La mandragore / Plus ça change de William Somerset Maugham

La mandragore / Plus ça change de William Somerset Maugham
(Then and Now)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Réaliste-romantique, le 1 juin 2005 (Inscrit le 10 mars 2005, - ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 239ème position).
Visites : 4 418  (depuis Novembre 2007)

Intéressant, mais sans plus

En 1502, l'Italie est morcelée, grapillée par la France, l'Espagne et de petits seigneurs. César Borgia utilise ruse, stratégie, force et cruauté pour mettre fin à cette situation et réunir l'Italie sous son empire. Certains de ses capitaines se révoltent, mais la république de Florence refuse de lui envoyer les troupes qu'elle avait promises. La république envoie plutôt son émissaire Niccolo Machiavel pour apaiser la colère de César Borgia.

Niccolo Machiavel se retrouve donc à Imola, où il travaille fortement auprès de César Borgia pour épargner Florence. Il tombe aussi sous les charmes d'une jeune femme, mais qui est mariée à un proche de César Borgia. Machiavel ne se laisse pas démonter par ces quelques obstacles et entreprend la conquête de cette femme. L'amour est à l'image de la politique : on y navigue à coups de stratèges et de complicité.

Machiavel est principalement connu pour son oeuvre Le prince, inspirée justement par César Borgia, mais il a aussi produit des écrits d'un autre genre, telle une comédie intitulée La Mandragore. Somerset Maugham a imaginé que le contenu de cette pièce aurait pu être inspiré par une aventure personnelle de Machiavel. C'est ce qu'on retrouve dans ce livre.

Chez moi, l'Europe du XVe-XVIe et toutes ses guerres, alliances et trahison crée plus de confusion que de passion. De plus, l'histoire d'amour, qui n'est en fait que désir charnel, ne m'intéressait pas tellement. Je n'ai donc pas tellement aimé ce livre.

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Une Rue de Florence...

9 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 6 janvier 2017

Une rue de Florence...

Maugham, incroyable conteur, nous invite à une véritable orgie d'acteurs dans l'Italie du début du XVIème siècle
Les invités d'honneurs sont Niccolo Machiavel et César Borgia. Borgia, frère de la sulfureuse Lucrèce (qu'il ne faisait pas bon aimer longtemps), fils du pape Alexandre VI. Borgia, simple duc mais prince de l'intrigue.
En Italie, à cette époque, personne n'était assez sot pour faire confiance à autrui. L'auteur décrit avec brio ce pays où le talent est suspect, où un homme peut accéder aux plus hautes fonctions si sa médiocrité ne menace personne. (c'est amusant mais cinq siècles plus tard c'est toujours la même chose dans les organes des états)
Soyez donc invités au festin des vérités universelles, par exemple ; "il est plus facile de pardonner les offenses de nos ennemis que les bienfaits de nos amis car la reconnaissance est un fardeau lourd à porter" ou encore "Une défaite acceptée avec bonne humeur n'est jamais humiliante" et enfin une devise d'Ovide "Il vaut mieux pécher et se repentir que se repentir de ne point avoir péché"
Les hommes et les femmes qui peuplent cette histoire serviront de combustible à Machiavel pour écrire une comédie "La mandragore". Cette plante dont les femmes stériles confectionnaient des tisanes en invitant leurs maris à aller prier un Saint éloigné d'au moins une nuit.

Un livre pour le moins compliqué mais riche à souhait et passionnant pour qui aime. J'ai adoré ce livre et cet auteur méconnu qu'est William Somerset Maugham qui mérite largement d'être lu sans modération.

... plus c'est pareil

9 étoiles

Critique de Antinea (anefera@laposte.net, Inscrite le 27 août 2005, 45 ans) - 3 avril 2011

Machiavel, secrétaire à la chancellerie de la République de Florence est envoyé à Imola par la Seigneurie, c’est-à-dire le conseil d’Etat de la ville, afin de revoir à la baisse les promesses d’un traité de soutien passé avec le cruel et ambitieux Duc, César Borgia. Ce dernier n’a en effet de cesse de conquérir de nouvelles cités, entraînant pillages et destructions sur son passage et aimerait voir son armée enrichie des troupes florentines promises par un accord passé. Mais Florence la commerçante n’a pas vraiment misé sur ses défenses et Machiavel doit faire habilement passer le message que si Elle ne juge pas légitime de fournir des hommes en armes c’est pour des raisons stratégiques et non parce qu’Elle ne peut donner ce qu’elle n’a pas.

Machiavel prend à son service Piero, neveu tout juste adulte de son ami Biagio et tous deux se rendent à Imola. Là-bas, ils sont logés dans la maison de Bartolomeo, homme gras et peu futé, marchand fidèle au Duc et cousin de Biagio, et qui a une femme terriblement séduisante, Aurelia. Bien que dévoué à sa mission quelque peu périlleuse – persuader le Duc sanguinaire de renoncer à l’arrivée de troupes sans attirer sur Florence les foudres de ce fou dangereux - Machiavel pense à son plaisir : gagner les faveurs de la belle. Mais atteindre la couche de la jeune femme nécessite d’éloigner son gros mari et de vaincre la vertu de la donzelle, ce qui n’est pas chose facile. Ardent d’amour, Machiavel met en place un plan astucieux fait de complices, de miracles et de traîtrise, dont il croit les rouages parfaitement huilé jusqu’au soir fatidique…

Je ne m’attendais pas à un livre pareil ! C’est très amusant, très bien mené et un brin folichon. Cela commence comme un roman sérieux qui dépeint les guerres violentes qui ont ravagé les cités italiennes de la Renaissance, et puis on voit surgir peu à peu les manigances du célèbre Machiavel non pas pour répondre aux exigences de son Employeur mais pour satisfaire son désir d’homme. Il utilise tout et tout le monde pour parvenir à ses fins, convainc ses complices que la belle, affublée d’un mari stérile, n’y verrait là que son avantage, et se dit que, ma foi, il n’est pas homme qui se refuse ! Bref, une farce qui ne tourne pas aussi rond que prévu et qui fait passer un très bon moment. Les personnages ont presque tous des trais caricaturaux, sont décrits sans pitié dans toute leur médiocrité et leur vices, et personne n’est épargné. C’est cynique, drôle, à la limite du théâtre de Boulevard et c’est bourré de passages d’une lucidité effroyable qui nous montrent que les choses aujourd’hui n’ont guère changé depuis ces années-là. A lire sans aucune modération.

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