Le démon de Hubert Selby
( The Demon)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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passions dévorantes
Quelques lignes, d'abord, pour prévenir les trop jeunes et ceux qui abhorrent le langage violent qu'ils entrent, en cliquant ici, dans le domaine du tout-peut-être-dit-de-la-façon-la-plus-crue.
Voilà ! Les précautions pour la première page sont prises, nous sommes maintenant entre personnes averties.
« Le démon » est l'histoire de la déchéance d'un jeune homme brillant qui lutte contre ses pires pulsions.
Harry est un jeune cadre supérieur célibataire. Il vit chez ses parents. Tout le monde chez lui comme dans son entreprise l'adule. Mais Harry a un problème. Harry ne contrôle pas ses démons. Harry est un homme à la recherche du bonheur simple qui se perd dans les plaisirs condamnables, même s'il lutte pour devenir quelqu'un de normal.
Boulot, mariage, famille, il va tout détruire pour notre plus grand plaisir.
Un ami me contait l'autre jour que, entraîné dans une discussion littéraire avec ses beaux-parents, il leur avait dit avoir adoré ce livre et conseillé, toutes affaires cessantes, de se le procurer… Il connut un de ces grands moments de solitude en croisant le regard de beau-papa et en se souvenant, dans le même temps, des trois premières phrases du livre :
« Ses amis l'appelaient Harry. Mais Harry n'enculait pas n'importe qui. Uniquement des femmes… des femmes mariées. »
Après ouverture, 87% des lecteurs auront déjà refermé le bouquin et raté l'occasion de lire un grand roman. Ces mêmes lecteurs ne pourront jamais goûter la tendre poésie d'un Bukowsky ou la prose effrénée d'un Miller.
La force du démon ne repose pas uniquement sur des phrases bien tournées mais aussi et surtout sur la narration hyper réaliste d'un monde qui n'est pas toujours propre, d'individus qui sont souvent banalement malades. Hubert Selby Junior est comme ça ! Il pénètre au fin fond des pensées et des attitudes les plus immondes pour mieux les décrire et surtout, en toute objectivité, pour tout dire de ses personnages, dans toutes leurs particularités, leurs qualités et leurs défauts… L'auteur ne juge pas, il décrit. Comme certains acteurs ont appris à s'imprégner totalement de leurs rôles, jusqu'à ressembler physiquement à celui qu'ils doivent incarner, Hubert Selby Junior s'imprègne totalement de ses héros, sans rien omettre. Il est l'écrivain d'une école sans murs et sans frontière.
« Le démon » est un grand livre pour tous ceux qui, au-delà des apparences, sauront oublier leurs à priori et accepter le fait que, parfois, dire et décrire les choses comme elles sont vraiment, permet de découvrir des territoires fascinants. « Le démon » est un pur bonheur de lecture, une Odyssée psychotique, une tragédie grecque sans chœur et où les Erynies tiennent un rôle essentiel, dominant.
« Le démon » est un grand livre, Hubert sera pour toujours un grand écrivain.
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Les éditions
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Le Démon [Texte imprimé] par Hubert Selby Jr. traduit de l'américain par Marc Gibot
de Selby, Hubert Gibot, Marc (Autre)
10-18 / 10-18
ISBN : 9782264005786 ; 7,50 € ; 01/01/1984 ; 350 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (10)
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Le démon
Critique de Ravachol (, Inscrit le 24 octobre 2010, 40 ans) - 26 juin 2012
Ce qui fait la force de Selby, c'est cette atmosphère qu'il arrive à instaurer, ces séquences irréversibles, ces changements d'ambiance en l'espace de quelques lignes...
Quand Selby décrit le début de la relation entre Harry et Linda, on se croirait en pleine romance, même si l'on sait que ça ne va pas durer. Ce long passage n'est en fait qu'un répit pour le lecteur avant la rechute démoniaque d'Harry et c'est aussi l'occasion pour Selby de montrer qu'il sait écrire autre chose que "bite", couille" et "cul", même si c'est du second degré.
Mais ce qui ressort vraiment du "Démon" c'est cette asphyxie qui oppresse de plus en plus Harry au fil du livre, ce rêve américain qui n'existe pas ou qui donne envie d'autre chose. C'est aussi la ville de New-York qui offre tout ce que l'on désire et qui semble aussi vaste qu'un monde entier.
La lecture du "Démon" m'a étrangement fait penser à celle d'American Psycho", comme si Bret Easton Ellis en avait fait un remake, plus actualisé.
Un grand livre.
Génial ! et très etouffant !
Critique de Zurco (, Inscrit le 5 février 2011, 39 ans) - 7 juin 2011
Un de mes livres préférés, peut-être aussi par ce qu'il fait partie des livres explorant le mieux les noirceurs de l'âme humaine.
A conseiller pour ceux qui aiment être dérangés (ou déroutés plutôt) par ce qu'ils lisent.
Ce livre ne laisse pas indifférent et c'est ça qu'on aime ^^
bizarre
Critique de Bilo (, Inscrit le 25 mai 2011, 58 ans) - 25 mai 2011
On vit avec Harry, on étouffe avec lui, on baise avec lui,
Aussi nous ramène-t-il à nos propres démons...
Un frisson...
Critique de Emile (, Inscrit le 31 décembre 2009, 41 ans) - 9 décembre 2010
Écriture sobre mais progressivement le malaise se fait sentir.
Pulsions démoniaques !
