Un de Baumugnes de Jean Giono

Un de Baumugnes de Jean Giono

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Jules, le 15 mars 2001 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 15 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (164ème position).
Visites : 14 615  (depuis Novembre 2007)

Un livre qui sonne beau !

Giono aussi connaît le poids des premières phrases d’un livre. Il commence par : « Je sentais que ça allait venir. Après boire, l'homme qui regarde la table et qui soupire, c’est qu'il va parler. »
L’écriture de Giono est tellement particulière et belle, que je vais tenter de rendre l’ambiance de ce roman en me servant, de temps à autre, de ses propres mots. Nul ne pourrait faire mieux que lui pour ce type de livre !. A cela s'ajoute le fait qu'il a vraiment son vocabulaire à lui.
À Marigrate, village de Provence à côté de la Durance, Amédée loue ses bras pour les « foulaisons ». Il rencontre Albin, jeune et bel homme qui vient d'un village appelé Baumugnes. Ce qui l'attire chez Albin, c’est un regard franc et clair, mais dans lequel il trouve une ombre. Celui-ci ne va pas tarder à lui raconter le pourquoi de cette ombre.
Quelques années auparavant, il était dans le même village avec un homme peu recommandable, mais qu’il supportait à ses côtés. Il s’appelait Louis et il en dit ceci : « …c’était de la viande honteuse et qui puait pour qui a le nez fin, mais, sa honte et sa mauvaise odeur ça m'engourdissait. Ca faisait mal, et c'était bon. » Un soir, une charrette déboule sur la place. Elle est conduite par une fille au corps et au port splendides. Louis ne pense qu'à se l’accaparer au plus vite pour en vivre, en la transformant en une putain à la ville. Il n’y voit qu’un capital à exploiter ! « Une femme comme celle-là de tout à l’heure, tu y payerais pour cinquante balles de fringues d'étalage, des dessous d’attaque, un promenoir au « Palais », et, au boulot. Un jour dans l'autre, ça te rapporterait dans les cent francs, tous frais payés. » dit Louis à Albin.
Au plus grand malheur d'Albin, Louis va l'avoir et il lui fera quitter ses parents et sa ferme pour le suivre vers un destin terrible. Albin ne s'en remet pas, ne pense plus qu’à elle, à Angèle de la ferme « La Douloire », depuis trois ans ! Il croit qu'Amédée ne voit en cette jeune femme qu’une fille facile et lui dit qu'il doit penser que « Ca avait l'habitude d’aller le dos à l'herbe, avec son poids d'homme sur la peau. Dis pas, c'est ça que tu penses ! Et bien, non ! »
Albin, désespéré, erre depuis trois ans de ferme en ferme, et envisage maintenant de rentrer chez lui à Baumugnes. Mais Amédée l’empêche de renoncer et lui propose de tenter de se faire engager, lui, à « La Douloire ». Il espère ainsi obtenir des informations et pouvoir soulager Albin avec des nouvelles d’Angèle. Il lui fixe rendez-vous dans trois mois à un endroit donné. Albin accepte sa proposition. Voilà donc Amédée parti vers la ferme des parents d’Angèle.
Le lendemain, Amédée hésite un peu mais « Quand on a promis, il faut tenir et tout de suite, sans quoi il se mêle dans le mitan de ce qu’on veut faire et soi-même un tas de choses bien gentilles mais bien empêcheuses. » Et le voilà qui arrive à « La Douloire ». Il y est reçu par un homme fusil à la main et qui le menace de tirer s’il ne part pas de suite. Heureusement une femme arrive et il se détend : « Cette femme-là & je l'ai appréciée par la suite – c'était du beurre sur notre vie moisie. » dit Amédée. Elle s’appelle Philomène et son mari c’est Clarius. Amédée arrive à se faire engager, mais l’ambiance est bien plus que sinistre dans cette maison. Chacun, y compris le vieux garçon de ferme, semble rongé par un mal inguérissable. Il dit de Philomène : « Celle-là, on pouvait pas lui en mettre plus qu'elle en avait du malheur ; ça débordait. »
Que découvrira Amédée ? Quelles nouvelles aura-t-il à rapporter à Albin, là où celui-ci l'attend ?… À propos, Albin l'attend dans une ferme où Amédée a travaillé et où il couchait avec la fermière. Quand il y retourne, il vient de passer des mois d’abstinence et, le premier soir, grimpant dans son lit, il pense : « Je suis rentré dans son lit de bon coeur, je ne vous cache pas. C'était tiède et doux. Ca me faisait drôle de me coucher dans des draps chauffés par une autre viande et puis de sentir ces deux jambes dans les miennes. C'est quelque chose, la femme, quand même ! »
Giono va encore nous offrir deux pages d'un moment sublime d'écriture en nous décrivant l’effet que fait la musique jouée par Albin sur les êtres. C'est phénoménal comme rendu !…
Ce livre nous décrit une campagne provençale d'un autre temps avec des êtres qui nous paraissent d'un autre temps. D'un autre temps, parce qu’ils n’ont pas encore été gâchés par notre société de consommation, nos besoins de tout ce qui nous est devenu indispensable et qui ne sert en fait à rien, ou à bien peu de choses. Ces besoins qui ne pourraient pas nous apporter le bonheur puisqu’elles ne touchent qu'au matériel.

