Poil de carotte de Jules Renard

Poil de carotte de Jules Renard

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Léonce_laplanche, le 19 décembre 2004 (Périgueux, Inscrit le 22 octobre 2004, 87 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 10 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 070ème position).
Visites : 11 167  (depuis Novembre 2007)

Petit renardeau deviendra grand

Etonnant que personne n’ait encore critiqué cet excellent petit livre !
Jules Renard est né en 1864 dans le centre de la France, il s'est consacré entièrement à la littérature. Ses œuvres les plus célèbres demeurent "poil de carotte", "histoires naturelles" ainsi que le journal qu'il tint de 1887 à 1910.
Il s’agit ici d’un roman autobiographique, que chacun d’entre vous a probablement déjà lu ! L'auteur raconte son enfance, dans le Nivernais, il a entre sept et dix ans, sous forme de très courtes scènes.
Poil de carotte a un grand frère Félix, du genre poltron, une grande sœur Ernestine, imbue de sa personne, sa mère le persécute, parce qu'il est roux et qu'il a fait longtemps pipi au lit. Avec son père ça va bien, mais ce dernier est souvent absent...
Un grand plaisir de lecture !
Je me suis surpris quelques fois à sourire béatement et à essayer de faire un parallèle entre ce qu'il se passait il y a plus d'un siècle et maintenant ! Ce n'est plus le même monde, mais je pense qu'actuellement nous n'avons pas gagné sur tous les tableaux !
Beaucoup de petites réflexions savoureuses :
Madame Lepic ( c'est ainsi que poil de carotte nomme sa maman) :
" poil de carotte ! Je te prie de rire poliment ! C’est à dire en silence ! "
Un livre pour tous, à partir de 10 ans, mais il est probable que plus on est vieux et plus on l’apprécie...... idéal en cas de panne de lecture !

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Charlie Brown avant l'heure

8 étoiles

Critique de Froidmont (Laon, Inscrit le 28 octobre 2022, 32 ans) - 27 mars 2024

Souvent Poil de Carotte, allongé sur son lit, avant que sa vessie ou madame Lepic ne viennent le presser ou pincer sous les plis, que la pointe du jour en son œil ne le pique, songeait à sa maman qu’il n’appelait jamais de ce nom naturel que donnent les enfants qui tirent de leurs lèvres de nombreux baisers quand lui n’en peut tirer que des mots humiliants.
Il songeait à la soupe qu’un matin mesquin elle lui avait faite en guise de vengeance ; il songeait à Félix qu’un balai à la main protégeait à jamais des moindres remontrances ; il songeait à sa sœur, la si douce Ernestine, parfois ferme soutien, parfois triste complice ; il songeait à son père à l’œil qui se débine et qui de connivence quelquefois se plisse.
Il songeait à l’amour dont il pensait parfois que ses grêlons aux joues et sa réputation d’être un enfant méchant qui égorge les oies ne privent à jamais sa vie de la passion ; il songeait à Violone qui a mieux aimé Marceau aux joues rougies à sa propre pâleur ; il songeait à Mathilde et à sa pauvreté, à la promesse faite de lui faire honneur.
Il songeait à cela, à toute son enfance, aux bonheurs aussi rares qu’une primevère qui viendrait à fleurir de toute sa dépense sous les premières glaces d’un début d’hiver, aux malheurs bien nombreux qui venaient surtout d’elle, flattant son mauvais cœur de forces qui l’enivrent. Il songeait au moment où il devint rebelle. Il songeait qu’il devrait en tirer un bon livre.


C’est un récit d’enfance où se sent le mal-être du petit mal aimé qui vient à se convaincre que tout ce qu’il subit est mérité peut-être et qu’il ne peut rien faire pour espérer vaincre. Il me semble abattu, résigné, fataliste, et quand il a compris le piège de la soupe, loin d’en garder rancune il affirme simpliste : « Je m’en doutais » sans plus s’indigner de la troupe.
Par contre j’ai du mal avec la cruauté qui s’exprime parfois avec Poil de Carotte. Il blesse, éclope ou tue sans jamais regretter de nombreux animaux par fusil ou par botte, mais toujours cette scène est décrite sanglante sous des coups répétés et en plusieurs endroits, avec force détails, une vision sanglante qui me renverse et que je ne pardonne pas.
Il devient sur ce point le miroir de sa mère. Il soulage sa peine et puis sa frustration sur plus faible que lui et qui ne peut rien faire contre la toute la force de son agression. Sans s’alourdir dessus en mille explications, en peignant la victime sans démagogie qui va vers le bourreau par pure réaction, ce livre reste fin dans sa psychologie.
L’écriture par contre est quelque peu étrange en ce qu’elle résulte d’une hésitation sur la forme à choisir, optant pour un mélange qui va du romanesque en sa présentation pour virer subito au texte théâtral, cachant même parfois dans le chapitre « en chasse » quelques didascalies dans un « texte normal ». Mais ce n’est pas gênant : l’hésitation se passe.