Critique de Pakstones (saubens, Inscrit le 2 septembre 2010, 58 ans) - 28 septembre 2010
Notre héros se prénomme Harry White , un homme parmi tant d'autres dont on va suivre tout au long de ces 350 pages , la vie amoureuse , professionnelle , familiale où tout lui sourit mais qui va sombrer progressivement et inévitablement dans les profondeurs aux pulsions démoniaques jusqu'au non retour ...
Pour notre plus grand plaisir et pourtant à contre coeur !
C'est à croire que notre moralité et notre sens de la vie sont influencés par... Le Démon !
Faut dire que Mr Hubert Selby écrit ces lignes et décrit des scènes absolument magnifiques , intenses , d'une lecture limpide et incisive , qui font que l'on sombre avec Harry White dans cette spirale dramatique et achevée !
Le grand savoir faire de l'auteur , c'est qu'il nous fait découvrir un personnage détestable et indifférent au début du livre , puis au fil des pages , nous fait rentrer dans sa peau , dans sa tête , au point de le comprendre , de compatir , de ressentir comme lui jusqu'à devenir soi-même ... Harry White !
Dangereux n'est ce pas ...
Oseriez vous tentez le Démon qui est en vous ?
VACHEMENT BIEN!
Critique de Blankovitch (, Inscrit le 10 février 2009, 46 ans) - 21 juillet 2009
Par contre on nous a prévenu, mis en garde et recommandé de se blinder quant aux choses qui y seraient décrites et au langage employé.
L'histoire est très dure c'est vrai, mais j'ai trouvé l'écriture très sobre. ( c'est du "Martine à la plage" à côté de types comme Beigbeder)
Ceci dit cette histoire qui laisse au lecteur toutes les interprétations possible est puissante et nous laisse longtemps songeur pendant et après la lecture.
Vous n'oublierez pas Harry White
Critique de CptNemo (Paris, Inscrit le 18 juin 2001, 50 ans) - 25 février 2009
Car en fait Harry ne se sent pas très bien, on peut même dire que Harry a des grosses angoisses. Et pour les évacuer, une seule solution, draguer une fille et coucher avec. Mais un jour cela ne suffira plus a calmer les angoisses d'Harry qui devra trouver d'autres palliatifs.
Un immense roman et une grosse claque c'est ce que je suis dit une fois le livre refermé et le destin d'Harry achevé.
Au fil du livre on assiste à l'ascension sociale d'Harry malgré ses "mauvais penchants" et l'on assistera à la chute évidemment, car cela est écrit, on ne peut pas toujours lutter contre son démon intérieur.
L'histoire est donc relativement simple et classique dans sa trame mais comme toutes les grandes histoires c'est de là qu'elle tire sa force. La tension dramatique ira crescendo jusqu'à la dernière page soutenue par un style tout à fait remarquable. L'auteur attrape le lecteur à la première page et ne le relâche qu'a la fin du roman complètement étrillé par ce qu'il vient de lire.
L'écriture participe grandement à l'immense claque que représente "Le démon". Petit à petit Selby nous fait rentrer dans la tête d'Harry, on vit ses angoisses et l'on souffre avec lui. Le style est direct, cru parfois violent, choquant mais toujours bouleversant. L'auteur fait du lecteur le témoin impuissant des souffrances d'Harry et l'on est véritablement emporté par une plume imparable. Selby se garde toutefois d'émettre le moindre jugement moral sur le personnage d'Harry, il se limite aux faits et aux pensées d'Harry.
Harry est détestable mais Harry est attachant et nous inspire de la sympathie.
Selby signe ici un immense roman sur les noirceurs de l'âme humaine et allume au passage le rêve américain.
Un livre indispensable pour ceux qui aiment les livres qui frappent, bousculent les idées tout autant que les mots et qui nous permettent d'en apprendre plus sur les autres et sur nous-mêmes. Un livre que vous n'oublierez pas, la littérature dans ce qu'elle a de meilleur.
American Dream
Critique de People (, Inscrit le 8 février 2009, 41 ans) - 8 février 2009
Les scènes de "bonheur", les moments où Harry reprend le dessus sur son démon, sont décrits avec un second degré féroce et drôle. Selby se moque du rêve américain, de la bonne morale du patron de Harry, de la naïveté de son épouse, du bonheur bon marché qu'on lui donne en modèle.
Le Démon est un formidable livre qui, au gré des changements dans la tête du personnage principal, alterne entre le second degré, avec une écriture mesurée, et le trash, avec un langage beaucoup plus incisif, qui est celui de Selby.
Le Démon est une oeuvre plus aboutie que Last Exit to Brooklyn. C'est un livre puissant qui se lit vite et qui ne s'oublie pas. Surtout quand on voit un métro arriver à une station.
Haute tension
Critique de Ciceron (Toulouse, Inscrit le 21 août 2007, 75 ans) - 28 mai 2008
S’y ajoutait la collection au design graphique SPEED 17 des Humanoîdes Associés dirigée par Philippe Manœuvre qui avait publié Bukowski et La grande Chasse au requin d’Hunter S. Thompson.
En gros, dans ces 350 pages à haute tension, Harry, cadre à haut potentiel qui voudrait être normal, soulage ses pulsions en volant le matériel informatique de son entreprise et autres menus larcins, et se rend compte progressivement, avec le lecteur médusé, que son exutoire inéluctable sera le crime, avec une première victime, choisie au hasard, poussée sous une rame de métro.
Comme avec tout drogué, c’est l’escalade dans la difficulté et la cible choisie, forcément la plus en vue. Harry est un joueur.
Récit énergétique, comme Last exit to Brooklyn.
Claaac ! (bruit de claque)
Critique de Julius (, Inscrit le 24 novembre 2004, 50 ans) - 12 juillet 2005
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