Le gardien d'Abalones de Françoise Lalande

Le gardien d'Abalones de Françoise Lalande

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Sahkti, le 31 octobre 2004 (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans)
La note : 4 étoiles
Visites : 3 867  (depuis Novembre 2007)

Regretter ses fautes

Nous sommes à Taxco, le 24 décembre dans l'après-midi. Une ville mexicaine noyée sous le soleil et frémissante de la fête à venir. Louise Keil y a trouvé refuge après une longue errance en Amérique latine. Elle a commis un crime. Mais nous ne savons pas encore lequel. Celui-ci se dépouille et apparaît au fil des pages. Il y est question de l'océan Pacifique si envoûtant, d'une maison de pêcheur abandonnée, d'abalones à garder. Le mystère se lève, tant sur le crime que sur la personnalité de Louise. Une femme étrange, extrêmement tourmentée, partagée entre l'égoïsme et la démence. Un caractère assez bizarre, une femme qui affirme savoir ce qu'elle veut et fait le contraire de ce qu'elle pense. Enervante par moments, touchante à d'autres, elle est une femme fragile qui refuse d'être serrée dans des bras réconfortants. Sauf ceux de F., son amant, un homme qui vit en France, qui vit pour elle, par elle, en elle. Deux êtres fusionnés qui se détruisent en se nourrissant du sang de l'autre.
Louise a commis ce crime, un incendie, le symbole d'un ras-le-bol d'une errance perpétuelle, elle qui ne trouve jamais sa juste place nulle part. Devant rendre compte de ses actes, mais pas de la manière qu'elle pense, la jeune femme sombre une fois de plus. La folie la guette. Une autre folie. La libération de son âme peut être plus dangereuse qu'on ne croit et il ne suffit pas de se libérer d'un poids pour en être réellement débarrassé.

Parcours chaotique d'une femme étrange raconté par Françoise Lalande dans un style lent et langoureux, mais inégal. Je n'ai pas accroché à ce personnage, Louise Keil m'a agacée par ses monologues incessants sur elle-même, ce besoin de s'apesantir sur son sort et de vouloir à tout prix se justifier à soi-même les actes pourtant commis avec fierté et assurance. Heureusement, la torpeur mexicaine admirablement restituée par Françoise Lalande, ainsi que la magie de l'océan Pacifique ont fait le reste. L'héroïne est passée, à mes yeux, à l'arrière-plan au profit du décor et de l'atmosphère. Trop de personnages inutiles dans ce récit, l'histoire se serait volontiers passée de ces digressions incessantes. Louise Keil et F., il n'aurait fallu personne d'autre. A peine les deux policiers déguisés, le reste est superflu, cela crée de la confusion et quelques lourdeurs.

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