L’épidémiologie, la voie à suivre pour éviter le pire

Le tournant insidieux s’est amorcé il y a 50 ans. Il a fallu du temps pour appréhender les effets pathogènes cumulatifs liés à certaines activités industrielles mondiales. Leur gravité longtemps ignorée se mesure à la forte incidence des maladies combinée à une mortalité prématurée qui réduit l’espérance de vie(1). De son côté le pouvoir politique dans les démocraties à la fois par laxisme et manque de clairvoyance n’a pas su mieux défendre la santé publique. La croissance du PIB mise en avant par l’économie libérale fait voler en éclats ce modèle de développement censé être source de bien-être généralisé.
La démonstration bien documentée du Dr. Jean-David Zeitoun détaille quelques conséquences sanitaires parmi celles qui sont promues par un club lucratif de « rentiers de la maladie(2) »:
- les extractions fossiles, sources majeures d’émission de CO2, de pollution de l’air aux particules fines
- la chimie des plastiques, des pesticides, son rôle dans les perturbateurs endocriniens(3),
- l’excès de fructose dans les aliments transformés, son effet sur les addictions et l’obésité
- les comportements des consommateurs avertis des risques nouveaux(4), mais vivant dans le déni en raison de ces biais cognitifs décrits par les sociologues et les psychologues.
L’épidémiologie étant un indicateur, les voies d’amélioration sont assez simples à suivre selon les cas : réguler soit par les autorisations administratives soit par la taxation la nuisance des industries pathogènes, s’il le faut les accompagner dans une reconversion tournée vers l’innovation, ou enfin aller jusqu’à leur élimination en prenant soin de reclasser tous les salariés au mieux de leurs compétences. Les gains sur la santé devraient couvrir largement le financement de cette politique.
(1) C’est déjà le cas par exemple aux Etats-Unis et au Royaume-Uni (et cf. nb)
(2) Leurs profits viennent directement ou non des dépenses de santé
(3) La pharmacie très surveillée fait figure d’exception
(4) Ceux de l’alcool, du tabac, de la drogue sont déjà connus
Nb : En France selon l’Insee le nombre de décès en 2022 est supérieur de 9,6% à celui de 2019, année antérieure au Covid.

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  Le Suicide de l'espèce: Comment les activités humaines produisent de plus en plus de maladies

  de Zeitoun, Jean-David
  Denoël
  ISBN : 9782207165508 ; 20,00 € ; 22/02/2023 ; 256 p. ; Broché

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