La Serafina de Yvon Givert

La Serafina de Yvon Givert

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par MOPP, le 28 mai 2005 (Inscrit le 20 mars 2005, 87 ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 1 680  (depuis Novembre 2007)

Ecriture, intrigue et construction !

L'auteur est un poète du Hainaut, récemment disparu. Je voulais découvrir ce roman, question de me faire une idée, moi qui lis peu de romans.

Dans une première partie, ce fut un régal de belle écriture, fine, juste, pour présenter un individi bizarre, un simplet, à moins que ce ne soit tout simplement un poète.

J'ai apprécié l'unicité du personnage Effi, dans cette première partie : il nous raconte son histoire étrange, comment il a été amené à cracher un noyau d'olive dans le corsage dénudé de la femme du ministre. Vous imaginez le scandale, l'expulsion. Sur la rue, il décide de retourner à son appartement. La police l'attend, elle a découvert un cadavre dans les caves de l'immeuble, quant à son appartement il est complètement vide. Il part, pratiquement nu, et le hasard le conduit, non loin de là dans un appartement abandonné par un voyageur qui attend l'arrivée d'un ami américain. L'absence de concièrge fait qu'un personne lui remet les clés, il s'installe, profite du frigo, du pécule prévu par l'américain... Disons : j'ai adoré cette vison "poétique" du sujet bien construit avec des phrases courtes, percutantes, chacun des chapitres numérotés, brefs (de 1 à 2 pages max) me faisant penser à des plans pour un scénario de cinéma.

Par contre, la suite m'a laissé un peu sur ma faim : voici d'autres personnages qui interviennent Max, Stéphanie (l'ex d'Effi), nous sommes dans l'étrange et ce fut trop compliqué pour ma petite tête, j'ai jeté le gant.

Il faudrait qu'un spécialiste de la lecture de romans puisse reprendre la lecture et faire beaucoup mieux que moi, car l'auteur (handicapé moteur) en vaut la peine.

Un extrait, page 13, chap 3.

"A présent, c'était la nuit. La lune me regardait, au coin d'un nuage.
Je me demandais pourquoi j'étais là, trempé de brouillard.
Les souvenirs sont revenus par bribes. Je me suis raccroché à des chiffres. J'ai compté en pensée combien de cocktails j'avais bus. des cocktails de couleur verte. Et chaque fois, j'avais piqué une olive. J'avais bu autant de cocktails que de noyaux d'(olive. Je n'avais qu'à compter les noyaux d'olive pour savoir. Mais voilà, je les avais jetés."

Cet extrait représente en entier le chapitre 3, à lui seul, c'est un poème en prose à la façon de Max Jacob, c'est du moins mon point de vue.

Allons, un volontaire pour lire cet écrivain, c'est du belge.

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