Les hommes de Giono peuvent être bons ou mauvais, seule la nature reste égale à elle-même : éternelle, immuable et indifférente. Elle « est » et ce n'est que l'homme qui lui prête des intentions, par sa volonté de comprendre ou de prêter des pensées à tout ce qu’il voit et qui bouge.
Un très beau livre !

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Trilogie de Pan: Tome 2 !

10 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 58 ans) - 11 novembre 2017

Jean Giono (1895-1970) est un écrivain français. Un grand nombre de ses ouvrages ont pour cadre le monde paysan provençal. Inspirée par son imagination et ses visions de la Grèce antique, son œuvre romanesque dépeint la condition de l'homme dans le monde, face aux questions morales et métaphysiques et possède une portée universelle.
"Un de Baumugnes" est publié en 1929. Avec "Colline" et "Regain", ils constituent la trilogie de Pan.

A la "Buvette du Piémont", Amédée -vieux journalier- confesse un jeune homme qui semble brisé par la tristesse.
C'est l'histoire de ce jeune journalier, Albin, qu'Amédée va nous conter.
Une histoire d'amour avortée; la belle s'étant laissée séduire par le Louis, "un type de Marseille" qui n'avait d'autre ambition que de mettre la fille -Angèle- sur le trottoir.
Depuis, Albin traîne sa tristesse de ferme en ferme sans jamais remonter dans sa montagne, à Baumugnes.

130 pages d'amour, de tendresse et de poésie.
Dans ce 2 ième tome, Giono magnifie la Nature mais aussi les hommes qui travaillent la terre.
Le choc des générations ou l'Amour, le pardon et la réconciliation prévalent.
Un chef d'oeuvre incontournable mis en image par Marcel Pagnol (Angèle)

Un bon Giono

7 étoiles

Critique de Fabrice (, Inscrit le 22 novembre 2009, 38 ans) - 9 avril 2014

J'ai une relation ambiguë avec Giono : j'avoue avoir beaucoup souffert avec le "Hussard sur le toit", que j'ai trouvé trop long, trop lent malgré une langue de qualité, et dont l'intrigue ne m'a pas captivé. Je considère son "Homme qui plantait des arbres" comme un chef d'oeuvre de la littérature française, à la portée universelle. Et j'ai été un peu déçu (j'ai honte d'écrire ça de Giono !) par "Colline" et son fond "mystique-paysan"... Et bien je dois dire que ce deuxième opus de la trilogie de Pan me réconcilie avec l'auteur. D'abord il y a la Provence, comme seuls Giono et Pagnol savent la raconter. Et puis il y a ces deux personnages : Amédée et Albin. S'il n'y avait pas la nature et la paysannerie provençales en arrière plan, on pourrait presque penser à deux cowboys solitaires du grand Ouest. On sait peu de choses d'eux : ce sont des journaliers vagabonds, solitaires, travailleurs, plutôt taiseux. Amédée, troublé par Albin, décide d'enquêter sur cette Angèle que "l'Albin" de Beaumugne semble avoir tant aimé. Et pour cela, il va se faire engager à la ferme de la Douloire, chez les parents de la jeune fille. Et il va retrouver la trace de celle-ci et permettre à Albin de l'épouser. J'ai aimé l'intrigue, la langue, le récit. J'ai trouvé la description de certaines scènes particulièrement bien écrites, avec un parler rural, simple mais évocateur et imagé : la rencontre d'Albin et d'Amédée, les repas tristes entre les vieux à la Douloire, la scène de l'harmonica. La psychologie de certains personnages est bien donnée à voir : Albin et Amédée bien sûr, mais aussi la vieille Philomène. Ce roman assez court se lit facilement, et sur le fond comme sur la forme, c'est une belle oeuvre

Pan 2...

