choc des cultures et des faits est traduit de façon brute et accentuent la désillusion des auteurs : les faits relatés sont réels, les horreurs également.

Le plus dur à admettre est bien sur le constat d’échec global qu’ils portent tous sur leur action (ce constat est tout d’abord personnel avant d’être élevé au rang de l’ONU en tant qu’institution) car, à aucun moment la question « que se serait-il passé sans l’ONU ? » n’est posée. Sans ouvrir de débat sur les responsabilités de certains états lors de ces crises, il est cependant vrai que le constat « a posteriori » sanctionne l’ONU de façon radicale (surtout au Rwanda et en Bosnie) ; mais encore une fois, que se serait-il passé sans l’ONU ?

Les auteurs insistent donc sur les limites de leurs actions personnelles ramenées à leur volonté et à leur engagement dans l’humanitaire ; un constat pathétique d’échec (« Nous étions les seuls bénéficiaires de notre propre vertu ») où ils semblent vouloir en assumer à eux seuls les raisons en entraînant l’ONU avec eux.

Un témoignage redoutable sur les actions de l’ONU sur le terrain. Une globalisation de l’échec à nuancer.

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