De la propagande : Entretiens avec David Barsamian de David Barsamian, Noam Chomsky

De la propagande : Entretiens avec David Barsamian de David Barsamian, Noam Chomsky
( Propaganda and the public mind)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

Critiqué par Heyrike, le 6 juillet 2005 (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 56 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 083ème position).
Visites : 4 500  (depuis Novembre 2007)

La guerre des mondialisations

"Autrefois les pauvres luttaient contre les riches, aujourd'hui ce sont les riches qui luttent contre les pauvres", Oscar Niemeyer, architecte brésilien.

L'auteur œuvre sans relâche à la déconstruction positive de la propagande des éminences grises perchées au sommet des états dont le seul objectif semble être la création d'un monde à l'image de leurs pulsions hégémoniques supranationales. Son travail tend à inviter les individus à prendre l'initiative de projets plus universels, plus humains, en marge des discours des élites cooptées par les politiciens et les financiers du grand capital qui s'efforcent d'imposer l'utopie du marché tout puissant contre celle de l'utopie sociale des peuples.

Quoique que l'on puisse penser de tel ou tel sujet, il parvient toujours à bousculer nos certitudes (pour peu qu'elles existent), à mettre en perspective des aspects de la barbarie néolibérale ignorés du grand public. Son intense travail de réflexion a pour seul objectif de nous permettre d'entrouvrir le rideau de fer que les maîtres du monde ont rabattu sur le genre humain.

Noam Chomsky n'est pas un contestataire tel qu'on l'entend couramment, il préfère plutôt poser les jalons d'un cheminement intellectuel que chacun d'entre nous se doit d'effectuer si, conscient du cynisme des politiques mondialisé inféodées aux milieux financiers, il souhaite ardemment qu'un autre monde soit possible. Un monde plus humain qui replace l'homme au centre du débat politique.

Il remet en cause le bien fondé des politiques des nations démocratiques du "monde libre" qui se sont octroyés le droit à répandre l'idéologie de marchandisation de tout et de tous à travers le monde. Faisant preuve d'une érudition et d'une mémoire infaillible, il met en lumière les méthodes, passées et présentes, employées par ces nations pour asseoir leurs puissances tout en condamnant des millions d'individus à la misère.

Ainsi n'oublie t-il pas que le terrorisme d'état devint très tôt un des aspects le plus violent de la politique étrangère des Etats-Unis visant à protéger ses intérêts partout sur la planète (Amérique du sud – Asie du sud est – Moyen Orient et maintenant l'Afrique). Tout cela se traduisant par des actes de terreur, financement et entraînement de mouvement extrémiste de tout poil, mise en place de dictateurs, blocus, guerres destructrices. Parallèlement des menaces en tout genre sont proférées afin d'obliger les économies étrangères à s'ouvrir à l'invasion de leurs produits subventionnés. Evidemment ce n'est pas le seul pays à avoir employé ces méthodes iniques, aujourd'hui ils se sont associés et continuent à gérer de façon plus "propre" leurs affaires en digérant les ressources naturelles et humaines des nations sous développées. Regroupés au sein de clubs très select (G8, OMC, FMI) ils exercent leurs activités en concluant des accords abusifs (AMI, AGCS, GATT) dans le but de faire plier les nations opposées à leur idéologie.

Prenant des exemples très simples et concrets, concernant l'existence quotidienne des citoyens les plus modestes des Etats-Unis, il démontre que le système capitaliste en déviant vers un néolibéralisme sauvage alimente sa propre autodestruction par son mode de fonctionnement totalement absurde. Ainsi des décisions sont-elles uniquement motivées par un souci de se conformer à l'idéologique ultralibérale, sans tenir compte de la réalité des populations qui ont à en subir les conséquences.

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Politique internationale, économie et médias

8 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 8 décembre 2012

Chez 10-18, on a décidé de véhiculer la pensée de Noam Chomsky via des entretiens entre l’intellectuel et des journalistes. Ces derniers n’hésitant pas à le qualifier de « premier dissident des Etats-Unis », titre tantôt positif, tantôt négatif, mais qui dans tous les cas ne laisse pas indifférent. De la propagande rassemble des interviews réalisées entre 1998 et 2001. Elles portent principalement sur la politique internationale, le leurre des médias et l’économie et placent les Etats-Unis au centre du débat, en les caractérisant d’« état terroriste de haut-vol ». Bien que les accusations soient osées ( les Etats-Unis soutiennent des régimes tyranniques, bloquent les initiatives démocratiques ; détraquent les services pour rendre leur privatisation indispensable ; s’opposent au reste de la planète vis-à-vis du principe de précaution…), elles n’en restent pas moins sensées.

D’abord parce qu’elles s’appuient sur des faits ; ainsi Chomsky passe ses journées à disséquer la presse et les rapports de différentes instances, en tirant non pas ce qui le conforte dans ses opinions, mais plutôt ce qui n’est pas ressorti par la presse ordinaire. Les illustrations d’actions néfastes des Etats-Unis foisonnent à travers le monde et les époques : construction du réseau Ben Laden en 1979, guerre d’Algérie, Asie du sud-est et guerre chimique…
Ce qui fait accorder encore plus de valeur aux dires de Chomsky, c’est sa volonté d’obliger les gens à penser par eux-mêmes. « Persuader les gens ne m’intéresse pas. Ce que j’aime, c’est les aider à se persuader tout seuls ». Libre à nous – et Chomsky nous y incite vivement – à vérifier ses dires (les nombreuses références nous faciliterons la tâche) et à lire des auteurs aux opinions contraires.

Les démocraties n’emploient plus le terme de propagande ; nous devons pourtant toujours nous en méfier.

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