10 étoiles

Critique de Lecassin (Saint Médard en Jalles, Inscrit le 2 mars 2012, 68 ans) - 31 janvier 2013

« Un de baumugnes » est le deuxième volume de la trilogie de Pan, paru en 1929… mais c'est aussi « Angèle », l'adaptation cinématographique, que Marcel Pagnol en fit en 1934 avec Fernandel et Orane Demazis dans le rôle titre.
Après le Hameau des Bastides Blanches théâtre du premier volume de cette trilogie de Pan, Jean Giono nous transporte à Marigate et à Baumugnes, dans sa chère Provence.
Amédée travaille comme journalier à Marigrate, un village qui longe la Durance. C'est là qu'il rencontre Albin, Un de baumugnes pourrait-on dire puisqu'il en est originaire…
Albin finit par se confier et lui parler d'Angèle, la fille de la de ferme la Douloire qui le hante depuis trois ans : depuis le jour où il la vit pour la première fois, et où séduite par Louis, celui-ci l'emmena « travailler » à la ville.
Amédée ira se faire embaucher à la Douloire, chez les parents d'Angèle pour tenter d'en savoir plus et par amitié pour Albin… Il sera accueilli par le père de la belle armé d'un fusil…
Est-ce la Provence ou l'époque, début XX e, qui crée des caractères tels que Giono nous les dépeint ici ; sans doute les deux à la fois. Il en résulte un texte d'une très grande beauté qui fait du style de Giono quelque chose de reconnaissable entre mille. « Un de baumugnes », un roman d'amour, certes, amis également d'amitié… Magnifique.

Un bonheur!

9 étoiles

Critique de Vertigineux (, Inscrit le 11 février 2011, 63 ans) - 12 novembre 2012

J'étais en classe de troisième, il y a donc bien 38 ans de cela quand ma professeur de français d'alors, Madame Dumora nous avait offert, à chacun des élèves composant notre classe, un livre de poche espérant certainement alors inculquer à quelques uns de cette fameuse classe le goût de la lecture.
Cette chère femme avait poussé le bouchon jusqu'à choisir personnellement pour chaque élève le bouquin qui lui semblait à même de nous amener, en fonction de nos attirances, à la découverte de la littérature.
Il s'agissait d'une autre époque, d'une autre école. Le goût des livres, je l'avais déjà et son choix d'alors, Regain de Jean Giono m'avait procuré un grand plaisir qui n'a fait qu'amplifier mon désir de lire.
Il y a un mois, trainant dans un vide-grenier à la recherche de bouquins, je tombais sur une une vieille édition de poche d'Un de Baumugnes".
A la lecture de son auteur, le Jean Giono auteur de ce fameux Regain de mon adolescence, je me ruinais de 50 centimes d'euro, prêt à nouveau à découvrir si la magie de l'écrivain provençal opérait toujours.
Et le constat est le suivant : bien m'en a pris, ce livre est un pur bonheur.
Il raconte, avec les mots de l'époque, il y a presque un siècle certes, la vie d'alors. Une vie à des années lumières de celle que l'on vit aujourd'hui. Le parler de l'époque se parait, en fonction des circonstances, de vérité, de force, de poésie, de sincérité, d'agressivité voire de bestialité. C'était le parler d'alors et le livre présente déjà un grand intérêt à la découverte de nombreux termes à présents désuets ou carrément disparus.
L'histoire est celle d'une amitié forte entre deux hommes, deux journaliers, ouvriers agricoles traquant en fonction des saisons de l'ouvrage dans les fermes de la Provence.
Au nom de cette amitié, Amédée va mener son enquête au profit de son ami Albin. Albin est de Baumugnes. Il est "Un de Baumugnes".
Il faut lire ce livre. C'est un bond dans le temps, c'est une autre facette des rapports humains, un véritable témoignage des moeurs de l'époque.
Un de Baumugnes a été repris par Marcel Pagnol au cinéma. Le film du marseillais s’appelait Angèle, interprétée par Orane Demazis. Fernandel y connut au cinéma son premier grand rôle avec le personnage de Saturnin, personnage d'importance mineure dans le livre de Giono.
Le film fut un grand succès d'époque.
Mais le livre reste un grand bonheur à découvrir.

L'ingéniosité, tout naturellement!

