Les mots de Maud de Jean Jauniaux

Les mots de Maud de Jean Jauniaux

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 29 décembre 2023 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 8 étoiles
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Ecriture thérapeutique

Jean-Baptiste décide d’interrompre définitivement sa carrière d’écrivain de romans de gare, de nègre, d’écrivain public qu’il exerçait sous le pseudonyme de Nicolas Dotskine. Il choisit de se retirer à Saint-Idesbald sur la côte de la Mer du Nord et de mettre un terme à la dualité entre son personnage réel et existant sous l’identité qui le désigne à l’état civil et le pseudonyme qu’il n’utilise que pour produire de la mauvaise littérature. Il est fatigué par cette sorte de schizophrénie qu’il ne supporte plus. Il déménage donc vers son nouveau domicile où il retrouve la pièce où il aimait écrire, où il voudrait stocker les archives qu’il a amené avec lui.

Il défait précautionneusement les boîtes qu’il a apportées et en extrait des documents qui ont un passé, un vécu, les documents qui ont nourri les histoires, les discours, les courriers, …, qu’il a écrits pour le compte de ses « clients », qui ne le payaient que des secrets qu’ils lui laissaient en le quittant. Il a ramené de nombreux documents, surtout des notes, de ses marches dans la nuit au cours desquelles il récoltait de nombreuses informations pour écrire pour le compte d’autrui. Son monde est divisé en deux : la nuit, le temps de la marche pour collecter les informations et le jour, le temps de la mise en forme, de l’écriture. Il est devenu un véritable collectionneur de mots, il aime particulièrement les mots que personne n’utilise, les mots musique ceux dont on ignore souvent le sens mais qui sonnent bien au creux de l’oreille.

D’écrivain public pour des courriers administratifs principalement, il devenu rédacteur de discours et courriers plus personnels pour finir par écrire des romans ou parties de romans pour des auteurs en panne d’écriture. Et, ainsi, il est devenu auteur, lui-même, de romans de gare, « romandegares » comme il l’écrit. Il a atteint son objectif écrire vingt-six romans de gare commençant chacun par l’une des vingt-six lettres de l’alphabet. Il souhaite désormais écrire vingt-six vrais romans avec le même acrostiche pour être reconnu comme un vrai auteur.

Dans ses archives, il redécouvre son enfance, orphelin de sa mère, face à son père mutique, chacun de part et d’autre du rempart de livres qui les sépare. Il a fait le pari de lire l’intégralité des livres de la bibliothèque paternelle afin d’apprendre le maximum de mots qu’il recopie. Les livres sont le palliatif au manque d’affection du père. Il retrouve aussi les échanges qu’il a noué avec Maud, une jeune femme souffrante d’un cancer, qui trouve dans leurs échanges épistolaire la seule façon de supporter la douleur qui l’accable. Une relation étrange unit les deux épistoliers qui, à la demande de Maud, ne se sont jamais rencontrés.

En revivant cet échange, Jean-Baptiste, éprouve le besoin d’écrire à sa mère décédée elle aussi trop jeune d’un cancer alors qu’il n’était qu’un enfant. Cette longue lettre pourrait être le premier opus des vingt-six livres qu’il souhaite écrire pour devenir un vrai auteur connu et reconnu sous sont vrai nom et non sous le pseudo sous lequel il est connu pour avoir écrit ses fameux « romandegares ».
Ce livre est une réflexion sur l’écriture : pourquoi écrire ? Quoi écrire ? Comment écrire ? Pour qui écrire ? Et enfin la vraie question posée par ce texte : écrire est-il un possible acte de thérapie ?

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