Le symbole de l'Infini de Carino Bucciarelli

Le symbole de l'Infini de Carino Bucciarelli

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 5 avril 2024 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 7 étoiles
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Une histoire de peut-être !

D’après l’éditeur, sur la quatrième de couverture, cet opus pourrait être le troisième volet d’un triptyque constitué avec les deux précédents ouvrages publiés par Carino chez le même éditeur : « Mon hôte s’appelait Mal Waldron » et « Nous les oiseaux ». Pour ma part, j’ai retrouvé dans ce texte, la même sinuosité du scénario que dans les deux précédents opus même si le dernier récit est plus centré sur quelques procédés littéraires récurrents. La « magie » qu’il utilise souvent dans les deux premiers textes existe toujours mais elle laisse souvent la place à des effets littéraires : le jeu du double qui s’étend à l’unicité de faciès des personnages, les défaillances mémorielles, l’indéfinition des lieux, le flou, l’indéfini, le peut-être …

Ce roman est l’histoire d’un détenu libéré de prison retrouvant sur la rue la personne qu’il croit être l’une de celles qui ont participé aux formalités de sa remise en liberté, chaque fois qu’il rencontre une personne il pense l’avoir déjà vue ailleurs, il ne se souvient pas être le possesseur de certains effets qui apparemment doivent lui appartenir, il se retrouve dans des lieux qu’il pense connaître et surtout il pense voir sa mère qui est décédée depuis quelques années. Ainsi ce construit une histoire où tout est « peut-être », où « là » est parfois « ailleurs », où le voyage n’a ni but, ni durée, ni longueur… Les choses sont, en apparence au moins, le temps d’un épisode, puis ne sont plus où sont autres choses. Une histoire séquencée où l’ion retrouve tous les doutes et errements du héros : retour chez lui, son méfait, son séjour en prison, ses lectures en détention et bien sûr les outrages qu’il a subi sous le scalpel de celui qui l’a fait arrêter…

Un enchaînement de récits où l’on retrouve chaque fois les mêmes troubles mémoriels ou les mêmes aléas sur les personnes et les lieux qui sont cités dans ces témoignages. Ce trouble permanent qui affecte les lieux et les personnes cités dans cette suite d’événements peut être considéré comme une mise en doute de la mémoire humaine et, par voie de conséquence, de la fiabilité des témoignages. L’unicité des personnages peut évoquer la tendance de la société à s’identifier à quelques idoles au point de vouloir leur ressembler. De même, les protagonistes s’égarent dans un paysage en forme de spirale comme de nombreux automobilistes ou piétons s’égarent dans les villes et quartiers nouveaux au réseau routier très énigmatique. Ce livre pourrait donc évoquer les aléas de la vie moderne dans des cités déshumanisées où tout le monde se ressemble et pérégrine dans des voies à l’issue improbable.

Une réflexion sur le temps qui défile de façon différente pour chacun, un taulard trouve le temps plus long qu’un amoureux qui doit quitter sa belle, l’espace urbanisé de façon souvent aléatoire, le double qui devient multiple à force de se dédoubler, la mémoire, l’infini et pour finir la vie, la mort, l’humanité, l’univers…

J’avais remarqué certaines allusions littéraires que l’auteur confirme à la fin de l’ouvrage, Joyce, Borges et quelques autres ont bien laissé quelques signes dans ce texte.

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