9 étoiles

Critique de Alexis50 (, Inscrit le 6 septembre 2012, 32 ans) - 6 septembre 2012

Déjà vanté pour son retour à la nature, à la perception du juste, du vrai et du bon en relation avec la terre qui nous porte et nous nourrit, Giono va bien plus loin qu'une ébauche agréable de paysages ruraux et d'habitants aux moeurs pures. C'est dans la force brute de descriptions poignantes, appuyées par un choix de mots éloquents et d'expressions puisant dans une terminologie inédite que peut être ressentie toute la richesse de cette oeuvre. Elle est un appel au coeur, une bouffée de nostalgie aux odeurs de feuilles humides qui renouent avec l'enfant en nous. Elle porte un message de bonté et d'espoir, d'amour et de compréhension; elle est un vent chaud par une promenade d'été aux abords des méandres de l'âme humaine, si profonde et pourtant si accessible. Un de Baumugnes est de ces livres qui fait vibrer les bonnes cordes et laisse, hormis un tendre sourire ineffaçable, la vague impression d'une vitalité renouvelée.

Un concentré de bonté

9 étoiles

Critique de Maufrigneuse (Saulieu, Bourgogne, Inscrit le 1 novembre 2010, 35 ans) - 14 mai 2012

Ce qui m'a le plus marqué dans ce livre est le bien-être que l'on éprouve à le lire. La vie est dure pour les hommes de Provence qui se louent pour trois fois rien l'été dans les fermes mais en eux respirent toujours la joie de vivre et le plaisir du bonheur partagé.

Généralement, l'étalage de bons sentiments me lasse vite mais Giono a su ici écrire la bonté avec justesse et touche son lecteur, le prend au cœur. Les personnages d'Albin et d'Amédée m'ont fait penser au tandem Marius et Jean Valjean, par leur attachement à des valeurs comme l'amitié, l'amour, la générosité... Mais alors qu'Hugo tombe parfois dans un romantisme un peu trop mielleux à mon goût, Giono par son style plus truculent, plus vrai, donne à ses personnages plus de vraisemblance et nous les rend familiers. La fin du roman en est particulièrement déchirante.

J'ai aussi trouvé dans ce livre beaucoup d'optimisme. L’Homme n'est peut-être pas aussi mauvais qu'on le voit où qu'on l'entend un peu partout, et notamment dans Colline, premier opus de la trilogie de Pan. "Un de Baumugnes" est un livre qui donne envie d'être bon à son tour.

Nostalgie

10 étoiles

Critique de L'Ankou (Levallois, Inscrit le 9 novembre 2005, 78 ans) - 16 février 2011

Je viens de relire ce livre que j'avais adoré il y a ....50ans.. C'est superbe au niveau de l'ambiance et de l'écriture. Il y a un certain plaisir à revivre une époque où on ne se marchait pas partout sur les pieds (entre 1920 et 2010 l'humanité est passée de 2 à 7 milliards..) et de se plonger dans la "vraie vie". Je viens de relire la "trilogie" et le premier, "Colline", peut être passé, par contre le troisième, "Regain" est aussi superbe.

Pute vierge.

10 étoiles

Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 18 octobre 2009

Une expression triviale du sud de la France pour marquer quelque chose d'extraordinaire, d'impossible. C'est bien ce dont il s'agit ici, un livre extraordinaire. Je découvre Giono avec cette oeuvre magnifique. A dire vrai j'ai lu il y a une quinzaine d'années Le hussard sur le toit, mais j'étais passé à côté. Etant fan de Pierre Magnan qui fut un ami de Giono, c'est de fil en aiguille que je suis venu à sa lecture, également par les belles critiques de CLiens avisés. Et là, en 150 pages c'est le choc, cloué sur place. Une écriture magnifique au service d'une histoire d'hommes et de femme. La Provence en décor, et les sentiments humains poussés dans leurs plus vifs retranchements. Ce livre m'a empêché de dormir après l'avoir fermé. Est-il possible que des hommes comme Amédée existent ? Albin incarne l'homme pur en qui on a envie de croire, Angèle déchue n'est que plus magnifique devant ces grands jours qui se lèvent pour elle, comme un espoir ténu mais solide comme le roc. Un livre bon comme du bon pain, plein d'espoir comme un évangile. De ces livres qui indélébilement s'inscrivent comme les plus beaux messages donnés au lecteur, merci M. Giono.

Un passage dans la Provence d'antan

6 étoiles

Critique de Le café de... (Perpignan - Bordeaux, Inscrite le 17 août 2008, 40 ans) - 18 août 2008

Comme pour "Colline", je trouve cet ouvrage à la fois beau et effrayant.

