Propriété: Le sujet et sa chose de Gérard Mordillat

Propriété: Le sujet et sa chose de Gérard Mordillat

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Essais , Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par Colen8, le 6 octobre 2023 (Inscrite le 9 décembre 2014, 82 ans)
La note : 9 étoiles
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Une grammaire socio-politique

Propriété : un mot seul révèle ses mille et une facettes depuis la plus haute antiquité. Il concerne le monde d’hier, du présent, de l’avenir. Quand propriété rime avec richesse selon le crédo intangible du libéralisme économique elle est loin d’apporter la paix sociale selon cette idée largement répandue. N’est-elle pas source en même temps d’inégalités profondes, d’aliénation à la boulimie de surconsommation, du pillage de ressources précieuses, de destruction insensée des biens communs à commencer par la biodiversité, de violences multiples, d’atteintes au droit des générations futures ?
Pour percevoir plus clairement la portée historique, morale, écolo-scientifique, socio-économique, culturelle et en fin de compte juridique d’une notion plus que labile les auteurs n’ont pas ménagé leur science : celle de définir et d’illustrer la propriété par des exemples. Le droit latin lui reconnait trois attributs sur toute chose : l’usus pour son usage, le fructus pour ses fruits ou autres produits, l’abusus pour la vendre ou la détruire. Celle-ci ayant été instaurée par le Code civil de 1804 comme un droit inaliénable limité par les lois et règlements, est dorénavant inscrite dans la Constitution.
Propriété statutaire, absolue, sociale, universelle, publique, privée, communautaire ou collective, propriété d’existence ou de subsistance, de résistance, de production et de création, autant d’acceptions porteuses de contradictions qui font encore le lit des inégalités. L’accaparement de biens pour le profit, la recherche de la rente, la déshumanisation des ennemis vaincus lors des guerres de conquête, l’esclavage encore habilement camouflé derrière les délocalisations, la brutalité des colonisations ne sont qu’une partie des malheurs exercée par la propriété au nom de ceux y voient le moteur du progrès économique.

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