Le mal-aimé

5 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 4 mai 2021

S’il fallait trouver du positif dans le(s) confinement(s), nul doute que les relectures en feraient partie. Ou presque.
Une première lecture qui devait être bien lointaine tant je n’avais pas gardé de souvenir de ce petit garçon et de sa mère, la détestable Me Lepic.
Mais autres temps, autres mœurs, (et heureusement !), les mésaventures de ce petit garçon ne me semblent plus que le reflet des us et coutumes de cette fin du XIX° siècle.
Ce qui ne change pas malheureusement, pour en avoir été témoin dans ma carrière, c’est la mise à distance, la différence qu’une mère est capable de faire envers un enfant roux.
Une lecture instructive mais qui ne m’a pas passionnée.

Etre mal aimé !

10 étoiles

Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 67 ans) - 10 avril 2013

Sous des dehors anecdotiques et froidement distanciés, les courtes scènes de cet ouvrage explicitent la terrible violence subie par un enfant détesté par celle dont il devrait tant attendre : sa mère ! Un père lâche et absent, des frère et soeur eux-mêmes heureux d'échapper à la virulence maternelle grâce à ce bouc émissaire , et Jules Renard (ancêtre d'Hervé Bazin ?) dans cette terrible auto-biographie, qui nous fait partager, sans pathos, la cruauté de dépendre entièrement d'un être méprisable et méprisant.
Une once de tendresse avec un parrain et des jours qui succèdent aux jours, dans la presque banalité de la férocité et de l'humiliation.
Comment Jules Renard a-t-il pu survivre à cette perversion quotidienne, ouf, il y a la résilience sans doute.....?
Une très belle oeuvre, toute en distance, douloureuse et cruelle, mais aussi, de par le devenir de son auteur, pleine d'espoir quant à la capacité à dépasser le pire.
A ne pas mettre entre les mains d'enfants, mais à lire par tout adulte qui veut connaître à défaut de comprendre !

Un très beau roman injustement méconnu !

10 étoiles

Critique de JEANLEBLEU (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans) - 13 janvier 2011

Ce petit "roman" de l'enfance n'est pas un roman pour enfant !

Il nous conte l'enfance de l'auteur mal aimé de sa mère (car conçu certainement "par accident" par un couple désuni).
Ce qui est remarquable c'est que le livre ne cède jamais au pathétique. Au contraire, le style magique de Jules Renard tout en finesse, concision et poésie met en exergue la soif d'amour du jeune garçon avec humour et aussi avec poésie.
Le jeune héros n'est pas caricatural comme le sont parfois (souvent ?) les jeunes héros de Dickens. Il a aussi ses parts d'ombre, voire de noirceur.
De même, Poil de Carotte a aussi des moments de bonheur (même s'il sont rares) à travers la relation avec son père et avec son parrain ainsi que, parfois, avec son frère et sa soeur.
Une autre source de plaisir pour le héros (et pour nous aussi) est sa relation avec la nature (même s'il est parfois très cruel avec elle).
Le style détaché et plein de retenue de Jules Renard amène paradoxalement beaucoup d'émotion.

Je ne comprend pas pourquoi ce roman est caricaturé comme un roman pour la jeunesse (même s'il peut aussi être lu par de jeunes lecteurs) alors qu'il me semble ne pouvoir être réellement apprécié qu'à l'âge adulte.

Beaucoup d'émotions

9 étoiles

Critique de Apolline (, Inscrite le 13 avril 2010, 25 ans) - 12 octobre 2010

En lisant ce livre, je suis passée par beaucoup d'émotions: J'ai ri, j'ai pleuré, je me suis énervée quand Poil de carotte se faisait gronder....

Un bon petit roman à lire bien au chaud dans son lit !!!

;-)

Un classique !

8 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 58 ans) - 1 mai 2010

Roman lu - une 1ère fois - lors de ma tendre jeunesse sur les bancs de l'école et relu récemment .
Ouvrage autobiographique où Jules Renard nous brosse un portrait acerbe et un brin amusant de son enfance .
Pas de la très grande littérature mais un classique à lire au moins une fois .

Un peu étrange

5 étoiles

Critique de Elyria (, Inscrite le 25 mars 2006, 32 ans) - 29 mars 2006

Tout de même, j'espère pour l'auteur qu'on lui a offert une psychanalyse gratuite après ça!!!
Bref, passons; ce livre est un soupçon gore, oui, oui le passage du chat, j'appelle pas ça autrement!
Sinon que dire de plus à part que c'est amusant, frivole! Mais qui pourrait créer des générations entières de psychopathes, moi je dis: BOUCLEZ VOS CHATS CHEZ VOUS!!

Un brin ennuyeux

1 étoiles

Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 5 janvier 2005

Bien sûr il s'agit d'un classique, bien sûr c'est incontournable tout le monde a lu Poil de carotte... mais voilà moi je n'ai pas aimé. Peut-être que j'étais trop jeune. Certains épisodes étaient intéressants voire amusants à lire mais d'autres étaient terriblement ennuyeux...

Pas un très bon souvenir

2 étoiles

Critique de Mademoiselle (, Inscrite le 29 mars 2004, 36 ans) - 22 décembre 2004

Je l'ai lu au collège, en classe de 6ème et j'en garde plutôt un mauvais souvenir. Encore une histoire d'enfant persécuté. Je n'ai absolument pas ri, j'étais même parfois sur le point de pleurer, par exemple quand Mme Lepic se prend un hameçon dans le doigt. Cette histoire là était particulièrement cruelle et j'avais moitié envie de vomir.

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