A bonne école de Muriel Spark

A bonne école de Muriel Spark
( The finishing school)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Clarabel, le 18 juin 2005 (Inscrite le 25 février 2004, 48 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (42 224ème position).
Visites : 5 340  (depuis Novembre 2007)

A ne pas prendre au sérieux

Dans son roman, Muriel Spark se moque avec allégresse des écoles privées, généralement des établissements étudiés pour accueillir la crème des étudiants fortunés, un brin oisifs, pour passer le temps à apprendre des leçons sur le "comment faire" en société ou les ateliers d'écriture ! Dans "A bonne école", le professeur de creative writing, Rowland Mahler se voit en peine d'appliquer le b.a-ba de son enseignement puisqu'il vit un véritable blocage littéraire ! Incapable d'aligner une phrase, une idée ! Son roman est au point mort. Chose encore plus cruelle : son étudiant Chris Wiley, jeune rouquin de dix-sept ans, plein d'assurance et d'insolence, le nargue avec son opulent roman historique !...

Muriel Spark est très féroce. Dans sa vision des établissements privés (celui de Sunrise, pour la présente), elle tourne en ridicule ses dirigeants, le couple Mahler, Rowland et Nina, les étudiants, fils à papa, bouffis d'orgueil et de loisirs insignifiants, les quelques employés, pour tenir le budget au plus serré, bref une petite communauté très libérée, tous solidaires et désoeuvrés. Quand le conflit éclate entre l'enseignant et l'étudiant, un conflit vicieux et sournois, chacun prend son parti : car entre Rowland et Chris l'abnégation est totale ! Effarante, même. C'est une obsession réciproque, hallucinante et imbuvable. L'épouse prend un amant, l'élève appelle au crime et l'écrivain maudit songe au massacre !...

Car également dans ce dernier roman, Muriel Spark se moque des écrivains et de leur travail de concentration (isolement dans un monastère, manuscrit sous verrous), du cauchemar de la page blanche, du plagiat, de la fantaisie romanesque etc.. Muriel Spark se régale, en tant que lecteur on le ressent ! Pourtant, son épilogue a quelque goût amer, un sentiment de fin hâtive et bâclée.

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Les éditions

  • À bonne école [Texte imprimé], roman Muriel Spark trad. de l'anglais par Claude Demanuelli
    de Spark, Muriel Demanuelli, Claude (Traducteur)
    Gallimard / Du monde entier (Paris)
    ISBN : 9782070737635 ; 14,10 € ; 13/05/2005 ; 168 p. ; Broché
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Médiocre

1 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 23 octobre 2007

Je trouve la psychologie des personnages pas très avancée. J’ai beaucoup de difficulté à croire à l’école, au contexte, les réactions trop exagérées des personnages... tout. J’ai trouvé ce roman très ennuyeux. Un moment donné, ça me mettait égal que quelqu’un meure, je voulais juste qu'il se passe de l’action, n’importe quoi. La fin est horrible. Elle est prédite à plusieurs reprises durant le livre et ce n’est pas génial. Ce livre ne va pas me laisser un souvenir impérissable.

La jalousie obsessionnelle de l'écrivain

8 étoiles

Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 51 ans) - 16 octobre 2006

Voilà un petit roman qui se lit tout seul, qui est assez court mais délicieusement sadique.
Nina et Rowland Mahler dirigent une pension pour riches ados désoeuvrés, le Sunrise, situé à Ouchy, près de Lausanne, Suisse. Du moins pour un an, car l’originalité de ce collège, c’est d’être mobile et de changer de pays chaque année. Les jeunes y suivent des cours de maintien en société, y ont des activités bourgeoises un brin inutiles et prétentieuses et participent à un cours de creative writing, assuré par Rowland. Directeur et professeur, il écrit lui-même un roman, mais il se trouve en période de page blanche quand se présente à lui le jeune rouquin de 17 ans, Chris Wiley, qui semble bien plus doué et avancé avec son roman historique sur Mary Stuart.
C’est le début d’une jalousie obsessionnelle du maître vers l’élève, qui prend parfois des allures de polar : va-t-il le tuer pour l’empêcher d’écrire, de réussir mieux que lui, oui ou non ? Et quand l’élève a besoin du maître pour garder son inspiration et son débit d’écriture, comment fait-on ? Pendant que nos deux écrivaillons s’épient, la jeune épouse, Nina Parker, lasse de porter l’institution sur ses épaules, prend un amant. Roman « so british », il se dévore d’une traite, méchamment critique et amusant, il se finit toutefois un peu vite, avec une fin inattendue. (Enfin pas si surprenante que cela, mais si vite expédiée alors que rien ne l’annonçait.)

C'est le premier roman que je lis de Muriel Spark et je suis tentée de continuer à la découvrir !

Muses en péril

6 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans) - 23 janvier 2006

S’il est vrai que le ton de ce livre est absolument délicieux, sorte de satire nuancée à peine perceptible, l’histoire comme telle ne m’a pas chaviré. On avance tranquillement dans l’espoir d’un revirement qui ne viendra pas. J’ai noté aussi une certaine redondance, comme si Madame Spark revenait sur ses pas par manque d’imagination pour aller plus loin. C’est sympathique, coincé, mais cette écrivaine a fait mieux.

La jalousie sous toutes ses coutures

8 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 29 août 2005

Muriel Spark est décidément une vieille dame (au sens honorable du terme) cruelle et perfide, qui n'a pas son pareil pour se moquer d'autrui, pas toujours gentiment mais avec une élégance certaine.
L'histoire se passe en Suisse et je me demande si il aurait pu en être autrement pour planter le décor de cette école privée pour jeunes gens de bonne famille. Le couple formé par Nina Parker et Rowland Mahler, les deux responsables de l'établissement, est absolument étonnant. Pas vraiment des caricatures sur pattes mais êtres tellement lisibles et prévisibles qu'ils en deviennent pathétiques, surtout lorsqu'ils sombrent dans la jalousie la plus noire éprouvée à l'égard de la jeune Chris Wiley qui dispose de plus de talent qu'eux. Tout est très cruel, assez immoral et... j'aime beaucoup ça! L'écriture de Muriel Spark est vive et enjouée, caustique à souhait et son récit se lit d'une traite avec un petit sourire narquois mêlé à un brin de stupeur face à ces trésors déployés de perversité.
La fin laisse peut-être à désirer, c'est vrai. Elle n'est pas de la même qualité que le reste du récit qui prend son temps pour poser les ambiances et les diverses humeurs des uns et des autres. Difficile de conserver le rythme jusqu'au bout et on s'attend peut-être à autre chose. Il n'empêche, c'est un roman bien agréable!

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