Sur les traces de Victor Brauner de Adrian Grauenfels

Sur les traces de Victor Brauner de Adrian Grauenfels
(Pe urmele lui Victor Brauner)

Catégorie(s) : Arts, loisir, vie pratique => Arts (peinture, sculpture, etc...)

Critiqué par JPGP, le 16 mai 2023 (Inscrit le 10 décembre 2022, 77 ans)
La note : 9 étoiles
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Adrian Grauenfels et Victor Brauner

Adrian Grauenfels est un poète, écrivain et traducteur originaire de Bucarest, installé en Israël, à Rishon le Zion. Dans cet ouvrage il montre que toute sa vie, Victor Brauner aura été l'exclu par excellence. Fils d’une famille elle-même chassée de sa région d’origine ( la Moldavie, ) par la répression russe, Victor Brauner est exclu d'abord par ses parents, puis de de l’école des beaux-arts qui le considère comme très peu doué, et finalement des Surréalistes par André Breton, grand spécialiste dans ce genre d'exercice.

Un soir d’août 1938, suite à une bagarre, il est frappé au visage et perd son œil gauche. Cet incident devient un franchissement du miroir pour celui qui avait anticipé l'accident avec son "Autoportrait"(1931) où il se représentait avec l’œil gauche énucléé. Il se trouve soudain considéré par les Surréalistes comme "le peintre voyant".

Toutes ces exclusions vont nourrir sa psyché : le monde le rejette, mais Brauner va le réinventer en le nourrissant de ses propres fantasmes. Surtout lorsqu'il se retrouve à Marseille avec les Surréalistes mais ne parvient pas à obtenir un visa pour fuir la France. Il est obligé de se cacher et créer dans la clandestinité pour éviter la déportation. Il va peindre sur ce qu’il trouve et avec ce qu’il trouve. Brauner innove sans cesse et mélange emmêle les mythes dans la peinture en créant son propre système de signes et de symboles héritée de sa culture mais aussi des arts africains et océanien qu’il commencera à collectionner dans les années de l’après-guerre.

L'auteur illustre comment celui qui fut empêché partiellement de voir et de vivre, découvrit un monde intérieur où il s'identifia parfois à des animaux : il observa ainsi le monde comme un chat, un renard, un serpent afin d'inventer des créatures magnifiques et puissantes et souvent bisexualisées, mais où le principe féminin l’emporte. Brauner estimait que la guerre était née du mâle enceint du mal. Il proposa en réponse aussi enfantin que terrible et dont l'humour est rarement absent.

Jean-Paul Gavard-Perret

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