Beau par l'écriture de Jean Giono, sa finesse dans la rudesse (il faut le faire!). Son écriture semble naturellement poétique, nourrie des paysages provençaux, de sons et de parfums.

Effrayant par la réaction de certains personnages face aux difficultés de la vie et au "quand dira-t-on".

Heureusement, certains personnages rassurent, avec leurs valeurs d'amour et d'amitié sans borne. Cela sonne juste : un mélange de bonté et de rudesse, d'Eros et de Thanatos.

Une bouffée d'émotion et de beauté

10 étoiles

Critique de Shannon (Paris, Inscrite le 19 août 2006, 60 ans) - 9 avril 2007

Ce n'est pas original, mais c'est ça. Respirer la bonté, l'amour, l'amitié qui secourt, qui vient en aide.

"Les batailles avec les mauvaises choses, garçon, ça dure toujours longtemps, mais, même quand on a touché des deux épaules, on ne doit pas dire : c'est fini. On se relève et on recommence ; à la fin, c'est le malheur qui reste dans la poussière".

Au cours du livre, Amédée fait tout pour Albin. Les personnages n'ont rien de ce à quoi Giono nous a habitué dans Colline, comme si Colline avait été retourné comme un miroir et nous montre à quel point chez l'humain il peut y avoir tout et son contraire.

Les malheurs sont rattrapables, il n'y a pas de fatalité parce que les personnages la refusent. Ils en deviennent presque irréels et l'histoire presque onirique.

Ne pas passer à côté de ce bouquin.

Albin

8 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 1 novembre 2006

Baumugnes est en Provence. Qui pourrait en douter s’agissant de Giono ? Mais à Baumugnes nous n’irons pas. Un peu comme l’Arlésienne, Baumugnes, c’est de là qu’est l’Albin. Et l’histoire de Baumugnes est particulière. Celle de l’Albin aussi.
Albin, il la raconte son histoire à Amédée, un ouvrier agricole comme lui qui passe l’été de fermes en fermes à louer ses bras pour les moissons, les « foulaisons ». Elle est pathétique son histoire et lui ronge la vie.
Amédée se rend compte de l’enjeu. Il se rend bien compte que si personne n’est capable de lui apporter des éclaircissements, l’Albin se murera pour toujours dans son Baumugnes avec une plaie à l’âme purulente.
C’est que l’Albin n’a pu oublier Angèle, jeune femme lumineuse, qu’il n’a pu sauver des desseins abjects de Louis. Et ça le ronge et …
Alors Amédée ira en quête de la réalité. Savoir si Angèle est définitivement prostituée à la merci de Louis ou …
Et « Un de Baumugnes » raconte cette quête, cette enquête. Dans la langue, avec les mots de Giono, et avec son amour infini pour ce pays et ses gens. De la compassion pour les petites gens, des setiments justes …
C’est court, intense, et beau.

La beauté de la campagne provençale

9 étoiles

Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 21 novembre 2005

Cette histoire d’amour du début du XXième siècle, malgré le dureté des êtres, est belle. Le contexte, un milieu rural en Provence, est magique. J’aime cette écriture fluide, un classique à lire absolument.

Un livre plein d'émotions

10 étoiles

Critique de Lluthiel (, Inscrite le 5 septembre 2004, 45 ans) - 10 octobre 2004

Giono nous transporte dans son pays avec une facilité envoûtante. Il nous le décrit de manière vivante et poétique. On se laisse mener par la main avec plaisir. Quant à l'histoire, elle nous touche au plus profond et invite à s'interroger sur le bonheur, l'amour et la "solidarité" (mais pas dans le sens galvaudé des médias d'aujourd'hui !), l'entraide.

Un grand livre, un grand film

9 étoiles

Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 68 ans) - 4 août 2002

"Belle critique de Jules pour ce superbe roman provençal de Giono, particulièrement recommandable en cette période de vacances : dépaysement garanti! Autre lieu, autre temps, autres moeurs... "Un de Baumugnes" constitue le deuxième volet de la trilogie "Pan", entre "Colline" et "Regain". Il marque aussi le début de la collaboration entre Giono et Pagnol qui réalise, en 1934, une adaptation célèbre de ce roman, sous le titre d'"Angèle" (du nom de l'héroïne, campée de façon plutôt mélodramatique par Orane Demazis, l'actrice fétiche de la trilogie marseillaise). Le succès du film est dû en grande partie à magistrale interprétation de Fernandel qui signe, en valet Saturnin, son premier grand rôle "sérieux"."

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